bien
alors
je vais on va d'abord parler un petit peu de la de la résidence
du quartier
oui
oui
et euh de ce que vous pensez
de
de ce quartier
d'accord
par exemple
depuis quand vous vous êtes là déjà
ben
ah voilà
déjà on est arrivés ici euh il y a quarante ans
euh pas dans cet immeuble mais dans un immeuble qui se situe
alors rue Jeann- rue Dunois entre la rue Dan- la rue Dunois et la rue Jeanne-d'Arc
oui
sur les au-dessus du supermarché qui était Casino et qui est devenu Monoprix
d'accord
donc euh
je vois
c'était un ensemble de tours où nous étions ben les premiers résidents
euh en vérité je crois que toute oui toute la population de re- ça devait représenter à peu près six-cent personnes dans ces quatre tours
tout le monde est arrivé en même temps
donc on a essuyé les plâtres de
des premiers
ben du fonctionnement des premiers
de de l'immeuble
oui
mais aussi avec une ambiance je dirais assez exceptionnelle
oui
c'est-à-dire dans notre immeuble nous étions tout un groupe de jeunes ménages
arrivés avec des enfants
enfin moi j'avais que ma fille d'ailleurs
donc vous aviez quel âge
ben j'avais il y a quarante ans quarante-et-un an
dans les
vingt-cinq ans
non un peu plus euh
je vais avoir soixante-neuf ans donc faites la division
j'avais vingt-sept ans
vingt-sept ans
oui oui
vingt-huit ans
voilà
oui vraiment tout jeune
toute jeune bon mon mari ben aussi mon mari a un an de moins que moi donc on avait vingt-six vingt-sept ans
et tous les gens qui habitaient cette résidence avaient à peu près le même âge il y avait peut-être aussi quelques personnes plus âgées
oui
mais
guère plus
oui
et euh les quatre tours donnaient sur une dalle commune c'est-à-dire sur qui était
qui était une aire de jeux en vérité maintenant je crois que c'est fermé pour des
questions de sécurité mais je pense que la sécurité était moins à l'ordre du jour
quand nous étions plus jeunes
on est tout à fait conscients qu'on vivait dans des conditions beaucoup plus faciles que maintenant
et euh tout le monde était si vous voulez au début de sa carrière ou ses emplois enfin bref aussi bien au niveau de sa vie familiale que enfin de couples et de
ouais
mais
jeunes parents que
d'aborder ben les premiers temps de notre vie
ouais d'accord mais et
professionnelle
voilà mm
et tout le monde c'était à à peu près pareil pour tout le monde alors
oui enfin je pense qu'il y avait des différences certainement de
de comment de niveau d'emploi
euh mais dans notre immeuble on était je crois attendez un deux trois au moins cinq couples à se connaître et à se fréquenter régulièrement
oui
parce que nous étions ben jeunes parents comme je vous l'ai dit et la particularité dans trois de nos couples c'est que les pères étaient à la maison
les uns travaillaient ou préparaient des concours on avait un copain qui par- préparait l'ENA
oui
oui
mais qui le préparait
souvent chez lui
mon mari a toujours travaillé à la maison
oui
parce qu'il est
dessinateur-illustrateur et que
la particularité au moins de nos deux couples c'était qu'ils gardaient les enfants à la maison
d'accord
donc euh
ah oui
ça les a rapproché
oui
parce qu'ils
se retrouvaient ben dans le bac à sable ou
je sais pas en train de promener le pousser le landau
c'était avant-gardiste ça alors
comment ?
c'était avant-gardiste
avant avant l'heure alors
ah oui
oui
enfin je pense que c'est dommage que ça existe plus parce qu'il y avait une superbe ambiance
et puis autrement ben les autres couples que nous avons fréquentés
euh ben c'est vrai qu'ils étaient je dirais au niveau professionnel à tous cadres
et dans notre immeuble il y avait quand même euh ben des différences de
sociales
euh tant au niveau des origines que au niveau ben de l'emploi
oui
et et
mais
il y a toujours
voilà mais je sais pas c'était très convivial tout le monde se
tout le monde s'en-
se connaissait
ouais
oui voilà donc ce quartier au départ moi je l'aimais pas parce que j'ai eu la chance d'avoir un appartement par le biais de mon travail au début de mon mariage enfin pas au début
au bout du troisième ou quatrième année
oui
on est arrivés
dans le Marais avec mon mari
Cat- (ANON) ma fille était pas née
ouais
et le jour où elle est née ben l'appartement s'est avéré trop petit
oui
et puisque mon mari travaille à la maison il était absolument pas question de vivre dans un deux pièces avec un
oui
un bébé et cetera
donc on a atterri un peu contraints et forcés dans le Treizième
on peut pas dire que les tours qu'on habitaient soient belles enfin voilà
elles sont encore là
en tout cas
donc euh
vous les trouviez pas à votre goût
non
forcément
au départ non franchement mais vite je crois que l'ambiance qui a régné là
qui était assez exceptionnelle je pense
ben nous a vite on l'a vite oublié enfin voilà je veux dire
on s'est pas du tout préoccupés de l'architecture
qui au départ nous rebutait finalement on s'en est
c'était
vous en êtes accommodés finalement
pas notre préoccupation
voilà exactement
et et vous étiez à quel étage par exemple
alors nous on était au deuxième étage
ah oui
oui
ce qui nous permettait pas d'avoir une vue exceptionnelle
mais une vue effectivement sur cette dalle
oui
ou il y avait ben toboggan je sais pas après on a eu un deuxième enfant
on a vécu là jusqu'à ce qu'ils aient cinq ans et sept ans je crois mais ces sept premières années de mes filles et enfin de cette vie dans cet immeuble
nous a permis de souder des réelles amitiés qu'on a
d'accord ah oui
toujours quoi voilà
oui oui
donc ce sont des personnes que vous connai-
oui
à voir
que vous continuez à fréquenter
même si elles ont déménagé beaucoup ont sont restés dans le Treizième d'ailleurs
oui
pas loin
oui
dans les tours Khéops tout ça Queffren
ah oui
celles qui sont en face
euh rue Dunois alors
rue Dunois
mais
d'autres ont acheté euh
comment ça s'appelle rue
le- rue Leredde
ah oui rue Leredde oui oui je vois
je vois
c'est-à-dire de l'autre côté de la rue de Tolbiac
et pour ceux qui sont partis ben on a quand même toujours des contacts
ah oui
avec eux voilà
je pense que ç'a été enfin nous
quand je parle aussi bien avec les amis fréquentant d'autres quartiers
que ma fille maintenant qui vit aussi dans notre quartier
cette ambiance était assez exceptionnelle
ouais
ouais d'accord
et le reste quand même je pense voilà
et fi- finalement qu'est-ce qui a fait que vous êtes
que vous avez quitté ces
ben trop petit aussi voilà
ces tours trop petit aussi
c'était un faux quatre pièces c'est-à-dire que mon mari
il travaillait tout le temps à la maison
les enfants avaient la même chambre qui est une chambre pas très grande
et la chance qu'on a eue c'est que l'immeuble où on habite à l'heure actuelle on l'a vu se construire
on a f- comme on était aussi déjà locataire de la ville de Paris
de par le un pour-cent
du patronat et cetera
oui
j'ai cherché à avoir un appartement ici
c'était pas chose simple
d- dans
dans cet immeuble parce qu'on l'a
cet immeuble précisément
vu se construire et
ah oui
de l'extérieur
il vous plaisait
il nous plaisait et surtout quand on était rentrés une fois à l'intérieur on avait vu que c'était comme des petites maisons
ah oui
avec un petit jardin oui
qui
tout ça avait l'air charmant voilà et cetera
donc on a fait des pieds des mains je ne vous dirai pas par quelles voies inavouables
nous sommes passés mais vous devez vous en doutez
et on a fini par avoir un appartement
d'accord
en ayant moins de scrupules en sachant que ces appartements qui quand même sont convoités par
pas mal de gens
sont restés vides quand même pratiquement huit dix mois c'est-à-dire que
ah oui ?
la ville de Paris s'est
pas beaucoup remuée pour les
pour les louer
louer
pour trouver des locataires
ouais
je pense qu'elle s'est trompée de cible
au départ elle les a elle les avait gardés plutôt pour les hauts fonctionnaires de la ville
avec des loyers vraiment défiant toute concurrence
mais les personnes qui sont venues les visiter d'abord n'aimaient pas le Treizième
qui était
ouais
un quartier en pleine révolution
ouais
avec des constructions
ah oui
bon c'est vrai
il y a pas beaucoup de suivi architectural
on peut pas dire qu'on est
qu'on soit reconnu comme un quartier qui
homogène oui oui mm
homogène absolument pas
et puis c'est de sont des mai- l'appartement où vous êtes là c'est un appartement comme une petite maison
mais inversée
les pièces à vivre c'est-à-dire la cuisine et la grande pièce enfin et là ce qui serait la salle à manger
oui
qui est le bureau de mon mari
sont au premier mm mm
et ben c'est au premier étage
donc ces dames se voyaient mal monter leurs provisions jusqu'à la
ah oui
avec l'étage
et les chambres sont en bas
ah oui
mais euh nous on
on (n')avait pas de pas d'a priori sur le fonctionnement d'une maison et deuxièmement ce qui nous a plu ici c'est la clarté
ah oui
oui
et puis l'originalité un peu de l'architecture
et la vue
aussi
et la vue aussi
enfin maintenant elle est un peu bouchée parce qu'au départ il y avait pas ces immeubles devant chez nous
mais où ça des immeubles ?
ça allait beaucoup plus loin
ben par exemple l'immeuble qui est devant vous il existait pas il y a trente ans
ah oui
il y a trente-cinq ans
l'immeuble un peu à droite
oui à droite
là ?
et même celui qui est devant vous là
oui d'accord
vous aviez rien
donc on avait une vue assez lointaine
ouais
oui oui oui
après il y a eu les tours là vous le voyez pas parce que c'est caché par un arbre mais
non
les tours de la
non mais on voit la on voit la
on voit très bien la bibliothèque
voilà
la grande bibliothèque et cetera
bon on a vu évoluer le quartier sans que ça nous porte préjudice et pareil dans cet immeuble
où nous sommes en tout
quinze familles
oui
dont six dont six ou sept ont le même la même maison que nous
oui
tous on est arrivés
le même type de oui
de maison avec euh
ah le le même type c'est ça
le même type d'app- de maison parce que c'est vrai que c'est plutôt comme des maisons
avec finement finalement une population assez homogène
ouais
ouais
avec des jeunes enfants et cetera
donc là aussi malgré tout
même si on avait
ouais
perdu nos amis enfin nos voisins qui étaient
ouais
nos
nos amis on en a refait d'autres
et ici on a retrouvé un peu l'esprit d'une collectivité
sans qu'on soit tout le temps les uns chez les autres
d'accord
c'est-à-dire que
le
ce qui était bien c'est que
on a jamais eu de besoin de babysitter quand on sortait
ah quand même
voilà
donc c'était génial
ouais
ah ouais
parce qu'on se filait les enfants ou les enfants venaient d'une maison à l'autre
il y avait quelques des fois un peu de
je dirais un peu de surplus de travail c'est-à-dire que vous pouviez avoir vos propres enfants à dîner mais souvent quatre ou cinq autres
ah oui toujours d'autres qui pouvaient venir
voilà toujours pareil
et puis ce qu'il y avait aussi de sympathique c'est qu'il y avait un jardin collectif
ouais
où les enfants se sont beaucoup amusés
ouais
et puis très protégé
très protégé
le jardin
peut-être certains voisins étaient pas très contents de cette cohabitation
parce que leurs enfants étaient plus grands et que
ah ouais
nos
nos enfants faisaient un peu de bruit mais finalement on s'en
il y avait
enfin voilà
y avait pas trop de gens qui
non non c'est arrivé un peu mais bon ça n'a jamais endommagé nos
qui vous disputaient ou comme ça non
ouais ouais
nos relations amicales
ouais d'accord d'accord
finalement voilà donc ç'a
plutôt été sympa et finalement dans cet immeuble
je pense que depuis le début c'est-à-dire que maintenant on habite là depuis na na na trente-quatre ans je crois
trente-quatre ans donc Cat- (ANON)
ou trente-trois
Catherine (ANON) avait quel âge
Catherine (ANON) elle avait attendez non mon fils ét- avait cinq ans donc il est né en soixante-dix-sept il en a trente-neuf oui voilà il y a trente-quatre ans
d'accord
trente-quatre ans et Catherine (ANON) devait avoir sept ans
d'accord d'accord
voilà oui oui
donc euh ben voilà donc alors l'évolution du quartier nous
de par notre façon de vivre et de par la chance qu'on a eue d'habiter des immeubles quand même
super agréables
même si
oui oui
le premier était l'était
beaucoup moins
mais l'ambiance
l'ambiance était exceptionnelle apparemment ouais
était telle que voilà
que nous on a trouvé
que c'était toujours un quartier très ouvert
on a connu les premières
je dirais émigrations
de la de la population asiatique
ouais
qui était la pr- gé- la première génération enfin celle qui nous correspondait à nous
ouais
leurs enfants allaient à l'école avec nos enfants les parents étant très à l'écart parce que ne parlant pas le français
ouais
les enfants beaucoup plus euh bien sûr intégrés
ouais
parce qu'à l'école
c'est-à-dire ils se sont installés dans la tour où vous étiez par exemple ?
il y en avait oui il y en avait quelques uns
et ça vous l'avez ressenti comment cette cohabitation
aussi
ben on l'a ressenti
plutôt agréable c'est-à-dire que c'est des gens très discrets qui vivent plutôt je dirais en autarcie complète
d'accord
qui sont plutôt
repliés sur leur
oui sur eux-mêmes et sur
enfin sur leurs semblables sur des gens immigrés comme eux
il y avait pas de frictions voilà d'accord pas de frictions d'accord
mais toujours très
non non non aucune aucune non absolument aucune
très courtois
ouais
et voilà et les enfants par contre
je pense que à cette époque les enfants donc qui ont avaient le même âge que mes enfants c'est-à-dire
aussi bien en maternelle qu'en primaire
étaient pas spécialement autorisés à venir aux anniversaires des choses comme ça
ah d'accord
on sentait qu'il y avait
je dirais pas une méfiance mais euh
je sais pas à quoi ça correspondait ça peut pas être une peur non plus parce qu'on a toujours eu des contacts plutôt
oui
cordiaux
très
très agréables
mais je pen-
non voilà exactement
c'est-à-dire vous les invitiez mais ils venaient pas forcément c'est ça ?
