animaux de ferme à l'Ile Saint-Denis
eh j'ai connu les chevaux encore sur euh le les Champs-Elysées hein
j'ai une amie tous les jeudis elle allait à la
il paraît qu'oui il y en avait oui ah oui
ah ben oui ben bien sûr bien sûr il y en avait
mes parents sont nés sont nés ici d'ailleurs sont nés à enfin ils sont pas nés à Saint-Ouen
vos parents ah oui oui oui
ils sont nés dans le quatorzième ah ben oui
alors ben euh ça tombe bien en fait euh
allez-y allez-y
je vais peut-être juste noter vos noms parce que si je dois euh vous vous vous qu- quels sont vos noms
Pollet
ça s'écrit comment
P O deux L E T
d'accord madame Pollet et vous
et moi je suis madame Liotard
Liotard ouais d'accord
L I O T A R D
d'accord OK parfait
il y en avait des Pollet à Saint-Ouen là qui étaient marchands de fumier
rue Charles
ah dis donc
et ils étaient mariés il y avait il y en avait la villa Serrurier
qui est cinéma Le Star et c'était le grand-p- le beau-père /de, 0/ monsieur Pollet qui avait fait construire toutes les maisons de la villa et il y en avait un stock hein
remarquez s- allez savoir que ce soit de même famille
mm ouais ouais mm d'accord
il y avait des stocks oh la la
ils ont toujours des eh ben ils avaient des chevaux évidemment et puis ils /envoyaient, enlevaient/ tout le fumier à la garde républicaine à Paris
mm ah oui voilà
et dans les années trente hein la semaine dernière
oui ben oui puis c'était vendu pour faire les champignons de Paris
d'accord mm ouais ça facili-
le fumier de cheval
et donc vous vous êtes née euh donc à Saint-Ouen madame Liotard et et vos parents également
mes parents ah non mes parents étaient grainetiers à Saint-Ouen
d'accord
ça existe plus non plus ça grainetier
oui c'est déprimant
mais ils ét- ils sont ils sont de Saint-Ouen aussi ils étaient de Saint-Ouen
ah non non non
ah non non mon père était de Pantin
d'accord
et ma mère de ah ah je vous dirai Champ Champ sur Marne
d'accord et euh v- vous vous savez pourquoi ils sont venus à Saint-Ouen
eh ben ils se sont mariés
pourquoi ils sont installés
et puis mon grand-p- mon père ses parents étaient grainetiers à Pantin et il a voulu repren- prendre un /, accompte/ grainetier
d'accord
et c'est comme ça qu'ils sont ils ont é- exploré un peu toute la région puis ça c'est trouvé que à Saint-Ouen il y avait un coin à vendre
d'accord OK
alors ils se sont installés là en dix-neuf cent vingt-et-un
ils se sont installés là
d'accord ouais c'est parfait et euh et et vous madame Pollet vous
moi je s-
vous êtes née à Saint-Ouen également
ah non non
non
non je suis née à Montigny-en-Morvan dans la Nièvre
ah oui
accidentellement peut-être mais enfin
et comment vous êtes arrivée euh à Saint-Ouen alors
comment je suis arrivée à Saint-Ouen ben je suis d'abord arrivée à Paris
mm
j'ai vécu longtemps à Paris
d'accord
eh à vingt-quatre ans bon ben je divorçais alors donc euh le propriétaire de qui me lo- qui me logeait à Paris pour me cacher de mon mari qui était violent
mm mm
qui ne voulait pas divorcer et qui était violent
donc m'a m'avait mise dans un petit logement un peu vétuste mais enfin bon hein bon donc rue Arago
d'accord mm
et je suis restée dix-sept ans dans ce petit logement il y avait trois pièces quand même et tout mais a fallu que j'arrange hein parce que j'ai je vous dis c'était vraiment vétuste quand je suis arrivée hein vraiment et donc euh après je suis allée boul- euh boulevard Victor Hugo non non c'est pas tout de suite boulevard Victor Hugo
j'ai demandé à mon patron euh par le un pour cent patronal un logement je voulais aller en banlieue je commançais à en avoir marre de faire le feu de de bois tout ça /euh, le/ charbon les cendres et tout je commençais à en avoir marre
ben oui euh faut être jeune hein
mm mm oui
alors donc euh /j'étais, j'ai été logée/ à comment à du côté de Mantes là comment Mureaux aux Mureaux
les Mureaux ouais mm
mais ce m- ça m'a pas plu
d'accord
d'abord le logement ne me plaisait pas pas
et puis en plus euh le transport surtout
mm
c'était compliqué hein c'est pas comme maintenant maintenant ça s'est modifié mais à cette époque-là il fallait attendre une heure un train
ah oui mm
alors euh deux fois en deux ans je je suis restée deux ans et deux fois en deux ans j'ai j'ai
mm ouais c'est sûr
c'est embêtant mm mm mm
j'ai perdu une heure de travail quoi enfin on me l'a pas retirée non enfin parce que j'étais un bon élément mais
aur- aurait pas fallu que ça continue alors j'ai donc demandé c'est d'ailleurs euh Mitterrand et monsieur Lefort qui m'ont en commmun accord voyez enfin
mm mm d'accord
le branchage de tout ça de de des des huiles comme on dit qui m'ont fait revenir à Saint-Ouen assez rapidement
d'accord mm
mais euh c'était pas la le disons le ce que monsieur Mitterrand voulait monsieur Mitterrand voulait que j'aille habiter Suresnes
mm
qui était beaucoup mieux pour lui que Saint-Ouen
pour moi
d'accord mm ouais
et vous avez toujours habité le même quartier dans Saint-Ouen ou ou vous avez bougé
et alors non euh euh
là maintenant je suis au Vieux
mm d'accord
mais j'étais là-bas euh rue Arago alors je sais pas comment comment on appelle moi j'en sais rien
alors j'ai donc été relogée à rue Ar- rue A euh oh boulevard Victor Hugo
mm d'accord ouais ouais ouais ouais je vois bien ouais
où il y a le RER maintenant mm mais à cette époque-là il y était pas
savez c'est les trois immeubles qui s'en vont euh je sais pas s'ils existent encore j'en sais rien
ah oui oui oui euh non ils ont été abattus
ah bon bien dommage bien dommage parce qu'ils étaient b- ils étaient beaux ces logements ah ils étaient beaux ces logements hein
oui parce qu'ils construisent là oui moi je connaissais des gens là aussi dans ces bâtiments
moi /j'aimais, je me/ j'avais fait vraiment euh vraiment un appartement magnifique et tout ah je garde
oui ils étaient en pierre hein les les bâtiments oui ils étaient beaux
c'est des choses qu'ils auraient dû garder quand même
ah oui et puis alors euh j'ai eu des ennuis avec les une locataire qui /est arrivée, arrivait/ à côté de ma porte mitoyenne la mienne comme ça la sienne là oh la la je vous dis pas
quel genre d'ennuis oui mm
j'ai eu tellement d'ennuis mais alors vraiment des ennuis qu'un matin je pouvais même pas aller au travail
alors donc comme j'avais ces ennuis j'ai dû appeler ma gardienne de venir me chercher pour sortir pour que j'aille travailler moi quand même elle elle travaillait pas elle s'en fichait je sais pas pourquoi elle avait pris c'est-à-dire qu'elle avait une vie spéciale
mm
si vous me comprenez quoi bon ben elle aimait les femmes alors euh
ah oui d'accord ah oui
voilà sa vie spéciale c'était ça
alors mais elle avait les hommes aussi
mm ah d'accord
et en principe les vieux
les personnes âgées pour leur soutirer de l'argent
d'accord ah oui
elle avait une fille
mais c'était la femme sa femme qui enfin la sa femme sa copine qui s'en occupait
alors tous les soirs quand je rentrais je trouvais le paillaisson parti enfin il était dans le le local du vide-ordures des ordures à ma porte enfin voyez
