oui donc vous êtes arrivés quand dans le quartier et comment
alors je suis né dans le quartier mais je n'y suis arrivé pour y vivre qu'en mille neuf cent soixante-cinq
dans le quartier de Daumesnil d'abord
mm
côté de la rue de Fécamp et je suis dans le quartier depuis dans le quartier de la Nation quartier de la Nation depuis mille neuf cent soixante-quatorze
mm
et alors tes parents habitaient
quel quartier
mes parents alors
mes parents sont
dans cette période quoi qui a précédé
euh on l'a euh la période qui a précédé notre arrivée à Paris et dans le douzième on a vécu vingt ans en au Perreux-sur-Marne dans la banlieue est de Paris
mais avant ces vingt ans donc c'était Daumesnil Daumesnil tu es né comment à Daumesnil
ah non moi je suis né par hasa- enfin pas par hasard je suis né Cours de Vincennes dans une clinique Cours de Vincennes à l'époque où mes parents habitaient au Perreux-sur-Marne
d'accord donc en fait tu es un banlieusard
je suis un banlieusard de vingt ans de banlieue oui
du Perreux-sur-Marne
et toi Micheline
moi j'ai habité dans le dix-septième arrondissement à Paris euh de soixante-douze à soixante-seize date à laquelle je me suis mariée et je suis venue rejoindre Bernard rue de Picpus dans le douzième
boulevard de Picpus
boulevard de Picpus dans le douzième euh et je vis dans le douzième depuis ce temps-là
mille neuf cent soixante-quinze
depuis soixante-quinze d'accord et on a déménagé de boulevard de Picpus vers la l'avenue du Bel-Air on est là depuis trente ans
trente ans de Bel-Air
vingt-neuf ans
voilà
donc
vous êtes les plus vieux habitants ou presque de l'immeuble
ouais
je pense
il doit y avoir comment il s'appelle
Marchand
oui
Marchand oui
au-dessus de chez nous
et Masson
et Masson oui
alors vous êtes contents du changement par rapport au Perreux par rapport au dix-septième
changement de quoi
de quartier
oh moi j'adore
Perreux Paris dix-septième douzième
euh oui enfin
ouais
en ce qui me concerne bon je j'aime beaucoup vivre à Paris mais j'ai vécu vingt ans en banlieue c'est toute la période de mon enfance et adolescence dans une grande maison avec un très grand jardin donc c'est une autre vie à Paris mais la vie d'avant était aussi une vie agréable
tu regrettes presque alors ta
vie de banlieusard
non je je regrette pas
mais euh plus les années passent plus euh cette vie au au Perreux s'embellit euh ce jardin devient euh avec le temps qui passe le jardin d'Eden
et Micheline tu tu rêves du jardin d'Eden
non moi je je n'ai jamais connu cette maison du Perreux euh j'ai vécu dans le dix-septième dans un studio parce que bon j'étais étudiante et je ne connais que le boulevard de Picpus et et l'avenue du Bel-Air mais j'aime beaucoup ce quartier et je l'ai vu évoluer un petit peu pas beaucoup euh pas beaucoup mais je l'aime beaucoup
et qu'est-ce qui te plaît le plus dans le quartier
l'avenue du Bel-Air
ah ça c'est le lieu mais pourquoi
non parce que c'est une de des plus grandes avenues autour de la place et elle a elle est dotée de deux contre-allées plus deux chaussées larges ça fait que le vis-à-vis est est très loin et puis ben elle est pas très longue elle est calme ceci étant euh j'aime bien la place de la Nation euh il y a des il y a tout ce qui nous faut là il y a commerces cafés de cinémas euh mm petit jardin au milieu bon c'est sympathique quoi
et toi
oui j'aime beaucoup euh ce quartier de l'avenue du Bel-Air mais quand on dit euh qu'on aime la place de ce coin là et la place de la Nation ce n'est que ce coin là et un petit partie de la place pour moi l'autre côté de la place le côté onzième voire le côté vingtième de la place de la Nation c'est c'est euh c'est l'étranger entre guillemets c'est un vous sa- on n'y va enfin on n'y va quasiment jamais je veux dire notre parcours dans le quartier depuis euh vingt-neuf ans euh une trentaine d'années c'est entre le boulevard de Picpus et grosso modo l'avenue d'Orient