parce que sur cette dalle
oui
donc la première
il y a toujours eu des fêtes organisées pour les enfants
oui
moi je faisais partie de l'association des locataires
oui
j'étais même
à un moment donné présidente de l'association
je m'étais pas rendu compte d'ailleurs de la tâche et de la responsabilité
ah oui parce que c'est
oui
oui
énorme
parce que il y avait quand même six cent personnes
tous
n'étaient pas adhérents à une association
mais on gagn- en organisation de fêtes où euh qui étaient ouvertes évidemment
à à l'ensemble de la population
et on se rendait compte effectivement qu'une certaine partie ne venait pas
ah d'accord
dont la
première enfin la la population euh
d'origine asiatique c'est ça
je dirais
d'origine asiatique voilà
et alors est-ce que vous avez fait quelque chose pour qu'ils viennent ou vous ça vous a semblé euh
ben on s'est dit que non
trop compliqué
on on a essayé par le travers des enfants
de les inviter aux anniversaires des enfants et ç'a été
ah oui
ç'a été non oui oui
non
voilà
donc c'est presque eux qui n'ont pas voulu
ouais mais je crois qu'il y a quand même
de ce mélange
la barrière de la lan- de la langue énorme
et je crois que les enfants
oui ah oui peut-être
qui faisaient le gros effort de parler français
ouais
qui n'ont ne le savaient pas en arrivant
oui d'accord
en tous les cas vraiment
euh étaient gardés chez eux finalement
oui c'est peut-être la langue alors
pour préserver un cocon familial je crois
voilà
d'accord
donc c'était peut-être la langue
voilà exactement je pense et puis peut-être aussi
qui empêchait de rentrer en contact
le traumatisme de tout ce qu'ils avaient vécu et peut-être pas l'envie de nous en parler
oui oui oui
non plus je sais pas mais il y avait
je pense la barrière de la langue
d'accord
voilà
autrement au niveau de la population donc de ce premier immeuble qui recevait aussi bien des gens ben tout comme nous
jeunes cadres ou jeunes professions libérales
il y avait aussi des appartements qui étaient réservés à des classes sociales tout à fait différentes
je pense pas qu'on ait eu l'impression
enfin il y avait une grande mixité sociale
oui
mais on (n')a jamais eu l'impression de quelque chose de clivé
d'accord d'accord les gens se parlaient oui d'accord
c'était vraiment
l'ouverture
se parlaient voilà exactement
et est-ce que ça a changé cette population ? vous l'avez vu changer ?
euh on l'a vu oui changer oui on l'a vu chan- enfin moi je l'ai
ou ou
vous l'avez vu changer
pas vu vraiment changer mais
vous êtes tenus au courant
il se trouve que j'ai encore une amie deux amies
au courant
oui
voilà ça a changé je pense que maintenant c'est je crois pas que des jeunes cadres accepteraient
accepteraient de vivre dans cette dans cette tour-là dans ces tours-là
de vivre là oui dans une
dans ces tours dans ces quatre tours les quatre tours oui
en revanche celles de la rue Dunois euh sont sont plus
cotées non
cel- celle qui est à l'intérieur de la rue Dunois là où on habitait
j'ai j'ai eu l'impression
oui
nous
effectivement sont euh
davantage appréciées non ? ouais
la population est différente parce que c'était justement
ben tou- pratiquement tous du un pour-cent du patronat
ah oui
essentiellement
des gens il y avait beaucoup des gens de La Poste
quand La Poste était au
c'était au
d'accord
ouais
oui de La Poste
et puis ben différente euh l'Insee par exemple aussi avait des
des des des appartements là
des appartement réservés
il y avait des privés
ouais
parce que moi je travaillais dans le privé
je travaillais chez Guerlain et
oui
voilà donc euh
ben c'était un appartement
auquel ben mon employeur avait ben versé
voilà donc il y avait une diversité aussi euh
assez euh
ben oui voilà de
de
oui
différence de travail de milieux professionnels
dans les métiers
et puis
les professions
dans notre immeuble il y avait quand même une ou deux un ou deux couples de personnes âgées
qui étaient adorables surtout des femmes des femmes qui étaient restées seules
dans qui étaient dans des petits appartements
et qui ben veillaient toujours un peu au grain sur les enfants même si elles le faisaient pas de façon
je veux dire on leur demandait pas
oui
mais de temps en temps on savait que ben elles jetaient un oeil
sur la cour savaient ce qui se passait et cetera
donc non je trouve que
investies voilà
ouais
d'accord d'accord d'accord
elles étaient investies finalement
ouais
voilà donc je trouve qu'il y avait quand même une
une grande diversité et puis il y avait aussi un grand dynamisme associatif
c'est-à-dire qu'on a créé et ben des ateliers de photograph- de photographie pour
celles qui voulaient faire de la photo ben de gymnastique bien sûr d'atelier de peinture pour les enfants
ah oui
on avait mis tout un tas de trucs
qui nous prenaient beaucoup sur notre temps personnel
mais qui étaient plutôt sympas quoi
je sais pas
donc finalement
vous pensez que maintenant cette mixité
non je crois pas
en tous les cas si elle existe elle est pas
sociale n'existe plus dans ces
dans ces immeubles-là
ils se fréquentent pas
ils se fréquentent pas
d'accord
non
je crois pas
ça s'est durci
ça s'est durci
les rapports se sont durcis
et puis je sais pas si ça existe encore mais il y avait surtout des gardiens
oui
il y avait des
des concierges on avait un concierge absolument
très sympathique aussi
oui
qui était là aussi un peu pour faire le lien
oui
c'est-à-dire que
je sais pas comment vous expliquer c'était quelqu'un de très agréable
oui oui
très convivial
bon ben voilà et qui
qui faisait que si on avait le moindre souci ben ou pouvait se s'adresser
oui d'accord
à lui
et qu'on pouvait se retrouver dans la loge
à ra- je sais pas
oui
à tailler un bout de causette voilà et puis exactement oui voilà donc je trouve que
à plusieurs c'est ça ou ou ou à parler avec lui tout simplement ou oui oui
ça man- ça ça manque finalement
exactement je pense que
ben moi ma fille me raconte des choses qui se passent dans son immeuble
euh nous ça ne nous serait même pas venu à l'idée d'agir comme ça
ah oui
mais rue
c'est-à-dire que oui voilà donc euh
rue Clissons là
rue Clissons rue Baudouin je sais plus lequel
dans l'immeuble rue Clissons ah oui
bon elle m'a elle m'a raconté c'est quand quand elle habitait rue Baudouin
un jour elle voit une de ses voisines et qui était enceinte
certainement pas loin d'être d'accoucher
et elle lui demande gentiment
ben comment vous allez faire quand le bébé va
oui
va venir
est-ce que vous avez une garde d'enfant pour le pour l'aîné
oui
alors
la jeune femme lui dit non moi j'ai pas la chance d'avoir mes parents ni quoi ni qui que ce soit
et ma fille lui dit
ben le jour où ça t'arrive tu nous appelles et tu descends ton enfant chez nous
oui
elle a tellement été surprise que sa réponse enfin sa sa réaction c'était
ben oui mais qu'est-ce qui fera que je te-
que je te donne
que je te fasse comme service
en échange
ah oui
et que nous c'est vraiment pas une notion qu'on avait c'était voilà
oui oui oui c'était pas grave s'il y avait pas de retour
on est euh voilà mm absolument pas non
les choses se faisaient naturellement
ouais se faisaient naturellement et aussi par le biais des enfants
ouais ouais
ils étaient ou pas copains avec les enfants et
je veux dire tout ça s'est fait complètement naturellement
oui oui oui
je pense que là
non ça a beaucoup changé
oui
ça
par contre je trouve qu'au niveau de l'école parce que moi mes ma fille
était dans l'école de la rue Dunois
mes petits ses enfants fréquentent la même école
je pense que la population a quand même changé je la trouve beaucoup plus moi ça m'arrive d'être d'être à l'ext- enfin
à l'ext- à l'extérieur là pour aller les chercher ou ouais
à l'ext- à l'ext- à l'extérieur enfin je veux dire voilà aller chercher les enfants
je pense que la population euh nous il y a une population qui a complètement disparu du quartier
c'est la population d'immigrés je veux dire défavorisés
qui a disparu du quart-
style
qui a disparu enfin
nous on l'a on l'a
ah oui
ressenti oui
la population maghrébine sans enfin sans formation aucune avec des parents plutôt ouvriers
d'accord
euh qui étaient là aussi
qui qui étaient là aussi dans le quartier
parce qu'il y avait quand même plus d'immeubles là maintenant ça a été remplacé par des grands des grands appartements
où ça par exemple
par exemple ceux qui donnent
dans la rue
ceux qui donnent sur le square
qui est là
oui le le square Héloïse et Abélard c'est ça
ouais
ah d'accord ouais
bon
ouais Abélard oui
il y avait plus de petits immeubles qui
qui étaient fréquentés par des gens certainement avec beaucoup moins de moyens
oui
que ceux exigés par les les bailleurs à l'heure actuelle
d'accord
voilà donc je sais que mon fils par exemple il avait des copains qui étaient d'origine
l'un était euh tunisien je crois
et l'autre était plutôt
je sais plus d'un Af- l'Afrique plus du sud je sais plus exactement de quel pays
d'Afrique noire ou mm
mais ces gens-là ont été oui Afrique noire
ont été évincés du quartier hein
d'accord
ça c'est sûr
ils sont partis en banlieue parce que
on les voit plus
ils avaient pas les moyens
non on les voit plus
ou alors plus vers euh vers l'extérieur
et je crois que
l'extérieur vers
voilà
c'est la population
ah oui d'accord
par contre je trouve que le regard
enfin moi je pour discuter avec mes petits-enfants assez fréquemment
mes petits-enfants n'ont jamais remarqué que la population asiatique ou noire avait une couleur différente de peau
ah oui
ce que je veux dire c'est que
d'accord
finalement toutes ces différences qu'on pouvait
faire à notre époque
oui
oui
ont complètement disparu
je sais pas pour eux c'est normal qu'un enfant puisse venir ou du Mali ou euh
d'accord
d'accord
ça leur pose pas de problème je veux dire pour eux c'est
voilà
et de ce fait je trouve que le quartier a progressé
ouais
dans l'image
qu'on se fait de
de de l'autre
de l'autre
voilà
c'est ça mm mm
pourtant on appartenait pas à une à une classe raciste hein
oui oui oui bien sûr
franchement pas bon
mais cette différence je trouve que les
les enfants de ma fille
oui
euh ben la remarquent pas
d'accord ben ça c'est intéressant
voilà ouais c'est ouais exactement
et est-ce que par exemple ils ont
des petits des des camarades
oui
de de qui viennent justement de ces pays
oui bien sûr oui oui oui tout à fait oui
dont les parents viennent de ces pays oui
d'ailleurs ma petite fille vient de changer d'école car elle est passée au collège ses deux meilleures copines
y en a une qui vient de Guinée et l'autre je sais plus de quel pays aussi
ah oui
oui oui d'accord
mais qui viennent à la maison d'ailleurs elles viennent chez moi déjeuner ou
voilà de temps-en-temps
mais ça pose aucun problème
aucun problème
voilà
c'est-à-dire que même les parents de ces enfants
oui
veulent bien
que qu'ils viennent euh chez vous
voilà exactement oui oui oui que qu'ils viennent chez nous
et la réciproque est vraie
d'accord ouais ouais ouais
ma fille n'a aucune objection
enfin voilà ce qui n'était pas le cas je pense à notre époque
d'accord
voilà
alors que c'est
il y a moins de peur alors
c'est il y avait pas
y a moins de peur et puis il y a
vous pensez qu'il y a moins de peur ou
ben c'est pas une peur je pense que la enfin
du fait que c'est des gens qui sont quand même là
enfin maintenant de la deuxième ou troisième
oui oui
génération d'immigrés
j'ai l'impression que ces barrières sautent parce que
leur culture elle est aussi française
eh oui c'est chez eux mm mm
enfin même si ce sont des origines
dont ils parlent
oui
je veux dire
dont on est complètement au courant
qu'ils ont encore de la famille dans certains pays
on est allés au Cap Vert récemment enfin c'est la première fois qu'on franchit le territoire africain avec ma fille et ses enfants
oui
la me- une des copines de de sa fille de ma petite-fille donc est cap-verdienne
oui
elle a pu nous parler de son pays alors que on on allait y partir et
ah oui
et quand elle est revenue voilà
oui
et c'était p-
elle était contente
elle était contente voilà
oui oui elle était contente d'en parler
et donc euh
ouais exactement et
je trouve que
même si je vous dis je répète parce que moi sincèrement je suis une famille d'émigrés aussi qui n'a rien à voir avec tous ces pays plutôt de l'est
il y a jamais eu un comportement hostile bien au contraire
d'accord
mais il y avait moins de liens je crois
d'accord d'accord d'accord d'accord oui oui oui
voilà et je crois que c'est ça qui change dans le quartier
oui d'accord bon ça c'est un gros changement et un changement
positif finalement
oui
ah ben très positif par contre le changement
je trouve qui est
un peu négatif oui c'est
négatif c'est ce
nous il y avait un gros comportement associatif
oui
on était très associations
oui d'accord oui
dans des associations
on a tous milité dans les
enfin plutôt les femmes d'ailleurs
oui
les hommes euh
mais c'est peut-être pour ça que comme les femmes travaillent plus
ben
non
on travaille ben on travaillait toutes
hein je veux dire on travaillait
oui
toutes et vous savez faut pas croire on (n')avait pas c'était pas les trente-cinq heures
tout le monde travaillait
ouais ouais c'était pas ça
on travaillait plus
ah oui
que quarante heures que
donc c'était un esprit alors
un esprit je pense ouais
ouais
ben on était pas si loin
on était plus tournés
de mai soixante-huit qu'on avait connu étant étudiant hein
ouais c'est ça
j'ai pensé à ça
ouais voilà ok
ouais ouais
et on a fait quand même sauter un certain nombre de verrous
oui
concernant
ben la mixité au lycée
la mixité sociale
ouais c'est vrai
oui oui
avec des problèmes beaucoup plus féminins que sont
ben le droit au travail
oui
le droit à avoir son carnet de chèques
c'est quand même voilà
ouais
et puis le droit à la contraception
eh ouais ouais ouais
donc euh
et je pense que nous les femmes de cette époque on a été peut-être plus militantes que