mm ouais ouais ah oui
des méchancetés quoi ça a duré deux ans et j'en pouvais plus
alors les le les HLM /m',0/ ont dit écoutez c'est vous qui avez on on va vous qu'on va reloger elle à cause de sa gamine et tout ça ben j'ai dit ben c'est quand même un comble ça moi je viens de faire des millions de travaux mon appartement est vraiment refait tout à neuf tout avait été refait à neuf je dis c'est quand même malheureux que c'est moi qui suis obligée de partir quand même
mm ouais ouais euh c'est c'est pas juste
c'est sûr mm
moi moi je travaille et tout je n- je ne dérange personne euh
Paul à ce moment-là travaillait euh à Orléans donc il rentrait pas tous les jours il avait loué une petite
/ah, oui/ oui une chambre oui
euh un petit quelque chose là-bas du côté de Pithiviers
pour être plus près commençait de bonne heure donc je dis je comprends pas enfin bon
ouais d'accord
alors j'ai on m'a logée là où je suis actuellement encore
et vous y êtes toujours d'acc- ça fait combien d'années que vous êtes là-bas
il y a eu vingt vingt-et-un ans on est en deux mille huit alors donc vingt-et-un ans euh vingt-hu- non vingt-huit ans
vingt-huit ans d'accord
ben oui puisque en quatre-vingt
mm ouais ouais c'est ça ouais vingt-huit ans oui ouais d'accord
ben ça ben ça fait vingt-huit ans il y a eu vingt-huit ans le quinze janvier
et vous madame Liotard euh vous avez euh changé de quartier dans Saint-Ouen mm non
ah mais moi j'ai pas enfin pas fait beaucoup de chemin
j'ai peut-être fait trois cent mètres
ah oui c'est tout
vous êtes une sédentaire vous hein
je suis née 58 rue Montmartre ça vous dit rien la rue Montmartre c'est la rue Charles Schmidt maintenant
oui oui
ah d'accord d'accord d'accord
/et, mais/ à l'époque c'était la rue Montmartre parce qu'on voyait Montmartre
oui oui bien sûr oui mm oui oui
on le voit toujours hein
quand ma mère est arrivée là elle dit bon faut qu'on prenne ce pont-là parce qu'on voit le Sacré-Coeur
mm
ça va nous porter bonheur
alors je suis née l'année d'après
et puis bon ben j'ai connu mon mari qui était un un client puisque nous étions grainetiers
mm bien sûr
et puis ben je me suis mariée en quarante-six puis je suis venue habiter rue Gambetta à côté là c'est la troisième rue à
oui oui je vois bien oui ouais ouais
à g- à gauche
oui puis j'y suis depuis quarante-six
d'accord donc euh toute votre vie ouais
ben oui ah ça va vite hein en deux lignes vous avez mon curriculum
ouais vous avez pas bougé vous
ah non
et qu'est-ce que vous avez vu comme changements euh depuis que v-
enfin depuis votre vie que vous êtes là qu'est-ce qu'est-ce qui vous frappe le plus euh depuis
oh ben beaucoup beaucoup de choses oh la la alors là
oh ben d'a- d'abord la vie a totalement changé surtout à côté
la la la population
avant c'était pour moi c'était il y avait des jardins il y avait des mes parents grainetiers avaient des poulaillers il y avait des chevaux il y avait ben boulevard Victor Hugo là
mm
il y avait Charette le marchand de vins en gros
oh ben oui je pense bien
il avait six cents chevaux celui-là
waouh
alors il sortait le matin tous les matins c'était un et il y avait quatre chevaux d'attelés hein
beaucoup d'industries quand même à Saint-Ouen et maintenant voilà voilà ah oui
ah ben énormément d'usines la rue Blanqui c'était que des usines il y en a plus
ouais oui oui
mais maintenant il y a plus rien
ouais c'est vrai ouais ouais
il y a plus rien Saint-Ouen est mort oh non
mm mm
et même on (n')a même pas de commerçants
chez nous Louise puisque vous habitez le même coin que moi il y a rien on (n') a rien
il y a rien il y a rien il y a rien rue Debussy il y a plus rien
mm ouais ouais c'est les supermarchés euh c'est tout hein
ils ont mis un fleuriste à la place
ah ben non il faut aller en-encore le grand Franprix à la patinoire est un petit peu mieux
que notre petit Franprix moi mon petit Franp-Franprix il me dépanne quand même pour l'eau
oui oui oui oui
mm
les bouteilles d'eau c'est s- évidemment
/mais, et/ rue Montmartre là il y avait des commer- il y avait deux boulangers
oh ben oui il y a plus rien
il y avait deux charcutiers
mm ouais ouais
il y avait un boucher il y avait marchand de couleurs crémier ah il y avait un boucher de cheval en plus
ah oui
mm
oh la la
où j'avais mon teinturier juste en bas de chez moi j'avais mon petit cordonnier
oui voilà moi j'ai connu aussi cordonnier
ben maintenant c'est du bric-à-brac euh comme on dit à tout à dix tout à dix dix enfin même pas dix francs
enfin moi je disais dix francs ce qui n'est pas dix francs mais enfin parce qu'en plus ils sont chers
c'est quand euh quand c'est des hein des comment on dit là
ouais euh ah les bazars ouais les bazars mm mm mm
c'est des bric-à-brac euh soit disant à dix francs à cette époque-là hein à l'époque où ils s'installaient où ils s'ouvraient mais seulement mais ç- c'est pas dix francs hein
ah c'est pas compliqué l- la rue Charles Schmidt le commerçant qui est resté depuis c'est la pharmacie
ils sont chers hein ah ben
ah oui c'est le seul commerce qui est là depuis euh que que que vous êtes là enfin que depuis
la pharmacie Bichat je connais la rue
oui il y avait un miroitier
depuis que je connais la rue
ouais
il y avait un beau miroitier
ah non pas à ce moment-là pas quand je suis née
ah bon ah oui
mm
ah non non non non
moi il y avait une miroiterie puisque il a travaillé pour moi euh
non le seul que et puis bon ben il y avait après un éleveur de de vaches là /que, de/ une laiterie
mm
plus haut là c'est vers euh où est le garage maintenant
d'accord ouais
ouais ouais ça fait pas mal de choses quand même mm
maintenant pour trouver pour trouver un un employé enfin voyez comment comment dirais-je
charcuterie pareil il y en avait deux des charcutiers
ah ben des charcuteries il y en a plus
mm ouais
alors là il y en a pas du tout
puis alors on avait un charcutier qui était du tonnerre tous les samedis il tuait le porc
mm ah ouais
il le mettait euh égoutter dans la rue avec un tablier dessus
ç-ça devait être marrant ah ben oui ça m-
et il faisait du bou- du boudin mais alors comme ça puis tout tout le restant hein
mm
ça m'étonne pas
ah oui oui oui ah je la vois encore mon dieu ah là là
oui c'est à l'ancienne ça c'est à l'ancienne
oh oui alors
et euh est-ce que v- est-ce que vous vous souvenez de quelque chose d'inattendu ou d'un d'un événement euh quelque chose qui s'est passé dans le quartier que vous pourriez nous nous raconter
ben moi euh moi euh moi c'est au moint de vue de la population je m'attendais pas à ce que la population devienne qu'on ne soit plus en France
cosmopolite
mm ah ouais
ben ça oui mais ça
fallait s'y attendre hein mais c'est sûr hein que
non mais qu'on ne soit plus vraiment plus en France on on ne on n'est même plus plus cosmopolite là
mais j'entendais plutôt euh qu- un événement ou euh je sais pas m-
oh ben il y a eu la guerre moi j'ai connu la guerre dans ce coin-là hein
des ouais mm
bombardements tout ça
c'était pas pareil