mm
mm
et non disons le faubourg Saint-Antoine puisqu'il y a les cinémas
oui
euh boulevard Diderot faubourg Saint-Antoine mais entre le faubourg Saint-Antoine et enfin l'autre quart de la pl- l'autre moitié de la place
et le Cours de Vincennes peut-être
non
non même pas mm
peu
mm un peu quand même avec les grands magasins euh
si on a on fréquentait le Cours de Vincennes quand on allait au marché Cours de Vincennes un peu mais
jusqu'au Printemps
jusqu'au Printemps voilà jusqu'au Printemps et voilà moi
ah oui pas au-delà du Printemps ça c'est sûr
il y a une chose moi il y a une chose qui m'a beaucoup déplu c'est qu'on ait fermé l'entrée de la rue Marsoulan
oui
après les récents travaux par le Cours de Vincennes on ne peut plus atteindre la rue Marsoulan par le Cours de Vincennes il faut être du quartier et savoir qu'on ne peut la prendre que par la contre-allée
et auparavant on pouvait la prendre
ah oui ah oui
à partir directement du Cours de Vincennes
on prenait le Cours de Vincennes et à un moment la première à droite
ouais
nous ramenait sur et là ils ont fermé le passage et on on ne peut plus
eh oui à cause du du bus sans doute
la prendre il faut aller il faut prendre la cour
oui je sais pas
à cause du bus oui mais bon il y a d'autres endroits où les bus passent et et le feu se met en route et le bus passe avant
par exemple le le tramway le tramway sur les extérieurs quand le tramway arrive tous les feux deviennent rouges et tous tous les passages à droite se font après le passage du tramway
oui oui oui
oui tu raisonnes en automobiliste là
voilà ben oui oui parce que à pied il y a pas de souci de fermer ou pas euh un passage de voitures je voilà c'est tout
et les espaces verts du quartier tu as parlé de
les espaces verts du quartier euh il y en a pas beaucoup
des petits jardins
la coulée verte c'est au-delà du quartier pour toi
oh pour moi oui c'est au-delà du quartier
aussi bien vers D-Daumesnil que vers Picpus
oh oui c'est
un peu l'étranger la coulée verte
cest pas enfin ça fait pas partie de notre quartier
non
vous n'y allez pas du tout
non
non
non mm alors il y a des quartiers où vous aimeriez déménager
déménager jamais mais s'il nous arrivait euh pff oh on n'y a pas pensé en fait moi j'y ai jamais pensé
des quartiers qui
et toi qui déménages tous les jours pour des raisons de travail
ouais justement on m'a posé la question
m'a posé la question Juliette m'a posé la question récem-
tu te verrais habiter le cinquième ou le sixième
je sais pas euh je veux dire que les quartiers où j'aimerais bien vivre c'est les quartiers hors de portée bien sûr sixième
mm moi non
cinquième
mm et toi Micheline
moi non pas sixième cinquième
mais enfin bon
moi pas pas loin d'ici si euh je serais bien allée à Vincennes ou à Saint-Mandé
ouais
ça fait petit village j'aime bien
ouais
et euh
sixième cinquième pourquoi pas
je sais pas
oui non moi /enfin bon, en fait non/
trop trop euh c'est c'est trop la ville trop urbanisé
d'accord
voilà ben vraiment euh
donc là tu as un petit impression déjà de dégagement d'air
oui j'ai l'impression voilà voilà impression de de périphérie un peu
en fait on vit on vit euh dans un un petit espace familier je veux dire on a euh comme je disais tout à l'heure on a un parcours routinier dans le quartier c'est ça qui constitue le le quart- le quartier proche
quand tu dis parcours routinier tu veux dire quoi concrètement euh c'est
ben concrètement le trottoir d'en face c'est dé- c'est
tu parcours chaque jour
l'autre quartier