d'accord ouais
que ne le sont nos filles
ouais
et des fois je suis un peu navrée même comment vous dire
surprise et m- même je dirais même déçue
oui
de voir que certaines choses sont pas passées dans les moeurs de certaines femmes
c-
voilà
comme quoi par exemple
ben c'est des choses trop intimes je crois pour pouvoir vraiment
pour euh
ouais d'accord
d'accord
les démêler non mais j'étais quand même surprise de voir oui que
voilà donc euh mais ça c- voilà c'est et je pense que
tout cet esprit militant qu'on avait
alors j'étais pas une énorme militante moi je suis d'un milieu super bourgeois donc
la rébellion elle s'est faite surtout à l'intérieur de la famille hein
pour euh sortir de ces chaînes après si au niveau du tr- moi j'ai travaillé très jeune donc euh pas de problème j'ai
parce que vous vous venez de vous avez parlé d'origine de l'est
ouais
ou
mon père est d'origine russe
d'accord
juif russe
il est a c'est ses parents qu'ont émigré et cetera lui donc il se considère comme français
donc il a émigré à quelle époque
non non lui il a émigré c'est ses parents qu'ont émigré
dans les années
ses parents
lui il est né en seize il est né en France
mais ses parents euh étaient venus faire leurs études dans les années mille-neuf-cent-huit
d'accord
avant la révolution
avant la révolution
russe
c'est pas la révolution
y a eu une révolution
non mais c'est la révolution
en mille-neuf-cent-cinq quand même non
oui et c'est la révolution
c- ouais
et c'est le fait qu'ils soient à l'origine juive qui ont fait qu'ils ne sont pas rentrés
en Russie
ah d'accord
en Russie
voilà
donc du coup ils ne sont pas rentrés
non donc mon père s'est toujours
ouais ouais
senti français moi c'est pas une chose que je ressens je suis pas franç- je suis pas que d'origine française je suis
je suis d'origine aussi
ah oui
voilà
c'est-à-dire
c- ma- malgré tout c'est toujours vivant
ouais exactement
en vous
ouais
tout ça parce qu'on (n')en a pas parlé
ouais d'accord ah oui peut-être
peut-être mm mm
mais ça c'est c'est que votre père ou votre
non ma mère est française ma mère est complètement française d'origine voilà
mère aussi
ah oui
d'accord
mais je veux dire enfin pour revenir au sujet je trouve que l'évolution aussi du quartier elle tient aussi à l'évolution de
et ben de ce manque d'associations
oui oui je comprends mm mm
de d'as- voyez qui qui étaient quand même très militantes et très
très présentes dans le quartier
oui
donc ça c'est un changement
oui
est-ce qu'il y a eu d'autres changements au niveau
enfin on voit les commerces moi je trouve que ça n'arrête pas de changer
oui enfin
tous ces commerces
ceci dit quand vous regardez la rue de Patay ça change pas tellement c'est le
oui
ah oui effectivement les les commerces sont maintenant tenus par que des asiatiques ou pratiquement
voilà
par exemple oui
il y a eu beaucoup de rachats de bon
même si dans la population on voit pas
non non non
tellement euh d'asiatiques bizarrement
non mais je pense que ils ont euh ils s- enfin ils sont organisés en réseaux et dès qu'il y a un commerce de libre ils le rachètent
ah oui ils sont efficaces hein
voilà ouais je pense
très efficaces
ouais ouais ça c'est vrai
pour autant
mais ça marche bien
ça marche très bien oui
cela dit
ce ce
le jeune là qui a repris
le magasin de journaux en haut
oui oui
il y a une papèterie maintenant
oui oui non non bien s- oui oui papèterie oui oui non non
il sait très bien dynamiser
les affaires je pense que oui
ah oui oui oui tout
tout à fait
oui oui non non
oui
et puis
et puis c'est des jeunes
ben c'est t-
oui
ah ben non mais
parce que c'est des gens de la deux- oui de la deuxième voire la troisième génération hein oui bien sûr
qui parlent français comme
comme n'importe qui oui c'est des c'est ils sont ils sont nés là oui oui
non non y a pas de chang- oui
mais comme
ah oui on voit
on voit qu'ils sont d'origine asiatique oui oui c'est vrai
mais c'est vrai que c'est quand même euh
oui
oui oui
tout à fait
mais euh
enfin la population asiatique elle est plus
elle est elle est pas là ouais
quand même du côté de Choisy ouais elle a complètement
d'ailleurs même à l'école
même à l'école
non
on peut pas dire qu'on en voit beaucoup je trouve que
on a plutôt une population
d'Africains oui de
oui
ou de ou de oui y a y a moins d'asiatiques qu'il y en avait au départ
d'accord oui oui peut-être mais alors il y a toujours de des des gens qui viennent d'Afrique
oui oui oui
alors
oui
mais qui ont l'air je sais pas intégrés
ou euh je sais pas
mais alors justement pour l'école comment ça s'est passé pour euh
pour votre fille pour vos petits-enfants
est-ce que c'est un une j'imagine que c'est une préoccupation est-ce que c'est est-ce qu'il y a de l'angoisse
sur quoi sur qu'il y ait
ben sur le
oui voilà par non
une mixité sociale comme ça
non
dont on parle beaucoup
moi je trouve qu'il y a pas de non franchement pas moi j'ai jamais ressenti enfin
je sais que quand l'école où est où sont mes petits-enfants
c'est la génération de ma fille c'est même voilà qui a fait l'ouverture de l'école
d'accord
et cette école était dite
à aire ouverte
c'est-à-dire
qu'avec un
ouais
un enseignement avec des structures que c'était pas classique au niveau de l'architecture intérieure
ouais
et puis une population c'était tellement beaucoup plus mélangée que pouvaient être les autres écoles du quartier
et même parmi nos amis
il y a des gens qui ont pas voulu mettre leurs enfants ici
ah
voilà donc tout
et nous on les a mis
tout le monde
non non non
n'a pas mis ses enfants là
on a eu un couple d'amis
qui
qui étaient
complètement inexplicable parce que lui il est d'origine libanaise
en plus
et elle est elle est d'origine
elle est d'origine euh qu'est-ce qu'elle est elle est polonaise
ouais
d'origine
sincèrement on (n')a pas compris qu'ils l'aient pas mis là
et ils
franchement
ils l'ont mis où alors
ben dans l'école qui est juste de l'autre côté du boulevard Vincent Auriol
vous savez qui surmonte un peu le
ah oui je vois ouais ouais donc ils ont demandé une dérogation
boulevard Vincent Auriol bon parce que la structure était
une dérogation
et ils l'ont obtenue
oui
d'accord
c'était facile à l'époque
à l'époque c'était facile ouais
je pense plus que maintenant oui plus que maintenant
et euh tout ça parce que la structure de l'école était plus plus classique
ouais
et que nous c'était une nouvelle école non oui
une nouvelle école
ouais ouais
oui donc vous
tant mieux enfin je veux dire enfin nous c'était pas
y a pas eu de méfiance en fait
aucune non aucune
par rapport à cette école ou comme ça
moi je suis pas d'un naturel méfiant
oui d'accord d'accord et et et
par rapport aux gens je crois que non et puis euh
pareillement comment ça s'est passé après pour le
pour quand les enfants sont allés à l'école
oui
y avait non y avait aucune méfiance
d'accord
ou quoique ce soit
y avait plutôt
pour le collège ou
le collège alors oui le collège si
je reconnais que ma fille a pas été à ce qu'on appelle le collège Yeo Thomas
qui maintenant s'appelle Elsa Triolet
ah oui
je crois
d'accord
parce que là la population c'était pas une question de
de population
de population mm
je pense que c'était euh une question de d'ambiance scolaire
on (n')arrêtait pas de nous dire que les enfants étaient beaucoup livrés à eux-mêmes
d'accord
pas beaucoup de discipline sans qu'on soit
ouais ouais ouais
des parents vraiment très
bon voilà
mais bon pas une ambiance portée sur le travail
voilà
ouais
ouais d'accord
c'est ce qu'on disait alors je sais pas si c'était vrai
et comme on était à la limite de deux collèges
et ben ils sont allés au collège Raymond Queneau
juste
voilà
à la frontière du Cinquième
voilà exactement
alors c'est ça hein
boulevard Saint-Marcel
voilà
oui
oui oui je vois bien
bon et là c'est vrai que la population était quand même faite d'une façon très différente
ouais
de la nôtre
enfin de celle qu'on connaissait
ouais
dans notre quartier
ouais
population beaucoup moins mélangée
oui
beaucoup moins
je dirais oui euh défavorisée
ouais
quelque part
mais bon une population assez homogène
oui
la seule chose qu'il y ait eue dans cette école c'est qu- euh dans ce collège c'est qu'à un moment donné ils ont ouvert une des classes euh
des classes langues étrangères enfin de gens qui arrivaient de n'importe quel pays c'est-à-dire que on a vu arriver dans le collège il y avait une classe
oui
qui était ouverte pour les enfants dont les parents arrivaient de tous les pays donc
d'accord
avec un mélange de langues
incroyable
ah oui
mais moi je m'étais portée volontaire parce que je travaillais pas le mercredi
pour leur apprendre
pour les suivre
le français ou
pendant les pendant les pendant l'éco-
oui
pendant oui voilà
l'apprent- mais je m'étais
oui
vite rendu compte que
c'est des enfants qui avaient un super niveau scolaire
ouais
ce qui leur manquait
d'accord
c'était de
réajuster la langue
oui mais sinon
mais sincèrement ils ont pas
voilà c'était pas des enfants en en difficulté scolaire
oui
en difficulté de langue et tout
d'accord d'accord
et là je m'en suis vite rendu compte je me suis dit
oui
attend là on est en train de
c'est du gâteau de les aider
oui donc oui oui bien sûr bien sûr
c'est pas
c'était rien de voilà bon
et donc là finalement vos deux enfants ont été dans ce
oui oui oui
collège
c'est ça
même si on se
même si au départ on est en tant que parents
on se on ne se veut pas quelque part
élitistes
oui
on l'est quand même
on l'est quand même ouais
plus on vieillit plus on a envie
ouais ouais
que ce soit bien
donc c'est horrible
et moi
je me souviens que mes parents m'ont changé de collège hein
ah oui
oui ça me ils m'ont
ouais
oui
j'ai fait du russe
ouais
pour aller dans un meilleur collège
oui
oui oui
oui
donc ça ça s'est toujours fait sans doute
oui
non non mais on est d'accord oui puis euh bon après
ils ont été à Raymond Queneau après ils sont rentrés à Fénelon enfin voilà
oui d'accord
ma fille a même terminé à Louis-Le-Grand
oui oui oui oui oui oui oui
enfin je veux dire c'est évident que
oui il y a eu
mais c'est aussi ses euh
un parcours scolaire choisi
ses résultats scolaires qui ont fait qu'elle
qui qui ont permis ça
voilà exactement
mais euh voilà
bien sûr oui oui
parce que c'était
mais c'est là où on est très contradictoires dans nos
oui
oui
dans notre façon de penser c'est que
autant quand ils sont
oui
à l'école
on accepte
en maternelle en primaire
à condition que les acquisitions je veux dire indispensables soient faites
c'est-à-dire lire écrire compter et s'exprimer et être curieux
je pense qu'on devient éliti- enfin moi je le suis devenue clairement complètement je veux dire j'avais pas envie que mes enfants fréquentent
mais
ouais d'accord
je les aurais jamais mis dans le privé hein ça certainement pas
mais vous l'êtes devenue avec vos enfants
oui parce que
c'est ça
j'avais envie qu'ils soient qu'ils aient une
qu- qu'ils aient une bonne formation
voilà
tout simplement qu'ils qu'ils côtoient des enfants qui travaillent
exactement ouais ouais
c'est peut-être un a priori ridicule
mais euh
non non
moi je je vois bien que je je je fais pareil hein
ouais
effectivement je suis moins ouverte que ce que je pouvais
oui oui ça aussi on est
penser
lorsque ce sont
voilà exactement bon enfin oui oui oui
nos enfants oui le problème est oui on
oui d'accord et euh et et par exemple pour vos petits-enfants et est-ce que le problème s'est posé de la même façon pour l'école
non
pour ma fille c'était
primaire pour le collège
ah ben pour ma fille c'était évident que ses enfants allaient aller à l'école à côté
ouais
parce qu'elle était à côté
et puis elle la connaissait
elle la connaissait
c'était son école donc
oui mais ça a beaucoup changé dans la structure
ouais
dans la façon d'enseigner
parce qu'il y a plus cette conception de
de aires ouvertes où ça fonctionnait un peu comme
par ateliers si vous voulez
oui d'accord
encore de notre époque
ça s'est vite même s'il y a pas de cloison ça s'est vite cloisonné
ah ouais
vous voyez ce que je veux dire
c'est que l'enseignement est revenu
oui oui
finalement assez traditionnel
alors que nous on a bénéficié quand même de pédagogies je veux dire plus ouvertes
d'accord d'accord
surtout en maternelle en primaire ça a été
mais encore que
un peu expérimentale
un peu expérimentale voilà
alors peut-être ouais
et ça s'est vite je pense que c'était au bon vouloir de du directeur ou de la directrice que ça s'est maintenu ou pas finalement
et dans l'esprit aussi des instituteurs enfin des maitres d'écoles parce que je pense que c'est
c'est un peu plus compliqué de fonctionner tous ensemble que chacun dans son coin
oui c'est sûr
voilà
alors après maintenant ma petite fille vient d'êt- de rentrer
en sixième
bon il se trouve que les parents / sont, se sont / séparés
donc euh ben la petite suivant qu'elle était domiciliée chez son père ou chez sa mère elle n'avait pas
ah c'était pas le même collège
accès au même collège
et finalement ben elle a été accès je crois que c'est de par sa mère
euh au collège Raymond Queneau euh non au collège
Claude Monet
Claude Monet
oui ce qui convenait
Claude Monet ce qui convenait complètement à ma fille
et je crois que
ce qui convenait
l'autre collège c'était justement Elsa Triolet où moi
j'avais eu j'avais pas eu envie que mes enfants soient
alors est-ce que j'ai répercuté ça à ma fille
possible
je sais pas si c'est fondé ou pas j'en sais rien voilà
d'accord
toujours est-il que ma petite fille
elle elle est à Claude Monet et ça ça se passe très bien ouais ouais
est arrivée à Claude Monet ah ouais ouais et ça se passe très bien ouais voilà
voilà
donc
en fait c'est le collège du du secteur
exactement
hein donc pour ça c'est c'est bien tombé
oui oui bien sûr que moi voilà j'ai j'ai pas j'ai
ce que j'ai pas fait moi pour ma fille
oui
ou pour mon fils
oui oui
ouais
mais bon parce que