est-ce que vous vous voyez un événement marquant euh
non moi j'ai connu /il y en, on/ a eu des événements marquants
ben tour de Saint-Ouen a été rasée hein vieux château ça je
ouais qu'est-ce que
et puis oui c'est tombé sur le l'hôpital de du vieux Saint-Ouen c'étaient des religieuses j'ai un ami sa soeur a été tuée là
eh oui moi j'ai pas connu ça évidemment
elle avait treize ans les parents lui avaient dit quand il y a un bombardement tu vas chez les soeurs c'est là quelle s'est fait tuer
ouais et v-vous étiez là ce jour-là ouais
ah ben oui oh là-bas non parce que j'habitais pas là c'était dans le vieux Saint-Ouen ce que je vous dis là
mm
c'était au bout de la rue Saint-Denis
mm mm
mm
mais moi j'habitais toujours euh bon voilà oui maintenant oui maison de retraite
c'est la maison de retraite maintenant ils sont en train de rénover
/non mais, bon ben/ c'est vrai que
et vous vous vous étiez là le s- vous vous souvenez de ce bombardement vous
ah non non ah ben plus jeune que madame
non vous étiez peut-être plus jeune ah d'accord ok c'était pas le
bon ben moi je suis je suis là depuis que
ouais
madame est née tandis que moi je suis venue j'avais quatorze quinze ans
d'accord ouais
mais j'ai démarré je vous dis dans Paris moi
ouais
vous êtes née à quelle date quelle année vous
jan- janvier trente-trois
ah ben oui mm
en ce moment ma date de naissance elle sort entièrement
ça fait onze ans quand même
au au kéno
ah bon
ah ah ah ben
ben faut jouer
eh ben vous aussi mais mais
oui mais elle va sortir hein
c'est sûr hein si vous allez jouer euh
ah ça m'agace tous les soirs je regarde justement le kéno pour voir les numéros oh ça m'énerve ça ben un mois avant
/, de la même façon/ moi je me rappelle du du jour de naissance de Chirac il était né dix ans et un jour il était né le vingt-neuf novembre trente-deux
ah oui
ah oui
et moi le vingt-huit novembre vingt-deux
il est né
il est né un mois avant moi
d'accord dix ans
dix ans après
un mois
ah vous êtes du mois d'octobre vous
non il est il est il est de de décembre lui
novembre
non il est du vingt-neuf novembre novembre
novembre novembre et du moi du mois de janvier
ah oui
ah oui deux mois avant
mais il a eu ses soixante-quinze ans avant moi
ah oui bien sûr novembre bien sûr oui
moi je les ai eus au mois de janvier
c'est pas la même année déjà
oui bien sûr
lui c'était en trente-deux vous c'est en trente-trois mm ah oui
ah ben voilà lui à la fin mais moi le début de l'autre année
ah on a dix ans d'écart parce que moi je suis née à la fin de l'année vingt-deux
ouais c'est marrant ouais
et puis vous au début de l'année trente-trois
oui /c'est, et/ comme Paul Paul il était il était de vingt-deux
dix ans si ça compte
ah ça compte dix ans ah oui
oh ben oui ça compte hein
alors pour revenir aux quartiers
un petit peu
on vieillit oui moi je l'ai vu avec Paul hein
est-ce est-ce qu'il y a des endroits dans le quartier le quartier où vous habitez où vous allez euh souvent toutes les semaines ou euh des des promenades que vous faites
oh la maintenant on a
euh habituellement ou des choses comme ça
ça dépend de l' moi j'ai été agressée trois fois j'aime mieux vous dire que j'ai plutôt peur
où ça ah oui ouais ah oui
j'ai été agressée trois fois alors dont une fois dans mon immeuble la dernière fois là récemment ben oui alors donc euh
vous pouvez nous raconter un petit peu ce ce qui s'est passé ce
ah ben je rentrais de de l'hôpital comme tous les jours pendant neuf ans j'ai fait ce l'hôpital enfin les hôpitaux
la dernière mm
parce que vous /travailliez, travaillez/ à l'hôpital
non non non pas du tout mon mari y était enfin mon mari mon compagnon hein puisque j'étais pas mariée bon
non d'accord ah oui d'accord il était euh hospitalisé d'accord
et il ét- il était pas il était pas tard il était vingt heures
mm mm
mais il faisait pas nuit je veux dire puisque j'avais encore mes lunettes de soleil alors euh il y avait encore soleil et comme j'ai les yeux très fragiles bon bon ben comme d'habitude je rentre la porte d'entrée je passe à ma boîte aux lettres comme toujours chaque fois que je descends que je monte j'ouvre ma boîte aux lettres parce que je veux pas laisser de papiers dedans bon il y avait deux filles jeunes
mm
euh genre maghrébines évidemment qui étaient là dont une tenait la porte ouverte et l'autre me tournait le dos puisque j'étais aux boîtes aux lettres elle me tournait le dos donc face à sa copine et elles discutaient mais rien ne me laissait supposer ces filles et puis j'allais pas leur demander si elles allaient monter ou descen- euh ou qu'est-ce que'elle faisaient m'occupe de personne moi euh je prends je referme ma boîte je prends mes clés dans ma main donc j'avais m- mais elles étaient en train de de contrôler mon sac à main parce que là c'est pas un c'est pas du tout un sac à main j'avais un sac de courses et j'avais pas de courses dedans parce que j'étais fatiguée ce j- ce soir-là donc j'avais pas fait mes courses c'est pour ça qu'elle ont pris l'argent d'ailleurs elles ont eu euh bon
mm
donc el-elles regardaient certainement comment était euh pla-placé mon sac à main voyez et j'ai mis mes clés dans ma main comme d'habitude heureusement qu'elles les ont pas prises d'ailleurs elles m'ont laissé monter les huit premières marches et il y a le palier aussit- a le palier aussitôt
mm
et là j'ai senti mon sac qui évidemment qui se dérobait j'ai fait réticence elles m'ont elle m'a jetée dans le mur j'ai été à l'hôpital évidemment m'a transporté à l'hôpital des gens j'ai crié au secours au secours un fait exprès il y avait personne ni qui montait ni qui descendait
ah c'est toujours hein
on aurait dit ah moi j'ai d'ailleurs avec la police c'est ce qu'on a dit c'était prémédité ah si
mm
on avait dit euh tous voilà sortir à peu près à la même heure rentrer à la même heure
parce que vous rentrez tous les jours à la même heure aussi voilà c'est ça ça c'est
c'est pas que c'était prémédité c'est que les gens savent qui c'est mais euh ils veulent pas de représailles
voilà ah ben moi il y a un petit gamin là qui habite un petit Africain il y a pas longtemps qu'ils sont locataires mais ils étaient déjà là il était à la fenêtre et c'est lui qui a qui m'a remis les papiers dans ma boîte aux lettres le lendemain matin donc pourquoi c'est lui il me dit je sais qui c'est je les connais les filles
il va pas le dire hein il va pas le dénoncer
je dis pourquoi tu veux pas le dire Issaga pourquoi tu veux pas le dire qui c'est je dis parce que pour moi tu vois ben on me rembourserait mes lunettes et là on veut pas me les rembourser tant que tant qu'on (n') a pas trouvé les les
les coupables
les agresseurs oui
mais j'y dis mais c'est pas gentil Issaga tu ne risques rien on te fera pas de mal à toi tu n'es pas le fautif mais il dit oui mais j'ai remis les papiers alors comme j'ai remis tes papiers parce qu'ils vous tutoient tous savez bien il me dit comme j'ai remis tes papiers ah ben je dis je dirai pas que c'est toi qui a remis mes papiers et puis c'est tout hein mais il veut pas