c'est pas l'autre quartier mais c'est ailleurs
presque
oui
je ne vais quasiment jamais sur le trottoir d'en face
mm alors quand tu dis que tu le parcours c'est combien de fois par semaine tu
non enfin euh
quoi le quartier
oui
ben mon trajet le matin est est assez comme je sors d'ici je vais soit au café du coin prendre un un deuxième café soit au Bouquet du Trône euh avenue d'Orient
ça s'appelle plus comme ça je crois
non ça s'appelle le Marco Polo
non au Triomphe au
Bouquet du Trône non au Triomphe excuse-moi
au Triomphe c'est de l'autre côté
au Triomphe à côté du lycée
d'Orient
oui enfin pas d'Orient comment il s'appelle euh
euh
ah
mm
Arago
Arago oui
Arago oui c'est ça
d'accord
mais
c'est tout
donc ça tu le fais quasiment tous les jours
tous les jours
ouais tous les jours
euh
et toi aussi avec les courses
moi aussi les courses la pharmacie vers Fabre d'Eglantine bon euh un peu le Triomphe effectivement
et donc les gens qui vous connaissent
voilà on a
mais on dépasse pas euh grosso modo la l'avenue d'Orient hein moi je vais de temps en temps au cinéma avenue boulevard
Diderot mais
boulevard
oui oui
Diderot
c'est vraiment la limite hein
alors ça
d'accord
tu disais que ça n'avait pas beaucoup changé il y pas eu de changements depuis que vous êtes arrivés en trente ans
si enfin quelques non peu de changements
euh importants
ouais des changements
voilà quand on est arrivés il y a trente ans le la contre-allée était en terre battue
ah oui là
oui ça compte bien sûr
bien sûr
et ils ont goudronné assez rapidement
après on nous a mis les parcmètres
puis après installé les parkings et cetera les parcmètres et tout ça
on a râlé euh il y a eu des manifs
il y a eu des manifs
on a versé on a versé des de la peinture blanche sur tout ce qu'ils ont ba- ce qu'ils avaient balisé
ah oui
on a cassé les
quand tu dis on
ben les gens du quartier en premier l-
les gens qui c'est les gens du quartier qui a
ben ceux qui ont des voitures et
organisé ça
ben nous nous les propriétaires de voitures sur toute l'avenue on sortait la nuit on versait des pots de peinture blanche
ah oui
sur le payant les marques payant
et ça a duré combien de temps la guerre
trois jours trois jours
non non non un mois
oh oui enfin peut-être bon
un mois
puis on a escamoté aussi quelques parcmètres
mais bon
d'accord c'était la révolte
des automobilistes
et comment
une chouannerie enfin une des Croquants
du coup ils ont mis ils ont mis des des policiers
non ils ont rien mis et on s'est arrêtés parce que
la nuit
voilà
vous vous êtes arrêtés
c'était juste pour manifester
notre mécontentement
faute de combattants
mais on savait bien que c'était décidé et que ça se ferait c'est tout
mais par contre depuis que il y a des parkings payants dans sur l'avenue on est en fait assez contents parce que ça avant jusqu'au moment on trouvait plus de place pour se garer dans la rue et depuis que le parking est payant on on trouve quand même
non c'est pas depuis que le parking est payant c'est depuis que euh il y a le résident
oui
il y a le parking résident
oui
payant et moins cher pour les résidents
donc c'est parfait pour vous
voilà et là moi euh
oui depuis depuis quatre ans
je suis pas du tout d'accord avec la politique voitures de Paris parce que j'en pâtis tous les jours mais c'est vrai que il y a eu euh quelque chose de sympathique pour nous c'est qu'on est passés de de quinze anciens francs à zéro cinquante maintenant à
zéro cinquante
sept fois cinq à trois euh trois francs cinquante c'est-à-dire on est maintenant on paye cinquante centimes d'euro la journée
on paye deux euros cinquante la semaine
pour pour le résident
ouais
voilà mais bon
donc et et sinon les commerces c'est resté stable aussi
ça n'a pas bougé