parce qu'il y avait pas Claude Monet dans la
voilà euh voilà oui oui c'est ça
dans le dans le territoire il y avait Claude Monet
mais c'était
pas
oui oui oui
pour nous
c'est ça
voilà et moi j'aurais même à un moment donné je voulais absolument les mettre dans le privé enfin
oui
mon mari était hostile à tout ça
les enfants
et j'avais toujours dit
avec les enfants du quartier
oui
mais je trouve qu'effectivement en sixième
oui
il y a un énorme changement
les enfants
oui
ont des las- relations qu'on ne maitrise pas
ils ont
ce qui est
oui
normal
ils deviennent adolescents
adolescents donc voilà
oui oui
peut-être qu'on a
plus de craintes
je pense qu'on a plus de craintes oui
je sais pas oui oui oui
oui oui
voilà mais enfin bon
autrement le quartier je trouve que
il est pas très bien entretenu
il est pas très bien entretenu c'est ça
non non non je trouve oui
je trouve qu'il se il se dégrade
ah il se dégrade euh
oui oui
par rapport à ce que c'était
ah oui
oui
mais
alors qu- qu'est-ce qui
je sais pas il est plus
sale
oui plus sale je trouve oui exactement
vous voulez dire
les trottoirs les
mais euh
oui
alors ça c'est vrai il y a toujours des crottes de chien
bon ça me gène pas plus que ça mais
après il s'est énormément construit
oui il y a beaucoup plus de monde donc
il s'est beaucoup construit bien sûr
oui
oui non mais c'est pas encore le monde moi le monde
oui
non mais je veux dire
ça me gène pas je trouve que les gens
il y a beaucoup plus de monde donc c'est plus difficile peut-être de
je sais pas oui oui peut-être oui
que que tout soit propre je sais pas
et puis surtout je trouve que ce qui est dommage enfin regrettable c'est que ça a été fait sans unité architecturale
ah oui
donc c'est quand même pas
d'accord tout
tout venant
c'est pas un beau quartier hein quand même
voilà un peu tout venant ouais voilà
tout venant ouais
mais alors par exemple ils ont quand même refait qu'est-ce que j'ai vu qu'ils avaient refait je sais pas si vous voyez vers au bout de la rue Esquirol devant le boulevard de l'Hôpital par exemple là
ils ont fait un petit square euh
oui oui oui non non mais ça c'est sûr ils essayent mais
mais
il y a pas beaucoup
d'espace pour les espaces verts
enfin ceci dit
ouais
nous le le
le petit square que vous connaissez
oui
Héloïse et Abélard
quand on est arrivés il n'existait pas
voilà oui
c'était euh
oui qu'est-ce qu'il y avait comme parcs alors
alors il y avait rien
il y avait pas
il y avait le parc de Choisy quoi
il y avait rien
il y avait le parc de Choisy
alors que là
non même là on ne on traverse la passerelle
d'accord
même
de la grande bibliothèque on est tout le temps dans un square enfin dans un jardin
à Bercy mm mm
à Bercy et tout voilà oui oui
nous quand on
exactement
donc c'est presque naturel d'aller à Bercy finalement
ouais
enfin moi maintenant je fréquente moins
c'est pas si loin
les parcs
ouais
parce que je je promène plus mes mes enfants
voire mes petits enfants
mais nous quand on voulait promener nos enfants on allait au Jardin des plantes ou au Luxembourg
ouais ouais ouais
enfin voilà je veux dire c'était
au spa- au parc de Choisy mais qui était loin d'être aussi enfin
était pas entretenu comme il est entretenu maintenant il était beaucoup moins agréable
d'accord
ouais ouais
avant
ouais
maintenant ça va
ouais
ça va à peu près
il s'est amélioré
et et que que pensez-vous du du nouveau quartier là
ben je sais pas je sais pas comment bon je suis assez contente qu'il y ait ce qu'on appelle
les start-ups qui vont s'installer là
dans le
tout prêt
parce que je pense que ça va
dynamiser
peut-être l'emploi
ouais
j'en sais rien
autrement ben euh
ça vous plait pas trop
ces grandes tours
c'est pas très beau non
non
je trouve que là
on est plutôt dans un truc assez encaissé
par contre ça a dyn- dynamisé le commerce c'est sûr maintenant est-ce que c'est le commerce que j'aime
peut-être pas envie d'avoir de voir habiller tout le monde en H&M et en Monoprix
mais bon voilà
et alors le le fait qu'il y ait justement le Monoprix le
ben je trouve ça bien je trouve ça bien
H&M
mais je trouve que
le cinéma par exemple
ah ben le cinéma c'est super agréable
le cinéma pas très loin
ça ça c'est bien quand même
ouais
oui oui c'est super
mais c'est pareil le cinéma moi je vais dans ce cinéma quand j'y vais toute seule c'est-à-dire que je traverse
bon moi je travaille plus
ouais ouais ouais
depuis un certain temps mon mari travaille toujours
il est beaucoup moins libre que moi ou sera moins libre que moi
et dans ce cas-là moi il / est, c'est / très facile d'aller au cinéma
ouais
ouais
toute seule mais si par exemple
on sort tous les deux
ouais
ou avec des amis
ouais
j'ai pas envie d'aller dans ce quartier
ah j'allais po-
j'ai envie de chan-
vous n'allez vous n'allez jamais là finalement
non j'ai envie de changer de quartier
ouais ouais
moi le quartier je le fréquente
tous les jours et tout donc euh
ouais
j'ai envie d'être
peut-être que ça soit quelque chose d'un peu plus festif donc
donc c'est plutôt
dans des petits quartiers
vers où que vous allez
moi j'adore aller
à à l'Arlequin j'adore aller
ah oui
rue de Rennes
j'adore aller dans les quartiers
ben je sais pas du Cinquième du Sixième
du Cinquième du Sixième par là
voilà voilà oui
Montparnasse
non moins j'aime moins
Sixième oui Le Marais voilà
peut-être aussi non Cinquième Sixième plutôt
Le Marais
oui on est snob ou on l'est pas
ça c'est sûr
non mais
c'est un peu les lieux de votre jeunesse
exactement voilà je pense que et c'est quand même
aussi hein que vous connaissez bien
c'- pourtant c'est des quartiers qui ont changé parce que
mais c'est des quartiers agréables
mon mari a fait des études
oui
avec des
mais c'est quand même un quartier beaucoup plus étudiant
des petits cinémas
arts et d'essais
c'était un c'était
oui c'est re- ça c'est resté
oui ça c'est resté
mais ce que je veux dire la population
qui fréquente
a changé
ces quartiers
beaucoup
ouais
je trouve que c'est plutôt les touristes
aussi
ouais
ouais c'est vrai
c'est plutôt les bobos c'est plutôt voilà
ouais ouais
qu'avant c'était des quartiers d'étudiants
ouais
voilà
ouais ouais
et après
c'est vrai
on a quand même connu ben l'ouverture de l'é- de la fac
euh
Tolbiac
oui
on peut pas dire pour autant que
de
de de Paris Sept
vous voulez dire euh c'est ça ah non rue de Tolbiac en face de la médiathèque alors
oui Tol- de rue de Tolbiac là
oui
oui
oui voilà
oui
on peut pas dire que pour
oui
l'autant
le quartier soit devenu étudiant
non non
c'est très particulier
en revanche
en revanche
oui
avec la
les nouveaux locaux
oui ouais ouais
de Paris Sept plus
lorsqu'on va là-bas il y beaucoup d'étudiants
plus oui
oui
oui moi j'y vais moins je suis allée en cours bon
je dirais en
en université du troisième âge
voilà
mais c'est vrai que c'est un quartier qui est qui qui est assez agréable je trouve
qui est pas mal fait
où il y a plus d'unité finalement
qu'ici
oui
où là c'est vraiment hétérogène
oui exactement oui oui et et
c'est ça qui
qui est choquant un peu
puis il est un peu plus aéré quand même comme quartier
ouais
même s'il y a beaucoup d'immeubles
il fait plus aéré parce qu'il est quand même entrecoupé
ouais
de petites
et est-ce que par exemple ici il y a des immeubles que vous trouvez carrément moches
ben oui oui
pas beaux
moi justement ce qui se passe dans la rue Dunois je veux dire y a pas un immeuble bien
ouais
c'est moche
c'est vraiment moche
ouais ouais
tous ces immeubles
rue Dunois
ben par exemple en face de la rue Baudoin ou la rue Clissons
oui c'est vrai
c'est pas très beau ouais
ces immeubles qui sont construits sont pas beaux c'est pas
bon ça me choque pas plus que ça mais
ouais ils sont pas très hauts ils sont pas très élevés d'un autre côté
si vous me demandez
est-ce qu-
non voilà non ok
bon c'est pas
mais on peut pas d- non
mais c'est pas des c'est pas des immeubles
pierre de taille
non c'est
ça c'est sûr
non
non
ouais n'importe comment
ouais ouais
bien sûr même si on peut
considérer que ça peut évoluer c'est pas grave mais
on peut pas dire qu'il y ait beaucoup de recherche at-
ouais
architecturale
et pourtant certains sont classés certainement en tout cas dans ma rue là
c'est vrai
rue Domrémy
c'est le cas
ah oui je vois
oui
un immeuble
que je trouvais affreux
qui est avec une
juste à côté de là où j'habite
des coursives là
oui
oui oui je l'ai vu se construire
oui
c'est ça
il est classé
ouais ouais
oui parce qu'il a été fait par un architecte je sais plus
lequel mais oui
voilà donc finalement
je le regarde d'un d'un avec
d'un autre oeil oui bien sûr oui mm
avec un nouveau regard je me dis
ah oui peut-être qu'il est intéressant
ouais ben on les avait visités ces apparts
ah d'accord
c'est très particulier
oui
oui
c'est particulier
y a c'est moi aussi j'y suis allée
et et franchement y a des courants d'air partout
ouais je sais pas ouais cage d'escalier
le la pluie entre dans la cage d'escalier
je ne sais pas d'où venait
l'idée lumineuse je sais pas ouais non mais
l'architecte mais
enfin bon
bon mais ceci dit je trouve que c'est un quartier qui est prêt de tout voilà
oui
donc euh
pratique alors
pratique
ouais
c'est beaucoup euh
pour les commerces notamment les
ben les commerces moi je fais mes courses dans le quartier hein
ouais vous vous faites tout dans le quartier
est-ce qu-
sans problème ça c'est pas
pratiquement
est-ce que par exemple vous allez
au Carrefour Bercy
ah non pas du tout
ou comme ça non
pas du tout non
peut-être
peut-être
que quand j'étais chargée de famille je veux dire ça m'arrivait d'aller
ouais
de temps en temps
faire un gros plein
ouais
mais y avait pas Franprix à côté donc
ouais
j'ai un Franprix voilà non
je vais pas je vais pas dans les grandes surf-
ouais ouais
j'ai horreur des grandes surfaces
donc vous achetez tout
voilà
dans le quartier
exactement et puis maintenant qu'ils ont ouvert un magasin bio de légumes bio
ouais
ça me va très enfin
bio ou pas d'ailleurs
ouais
mais
voilà donc non je fais tout dans le quartier
d'accord
je trouve qu'il y a de bons commerces
ouais
de temps en temps si j'ai envie d'acheter un énorme un très bon gâteau j'irai pas dans le quartier
mais je veux dire
mais au le marché aussi
oui oui oui si si moi j'aime bien parce que au contraire
vous allez au marché ouais
ouais
toute cette activité
marché et tout je trouve que c'est sympa et puis ça reste
ouais
assez populaire et
ouais
plutôt
mais c'est vrai
que pour les gâteaux c'est pas
c'est pas top non
c'est pas terrible non
moi non plus je connais pas
j'en fais des non des bons chez moi
non je veux dire une
c'est mieux oui oui oui oui
une cuisine familiale je veux dire traditionnelle si on veut un truc
plus sophistiqué ben
oui on on
je vais dans un autre quart- voilà exactement
va chez un bon pâtissier c'est ça mm mm
mais bon je trouve qu'autrement non on est très bien
on est très bien lotis au niveau des petits commerces ici moi j'aimerais pas que ça disparaisse
oui il y a un bon tissu là
y a un bon tissu y un bon fromager
c'est c'est vrai
il y a un très bon boucher
ouais
y a des
et est-ce que vous avez été au théâtre rue du Chevaleret
alors je suis allée une ou deux fois ouais
Théâtre 13
je suis allée une ou deux fois
ça vous a pas convaincue
c'est-à-dire que j'ai pas un mari qui adore le théâtre donc il faut que je me trouve
d- alors moi ça m'est arrivé d'y aller une fois seule
mais j'aime bien y aller en bande
je trouve ça plus sympa
donc non on va pas trop au théâtre tout compte fait
oui d'accord c'est pour cette raison mais pas
ouais ouais c'est pour cette raison mais j'ai regardé la programmation
je sais qu'elle est intéressante
ouais
ouais
j'ai des / amies, amis / qui y vont
qui trouvent ça super bien
non y a des des choses bien ouais
et c'est un peu dommage
que je le fréquente pas parce que ce que je trouve désagréable à Paris c'est que si vous avez pas réservé
si vous êtes pas abonnés dans les grands théâtres parisiens
ah oui c'est compl- ça peut être ça peut être très compliqué
vraiment ouais voilà
non ça c'est vrai
c'est vrai que c'est dommage de pas
ça peut être
mais avant y avait quelque chose qui était super ici
c'était à la place là de de la du foyer
oui
c'était le théâtre Dunois qui était là
le théâtre
Dunois pas pas celui dont on parle
Dunois qui est maintenant
si
mais avant c'était un petit théâtre
ah oui
qui était là
d'accord
je parle d'un temps
oui oui oui
très ancien hein
et ça ça
fonctionnait bien
ah ouais
c'était super
ah oui
y avait vraiment de la bonne musique
ah oui
y avait
y avait du bon théâtre y avait du théâtre pour enfants qui était génial
alors j'ai pas connu
parce que j'avais plus l'âge d'avoir des enfants à amener au théâtre petits
y avait des spectacles assez assez bons moi je me souviens d'avoir écouté des chanteurs supers et tout
donc on venait souvent avec
avec les enfants
en groupe de copains là
ou avec des copains ouais ouais
ah oui ah c'est dommage ça ouais
ceci dit je me suis pas intéressée à la programmation du théâtre Dunois qui est
ouais
rue
je sais pas
c'est un peu expérimental
c'est pour les enfants
oui
mais
c'est toujours un petit peu
particulier
comme ici
ouais
on
on (n')accroche pas forcément
y a aussi une chose qui enfin qui était enfin
de notre
enfin des habitudes qu'on avait entre amies comme on travaillait toutes évidemment pas mal
le samedi matin en général était cons- enfin
était les enfants avaient école le samedi matin
ah oui oui oui
était consacré aux courses et au ménage et souvent on était tout un groupe de copains à se retrouver
ouais
dans les petits restaus du coin
ouais
et on allait place Pinel
où c'était un couple qui tenait ça avec le grand-père c'était génial
ouais
et y avait des grandes tablées les enfants
là là où il y a le café ou
je sais pas il pouvait y avoir
je crois que ça existe
ça existe plus d'accord
plus non
ça existe plus
mais vraiment ce
c'était bien
ce ce restaurant
qui était vraiment