je veux pas leur causer des ennuis mais quand même
moi j'ai été agressée à dix heures du main avenue Gabriel Péri devant la B- la BNP qui est au coin de la rue Ottino là
ouais ouais
mm
un gars qui m'a sauté dessus avec un bas sur la tête
ah ben oui
ah ouais à ce point
et puis qui m'a tiré mon sac alors c'était une petite tout petit un petit sac alors euh
mm
pochette
une pochette heureusement d'habitude je mettais mes clés mon porte-monnaie
heureusement moi j'avais mes clés dans ma main elles les ont pas tirées heureusement parce que ben elles m'au- elles m'auraient déchirée
j'avais pas mis mes clés heureusement oh ben oui parce que il y avait mon adresse et
mais là par contre alors il a pas eu grand chose
mm
j'avais neuf euros dans mon porte-monnaie
mm ouais avec le bas c'est c'est impressionnant
ben moi j'avais quarante euros parce que bon ben j'allais faire mes courses
comme je me sentais tellement fatiguée j'ai dit oh ben
alors j'ai été porter plainte
ouais ouais
il me dit vous avez noté le numéro de la voiture ben tu parles elle était en deuxième file prête à partir le
ouais ouais
alors paraît-il qu'elles sont montées sur une bicyclette et puis elles sont parties vers la mairie ça s'est passé le sac s'est vidé vers la mairie
mm bon ben on va peut-être pa- euh
parler de oui oui
passer à des choses un peu plus agréables
alors j'ai est-ce que est-ce qu'il y a des fêtes d'immeuble ou des fêtes de voisins des fêtes de rue des choses comme ça dans votre quartier euh
est-ce que vous voyez des des choses comme ça
ben au parte au parc ils font de temps en mais moi j'y allais plus alors euh je ne sais plus je sais plus comment ça se déroule
mm
à part que je lis le Seine-Saint-Denis et Saint-Ouen euh je vois qu'est-ce qui s'y passe mais autrement j'y v-
j'y allais plus moi moi j'allais à l'hôpital vous savez j'étais vraiment
chez nous ils font pas de fête d'immeuble
c'était régulier deux heures et demie euh tous les jours je partais enfin quatorze heures trente
mm d'accord ouais
je revenais vers euh avant je rentrais un peu plus tôt et les derniers mois là je rentrais vers vingt heures
et au parc c'était quoi
oh c'est tous les ans
oh je sais pas il y avait eu un jour là que
c'est pour le quatorze juillet
non il y avait au mois de septembre
c'est /un, le/ truc de la ville
il y en a aussi il y a deux jours au mois de septembre
oh oui ça il y a la ville oui bien sûr au mois de septembre
il y a la ville et puis il y a aussi le le je sais pas
oui et puis il y a la brocante
oui là quand ils font des
oui la brocante il y a la fête
oh la la
mon Dieu le jour qu'ils font les merguez et tout oh la la
puis alors c'est pas ça mais le bus euh moi qui prenais le cent trente-sept eh ben fallait venir le prendre à la mairie parce qu'il faisait tout le grand tour
si au mois de juin là ils doivent faire une fête là place du marché euh les ça doit être les Africains
Ottino
non chez nous il me semble qu'ils font une une petite soirée
ah bon Ottino que j'ai dit c'est pas Ottino le magasin
c'est comment euh comment il s'appelle le marché
euh Londi Londi marché du Londi ils doivent /fête, faites/ une ils doivent faire une petite un dimanche un petit euh un petit repas convivial entre eux
d'accord
avec euh en association avec la ville puisque il y a de la musique il y a plein de choses il y a des ani- il y a des petites animations
et euh et donc dans le quartier où vous habitez est-ce que qu-quelles sont les communautés qui euh qui habitent dans le quartier des gens de différentes origines qu'est-ce que qu'est-ce que vous voyez autour de vous
pas beaucoup parce que vous êtes en petite maison vous êtes en petite maison vous
ben moi dans l'immeuble j'ai Arabes Marocains enfin du moins Tunisiens Marocains Africains euh Algériens Turcs
voilà oui
alors voilà
d'accord
si ça peut vous situer euh mon environnement
vous avez une impératrice de
d'accord
d'Iran qui est en face de vous
ah oui Farah
non non non non j'ai une habitante de Saint vous avez une habitante de Saint-Ouen c'est tout
oui ouais ouais ouais ouais oui mais
et vous avez euh vous vous
ou des conversations
il y a des Hindous maintenant oui oui oui oui
oui oui
ils sont très gentils
ah les en principe les Hindous oui mm ben voyez les Africains on les entend pas
ah oui oui oui il y a des Hindous maintenant ils sont très gentils parce que
et pourtant il y a beaucoup de gosses ah oui il y a où il y a Is-Issaga là le fameux Issaga là le gamin ils sont très gentils hein moi /je sais, j'osais/ pas euh la petite Africaine dans sa porte que j'ai été jetée là euh
c'est elle d'ailleurs euh qui m'a découverte sur le palier ensanglantée et tout elle venait d'arriver pauvre femme elle a eu un drôle de spectacle
ah ben oui elle a entendu le bruit non en général il y a pas de de
et comme elle dit j'ai eu une drôle de hein de d'impression sur euh sur sur l'immeuble quoi
oui une drôle d'impression ah la la
d'ailleurs elle l'a toujours l'impression elle dit elle parle à personne
ah oui ah oui
à part à moi elle parle pas comme elle dit euh ils sont pas intéressants et c'est vrai moi j'ai beaucoup beaucoup d'ennuis avec /le, 0/ petit Algérien au-dessus euh ça a été un ça a été un comment oh co-co comment il(s) s'ap- ça s'appelle un Antillais avant il a été expulsé parce que vraiment al-alors lui lui au moins il était franc il le faisait pour tout le monde donc il y a pu f- on a pu faire quelque chose
mm mm
mais lui l'Algérien il le fait que pour moi toute seule la nuit
ah oui mais il fait quoi
pour que moi j'entende
ah ben il il roule s-
la musique
il roule sa banquette je sais pas quoi il fait tomber des bouts de bois il fait tomber des billes euh voyez il a il doit avoir un appareil qui fait tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac sans arrêt
ah oui
si vous saviez ce que c'est énervant
oui je sais mm
mm
qu'est-ce que c'est que cet appareil c'est une vidéo j'en sais rien je sais pas quoi je sais pas
du bruit la nuit oui
alors je l'ai signalé là je l'entends plus il y a il a dû être plusieurs fois qu'il est appelé à la loge par madame Jacques
mm est-ce que vous avez fait connaissance euh enfin des des des
ah mais je suis montée le voir il m'a reçue comme un chien dans un jeu de quilles
ouais
oh la la comme on dit ah ben oui et il m'a dit que si j'étais pas une femme en mettant son poing comme ça j'ai dit oh attention jeune homme
oh attention
c'est un Arabe c'est un Algérien
regardez oui oui
faites bien attention à qui vous parlez hein
/c'était, c'est/ un violent
mm
oh la la
parce que
un violent
c'est un vieux
un violent
un violent
c'est un oui c'est
un violent
oui et pourtant c'est un jeune
oui mais il travaille pas
oui
je connais quelques voisins chez mais bon je peux pas connaître tout le monde
c'était comme la famille
il a travaillé pour avoir des feuilles de paye
à tous nos voisins tout autour de nous c'était comme de la famille
on faisait des repas
comprenez pour faire un dossier
mm d'accord
et maintenant il ne travaille plus