euh avenue du Bel-Air
on n'a jamais pu
avenue du Bel-Air euh c'est la mort du petit commerce l'avenue du Bel Air
oui ça valse tout le temps oui
ça oui ça
tout le temps et nous on a connu un Félix Potin en face un un petit euh verger juste là
en bas
les vergers du Bel-Air
verger(s) du Bel-Air
on a connu euh à la place du restaurant chinois là sur le trottoir un peu plus bas il y avait un un marchand de vin euh quand on est arrivés ici enfin il y a eu pas mal de commerces
il y avait une poissonnerie je crois non
qui ont changé
il y avait une poissonnerie
non il y avait des coiffeurs plein de coiffeurs en face
il y avait des coiffeurs
il y avait un libraire
petit à petit
tout a périclité
on a vu beaucoup de commerces disparaître
et tout continue à péricliter
complètement
oui j'imagine
ça reste peu de temps et puis pff
c'est pas une rue commerçante
il y avait une boucherie qui a disparu il y a
la
c'est pas du tout une rue commerçante
et le café le changement du café du coin
alors vous en pensez quoi
ah le café du coin
un changement dans notre vie hein
nous ce sont des tranches de vie c'est dix tous les dix ans
il y a eu il y a il y avait un autre café
ah ben quand on est arrivés il y avait M. et Mme Marty
avant celui que j'ai connu
non Courtemanche
là ça s'appelait Le Signal du Métro
donc tu l'as connu ça
ça j'ai connu Le Signal du Métro
et les propriétaires de ce Signal du Métro jusqu'à il y a dix quinze ans on les appelait M. et Mme Courtemanche
c'était leur nom
non
non non
c'est parce que le patron il était toujours en manches courtes que ce soit hiver comme été
il était toujours en manches courtes
voilà alors eux ils ont mis ils ont vendu
ils ont vendu à d'autres personnes
ou ils ont mis en viager
et là il y avait du monde parce que ce qui m'a frappée en arrivant c'est qu'il y avait personne dans ce Signal du Métro sinon vous
ah oui on /l'a, a/
été des piliers ça on peut le dire
ben non non il y avait plus
personne c'est pour ça qu'ils ont vendu parce qu'il était vieux euh euh pas accueillant
le soir à huit heures ils fermaient le soir à sept heures huit heures
le soir à huit heures à sept heures
on servait même plus de café c'étaient des vieux qui fermaient etc. alors que c'est une
une place formidable
je veux dire que le
donc ça a été repris et et les jeunes sont partis aussi ça
oui il y a eu des jeunes qui ont enfin des jeunes des moins jeunes intermédiaires qui ont repris pendant deux trois ans quatre ans
un peu plus
peut-être trois quatre ans cinq ans
et ils sont partis
et après donc c'est le propriétaire du Triomphe qui a racheté
ah c'est le même propriétaire d'accord
c'est le même voilà
c'est le même
qui a racheté et qui en a fait un pub
et depuis que
alors c'est voilà
il a doublé ses prix il a aussi doublé sa clientèle
voilà
doublé euh triplé tu veux dire ou quadruplé sa clientèle
oui oui il y a des gens qui viennent de tout Paris
oui /c'est amusant, tu as raison/
de tout Paris c'est devenu un coin de un point de rencontre
c'est une c'est devenu une affaire extraordinaire
et alors pour vous
alors moi je n'y vais plus du tout parce que d'abord c'est un pub ça pue la cigarette c'est épouvantable mais bon
ça devrait s'arranger ça
ils sont en train de vivre leurs derniers jours
mais euh c'est l'ambiance pub qui me plaît pas moi ben on est vieux maintenant on est des ringards hein c'est tout
tamisé c'est
bon par contre de temps en temps on va encore un petit peu
à la terrasse
à la terrasse l'été
oui la terrasse est plus
à la terrasse l'été oui sinon la bouffe c'est sympathique euh il y a des petites salades c'est sympa c'est pas extraordinaire mais bon c'est agréable en plus c'est au coin de la rue c'est pas
donc c'est plus silencieux