ouais
la cuisine on ne peut plus
enfin ouais ouais ouais mais c'était bon ouais
et c'était bien fait
facile voilà poulet frites steak frites
et on était
je sais pas
sept huit couples
ah oui
avec nos gamins à manger là
tous les samedi ou très souvent
oui oui oui oui
parce que c'était pas du tout cher
donc on pouvait se le permettre et on savait que le samedi on faisait pas à manger et
ah ouais
qu'on se retrouvait
tous là
ah oui
c'était super vraiment oui oui
ah oui ça c'était bien oui
oui
je dis ça
mais alors
oui
parce que avant le théâtre Dunois il y avait aussi ça il y avait un petit restau
ah d'accord
tenu par euh comment ils s'appellent les gens qui étaient
Chez Trassoudaine
voyez
oui
les Trassoudaine qui sont là place
comment elle s'appelle cette place
la place qui est vers vers la rue nat- ben place Nationale je pense
place Nationale
vous savez quand vous reprenez la rue Lahire et tout ça vous arrivez
oui
oui
oui
oui
place dans sur une petite place puis il y a
un restaurant
non je vois pas en fait ah oui et donc c'était
d'accord
qui s'appelait Chez Trassoudaine je crois
et lui c'était les parents qui étaient là
c'était une cuisine
et c'était super bon voilà
c'était pas bon
c'était on s'en fichait mais
ah c'était pas bon mais
on se retrouvait là de non
et il y avait d'autres copines
d'accord
qui avaient monté
une crêperie aussi
dans la rue comment elle s'appelle
euh la rue qui continue la nôtre là bref la rue Dunois
et rue rue du Dessous-Des-Berges
la rue euh du Dessous-Des-Berges ouais
ouais
pareil là il y avait
ah ouais
une crêperie
d'autres filles qui tenaient ça
ouais
et
on avait trois restaus
ouais d'accord
où on allait tous les samedi
et je pense que ça s'est perdu ce genre de ouais
et
ouais
ça s'est perdu
y a y a plus de restaurants comme ça qui vous font a-
je pense qu'il y a des pr-
envie ou
il y a seulement des restaurants asiatiques qui le font
des pizzerias
maintenant et tout
mais alors
mais
il y avait cette habitude
oui oui mais c'est ça c'est ça qui était important aussi c'était l'habitude que vous aviez
vraiment chez nous de
voilà exactement
ouais
d'aller avec vos amis
ouais voilà
et on se disait
ouais
franchement on avait tous des des revenus tout à fait
inégaux enfin
ouais
ouais
je veux dire y avait des gens qui avaient plus d'argent enfin voilà
c'était pas du tout
oui c'était pas
oui c'était pas ça le problème ouais
c'était pas ça le problème c'était que vraiment c'était accessible à tous
et que
on
on pouvait se retrouver là entre amis
ouais
voilà
et voilà et on savait que les enfants
étaient ravis de
ouais
se retrouver au restaurant
ouais
avec un menu invariable
ouais
et puis nous ben on discutait de notre semaine ou
ah c'est formidable ça ouais
je sais pas
ouais ouais
donc c'était très sympa
comme une autre
voilà voilà nous on est tous arrivés sans famille on(n')avait pas nos nos parents ni nos
ni enfin nos voilà personne
espèce de famille finalement une famille élargie
ben oui c'est ça
ouais des cousins ou ouais
je crois qu'on s'est créé notre famille
ouais c'est ça
et j-
alors que maintenant peut-être que la différence c'est que nos enfants sont restés à Paris
donc nous les grands-parents on est là et
donc vous voyez vos enfants
voilà nos petits-enfants
vos petits-enfants plus
et je vois que parmi mes / amies, amis / c'est à peu près la partout
c'est la même configuration
ouais ouais
même si les enfants
ouais d'accord
donc
sont pas vraiment
ouais
dans le quartier
ils ont toujours choisi
cherché le quartier le plus proche de chez leurs parents
ah ouais
c'est bien ça enfin pour pour vous c'est
pour ben les
ben je pense les services qu'on peut rendre oui
ah ben moi je trouve ça génial
ah ouais
qu'ils aient pas voulu changé
non enfin je pense qu'on leur rend service quelque part
parce que quand même
ils se ils se sent-
ils se sentaient bien ici aussi
je pense
sans doute
voilà
oui oui
même si
oui alors que tout le monde convient
que le quartier est pas superbe hein
oui d'accord tout le monde est d'accord là-dessus mais quand même
on reste bon
voilà
mais oui mais voilà on reste on reste voilà et euh
parce que je pense que nous au niveau des enfin des petits-enfants
ouais
moi je travaille plus je suis à la retraite depuis quand même pas mal d'années
je pense que je rends des services à ma fille
oui oui oui
mais en même temps moi ça me
ça me stimule ça m- ah oui complètement donc je trouve que voilà
ben ça vous fait plaisir ben oui bien sûr
donc vous les prenez chez vous
les petits-enfants
ah oui ils viennent
et franch-
oui oui ils viennent déjeuner là le mercredi en général
quand ils étaient plus petits souvent ils pouvaient venir dormir un soir
et puis les parents sortaient
ça se produit moins maintenant
parce qu'ils peuvent se garder seuls
ouais
je pense
mais euh
oui oui oui
non il y a toujours cette entraide
et puis ce plaisir à se voir
oui
et je remarque
et puis
que mes copines
c'est pareil
oui d'accord
me disent la même chose oui
oui oui
donc du coup la génération de de de votre fille peut-être est est
elles sont restées là
elles sont restées là ouais c'est ça
sont restés quelques uns sont restés là
je pense ben enfin quelques uns sont restés là en tous les cas oui oui oui
oui
d'accord
ou pas loin
ou pas loin
en tous les cas
ouais
pas loin du domicile
ouais
ben du euh voilà exactement
parental mm mm
non ben c'est bien
et
parce que je pense que les
et donc finalement pour vous ce serait quoi votre quartier
vous me parlez de la place Pinel vous avez parlé de Bercy ça irait jusque là
non
ou
pour moi
non
le quartier
c'est euh ben c'est la rue de Patay c'est ma rue Dunois
ouais
parce que toutes mes activités finalement
je veux dire que je vais à la piscine rue Dunois je
ouais
enfin en ce moment elle est fermée mais je vais recommencer mes cours
ouais
de gym aquatique
je fais mes courses dans la rue de Patay
ouais
voire la rue de Tolbiac
parce que j'adore le fromager et le
ouais
et le
le boucher qui est là quoi
ouais ouais
voilà
moi mon quartier c'est ça
mais c'est ça
ouais c'est circonscrit là
après euh
ce que je trouve c'est que le fait qu'il y ait la ligne quatorze effectivement
me permet de m'échapper de mon quartier très rapidement
et d'aller mon fils il habite dans le dix-septième
ouais
ben par la ligne quatorze et avec
ah oui Saint Lazare
c'est ça mm mm
voilà j'y suis euh à Saint Lazare et après j'y suis en
en trente
en trente minutes oui donc c'est c'est pratique
minutes quoi donc c'est formidable oui oui
oui donc c'est vrai que pour les transports qu'est-ce que vous diriez ça
ah ben ça a beaucoup changé
ah oui énormément non puis
ça a beaucoup changé ça ouais
en bien
voilà
là
puis alors
puis alors la la chose aussi qui a beaucoup changé pour moi c'est le c'est le vélib
moi je me déplace oui moi je me déplace
ah oui le vélib aussi
ah oui
beaucoup à vélo
donc je trouve ça génial
ouais
mais pour aller où alors au cinéma justement
au cinéma
à l'Arlequin
à l'Arlequin
ou
ou des fois souvent quand on sort avec mon mari on
on on va chez nos amis on fait s- un des deux trajets en métro
d'accord
et l'autre à vélo
ah oui
mais on peut aller loin c'est pas grave
oui oui oui
je veux dire voilà
non le vélib a beaucoup changé aussi nos habitudes enfin moi je me déplace
bon ma mère vient de décéder mais ma mère
avant était en maison de retraite enfin elle est morte il y a trois mois
elle a vi- sa maison de retraite était
vers Port-Royal
je prends un vélib j'étais en dix minutes
ouais d'accord oui oui
donc je trouve que ça aussi ça ça a modifié
la circulation dans Paris
oui
moi je suis une adepte de vélib j'adore
ouais ouais ouais c'est pratique ouais c'est pratique ouais
je trouve que ça fait vraiment du bien c'est pratique
c'est vrai qu'il faut être
prudent
ouais
mais je trouve
ça a aussi beaucoup enfin la ligne quatorze et vélib fait que dans le quartier on on est très vite sortis du quartier
ouais d'accord donc ça c'est agréable
ah oui si si
oui oui
ce ce côté de
pouvoir sortir comme
comme ça oui
oui parce que
ça du
du quartier
bon ici on a de la chance d'avoir nous un parking dans notre immeuble
mais je vois bien y a plein de gens qui ont pas de voiture parce que
à à cause de
de bon on (n')a pas c'est pas
indispensable déjà
mais deuxièmement parce que y a un gros problème de p- stationnement
et vous prenez votre voiture de temps en temps
rarement
ou
rarement
rarement
ou alors pour aller à l'extérieur de Paris
oui c'est sûr surtout qu'on a une maison ailleurs donc on a besoin
c'est ça pour partir en vacances ou
voilà
d'une voiture
pour al- pour aller
autrement
dans cette maison
si on (n')avait pas de maison on (n')aurait
ouais d'accord oui oui
même pas de voiture ici non
franchement pas non pas besoin
oui ce serait pas ce serait pas utile d'accord
non non
et le bus
Pas pas tellement finalement
ou le tramway
non le tramway
qui est pas très loin non plus
on le prend deux f- une fois par an quand on va au salon du livre
c'est tout
porte de Versailles
c'est ça
mais ouais exactement
non mais c'est pas tellement des lieux où on va
mm
d'accord
ouais
moi le gros de mes amis habite ben je sais pas dans le Neuvième
ouais
oui c'est ça
et puis
ouais
je sais pas où encore dans
dans
dans le Neuvième beaucoup on a beaucoup d'amis dans le Neuvième et puis
dans le Seizième dans le Septième
ouais
donc on y va nous en
en vélib
en vélib
ouais
ouais
moi j'aime bien
et
on p- on parlait beaucoup de mixité sociale
ou comme cela est-ce que vous vous situeriez dans un groupe social ou
ou pas
par exemple cadre ou ou autre chose hein
alors nous si vous voulez
je dis ça complètement au hasard
quand ben
il se trouve que moi j'ai répondu à pas mal d'enquêtes de par mon travail et puis bon et tout on est inclassables quelque part parce que la profession de mon mari fait que c'est pas une prop- profession reconnue
ouais
quand vous remplissez les cases c'est toujours on doit remplir autre
vous vous vous êtes
autre autre aucune case
vous êtes dans dans aucune case
mais alors est-ce que vous
moi oui je pense qu'on est quand m-
vous vous sentez une appartenance
ou pas
finalement
je pense que c'est aussi
le fruit de d'un héritage
de de classe
dans le sens où bon on est tous les deux issus de milieux je dirais bourgeois de gens de professions libérales
ouais
euh avec peut-être une ouverture différente dans la famille de mon mari que de la mienne
ouais
mais le
effectivement les gens qu'on fréquente
enfin qui sont nos amis
oui
sont soit des artistes entre guillemets sans prétention
oui oui oui
de mon mari
oui
quant à moi moi j'étais cadre
oui
mais je me sens pas
particulièrement
non
je suis pas une cadre dirigeante
non
je suis cadre
bon je dirigeais une équipe mais je me sens pas
ouais
cadre dirigeante du tout
euh
si on parle des revenus ben oui effectivement je pense qu'on est plutôt dans les cadres même voire cadres supérieurs parce que mon mari
gagne très bien sa vie
mais au niveau je sais pas je me sens pas
appartenir à
non non absolument parce que finalement
un groupe particulier en fait c'est ça
nos amis
je sais pas parmi nos amis maint- nos nos amis quand même de vieille date c'est des gens qu'on a connus dans le quartier
ici ouais
enfin les parisiens
et si je prends ben le tissu
on a des copains qui sont médecins on a des copains
qui ma g- ma grande amie est psychologue clinicienne
euh qu'est-ce que je veux dire les autres ont fait l'ENA
donc ils ont tous eu des voilà mais on s'est tous connus plutôt
jeunes en fait ouais c'est ça donc on on ne savait pas
en se faisant jeune on avait aucune idée de l'avenir
professionnel des uns et
ouais c'est ça
des autres voilà
donc c'est
oui oui oui
donc c- je me je me sens pas vraiment d'un m- je trouve qu'on a un milieu
enfin bon je peux pas dire qu'on (n')est pas des gens très privilégiés ça c'est sûr
oui oui oui
je veux dire on va pas
nier
non mais c'est pas
mais au niveau intellectuel
la question
et au niveau
voilà on est plutôt des gens qui pensons à gauche
même si maintenant ça vaut pas on sait plus très bien
où se situer
la classe politique je la connais enfin voilà je sais mais
je dirais que si on devait se définir nous sommes des gens privilégiés voilà c'est sûr
vous diriez ça
ouais
et par exemple
vous n'avez pas envie de déménager dans d'autres quartiers
du coup
ça m'est arrivé
de temps en temps
de me dire
oui on serait mieux
on pourrait aller dans le Cinquième
Cinquième non oui je sais pas ou dans le Neuvième voilà ou dans le Neuvième
ou dans le Sixième ou dans le Marais ou dans le Neuvième
oui ça m'est arrivé
mais c'était pas assez fort
non
non et puis
peut-être la paresse aussi et puis l'appartement est quand même super
l'appartement est
agréable
très agréable
depuis que nos enfants
ouais
y sont plus ben on a de l'espace
oui
même si mon mari travaille dans quelque chose de très petit mais il a toujours
oui mais
eu donc euh
c'est son lieu à lui
c'est son lieu à lui
c'est ça
ouais
et puis
on a la chance d'avoir une maison en Bretagne qui est
ouais
très grande
et comme je ne travaille plus on arrive à partager notre temps entre les deux
ouais
ouais ouais ouais
ouais
lieux enfin
moi je trouve ça un luxe complet quoi je veux dire
je pouvais pas imaginer un jour que vu la profession de mon mari enfin je veux dire
oui
c'est pas évident de
oui oui
voilà qu'on aurait accès
à plein de choses agréables
ouais
quand même
voilà donc euh non
ouais ouais
je trouve que on est bien là où on est moi je me sens
ouais donc c- c'est
pas avec des envies
non
de grandeur non voilà
non non c'est c'est non
je trouve que c'est
vous savez plus vous vieillissez plus vous avez intérêt à être content de ce que vous avez
oui
parce que
franchement
c'est sûr
et puis je trouve que
quelque part
on a fait quand même
on
a
connu l'époque où les choses étaient faciles
ouais
économiquement
économiquement c'est ça
au niveau professionnel
ouais
même si