oh oui oh oui oh la la mon Dieu
quand il a eu le logement
nous restions en relation
et et pourquoi ça a changé à votre avis euh
parce que c'était plus la même puis les gens vivent davantage chez eux
mm
maintenant c'est la télé et la voiture
mm ouais ouais
alors euh l-la voiture c'est ce que je leur dis c'est le prolongement de votre appartement
ouais mm mm
ils montent là comme ils vont dans leur salon et puis la ra- la télé oh ben il y a telle émission alors faut pas la louper
mm ouais ouais donc c'est
ben c'est vrai
ah ben moi avant d'aller à l'hôpit- euh j'allais à l'hôpital bon ben d'accord je m'occupais pas de la télé à part le soir pour me
extraire /les, des/ idées oui bon
changer les idées hein mais c'est vrai que maintenant là j'ai pris l'habitude de regarder Derrick c'est un petit policier qui dure pas longtemps il dure une heure
ah oui
c'est un film allemand
et j'aime bien mon petit Derrick
feuilleton allemand
mm
/ah, ben/ oui
c'est un feuilleton all- oh oui je le regardais quand euh
quand j'avais quinze ans
vous aussi oh ben oui moi j'aime bien Derrick parce que d'abord j-j'aime beaucoup les deux personnages hein ils sont très bien
et bon il y a aussi comment le soir alors là il y a des j'ai jamais regardé Les Feux d'amour parce que c'était pas de
c'est nul
dans mes heures par contre on les voyait à l'hôpital pour les patients
d'accord est-ce que alors dans le dans les différents quartiers de Saint-Ouen donc euh est-ce quelles sont les différences que vous voyez enfin comment vous divisez la ville pour ainsi dire
oh maintenant c'est compliqué le vieux Saint-Ouen c'est le nouveau Saint-Ouen c'est c'est tout neuf
j'en sais rien c'est
ouais
ici c'est le vieux Saint-Ouen maintenant et encore ça s'est arrangé
donc et le vous dites le vieux Saint-Ouen c'est devenu le nouveau pourquoi ç- le vieux Saint-Ouen en quoi il est devenu le nouveau Saint-Ouen
de toute façon que vous alliez dans un coin ou dans un autre
en quoi il est devenu le vieux Saint-Ouen c'est des immeubles qui sont bons à à démolir des trois quarts
mm
vous voyez ces rues là bon ben vous voyez une maison regardez ça rue Matthieu dimanche et ben ils ont euh bl-bloqué toutes les fenêtres
mm ouais
et puis il y a plus de toiture et puis ben en face de chez moi
en face de chez vous oui c'est ça voilà
c'est tout
ouais ouais ouais mm
oh la la c'est dans un état pas possible
d'accord donc il y a pour vous il y a comme deux parties de la ville
c'est divisé en deux ouais mm
oh ben oui avant c'était le vieux Saint-Ouen parce que c'était c'était le Saint-Ouen du début où il y a l'église il y avait un cimetière autour puis des maisons
mm
parce que ici c'étaient les champs
d'accord mm
et l'église du vieux Saint-Ouen elle est nouvelle
elle a été construite ah elle a été euh
oui mais elle vient /d'un, de/ douze ou treize cents elle a été remis en état
oh oui euh oui oui treize quatorze
elle est du treizième ou quatorzième siècle
elle a été finie au quinzième
qu'est-ce que je la
et alors c'est que Isabeau de Bavière elle avait un jardin ici
je l'ai connue moche et je l'aime pas cette église elle est triste
ben c'est les c'est la première hein
c'est la première elle
elle avait un jardin immense
je me sens mieux à celle de Garibaldi
et entouré de murs
ah mais c'est pas c'est pas pareil hein
ah oui mais attendez l'autre elle est récente hein elle date de mille neuf cent ou je sais pas combien celle-là
ah oui oui oui oui le le
il y a encore un mur qui est grand comme comme la table là qui est épais comme ça
par contre elle est classée monument historique la nôtre hein parce qu'elle a été faite en plusieurs euh étapes
puisque on y allait souvent avec Paul pour euh regarder la pente qu'il y a justement là mais j'y suis pas retournée depuis tellement ben depuis la j'y suis pas retournée
ouais ouais d'accord d'accord ouais ouais mm d'accord donc c'est c'est vraiment la partie la plus ancienne de la
comment
à part si à des enterrements mais
c'est c'est vraiment la partie la plus ancienne
mais là où vous où je suis moi c'était des champs
mm
j'ai un ami qui collectionne les cartes postales il en a pas loin de deux mille hein
ah oui
eh bien puis alors il écrit des il écrivait dans le journal monsieur Béranger il écrivait faisait un article tous les
tous les deux mois
toutes les semaines
c'est aux arch- c'est les archives
et alors
toutes les semaines ou tous les deux mois
tous les deux mois
tous les mois
tous les mois
tous les mois
tous les deux mois
tous les deux mois
parce qu'une fois c'était Jean Lefort le coup d'après c'était lui oui
oui tous les deux mois oui oui oui tous les deux mois
et alors il avait trouvé une carte les f- le euh les foins à Saint-Ouen
mm
et parce que tout ça là où je suis moi avant que ça soit la rue la rue Montmartre c'était la rue Napoléon
ah oui
d'accord ouais ça a pas mal changé euh
ah oui ah oui oui oui oui
et puis après bon ben ça s'est arrangé évidemment
Saint-Ouen c'est un coin qui a changé hein
Saint-Ouen c'était puis alors ce qui a fait du tort à Saint-Ouen c'est les chiffonniers qui sont venus s'installer après la guerre de quatorze
ah oui mm
alors ils ont ils faisaient les poubelles évidemment et puis ils avaient construit des baraquements recouverts en tôle ondulée il y avait des petits pavillons qui étaient pas mal
mm
parce que il y avait différents euh endroits il y avait de ce côté de la rue de l'autre côté et puis en allant sur euh Paris après
vers le périphérique ça
d'accord
oui c'est avant le périphérique c'est là ici un peu plus loin que la la rue Paul Bert là oui
mm d'accord
oui il y a une transversale là
ah oui oui oui oui oui et là alors il y avait tous les matins ils f- ils faisaient ils chiffonnaient ce qu'ils
mm mm
ils renversaient les poubelles sur une toile ils triaient les métaux le les chiffons
les bouteilles quand euh je me suis mariée mon mari était marchand de bouteilles d'occasion
/ben, ah/ il y en a qui se sont enrichis n'empêche en faisant les poubelles
ouais ah ouais c'est le recyclage de l'époque en fait c'était euh maintenant on a des
alors euh ça aussi ça a disparu mais eh ben là on les tri- on les triait puis c'était revendu
des conteneurs ouais ouais
maintenant c'est les containers
c'est le même principe en un peu plus
/containers, conteneurs/ au détail
organisé peut-être
oui voilà c'est ça
eh oui mais ah non là c'est pas pareil fallait les trier les clas- classer ah oui ah
containers les bennes à papier les bennes à
les bouteilles à champagne que vous faisiez vous
tout on faisait champagne oh oui le vin Bordeaux Bourgogne Alsace
le vin
mais c'était surtout les champagnes on en faisait facilement trois wagons par semaine hein
ah quand même hein
mm ah oui mm
ah oui
alors pour vous déplacer euh dans Saint-Ouen ou euh enfin quand vous vous déplacez comment vous faites quelles sont vos habitudes
ben maintenant
ben ça s'est amélioré quand même au point de vue transports
parce que il y avait rien en bas de chez moi il y a quand même le bus il y a un arrêt de bus maintenant deux deux bus cent-soixante-