du vivant de ma mère on venait
que le Dalou par exemple
souv- on venait de temps en temps le di- le samedi déjeuner là
comment
c'est beaucoup plus silencieux que le Dalou
ah rien à voir
avec ma mère qui habitait boulevard de Picpus
oui
tous les samedis on déjeunait avec mon frère et tout ça
on venait déjeuner
alors on allait soit au là au coin de la rue
au Bouquet du Trône
soit au Marco Polo voilà
au Bouquet du Trône surtout
enfin qui est devenu le Marco Polo
c'est tout
soit on allait à un couscous
ouais sur le Cours de Vincennes
Cours de Vincennes
ouais d'accord
et au fond c'est ni mieux ni moins bien tout ça
non tout ça ça se vaut ça se vaut ça se vaut
quartier qui bouge ça se vaut
par contre effectivement le Dalou euh ça tourne là-bas hein et encore ils l'ont assaini parce que ils ont interdit maintenant depuis trois ou quatre ans l-les prostituées
mm
où au Dalou
ouais
ah oui
sinon elles venaient en
ah au Dalou
elles venaient a-après chaque passe elles venaient prendre un café
je voyais bien que vous décou-
mais je rêve ou il y en a plus sur le Cours de Vincennes
il y en a plus je pense qu'elles
il y en a plus hein
qu'on les a raflées et qu'on les
parce qu'au bout du Cours de Vincennes il y avait carrément des camions hein
leur a interdit de venir là
je sais pas si vous vous souvenez non
ah oui
oui oui il y a eu une période où c'était très frappant
euh quand on est arrivés oui il y avait des des
il y avait des camions ça se passait aussi dans les toilettes publiques c'était une catastrophe c'était devenu l- l'horreur Cours de Vincennes
mais
même de de l'autre côté de no- de notre rue il y avait également des
dans l'impasse
hein des oui
oui ça
en tous cas il y a un lieu de l'avenue du Bel-Air qui est qui est maintenant fermé semble-t-il mais qui a été
ah
pour nous toujours un mystère il y avait un
un bar
un bar de rendez-vous là sur le trottoir d'en face
oui oui oui
vous l'avez connu
non euh je crois que quand on est arrivés je sais pas s'il fonctionnait encore
on l'a vu mais oui non
ça nous on l'a connu euh bleu
il y a pas très longtemps qu'il est
fermé hein
une dizaine d'années
comment ça s'appelait d'ailleurs
Relax Bar
Relax Bar
oui
ça fait un peu interlope
vous n'êtes jamais rentrés
ben non
ah non
non il fallait il fallait montrer patte blanche
ben oui hein
je sais pas il fallait essayer pour voir
il y avait des grosses bagnoles qui venaient
mais c'était vraiment le
tu vois c'était le genre lieu de rencontre avec les les magnats les machins il venait
une sorte de lieu de rencontre
des grosses voitures
c'était un lieu de
ah oui d'accord
mais le lieu existe toujours apparemment il semble fermé
mais il est fermé voilà
et la population
euh oui oui c'est fermé ils ont net- ils ont nettoyé
ah oui oui peut-être
ah bon oui je sais pas
la population du quartier vous l'avez vue changer ou
ah oui
oui
en bien ou qu'est-ce que vous en pensez
d'abord on va pas en bien c'est pas ça que je veux dans l'immeuble où on est rentrés en soixante-dix-huit c'était un immeuble de
d'abord il y en a
il y a les deux tiers qui sont morts d'abord
de vieux
de quadra- de
de nonagénaires voire plus si affinités et on en a vu euh
écoute c'est bien simple nous quand on est rentrés moi j'avais vingt-cinq ans lui il en avait trente ou à peu près euh il y avait du quatre-vingt-dix ans euh ça commençait à tomber les cinq premières années il y a dû y avoir sept ou huit décès ça a été très choquant
ah oui
il a fallu dix ans quand même pour rajeunir l'immeuble hein
facile facile
dix bonnes années hein
ah oui
là on commence à le faire vieillir
là euh ça s'est stabilisé depuis quelques années mais pff qu'est-ce qu'il y a eu comme ben ils mouraient tous hein