mon mari a beaucoup travaillé je veux dire
ouais
voilà et moi aussi
oui oui oui bien sûr oui oui
j'ai quand même pas mal travaillé évolué dans mes dans mon boulot
tout en privilégiant quand même l'ambiance familiale
ouais
pour moi c'était
je viens d'une famille
important
de de gens qui ont connu beaucoup de soucis
de enfin voilà de de maladies de divorces et tout
moi je tenais vraiment à
maintenir ma à l'unité familiale
contre vents et marées franchement c'était
à l'unité
à l'unité familiale
ouais d'accord
ouais
vraiment mon truc
donc j'ai peut-être pas fait
la
carrière que j'aurais
oui
pu peut-être faire
mais est-ce que j'avais vraiment d'ambition
c'était pas
je sais pas
c'était pas l'objectif
non absolument non voilà exactement
principal apparemment c'était voilà
mais je regrette rien
ben non non non bien sûr puisque
franchement absolument pas
et j'ai tout le temps travaillé ça m'a toujours
ouais
été y avait pas de problème
mais je trouve que oui on se sent aussi d'une période très privilégiée
où les choses
ah oui
étaient plus faciles
moi je suis arrivée à Paris
mais alors est-ce que
j'avais un travail
eh oui
j'ai pas eu
à chercher du boulot
eh oui
et j'arrivais de province
c'est ça oui
est-ce que vous percevez des difficultés économiques alors dans le quartier
ouais je pense qu'il y en a oui oui
mais vous les
je vois moi par exemple
enfin
je trouve qu'il y a quand même pas mal de gens qui qui qui quémandent
oui
il y a pas mal de gens qui je vois bien les poubelles de supermarch- de
ouais oui
de Franprix sont quand même très
oui non
très très
je sais
très demandées
très demandées voilà
c'est ça
euh je vois bien
c'est vrai c'est vrai qu'on
qu'à l'école on
on le voyait pas
non absolument pas
ça c'est c'est
pas ça date pas d'il y a très longtemps ça
il y a quinze ans mettons
ah oui quinze ans vous diriez
ça doit faire
ouais je pense oui
oui ça fait déjà assez longtemps alors
oui mais pas à notre époque
oui
mais
oui
pour pour vous dire c'est que la population pauvre de notre quartier
oui
celle qu'on considérait comme très pauvre a été complètement mis à l'écart
oui
c'est-à-dire qu'on l'a
expulsée
oui
et on a plutôt mis des gens
qui sont peut-être des des ou- enfin des employés moyens
ouais
ou des employés
qui ont quand même
un minimum de quoi vivre même
oui
qui travaillent
oui
il y a du chômage certainement mais je veux dire pas
pas comme ce que
non non voilà
vous avez connu c'est ça
et alors vous pensez que c- ceux qui viennent faire les poubelles de Franprix et cetera est-ce qu'ils habitent là
je sais pas
par exemple
je crois pas
non
ou alors
ils sont dans des foyers qui
voilà
je sais pas
ou bien ils viennent
ouais
un peu pl- de la périphérie ils viennent
ouais ouais exactement oui aussi
en journée ici
ouais
je crois pas
qu'il y ait de
enfin il y a moins d'immeubles insalubres
que quand on est arrivés
ah oui
je pense
donc ça ça se voit
ça se voit oui
oui d'accord
si c'est sûr ouais
ouais
donc finalement les difficultés économiques ça se perçoit aux gens qui viennent
ouais exactement oui voilà
bon si vraiment on par-
faire les poubelles qui mendient qui restent là assis
on prend le parc
ouais
automobile moi
c'est pas un truc qui m'intéresse
ouais
mais je vois pas des voitures rutilantes
ah non
oui oui oui oui
non effectivement il y en a pas
les gens qui voilà on s'en fout d'ailleurs c'est pas l-
mais c'est plus un
c'est plus non plus un critère
de de réussite
oui
parmi nos copains qui quand même ont des situations je veux dire
sans problème
oui
on (n')est pas des gens acharnés sur
ouais
le paraitre et le voilà c'est pas notre truc
mais par exemple oui
oui
et par exemple est-ce que n'on on parle tout le temps du chômage ou est-ce que vous avez eu des
ben moi ça a été mon travail mon dernier boulot je m'occupais uniquement de cadres
ouais
à reclasser
donc évidemment
ah oui
j'en ai entendu
mais j'ai pas fait
parler
une étude particulière sur le quartier
non
mais enfin
ça c'est sûr non
non mais même des
nous ce qu'on trouve c'est que à notre génération
des personnes que vous connaissiez qui ont perdu
leur travail
à notre génération
qui
c'est-à-dire qu'on a maintenant tous
ouais
entre soixante-cinq
et soixante-dix ans
ouais
je connais pas un de mes amis qui ait connu le chômage
ah oui
vaiment
ah oui
donc ça c'est
ceux qui auraient pu
c'est significatif quand même
ouais
auraient pu
ont changé carrément d'orientation c'est-à-dire
qu'ils ont
facilem- assez de capacités je veux dire
de
enfin d'évolution je veux dire de
de travail moi j'en suis le pur exemple
pour pouvoir évoluer pour rester actif
oui
bon on a su changer
vous avez su changer
voilà c'est ça
ouais
au moment mais peut-être parce que
parce qu'on était épaulés par des conjoints
qui voilà
on avait peut-être moins de problèmes que certains
donc ça ça aide quand même beaucoup mais à la génération des cinquante et cinquante-cinq ans oui il y a du chômage si si
là oui
beaucoup oui oui je pense beaucoup
mais est-ce que vous vous connaissez des gens
non je connais euh
qui ont connu ça
pas dans le quartier en tous les cas
pas
ouais ailleurs mais pas dans le quartier
j'en connais ailleurs oui oui pas dans le quartier
pas des
pas des parents des enfants de
pas des amis voilà
pas
non
moi je n'ai
des parents de vos enfants ou des
connais personne dans mon entourage immédiat qui soit
nos
amis
ouais
qui ont connu
des difficultés économiques comme cela
j'en connais un
ouais
si j'exagère j'ai un de mes cousins qui a per- qui a vraiment perdu son boulot mais
ouais
je sais pas
il était pas de ce quartier
si il est du quartier de de la de comment s'appelle de Choisy
d'accord
vers le vers le vers le square de Choisy
d'accord
mais autrement non je peux pas dire ici les gens bossent
ouais ouais
les gens bossent
tous
ont tous travaillé
et et par exemple des amis de vos enfants
oui y en a oui
enfin de votre fille
alors
mais pas tant que ça
mais pas tant que ça
je crois pas qu'elle ait beaucoup d'enf-
de d'amis qui soient au chômage
d'accord pas tant que ça
ça s- ça se bat beaucoup hein
ouais
je trouve qu'ils sont très
oui non mais c'est vrai que moi non plus
je cherche là je c- j'ai pas l'impression d'en connaître en fait
alors il y a le fils de nos voisins
oui
qui est régulièrement
au chômage mais c'est peut-être
ouais
le seul
dans le pâté de maisons qui ait pas fait d'études
alors qu'il a des parents
oui oui oui
super diplômés ou je sais pas quoi
et qui euh
voilà qui
et qui cherche ou qui se cherche
ou qui ben qui lui il travaille dans la restauration donc il
ah ouais ah oui parce que la restauration à Paris
pourrait trouver du boulot tout le temps parce que il y en a tout le temps
voyez mais je pense que c'est
ouais
quelqu'un
qu- qu- qui enfin je dirais pas qu'il est inapte mais au travail
mais qui se fatigue vite quoi donc
mais c'est vrai qu'on est une population de gens enfin
qui
dans notre
qui travaillent
qui travaillons et qui ont
en fait c'est ça oui
peut-être la chance de effectivement
d'avoir toujours trouvé du travail ou
oui peut-être mm
ou qui ont bon par exemple ce matin pour situer
l'exemple de mon mari
qui lui donc
est illustrateur-dessinateur
je lisais un article dans le Monde il y a une enquête qui a qui est parue quand il a connu quand il a commencé à travailler
ouais
c'était pas gagné d'avance
ben non
mais il a
quand même
voilà ça s'est super bien passé
ouais
mais à l'époque dans sa profession il y avait peut-être trois-cent-cinquante maintenant ils seraient peut-être plutôt trois mille ou quatre mille
ah oui
oui oui oui
auteurs de bandes-dessinées donc euh
il y a pas de la place pour tout le monde
non
on (n')a pas
voilà donc euh je veux dire la situation évolue
eh ouais
et pour les jeunes je pense que c'est
c'est plus difficile
beaucoup plus difficile
oui voilà
oui
vous avez quand même cette impression
ah oui
mais par contre je pense que
c'est beaucoup plus difficile pour les pour les jeunes gens
pour les jeunes enfin moi il se trouve que j'en connais pas mal
de jeunes qui débutent dans cette profession
ils ont beaucoup moins d'exigence ils sont moins exigeants avec leur travail
que
pouvaient être les gens de
ah oui
de le de la génération
ah oui mm mm oui
au-dessus qui pourraient être / leur père, leurs pères / quoi voilà
qui qui travaillaient plus
ah oui oui
aussi
ah oui
moi mon mari
oui parce que
quand il reçoit des jeunes
il leur dit
combien de temps vous travaillez
ah bon pourquoi on travaille tous les jours
mais oui on travaille tous les jours
et mais quand il leur demande
vous dessinez combien de temps par euh
pour pour chaque euh oui oui
par par semaine ou par jour
ils disent
je sais pas
oui oui oui
enfin là il en reçoit plus tellement
ça le décourageait
et puis
à leur dire
oui d'accord il était étonné finalement
de ce qu'il entendait
oui oui
non c'est plutôt voilà étonné
il a pas de jugement négatif mais il disait
c'est
c'est fou
la surprise
il dit
vous savez on travaille plutôt huit dix heures par jour que que dix heures par semaine dans ce métier hein
ouais
faut le savoir
comme dans tous les
oui oui bien sûr
métiers d'ailleurs comment vous voulez réussir
ou quand vous voulez
oui oui non mais
mener à bien un projet
il y a pas de secret hein voilà oui
de toute façon il y a pas il y a pas de mystère oui oui
oui d'accord
mais c'est vrai
donc peut-
que je trouve que encore une fois j'ai l'impression d'appartenir
à un milieu privilégié où les m- tous nos amis ont eu du travail jusqu'à la fin
à une époque privilégiée
ouais voilà
aussi vous disiez
et nos enfants
je sais pas peut-être poussés par
par le fait de nous voir tout le temps bosser ou
ouais
je sais pas
moi je trouve pas que ma fille ait par exemple un profil si facile que ça
à
et ben elle a du boulot
elle est so- sociologue
elle est sociologue oui oui
c'est ça
ouais ouais oui elle tra- et
elle travaille t- voilà voilà elle a oui oui bien sûr
elle trouve
elle trouve du travail
et elle a même su faire évoluer son travail
ouais
donc
est-ce que c'est elle a une personnalité peut-être
ouais ouais
comme ça je veux dire mais
elle a aussi été poussée par le fait qu'elle nous a toujours vu travailler
oui bien sûr oui
je veux dire on (n')est pas
et moi je vois bien comme ça destabilise
ouais
une famille
pour ça a été mon dernier travail
ouais
pendant
quinze ans je me suis occupée de de gens à la recherche d'emploi
ouais
comme quoi ça peut destabiliser une famille
quand il y en a
un adulte qui travaille pas mm mm mm
un
ah oui
qui travaille pas la mai-
qui travaille plus qui a oui qui travaille pas qui voilà donc je pense que
enfin qui qui est à la maison et qui travaille pas
bien sûr oui
oui oui
ça aussi on est
ouais
on a une chance folle
ouais c'est vrai
oui parce que ça fait un modèle
un modèle et puis un
travai- et un dynamisme oui
oui
oui oui bien sûr
dynamisme vous savez quand vous voyez les autres bosser ben
je sais pas mais
c'est ce qu'on aimerait euh
oui c'est c'est ça c'est vrai
on a du mal à imaginer en fait
ouais si
que ça peut être
ouais
ah si ça peut être catastrophique moi je vous assure
j'ai reçu des gens
ouais
c'était c'est pas évident
non
et puis en plus c'est
moi je me suis surtout occupée de cadres
donc qui avaient des responsabilités
qui du jour au lendemain
se retrouvent
se retrouvent au chômage
sans rien
ouais
eh ouais
et puis en d- en dépression peut-être certains
pour certains oui quand ils sont pas épaulés familialement oui ça c'est sûr
ou mm
mm mm
ou pas compris
ou pas compris oui
en tous les cas ouais
oui non c'est c'est sûr c'est
non
c'est certainement
c'est déstabilisant
oui
mais dans le quartier
je pense qu'il y a aussi bien une population de cadres moyens
que d'employés
mais j- je je trouve que c'est un quartier qui reste il y a un qu- aussi de personnes âgées
y compris dans les magasins
oui oui oui
moi je
c'est-à-dire que maintenant
je fréquente les magasins à une autre heure que quand / je travaillais, j'ai travaillé /
oui
je vois bien que la population bon par ex- je me suis fait la réflexion tout à l'heure j'étais chez le boucher j'y vais pas souvent chez le boucher mais j'y vais souvent le mardi
oui oui
parce que j'achète
de la viande pour mes petits-enfants le mercredi
et et ben je me suis dis
ben voilà
t'es vraiment avec des retraités
ah oui dans dans la queue c'est ça il y a oui
avec des gens pas tous jeunes
qui font leur
e- voilà exactement
on voyait bien que c'est des gens qui ont pas l'air d'avoir de gros souc- enfin qu-
de gros soucis
de ce qu- -ciers qui ont pas l'air de rouler sur l'or mais
voilà et on fait oui mais euh je pense qu'il y a
oui
oui exactement
financiers ou euh oui mais ça va ça va ils ont peut-être pas une grosse retraite mais ça va oui d'accord
et je trouve que voilà
et et qu'est-ce que vous pensez de la politique alors de des logements justement des logements
oh ben
sociaux
nous on est mal placés pour en parler
on a véc- alors nous on a bénéficié d'un appartement de la ville de Paris
oui
où on tombait carrément dans le profil de gens qui pouvaient accéder à ce genre
oui oui
de logement
il y a belle lurette qu'on fait plus partie de cette de cette c- enfin
ils auraient pu nous déloger
ouais ouais ouais
ils l'ont jamais fait
oui oui oui
ils ont même jamais réhaussé les salai-
les les loyers
les les loyers
ouais d'accord
donc je trouve de ce côté-là la politique est mal faite
c'est-à-dire qu'on a beau nous dire qu'on a une politique sociale j'aimerais bien savoir où elle est
d'accord oui ils font pas assez attention finalement oui
vraiment non franchement non
alors nous on est dans un immeuble qui est considéré comme à part
oui
parce que c'est ce qu'on appelle un ILN ou je sais pas quoi ce qui était un loyer
loyer
normal
modéré
non pas modéré non non
c'est ça ou
normal
normal
où on a accepté
d'accord
une population ben de cadres finalement
oui oui
ici
mais entre ce qu'on touchait quand on avait trente ans et maintenant ou enfin