/on a, il y a/ quand même le bus là oui on a deux là et puis ils ont et puis euh
moi je trouve que ça s'est pas amélioré du tout
euh on est à une demi-heure de
ah ouais pourquoi vous dites ça
pourquoi parce que j'habitais rue Montmartre il y avait le J et le cinquante-quatre
mm
qui passaient maintenant il y a que le cent trente-sept le J il allait de la mairie de Saint-Ouen à la place Saint-Michel et l'autre le cinquante-quatre il allait de la Trinité à Enghien-les-bains
ah ouais à Enghien ouais
et l'été c'était agréable comme tout parce qu'ils mettaient une baladeuse derrière le tramway c'étaient des un tramway celui-là
et alors il vous emmenait au lac d'Enghien ah c'était agréable ça faisait une belle promenade
ben ouais
ben c'est vrai que
ouais c'est sûr
et puis là puis là bon là vous voulez aller à l'hôpital Bichat
ah ben ah ben non ça ça
il y a rien du tout faut y aller à pieds il y avait deux bus
non c'est sûr
il y avait le B W et le quarante-deux
on est mal desservis malgré tout mais enfin
d'accord ouais ouais
le B W il allait de la mairie de Saint-Ouen à la Madeleine et l'autre le quarante-deux c'est le cent-quarante-deux il va à Stains mais il passe plus par là
d'accord ouais ouais
eh non il y a plus rien qui passe /là, par/
moi je connais pas beaucoup les bus
à part le cent soixante-quatre le cent soixante-quatorze cent soixante-treize
j'ai été hospitalisée à Bichat pendant cinq semaines j'avais une voisine qui venait me voir mais à pieds
ouais
ah ben ça je sais
alors oui
ça tombait bien parce que c'était en été alors elle rencontre une amie qui lui dit ah dis-donc je vois que vous revenez de vacances qu'est-ce que vous avez bonne mine
elle oh oui oh oui c'était bien oh c'était du tonnerre alors elle lui dit donnez-moi l'adresse j'irai de votre part elle dit c'est pas facile hein ah bon c'est un club ben c'est-à-dire euh oui si on veut alors elle lui dit c'est l'hôpital Bichat
mm hum alors pour les les écoles alors ça doit faire un petit moment euh depuis vos années d'école mais euh ça s'était passé bien ou vous
oh oui les écoles c'est toujours été bien à Saint-Ouen il y en avait une là à côté
ouais
elle y est toujours mais on entrait par là la rue Blanqui là
d'accord
ouais et puis ils en ont reconstruit ils ont cons- alors c'est plus la rue Blanqui c'est la rue euh le c'est plus l'école Blanqui c'est l'école Joséphine Baker
d'accord
collège
collège là oui savez pourquoi non
collège d'accord ouais non
eh ben moi j'avais un client chiffonnier qui faisait l'avenue Michelet et lui c'était un il était très très gentil il venait tous les matins il avait dix douze bouteilles qu'il nous qu'on lui payait
mm
et puis je sais pas quel depuis que De Gaulle était au pouvoir il couchait dehors pourquoi quel est le que qu'est-ce qui fait que la venue de De Gaulle au pouvoir l'a fait quitter son appartement je l'ai jamais su
il faisait les poubelles avenue Michelet
oui ça c'est à approfondir
mm d'accord
et avenue Michelet il rencon- il trouve un paquet comme ça
bien ficelé euh ent- dans du papier et les chiffonniers autrefois ils avaient des crochets
mm
ils donnaient un coup de crochet pour et là il a pas osé il a ramassé le paquet il est entré dans le café il dit dites-donc vous voyez ce que je viens de trouver /chacun, allez on/ va voir ce qu'il y a dedans hein c'était un nouveau-né
ça bougeait pas
oh la vache
quand il l'a trouvé ça bougeait pas
ah oui oh la la
avec commençait à étouffer alors c'était un nouveau-né
ah oui il commençait à s'étouffer ah ouais un petit garçon
il était venu au monde
heureusement qu'il a pas euh utilisé son crochet
alors euh bon euh ils ont fait il est parti à la DDASS
ouais
et là Joséphine Baker elle l'a adopté
ah d'accord ah oui ah c'est une belle histoire
elle l'a adopté et elle l'a emmené aux Milandes là avec c'était la famille euh tri- multicolore je sais pas comment
elle avait des enfants de toutes les religions
ah oui ça elle a elle avait avait
et elle l'avait pris comme parrain
il était parrain
d'accord et et co- comment elle a eu vent de ça Joséphine Baker
puis sa son habilleuse était marraine tous ceux qui eh ben il a bien fallu parce que lui de il a fallu qu'il donne son n- son nom et tout
ouais ouais d'accord mm
et elle a demandé qui l'avait trouvé et on lui a donné le nom de ce
ce monsieur
de du monsieur
/oui, du/ monsieur oui
oui puis ç'avait été médiatisé ça c'était passé à la radio
oui et alors mais il s'est
il avait pas beaucoup d'argent je vous le dis hein eh ben il s'était privé pour acheter un couvert en argent à son filleul
ah ben voyez hein
et il l'avait acheté chez Pêchoux
ah oui
ça c'était de la belle argenterie
ah oui
voilà voilà voilà voilà ah oui
oui
ah c'est sûr
et alors il a été au baptême aux Milandes là
vous le connaissez bien
ouais
et puis euh il était un peu décu parce que elle les a ramenés à Paris puis elle dit à son habilleuse ben vous viendrez passer une quinzaine au château mais lui elle l'avait pas invité
d'accord
oui mais ça a pas les mêmes relations vous vous êtes là qu'occasionnellement son habilleuse elle la voit tous les jours
c'est vrai ouais
mm ouais ouais bien sûr ouais ouais ouais
alors ils ont donné le nom Joséphine Baker
une belle histoire
je savais pas ça
j'apprends plein de choses en fait dans ces dans ces entretiens ouais c'est fascinant
ben oui ben oui mais c'est sûr hein c'est sûr
à chaque fois il y a quelque chose ouais ouais ouais
des questions euh c'est ça les personnes âgées il y a de belles choses hein
et vous madame Pollet votre votre école ça s-
ça s'est bien passé dans la Nièvre là ouais vous avez de
ah ben non moi j'étais à l'école dans la Nièvre les monts de Morvan vraiment
vraiment les monts du Morvan
euh je suis venue j'avais neuf ans mais une grand-mère à Champigny-sur-Marne
ah ouais
mais comme c'était en pleine guerre je ne suis pas restée longtemps parce que moi descendre tout le temps à la cave les bombardements
mm
très peu pour moi j'ai préféré retourner chez ma mère
à la campagne j'étais plus tran- plus tranquille et puis donc euh non
ben j'ai fait mes écoles dans le Morvan
ça s'est bien passé est-ce que vous vous souvenez d'une d'un enseignant qui vous a marquée euh
madame Legris elle s'appelait euh elle m'a elle m'a fait pra-pratiquement toutes mes classes de la maternelle à
il y avait trois écoles quand même dans ce bourg c'était un bourg important
mm ouais ouais
où est enterré Paul d'ailleurs
ah oui
cimetière on avait boulanger épicier euh mairie enfin tout quoi
mm ah oui
c'était vraiment un bourg important
maintenant dans j'y suis allée
et vous êtes dans le Loiret non
non dans le Morvan
dans la Nièvre
dans la ah dans les monts de Morvan ah oui
cinquante-huit
j'y suis allée donc lundi dernier
mais ça a dû changer hein depuis
hein
ah il y a plus rien
ah ben oui hein parce que
c'est le pays à Mitterrand la Nièvre
oui tout à fait
oui c'est pour ça que vous vous êtes
oui oui oui
vous l'avez connu non