il y avait beaucoup de de vieux retraités enfin des des gens qui étaient là depuis trente quarante ans hein
ah oui
ben nous quand on est arrivés il y avait pas du tout de jeunes
non
qui étaient propriétaires ou locataires
tous propriétaires
tous propriétaires
ils ont toujours été propriétaires dans cet immeuble
mm
oui d'a- d'ailleurs quand quand les Pernin sont arrivés euh ils avaient de jeunes enfants
oui
et et euh lors d'une des premières copropriétés là réunions de copropriétaires ils se sont fait engueuler parce qu'elle laissait euh sa poussette
le ah
euh dans le bas voilà alors je lui ai dit mais faites pas attention à
ce qu'ils disent mais mais euh
ah ben oui ben oui
ben parce qu'ils étaient ça faisait trente ans qu'ils étaient pas habitués à voir des bébés enfin
ils avaient pas le habitués
oui oui absolument
mais de je vois pas d'ailleurs en quoi ça les gênait mais
moi je me suis
mais ils avaient eu l'expérience des tiens
ah oui mais moi je me suis fâchée très dur avec la dame d'en bas
oui
Mme Lefèvre qui est décédée vous le savez
oui oui
ah ça fait trois mois qu'elle est morte
oui oui on l'a vu
comment tu l'as su toi
mais non je lai pas su
ben parce qu'on la voit plus c'est tout
comment ça je la vois plus ça fait un an qu'on la voit plus
non mais elle sortait plus depuis des
ça faisait elle sortait plus
depuis des années
si elle sortait avec
oui un petit peu
ils n'ont pas mis un mot
ils n'ont pas mis un mot
la dernière fois j'ai rencontré sa fille
ça doit être Jean va là-bas va là-bas va là-bas ça doit être Georges
j'ai rencontré sa fille si j'avais su j'aurais dit euh
mais moi aussi
présenté au moins
mais moi je l'ai rencontrée
quoi /il, une/
dans une petite euh
une petite voiture
un petit chariot enfin
ah oui mais il y a longtemps
euh poussée
non encore l'an dernier
ah ben l'an dernier voilà
oui
ha ha l'an dernier c'est bien ce que je dis
là non bien sûr
non non elle est morte il y a il y a deux ou trois mois hein on (n') a rien su et Marine elle a dit vous avez pas mis un petit mot ni rien alors la fille a dit ouais j'ai pas eu le temps voilà donc c'est elle qui avait fait les scandales de pas laisser euh
les poussettes
les poussettes rien un jour elle m'a jeté mon caddie dans la poubelle je suis allée la voir je lui ai dit la prochaine fois je vous mets dans le caddie et je jette le caddie avec vous
ça l'a calmée apparemment
ah ben dis donc
tu lui a fais très peur
est-ce qu'il vous est arrivé d'avoir peur dans ce quartier justement
ah euh à un moment à un moment à un moment euh il y avait beaucoup de voyous qui venaient là qui nous abîmaient les voitures et
ah oui
ouais ouais
il y a longtemps maintenant
il y a longtemps
il y a une dizaine d'années
j'ai pas le souvenir d'avoir eu peur dans ce quartier moi
et euh je sais pas tu entendais pas il y avait il y avait pas mal de voyous qui venaient mais je pense qu'ils se qu'ils stagnaient dans l'impasse du pensionnat
oui peut-être
puis après euh on a eu un peu de de police de proximité de temps en temps et ça /s'est, c'est/ euh ça a disparu
il y a dû avoir un peu de deal de drogue je pense dans le passage du pensionnat
d'ailleurs on trouvait des seringues des préservatifs par terre
ah oui
ça a été moche un peu non c'est fini
d'ailleurs le
à l'époque des anciens propriétaires enfin ceux qui étaient là quand on est arrivés dans le quartier il y avait beaucoup d- le propriétaire tu te rappelles le propriétaire d- M. Courtemanche en était arrivé à percer
toutes ses petites cuillères
toutes ses cuillères
ah pour éviter que
ouais dans le quartier au café toutes les petites cuillères étaient percées
pour éviter que les parce que il y avait des jeunes qui venaient et qui faisaient chauffer de la cocaïne enfin de la