même moins maintenant parce qu'on est tous y en a beaucoup à la retraite
et c'est pas
c'est pas des gens qui ont des problèmes d'argent
ou / bien, mais / peut-être ouais qu'ils veulent stabiliser la population
ah ben ils essayent
de temps en temps de nous demander ben nos revenus
ici
peut-être que c'est ça
on les donne
ouais
ça n'a rien changé pour autant
ça n'a rien changé
non non
ouais
ils peuvent pas nous déloger parce qu'on a plus de soixante-cinq ans
ouais oui ouais ouais
mais ils peuvent augmenter
ils peuvent augmenter
ils ont jamais fait
bon
nos loyers
ils l'ont jamais fait
alors la politique si voulez sociale
moi ça me fait rire parce que les
on voit quand même qu'il faut beaucoup beaucoup de
voilà je sais pas quelles sont les conditions il y a pas tellement de HLM ici non plus
ouais
dans
dans la dans la quartier il y en a quelques uns mais
mais il y en a pas tant que ça hein
non c'est c'est pas des HLM rue de Domrémy ou comme ça
je sais pas je sais pas du tout non non
non peut-être pas j- je me j- j'ai pas regardé moi non plus
c'est RIVP peut-être
voilà ben la RIVP
la RIVP c'est c'est la régie
ouais
c'est la régie hein mais elle a de tout elle a des loge- des logements
sociaux et du pas sociaux
oui oui oui c'est vrai
elle a normalement des conditions d'entrée
ah non c'est peut-être pas mm mm
qui ont l'air beaucoup plus draconiennes maintenant c'est-à-dire avec des exigences
de revenus assez hauts je pense
mais euh pour autant je sais pas très bien quelle est leur politique je sais pas
oui c'est vrai c'est vrai que c'est
enfin ici on sent quand même qu'il y a p- c'est pas du luxe hein
on en- moi non plus je ne sais pas mais
je veux dire les
oui
tous les appartements
les immeubles qui sont autour
non
on (n')a pas l'impression de
mais c'est joli c'est c- c'est
des loyers euh de enfin je veux dire
co- coquet
ouais
l- les immeubles qui sont construits sont des immeubles certainement avec des loyers assez importants quand même hein
ouais
faut pas croire que
les vous voulez dire les les nouveaux
ouais oui il y a beaucoup de promoteurs privés
immeubles là mais peut-être que c'est peut-être que
c'est plus cher dans le nouveau quartier
oui mais c'est parce que c'est pas c'est pas c'est pas que les RIVP ou les HLM hein
non non non
c'est
c'est beaucoup de privés
oui
donc de ce fait là et puis il y a quand même aussi un nouveau
qui existait pas avant c'est que c'est un quartier de bureaux maintenant il y a beaucoup de bureaux
oui c'est vrai
c'est vrai
tout autour
d'entreprises
qu'avant c'était on connaissait pas ça
non
quand on est arrivés il y avait à part ceux qu'on connaît c'est-à-dire Panhard Levassor qui était là au Béghin-Say mais ça je parle de temps très anciens
qui ont enlevé leur
enfin
je pense pas que ça existe plus hein
et ce qui a d'ailleurs appelé une une population ouvrière tout autour
ouais
il y a plus ce genre d'entreprises
ouais
nous on a plutôt
des entreprises genre col blanc cabinet d'études gros
enfin je sais pas il me semble que l'autre côté il y a la Caisse des dépôts et
ouais
consignations il y a
comment il S'appelle un gros cabinet conseil
ouais oui
Accenture et tout
donc ça a changé
ça a changé la population mais euh
ça aussi ouais ouais ouais
mais le est-ce- il y avait aussi peut-être de l'artisanat ou
ah ça a complètement disparu
oui
moi j'ai vu qu'il y avait un
ça c'est sûr
un magasin par exemple qui faisait des cadres
mais il y en a encore
alors il y a
il y a encore au moins deux encadreurs
oui c'est ça
là oui
rue du Chevalleret
rue du Chevalleret
il y en a un
qui va partir à la retraite
ah oui
et l'autre qui le remplace
parce que nous on fait encadrer
par exemple ce que vous avez peut-être pas ici dans le quartier de la rue du Chevalleret
il y a aussi un grand
un imprimeur qui fait de l'off-set et tout mais vraiment de luxe
ah oui
et nous
pas non non
non non pas pas uniquement ça il fait
des cartes de visite des choses comme j'ai j'ai vu ça mais je sais pas si c'était là
il travaille beaucoup avec des éditeurs
ah oui
nous on sait parce que il fait des belles images avec une qualité d'impression et de truc et c'est vraiment une niche il a une clientèle de d'éditeurs
d'accord
ou d'éditeurs de
de sérigraphie ou de choses comme ça
et ça ne
ça ne
quoi je veux dire
non
mais le les petits art- les petits artisans style je sais pas
il y avait une mercerie par exemple
ah oui ouais
ça existe plus il y avait
il y a encore des fleuristes ça c'est sûr
ouais
mais il y avait euh
qu'est-ce qu'il y avait il y avait plus de cordonniers il y avait plus de
voilà après c'est venu plutôt des enfin c'est p- il y a quand même pas mal de magasins de retouches
oui oui c'est vrai
oui oui
ah oui oui ils travaillent bien
et puis c'est
de vêtements
moi j'y vais je trouve que c'est des gens qui travaillent très bien ça c'est c'est nouveau enfin c'est nouveau
c'est il y a dix quinze ans ça
oui
oui
avant
il y a quand même encore
quelques petits commerces
chacun réparait ses affaires
qui ont subsisté
oui
ou qui se sont implantés
oui
je pense qu'on est un tissu de petits commerces
et il y a pas tout ça dans certains quartiers
je pense qu'il y en a quand même
non
pour ça c'est bien
oui oui oui
c'est bien de pouvoir
exactement
voilà oui exactement
o- oui voilà exactement ou je sais pas quoi faire un ourlet je sais pas quoi
aller justement faire recoudre
son manteau et cetera je pense à ça parce que ma ça arrive à
manteau de ma fille
et en en ce qui concerne vos loisirs alors vous avez parlé de de la natation
alors moi je vais à la piscine Dunois oui
c'est ça
la piscine
là je suis pas allée pendant un an parce qu'elle était
ouais
pas libre mais je vais en refaire
ouais
après moi je vais à la gym et je retrouve mes copines dans le Neuvième je traverse Paris et on se re-
oui
retrouve tout un groupe de copines on
donc là vous sortez du quartier
ouais
donc vous faites quelque chose dans le quartier et quelque chose
non
voilà
quartier voilà
hors du quartier
d'accord
et c'est pareil pour le cinéma je vais ou dans le quartier ou en dehors
ouais
du quartier
ouais c'est ça
après qu'est-ce que je fais d'autre ben oui de temps en temps je vais quand même au théâtre mais
ouais
pas dans le quartier
ça ça dépend des spectacles ouais ouais
et puis euh
exactement mais on y va de moins en
par contre nous on ce qu'on continue à faire tout le temps c'est les expositions
d'accord
parce qu'on aime bien
ça fait part-
ça aussi c'est dans tout Paris
oui exactement
d'accord
mais c'est vrai qu'on va moins au spectacle que quand on est arrivés à Paris je sais pas
je suis moins ça
peut-êt-
ce qu'on regardera
c'est de l'actualité artistique aller dans les musées et tout oui ça c'est sûr
les expositions
exactement
ça oui
oui oui
oui je vais on va so- on va aller au musée Rodin parce qu'il vient d'ou- de rouvrir donc c'est évident qu'on va aller
ah d'accord
voir les nouvelles salles
oui
ben cette semaine on est allés au musée Picasso parce que j'avais pas vu le nouvel aménagement
ah ou- ah oui vous vous
donc on y est allés avec mon mari oui oui
vous allez
beaucoup
au musée alors
musée ou-z-expo oui
je pense que ça fait partie de la des intérêts communs qu'on a avec mon mari voilà exactement oui oui
oui
ah oui
ça fait partie quand même
ah oui
vous partagez
d'accord
mais euh bon autrement
et est-ce que vous amenez vos vos petits-enfants par exemple
ben justement c'est un reproche que je nous / ferais, ferai / c'est qu'on ne les amène pas alors c'est un peu compliqué parce que eux ils sont sur deux familles ils ont deux l- deux foyers
et que finalement je pense que
le fait qu'ils soient une semaine chez leur père une semaine chez leur mère
ouais c'est compliqué ça
que il y a un weekend sur deux
bon de toute façon ils ont pas à passer tout leur
ouais
ouais
temps avec avec nous hein je veux dire voilà
mais je m- justement l'autre jour je disais à mon mari
c'est dommage on les a jamais amenés au Louvre on les a j- amené est-ce que les parents les ont amenés je pense pas
et je trouve ça un peu dommage
mais
de pas profiter de Paris
par exemple vous parliez du mercredi
ah ben le mercredi ils viennent d- oui mais le matin le matin ils ont cours donc ils arrivent il est midi et demi
ça veut dire ils viennent déjeuner mais pas le mercredi après-midi
ils ont classe ouais
oui et le
après la petite ben elle a
mercredi après-midi
elle va à la danse
donc ça nous coupe complètement l'après-midi
ah elle a danse
ah oui
on fait plus rien avec eux
elle fait danse
rue Dunois
rue Dunois oui
c'est ça d'accord
elle a deux cours de danse une un rue Dunois et un autre vers le lycée vers son collège
d'accord donc elle fait danse donc du coup vous pouvez rien
ah voilà rien du tout
faire le mercredi après-midi
alors qu'avant quand ils étaient plus petits oui
ah oui
mais maintenant non
ah oui
je les amenais au spectacle
ouais ouais ouais
je les amenais voilà
et maintenant je fais plus rien avec eux
ah oui
et l'autre il fait
et ça ça c'est
ben je trouve ça dommage
ouais
parce que
effectivement
ouais
j'aurais pu
les amener
ouais ouais
au musée je sais pas les sortir un peu
ouais ouais
des fois je me fais la réflexion je disais à ma fille
je suis pas sûre que les enfants connaissent autre chose que leur quartier
si
oui oui c'était
c'est vrai
dans enfin dans Paris hein
oui oui oui
je veux dire après bon
oui parce qu'ils
ils ont leur vie là ouais
ils font tout
ouais
c'est quand même dommage
ouais
de se dire qu'on habite une
une ville
qui a quand même plein de ressources
ouais
et c'est pas une question de moyens
parce que vous pouvez aller
non non
ah oui on peut faire plein de
plein de choses sans dépenser énormément d'argent et voilà et puis
choses et c'est pas très cher mm non c'est vrai
je veux dire ce qu'ils dépensent de temps en temps au restaurant ils aur- ils pour- si vraiment ils avaient des difficultés c'est le
le dépenser au musée ou je sais pas quoi
vous pensez que votre fille ne le fait pas non plus
ben elle a pas le temps
elle a pas le temps
je crois qu'elle a pas le temps
ouais c'est une histoire de temps aussi
je pense qu'elle oui exactement voilà
de disponibilité de
et puis d'énergie aussi
d'énergie ouais ouais bien sûr
quand vous avez travaillé toute la semaine
que le weekend vous supervisez
c'est fatigant ouais
quand même la maison
et je sais pas quoi ben
et de ce fait-là je pense que nous on était plus détendus
ouais
je me souviens pas d'avoir énormément amené mes enfants au musée on y allait beaucoup mon mari et moi
ah oui
mais je suis pas sûre de
mais peut-être pas avec les enfants
je sais pas
vous vous souvenez pas en tout cas
je pense pas qu'ils aient des souvenirs impérissables de musées non
peut-être pas
je crois pas non
ben je pense que
à un moment donné vous imposez plus rien à vos enfants
ouais
c'est-à-dire que
vous faites s'ils ont pas envie vous le faites ils font pas
eh oui
peut-être dommage d'ailleurs
non mais après
après il faut découvrir s-
vous avez essayé de donner l'envie mais
voilà exactement
et puis ils i-
oui c'est comme quand
dans une famille on vous dit
les enfants lisent pas
ben oui mais il suffit pas d'avoir des livres
ah oui
oui oui bien sûr ouais
pour qu'ils qu'ils lisent donc euh voilà
donc nous je pense qu'on a essayé de donner le chemin d'ouvrir le chemin
sur des choses mais bon après tout on (n')impose rien et
est-ce qu'il faut imposer je sais pas et de temps en temps quand même je me fais la réflexion de me dire
les enfants n'ont pas n'ont ils sont allés au musée certainement mais pas tant que ça
ouais ouais moi j'ai j'ai essayé de libérer mon mercredi après-midi
ensemble
ouais
pour faire des choses
avec elle
oui
oui
et ça marche
et bien oui ça marche mais c'est vrai que c'est fatigant je le fais pas tout le temps
parce que je trouve ça fatigant
mais euh oui oui ça m-
après il faut
ça marche
alors moi j'aime beaucoup aller voir des petits spectacles ou comme ça
ça je les ai amenés moi petits
à la à la Comédie Saint-Michel il y a
j'adore aller au Lucernaire
ah bon
ouais
il y a un bon théâtre pour les enfants ah oui
avec des spectacles même classiques
ah bon
ouais
comé-
et c'est où ça
la Comédie Saint-Michel c'est boulevard Saint-Michel
ah d'accord ok
c'est en face du jardin du Luxembourg
ah d'accord parce que moi ah ben oui je vois très bien oui oui
voilà c'est un petit
théâtre où euh
oui tout petit je vois très bien
il y a des pièces de Molière
ah bon
ou
oui oui c'est c'est il y a il y a plein de choses pour les enfants
ouais
moi je les ai amenés beaucoup au Lucernaire quand ils étaient
ah oui oui c'est c'est c'est vrai c'est vrai qu'il y a des
petits ouais j'aimais bien les spectacles il est très joli
il y a des spectacles aussi
voilà
pour enfants
je les ai amenés au cirque enfin dans des trucs
oui
comme ça
mais je veux dire euh ce qui fait quand même la base de la
enfin de Paris
quand même c'est toute la vie
je dirais artistique
si je sais que ma fille elle l'a amenée à l'opéra
sa fille
ah oui
ah voilà ouais
dans des spectacles de danse parce qu'elle adore ça
le bal-
un ballet même plusieurs fois
un ballet ou
moi aussi je l'ai amenée
ah oui
enfin bon bref
oui ah oui il y a il y a eu ça quand même
amenée
mais les si si bien sûr mais je veux dire il y a pas
il y a peut-être l'autre versant c'est-à-dire que ma petite-fille pour la première fois de sa vie elle est allée à Giverny
oui
parce que comme elle est lycée au lycée à Claude Monet Claude Monet avait
ah
fait don d'une toile
au lycée
oui oui oui
et donc
oui d'accord
comme cette toile n'est pas dans le lycée
oui
de sécurité oui
pour des questions de sécurité ou je sais pas quoi
qu'ils la prêtent
le deal c'était qu'ils amenaient tous les enfants qui allaient au collège
oui
euh une fois dans leur vie scolaire Giverny
et elle a adoré
une fois voir ah c'est c'est c'est très bien ça