j'étais très bien avec Mitterrand
mes parents étaient très bien il venait chez nous euh comme moi j'étais reçue en /hiver, / euh chez Mitterrand
j'ai été euh
et c'est pour ça que
il ét- on déjeunait au même restaurant le vieux Morvan à Chateau-Chinon il était maire de Chateau-Chinon
j'ai bien regretté euh Mitterrand euh parce que certainement
oui il était maire oui
ouais c'est ça ouais
je l'ai vu là on a parlé ensemble oui Chateau-Chinon
il a son musée là-bas /à Chinon, chez nous/ il y a le musée là de tout de beaucoup d'objets qu'il ramenait de qu'on lui offrait quoi
mais il paraît que sa femme a mis en vente ses euh ses ses /affaires, /
ouais c'est ça mm mm
elle a vendu tous ses vêtements
oui ça y est c'est vendu hein
mais ça s'est vendu cher hein
au moins trente mille costumes
oui hein ça fait
enfin c'est pour son association c'est pour euh
oui oui oui oui oui oui
mm oui c'est ça
c'est pas pour elle elle a pas besoin de
c'est pas pour elle bien sûr hein
mais moi quand je l'ai vu il était pas président de la République
et je me rappelle et j'av- euh oui ben il était
il devait être ministre non
déjà euh député maire de son patelin
oui il a été pas mal ministre hein oui
j'avais acheté une carte postale petite deviendra grande alors je lui dis vous pouvez me signer une car- ah ben oui
mais Chateau-Chinon à partir du moment que Mitterrand est n'a plus été président
je dis avant lisez ce qu'il y a dessus je dis je vous souhaite la même chose ah ben ça c'est gentil
il était ministre sous De Gaulle
vous êtes très bien
mais moi je sais j'ai beau-beaucoup regretté comme comme monsieur Lefort d'ailleurs
toutes les deux mm
comme disent les bons copains hein ben voilà ben voilà
ouais ça n'a rien à voir hein
mais il est décédé ce monsieur Lefort
ben voilà
ah il y a longtemps
oui
oh ben oui ça fait un moment
Fernand Lefort euh
quarante ans
oh c'est il y a pas des masses d'années quand même
cinquante-huit et il a dû décéder vers dans les années soixante
oh oui il y a une quarantaine d'années oui
à peu près
tant que ça
après
oh oui
oh oui oui oui
dans les années soixante après c'était Paulette après
mm ah oui
oui oui oui
pas tant que ça quand même il y a pas oh non
Paulette elle a fait trois mandatures ah si ah si
il y a pas quarante ans qu- oh non
euh peut-être pas soi-soixante cinq
dans les années soixante quand même hein monsieur Lefort oh oui oui oui oui oui oui oui oui puis après c'est
oui mais il y a au moins trente ans quand même hein parce que son fils il a t- soixante-quatre ans et il était déjà marié
après c'était Paulette
parce que moi c'ét- j'ai connu euh donc euh monsieur Lefort puisque ils étaient copains vers enfin copains
je ne sais pas s'ils étaient vraiment copains mais enfin /bref, bon/
ben ils étaient du même parti
il a inauguré pas mal de bâtiments en cinquante-huit
avec monsieur Mitterrand
en soixante il était encore là euh il a dû par- oui c'est ça il a dû partir euh vers les années soixante-cinq
et c'était sa secrétaire Paulette Fost
il est venu inaugurer les bâtiments
ah partir mais il est pas mort
il est pas mort à
ah si si
si si si ben si il a été
si si si il est mort euh
attends je pensais je pensais que j'étais ici déjà moi quand euh
dans les années soixante-cinq ah non non non non non non non monsieur Lefort
je le vois encore quand il
après c'est après c'est Paulette
la maison dans la rue
ah ça alors là je suis pas
alors là je suis pas convaincue
faudra que je me renseigne de ça
non non non
avant d'aller ça
oui faudra vous renseigner
regardez dans le di- regardez dans le dico il va vous le dire
oui dans le
dans le dictionnaire
oh non
oui
ouais
oh non il y est pas dans dans /0, l'/ dictionnaire
bon on va pas
il a été sénateur
un moment mais pas longtemps
oui sénateur de Seine
je vais pas dire que je vais demander à un de mes voisins parce qu'ils ne sa- la moitié savent pas lire ni écrire
ni compter
dans dans le dictionnaire
eh ben voilà monsieur Béranger aurait su nous le dire
non /je vais, j'ai/ la
ah oui
ah oui
bien sûr bien sûr
monsieur Béranger
je vais le dem- non mais je vais le demander
si vous voulez vraiment être sur Saint-Ouen
demander à la mairie hein
bon alors vous allez interviewer
téléphonez à monsieur Béranger rue Saint-Denis
oui oui oui je vais je vais peut-être le faire ouais mm ouais ouais
tout hein
d'abord il fait partie de la Réa
mm l'associa- historique c'est c'est quoi
c'est connaître la Réa
un service historique de Saint-Ouen
j'ai rendez-vous avec un avocat là le vingt-sept je demanderai l'avocat le saura peut-être je sais pas
il s'occupe de de l'association historique c'est ça ouais sur Saint-Ouen ouais
oui oui avec Jean Lefort
ouais j'ai bien vu ses articles dans le dans le journal municipal
c'est drôle il me semble pourtant que
ben si vous voulez le contacter ben sans le déranger le mieux c'est d'aller euh rue Anselme
savez qu'il ait quitté hein
mm d'accord d'accord ah ok ah ben c'est c'est un bon tuyau ouais merci ouais mm ouais c'est un bon tuyau
au jumelage ils font leurs réunions au jumelage tous les jeudis après-midi tous les jeudis après-midi
parce qu'il me semble quand même euh
alors je en je vais vous ramener à au questionnaire donc euh en je voulais parler un petit peu des langues qui se parlent donc euh dans la ville euh est-ce que vous avez idée des langues qui se parlent autour de vous euh
ben un petit peu /de, 0/ tout hein
non pas trop
je les connais pas toutes hein
ouais
vous avez pas assez
je trouve que justement on (n') entend plus suffisamment le français
ah ouais
autour de nous
d'accord et vous-même vous parlez pas d'autre langue que le le français
vous avez pas l'occasion de mm d'accord
non j'ai fait de l'anglais mais je l'ai pas continué alors
comme c'était Paul qui était enfin j'avais un professeur mais comme c'était Paul surtout qui me qui le parlait donc euh évidemment
Paul c'était votre compagnon c'est ça d'accord
eh ben maintenant
OK
ben si on parlait du français euh est-ce que vous voyez différentes façons de parler français dans euh de de parler le français
dans dans les différents quartiers à Pa-
ben le le français si on le p- si on le parle bien
oh il y avait les les les chiffonniers qui parlaient argot
c'est une langue un peu fermée évidemment c'est hermétique
ouais ç-
ben c'est comme les patois ils ont tourné un film là sur les euh le Nord là quand ils vous parlent j'ai une amie qui est du Nord alors elle disait euh le ils faisaient le matin ils buvaient de la chicorée
mm
chicorée Leroux
et puis ils faisaient des tran- ils coupaient des tranches de pain /et, ils/ les tartinaient avec du maroual /puis, 0/ ils trempaient ça dans le chicorée
ah ouais ça dans le Midi ça se fait beaucoup dans le Nord ça
c'est une marque c'est quoi le maroual
c'est dans le Nord elle /est, était/ de la région de Lille
c'est du fromage
c'est un fromage très fort
ah d'accord oui oui oui
du fromage du fromage
non ça y est je je vois oui
sent fort
ah ben dis donc
et vous vous vous souvenez de d'exemples de leur euh argot des chiffonniers euh