et l'autre jour j'ai été au musée Mar- j'étais au musée Marmottant où il y a quand même que des impressionnistes
je me disais
faut vraiment que je l'amène là ça serait dans la continuité de
oui c'est un
/ bon, beau / musée c'est vrai
ouais
ouais
en plus c'est un beau musée p- pas difficile d'accès enfin je veux dire au niveau
la compréhension de l'espace et tout
c'est vrai que
je ne sais pas
ouais moi non plus je les amène pas beaucoup au musée je dois dire
ben oui
mais
il y a peut-être une appréhension oui ça va peut-être venir
non et puis ils sont ils sont accaparés
ouais je sais pas
par autre chose hein
ils sont accaparés par autre chose aussi ouais ouais
il y a
on a quand même
la modification
ouais
ouais
du langage chez eux c'est quand même aussi
ben les écrans
les écrans
ouais c'est vrai
et les choses qui fait que
vous devez vous battre hein
ouais ouais c'est vrai que ça ça les occupe
moi je leur ai dit
je vous- je refuse de vous garder quand vous êtes / dans, devant / vos écrans je veux bien que vous les regardiez un peu
ouais
mais
moi je suis pas
dans ce cas-là restez chez vous
moi je suis pas [«]dans ce cas-là restez chez vous[»]
oui oui oui
enfin je suis
je suis pas très autoritaire donc
oui oui
j'y arrive que très moyennement
mais c'est dommage quoi et c'est un vrai problème je trouve
ouais
oui c'est vrai
mais ils écoutent lorsque vous leur dites
enfin si- s-
enfin pas tellement quand on est à Paris
mais quand on est à l'extérieur de Paris oui
ah là là ils font autre chose
ouais ah ben oui
ouais en Bretagne
ah ben oui ça oui
alors que là ils font autre chose oui
heureusement parce que moi ça me rendrait folle
et sinon co- qu'est-ce qu'ils font qu'est-ce qu'elle fait comme langue alors
Laura elle fait de l'anglais
elle fait de l'anglais
ouais
et euh
elle fait de l'anglais euh
bon leur père étant espagnol
elle a fait de l'ang- oui
ben elle fera de l'espagnol
je pense que leur père leur parle
ah leur leur pè- leur père
pas tous les jours non vraiment pas
parle
non pas tous les jours
mais sauf qu'il les amène tous les ans parce que la fa- il a de la famille encore en Espagne donc ils vont en Espagne
mais je comprends pas qu'il ait pas envie de leur transmettre plus la langue
maintenant est-ce que c'est un vrai choix pour
c'est compliqué hein d'avoir deux langues
ouais
quand vous êtes
mais bon ils entendent parler l'espagnol en tous les cas
d'accord
quand ils sont dans la famille de leur père
d'accord d'accord
et donc tout naturellement
ils feront
ils feront espagnol
ouais
c'est ça
et est-ce que vous entendez d'autres langues dans le quartier enfin
ah oui oui je trouve oui oui
vous savez
oui
en ce moment je trouve que ben justement ce matin pareil je me suis fait la réflexion j'entendais une personne au téléphone qui parlait russe
ah oui
donc je pense qu'il y a quand même ben il se trouve que dans la classe de
de mon petit-fils là qui est en CE
deux
oui
oui c'est ça
son meilleur copain est russe
d'accord
Sacha Perov on entend parler
ouais ouais
beaucoup de Sacha Perov ben Sacha son papa et sa maman sont russes
sont russes
elle elle est restée en France
je pense que le couple a dû se séparer
ouais
que lui le papa habite encore en Russie
oui
mais que le gamin il parle les deux langues
il parle les deux langues
ouais
d'accord
et et vous même vous
vous parlez russe non
donc cette-
non non
j'ai entendu parler le russe toute ma vie je le comprends enfin je comprenais quand j'étais enfant et
et enfin mon père parlait pas russe c'était mes grands-parents
mais euh si il y a cette langue qu'on voit dans que je trouve qu'on est en on a l'impression qu'il y a plus de langues
justement d'Europe de l'est dans le quartier
ouais
qu'avant
ça c'est une réflexion que je me suis faite plusieurs fois
et puis autrement non il y a quand même plein de gens il y a encore
il y a moins de population arabe je trouve
qui qui parle l'arabe
il y en a moins qu'avant
donc ils parl- ils parlent plus l'arabe
ou il y a m-
en fait
ou il y a moins de population arabe ouais
ou il y a moins de population arabe je sais pas mais on (n')entend moins
mais on (n')entend moins l'arabe
on entend encore la les enfin à mon avis des langues de
d'Asie
d'Asie
ouais
mais moins
mais moins
puisque les populations
ouais
on les voit pas
oui
les les enfants parlent français oui
ben voilà les enfants parlent mais non ou les enfants parlent français maintenant
donc il y a certainement une déperdition
oui oui
je veux dire de de ça
de ces langues étrangères
oui
finalement
enfin je pense
qu'ils les parlent dans leurs pays
dans leurs dans leurs familles
ouais
mais j'en suis pas si sûre
ouais
mais euh mais non c'est sûr qu'on entend moins certaines langues que quand on était dans le quartier
avant
plus jeune souais
ouais
ah ouais
ouais
donc c'est moins diversifié
maintenant vous diriez
c'est moins diversifié
avant il y avait
ouais c'est vrai ça
par exemple je me souviens mon
mon petit mon mon fils il avait comme deux com- deux copains qui étaient iraniens
oui oui
de famille réfugiée iranienne
où ils parlaient le persan
oui
je pense pas que ça a dû se perdre
ouais oui
oui oui
d'accord
je pense que et il ét- ils étaient pas le seul hein
c'était pas le seul
c'était pas c'était pas les seuls deux
c'était deux jumeaux
c'était pas les seuls à être d'origine iranienne arrivant
en France
en France
et là euh ça a pas été
et je sais pas j-
transmis aux enfants
non ou est-ce que
sans doute
la popula- ou est-ce que ces gens se sont déplacés
ou alors les
sont plus ici
les gens sont plus ici
par contre
d'accord
dans les magasins moi je suis
ouais
d'un naturel plutôt
ouais
je dirais ouvert et
et voilà et j- j'entends beaucoup euh effectivement plus des de popu- de de langues d'Europe de l'est
d'accord
qu'avant
ouais
je sais pas si c'est vrai dans la réalité
je sais pas mais
c'est-à-dire qu'avant on les entendait pas du tout
ou ils étaient pas là
en tous les cas non
ils étaient pas là
ouais ouais
mais je pense qu'il y en a qui sont arrivés ici
ouais
ouais
mais je sais pas si
eux eux eux eux sont oui oui c'est c'est sûr qu'il y en a qui sont qui sont arrivés
vous vous souvenez du des gens qui étaient à la crèche quand votre fille y était
oui
je sais pas s'il y avait une
population très diversifiée
ah oui
s'il y avait quelqu'un
il y avait des Argentins
oui voilà je pensais à eux
des Argentins
ils sont toujours là d'ailleurs
ils sont toujours là
ouais
oui
mais c'est vrai sinon
il y avait des Américains aussi
des Américains ah mais je
ceux qui ont perdu leur petit garçon oui
je les vois toujours
c'est vrai
mm
qui habitent
à Saint Germain en Laye non
oui c'est ça oui
oui
c'est ça
mais je pense que
ma fille les voyait
je sais pas si elle y retourne les voir
oui c'est ça je croyais que Catherine les voyait
toujours
oui
je pense aussi
oui ben elle voit Laetitia aussi donc euh
mm mm donc peut-être
qu'il y a
oui parce- oui ont
oui qu'elles se oui peut-être qu'elles se voient pas régul- enfin ils doivent se voir
peut-être des contacts
oui mais je sais
ou euh
qu'elles se sont vues beaucoup
ouais
à un moment
et puis il y a peut-être moins maintenant
je sais pas mais
ben c'est-à-dire que
la petite fille là Morganne elle est plus euh bon Aurélie est plus grande mais elle est
on peut encore faire des choses ensemble
d'accord voilà oui oui oui oui oui oui enfin bref
on va dire
voilà
et puis peut-être qu'elle avait besoin de garder un lien avec le quartier justement
ah oui bien sûr oui oui non non
oui voilà il y a des langues qu'on
oui
qu'on voit qu- qu'on (n')entend plus en tous les cas
oui c'- oui c'est vrai
c'est vrai
c'est vrai en tout cas on (n')entend pas parler anglais par exemple
très peu non vraiment pas
non
ben mais on ne fait pas partie de l'élite hein dans ce quartier
c'est ça
je veux dire la population anglaise ou américaine
non ah non
mais il y a pas
il y a pas de touristes par exemple y a pas de touristes
et puis je pense que les populations qui viennent travailler en F- à Paris
ouais
vont pas s'installer dans le Treizième
ouais
ouais ils vont ils vont pas chois- ils vont pas choisir
ouais
on n'a pas de bons lycées de bonnes écoles assez prestigieuses pour les attirer
c'est ça ils vont pas choisir
non je pense pas (hesitation) non
le Treizième c'est ça
non c'est vrai je pense que c'est que
on (n')ent- on (n')ent- oui c'est c'est pas grave c'est comme ça
tant pis hein on s'en fiche
mais on (n')entend pas parler anglais
particulièrement mm mm
non non non
non je sais que quand justement votre amie là qui était américaine venait
on se disait
tiens il y a pas beaucoup d'Américains il y a pas beaucoup d'Anglais dans notre quartier vraiment pas
non c'est vrai
c'est vrai
non
c'est même
la seule qu'on connaissait
oui je pense
et je suis en train de chercher ma génération enfin quand je suis arrivée dans le quartier
il y en avait pas
il y en avait
pas non plus
non
non aucune
aucune ne parlait
nous nos copains ils sont
à cinquante pourcents originaire de français
oui
après on a quand même toute une petite communauté juive dont tunisien ou
turque
ouais
mais intégrés en France
depuis pas un mal d'années
ouais ouais ouais
euh non la la population enfin de nos copains étaient beaucoup moins mélangée qu'elle peut l'être maintenant
ah ouais
je pense
ouais ouais
ouais
non c'est intéressant
oui
oui oui
et au niveau de des langues qu'on
entendait il y a beaucoup plus de gens
d'Afrique du nord
que maintenant
que maintenant
dans les éco- ah ah oui moi ça ça m'a vraiment frappée parce que
je vois très bien
oui ah ça ça c'est net ça vous frappe net- nettement dans les écoles
quels étaient les copains de mon fils par exemple
ah oui
oui
ses meilleurs copains étaient
oui
ou algériens
ou africains mais d'Afrique je sais pas nigérien ou
ouais
ouais
ouais
c'est vrai qu'à l'École Rouge là
où où est ma fille
peut-être que c'est différent oui
non
non non euh apparemment non
alors que dans l'école où est enfin y a de Laura là
enfin de mon
mes petits-enfants si il y a encore pas mal de population
d'origine maghrébine
pas maghrébine mais plus d'Afrique centrale ou voilà oui
ou comme ça
d'Afrique de
d'Af- d'Afrique centrale d'accord
ouais ouais
mais euh après je sais pas ou alors c'est plus fondu je sais pas ou
peut-être que ça se remarque moins
ça se remarque moins
oui
parce que
ce sont des générations enfin ils sont là depuis plusieurs générations
tandis que nous c'était vraiment une immigration
assez fraiche
oui
oui c'est ça donc ouais ouais
ça
plus visible
plus visible et puis je je l'ai dit il y a quand même une
un embourgeoisement du quartier malgré tout
ouais
qui euh
quand on est arrivés était beaucoup moins flagrant que ça
ouais
on a enfin c'était quand même un quartier au départ plus vétuste qu'il euh
ouais ouais
voilà donc tout était mélangé
nan mais c'est sûr moi moi-même j'ai vu une différence
tout était mélangé
ouais
on est arrivés
on était
on était mais vraiment des petits bourgeois ou même des grands bourgeois
par rapport à la population qui était là oui oui
par rapport à la population mais oui oui
et là sans doute avec la venue du du métro aussi
exactement oui
ça a pu changer
oui c'est sûr non non et puis
et puis même la construction je veux dire assez enfin assez importante du quartier a fait que certaines des populations ont été exclues du quartier ça c'est sûr hein
oui mais en tout cas par exemple les prix dans le commerce n'ont pas augmenté
particulièrement non ça ça c'est pas frappant ça
non je trouve pas non ça reste pas
non ça reste ça reste un quartier je crois aux prix
des commerces assez normaux quoi
normaux pour Paris en tout cas
je veux dire c'est pas oui exactement
peut-être pas comme en Bretagne mais nor-
en Bretagne c'est pas
normaux pour
c'est pas
c'est pas moins cher hein
non
faut pas croire non
non absolument pas
non je crois pas
bon
enfin bref
non mais c'est un quartier que j'aime bien
tout compte fait je veux dire
ah en en parlant finalement
oui non non mais c'est pas le quartier non un quart- c'est un quartier que je trouve pas beau au niveau
architectural
architectural
mais
mais je trouve qu'il y a une ambiance assez sympa
ouais et puis pas désagréable pour y vivre
non
c'est ça mm mm
absolument
un autre si un autre point positif c'est que vous êtes vite sortis de Paris par ici
oui ça c'est vrai
et ça c'est quand même assez appréciable
justement pour prendre l'A 10 ou comme ça
voilà pour s'en aller
là c'est vrai que c'est c'est très pratique
oui oui oui oui c'est pratique oui oui
bon voilà je crois que
enfin ça fait trente ça fait combien de temps maintenant ça va faire quarante ans
quarante ans que vous êtes ici ouais
ça fait quarante ans qu'on est dans le quartier
oui ma fille elle a eu quarante-et-un an voilà
et apparemment vous avez mais vous vous vous avez parlé
de votre maman qui était à Paris elle elle aussi a vécu
à Paris ou ah nan elle est ve- elle est venue là parce que vous étiez là
c'est ça
non non non
non non elle habitait Dijon et
c'est-à-dire que quand elle a
commencé à avoir des énormes problèmes
ouais ouais
elle Ai- elle était Alzheimer je l'ai ra-
il a fallu que
vous trouviez une maison
voilà à Paris parce qu'elle habitait Dijon et que je la fasse venir à Paris
il y avait pas le choix j'ai fait sans arrêt l'aller-retour à un moment donné c'est tellement épuisant que je pouvais plus
ici c'est ça
d'accord
oui oui
oui pour que vous vous en occupiez
oui oui
oui oui bien sûr
donc c'est c'est
c'est même pas
c'est pas parce qu'elle avait des attaches
ah absolument pas
sur Paris ou comme ça
les autres attaches qu'elle avait c'était
vous l'avez rapproché de vous en fait
c'était nous voilà exactement
et qu'elle avait les moyens d'être à Paris
oui oui
c'est pas rien mm
oui j'imagine
à Port-Royal
bon ben je vous remercie
ben je vous en prie voilà j'espère que
ben oui
voilà
non non merci merci pour tout
je vous en prie merci aussi