alors euh l'argot
ah oui ben moi j'ai connu les chiffonniers comme comme j'ai connu les nomades euh vous savez là euh où il y a
mais vous vous souvenez comment ils parlaient
où Augusto Baldi avait son petit café là dans la rue euh
le long du périphérique maintenant à la place du péri- il y a le périphérique maintenant j'ai connu les nomades là euh qui étaient très gentils tout le monde en avait peur mais moi j'en avais pas peur jamais
oui oui ben c'est au périphérique c'est sûr hein oui mm tout ça il y avait
mm
ils étaient très corrects et tout ils me demandaient l'heure les petits les petits bonhommes et puis bon
ah ouais mm
non non moi
jamais eu de problèmes avec eux il y avait Augusto Baldi qui avait son café euh il était pas dedans bien sûr pas s- oh en tous cas pas souvent
d'accord donc euh le non ça vous revient pas ouais ouais ouais bien sûr oui des jargons mm ouais ouais
ben de l'argot c'est pas évident c'est parce que comme dans tous les métiers il y a de la mots /ça, c'est/ c'est typique que vous qui sont un peu imperméables euh
c'était fait pour ça dans les premiers temps
j'ai pas parlé l'argot euh j'ai pas
et dans dans la autour de vous vous sentez une différence entre par exemple les jeunes et les vieux ou
à l'époque non
à l'époque non
non
/0, et/ aujourd'hui
maintenant oui
au fur à mesure
oh aujourd'hui
je vis en pavillon je suis chez moi
elle connaît Jeanne ben ben Farah aussi elle est venue chez moi là je vois personne pratiquement
d'accord
puis à côté ben c'est une maison en ruines et puis à droite c'est ma voisine
oui puis il y a pas d'enfants il y a rien donc euh vous pouvez pas voir euh des différences
ben ah non non non non ah non non non
et vous avez des des enfants des petits-enfants
qui moi oui
ben vous deux vous ouais
oui j'ai deux enfants moi deux jeunes
et des petits-enfants ouais
oui
puis je vais être arrière-grand-mère au mois prochain
ah félicitations
pour la première fois ouais mm
mm
ah oui oui ben oui oh ben ils se sont pas décidés de bonne heure c'est ma petite fille elle a trente-et-un ans hein
elle avait dit pour mes trente ans je veux un enfant
un beau cadeau
ça y est ils ont acheté un enfant
ben ça y est c'est là hein
et vous entre la façon de parler français de vos petits-enfants et votre façon de parler vous voyez des différences /0, ou/ pas spécialement
oh non ben non oh non ben non
d'accord OK euh d'accord hum alors est-ce que le quartier où vous habitez à Saint-Ouen est-ce que est-ce que vous vous avez vu des des problèmes économiques ou est-ce que vous avez senti que que le quartier a été touché par des des problèmes économiques
oh certainement
ouais
certainement pour que c'est malheureux à dire mais quand vous quittez votre pays c'est pas de bon coeur ou alors faut vraiment avoir une situation extraordinaire
mm
mais Farah je sais pas si c'est vous êtes venue parce que vous étiez on vous a mis un travail intéressant
non moi je suis venue ici quand j'avais deux ans et demi
ah oui c'est déjà les parents
vous êtes quelle origine
donc euh algérienne
c'est vrai que que quand je vois mon pays je ça ça me crève le coeur quoi
pauvre(s)
ah oui ça c'est sûr c'est sûr
donc les dans dans le dans Saint-Ouen les les problèmes économiques sont plus marqués aujourd'hui que
qu'il y a vingt ans trente ans c'est d'accord
c'est différent c'est totalement différent ça n'a rien à voir
autrefois oh c'était à peu près tout le monde pareil
mm ouais ouais ouais
les trois quarts ils travaillaient en usine dans notre mon quartier là bon ben tous les jours tous les jours ben ils allaient là rue Blanqui là il y avait je sais plus combien d'usines
oh il y avait il y avait je sais plus
mm
oh oui
mm
il y avait énormément de
ben il y avait des ouvriers spécialisés
mm mais ils étaient moins touchés par le chômage paut-être ou euh ouais
ah ben c'était différent
on connaissait pas le chômage moi j'ai jamais connu oh peut-être mais enfin moi j'en ai j-j'ai jamais connu le chômage
complètement différent oh il y en a toujours eu mais
j'ai payé ma c- ma /cot-, côte/ euh comme tout le monde je voyais chômage sur ma feuille de paie mais j'ai jamais été au chômage pas une seule journée parce qu'à c-c'est une époque euh vous vous pouviez quitter une maison et hop sortir s- aller dans l'autre le lendemain
ouais ouais ouais
ah oui vous avez du boulot partout il y avait de l'emploi partout
je me rappelle être allée au ministère du travail là quand mes parents ont co- comme je travaillais avec eux à un moment donné je dis quand ils vont prendre leur retraite qu'est-ce que je fais moi
avec un peu de connaissances un peu d'intelligence pff
ah ben oui
ah oui
ça c'est le problème hein
alors j'ai été au ministère du travail et puis je leur dis ben j'habite Saint-Ouen ah ben il y a du travail à Saint-Ouen mais vous allez peut-être pas en vouloir je dis pourquoi j'en voudrais pas c'est à côté j'ai travaillé à l'Alstom
ah oui
ah oui l'Alstom tout ça /moche comme tout, moi j'/
service bureau(x) là
mm
j'y allais à pieds je prenais la rue c'était rue ça donnait sur le boulevard Victor Hugo
dans la rue des Bateliers
ouais ouais ouais
non Docteur Bauer Alstom
moi j'ai fait des stages d'ailleurs
euh non
chez là
non
pour mon métier
ben non Alstom c'était la der- rue des Bateliers
Bateliers ouais ouais c'est ça mm
ah aux Bateliers ah oui oui oui
c'était là l'entrée
près des petits jardins
et alors ce qu'il y avait à l'époque
ah oui derrière là-bas
oui c'est vrai
il y avait tous les petits jardins
oui voilà c'est ça les jardins oui c'est vrai
c'était une grosse ben moi je me suis trouvée enfermée moi un soir ben oui
les jardins oui c'est ça
ils vendaient des légumes oh la
me suis retrouvée enfermée dans les jardins
ah oui les les jardiniers
oh oui il y avait des jardiniers mais c'étaient des ouvriers d'Alstom
com-comment ça se passait la vente ouais
on leur concédait un morceau de jardin mais j'allais acheter les tomates oh ben dis donc alors
c'était ponctuel les ventes ou euh comme ça
oh c'était formidable
est-ce qu'ils existent encore les petits jardins c'est tout
non non non non
vous avez pas vu il y a cinq grues là dans les terrains
et puis bon ben le le château de Saint-Ouen était concédé à l'Alstom
ça construit /ça monte, / pfff
oui ils en ont fait euh des jardins dans le vieux Saint-Ouen euh pour euh pour les personnes de la ville
pour un un un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans
d'accord d'accord oui oui oui mm mm
où chaque année ils euh cultivent un petit peu de de terre bien à eux
d'accord
et après la ville a
ah c'est peut-être vers le
ouais ouais ouais
vous savez vers les
maintenant ils cassent
vignes là les anciennes vignes
maintenant ils cassent oui c'est vrai
ben eux ils ont refait
ben non il y a pas de terrain là c'est indivisible
le TGV c'est Alstom encore
mm ouais
mais c'était à Saint-Ouen avant
ah peut-être au fond
ouais
il y a rien
je vais juste euh
peut-être en bas
je sais pas moi je sais que c'est j-j-
qu'est-ce qu'ils en ont fait