ah oui d'accord en fait ils venaient faire leur piqure
et ils faisaient euh ils faisaient et puis ils faisaient pssssss
voilà
exact
ils allaient dans les toilettes ils
toutes les petites cuillères étaient percées tu te rends compte
alors il vous avait expliqué pourquoi
oui oui
je lui ai demandé un jour
attendez je rêve qu'est-ce qui se passe là vous achetez spécial vous les faites poinçonner non non c'est pour éviter
d'accord
voilà il y avait il y avait un il y avait un petit trafic il y a une quinzaine d'années
donc ça veut dire que il y avait quand même donc à cette époque-là il y a quinze ans
il y avait une ambiance drogue dans le coin
donc ça s'est assaini parce que
ah oui complètement
on (n') a pas l'impression que
et sinon vous avez les manifestations en premières loges
oui mais
on est protégés parce qu'en général la gendarmerie et la le la police
oui peu un peu
s'installent là
s'installent ici sur toute l'avenue donc on est protégés
par contre un
quand il y a des grosses manifs
un truc qu'on a
remarque quand même depuis vingt ans c'est que l'avenue du Bel-Air est est une des avenues de Paris qui sert de plateau de tournage à de nombreux films
ah oui oui oui
ça oui
ça il y a souvent
en particulier en face
ouais
oui le trottoir d'en face
oui parce qu'il est plus large et voilà quoi c'est une question de luminosité aussi je crois
ah oui sans doute ouais
ouais
euh alors est-ce que vous vous sentez d'abord un habitant du quartier au sens où vous l'avez défini ou des Parisiens ou des gens de la rive droite ou
moi je me sens un habitant du quartier
moi aussi
de l'immeuble
du quartier de l'immeuble
du quartier de l'immeuble oui
quartier c'est presque la rue donc
ah mais c'est un quartier au sens
non c'est
et si vous vous définissez c'est d'abord ça plutôt que parisiens par exemple
oui oui
oui
oui
malgré mon
mon quartier mon village
malgré ma passion pour l'histoire de Paris et tout ça mais je suis très on est très quartier
ouais
comme on dit euh pour résumer
et vous pensez alors dans le quartier vous avez l'impression qu'il y a une une communauté d'habitants de quartier ou pas
non
pas vraiment
pas vraiment
non
non
regarde nous dans l'immeuble on fait même pas la journée de
bon cette année on (n') a rien fait
non non
l'année dernière on a- vous (n') avez pas fait
ouais non parce qu'on (n') était pas là parce qu'elle nous prévient deux deux deux heures avant
mais l'année dernière on
oui Marine elle y croit à moitié ça c'est vrai ouais
non mais non on fait pas ici il y a rien du qu- de quartier là rien
c'est pas plus mal hein moi je
mais bon
on a fait deux ans
et il faut dire que c'était Mme Rougemont qui euh lançait un peu les choses et et en fait à partir du moment où euh
mais moi j- moi je vais te dire Jean-Paul moi je veux bien j'aime bien tu sais euh c'est mon truc de faire plein de choses
quelqu'un ne le fait pas personne
mais les gens ne sont pas du tout prêts à participer
la convivial-
ouais
ils sont non non ils sont pas aimables dans cet immeuble chacun vit pour soi c'est tout alors moi je laisse tomber hein
il y a deux populations dans l'immeuble
oui
euh
on peut pas dire que l'immeuble
on va pas dire deux on va dire euh trois quarts et un quart
oui
trois quarts un quart
ouais ben c'est pas beaucoup ça
oui c'est pas énorme mais je pense
hein c'est pas beaucoup
quand tu invites les gens du dessus et encore du dessus et et là-bas de l'autre côté euh non non personne ne répond présent alors on est quatre locataires sur quatorze ou quinze
mm
moi je laisse tomber tu vois alors que tu vois l'immeuble d'à côté chez Dolores
ah oui dans ces
ah mais euh
il y a une convivialité plus grande
ils font un truc terrible
oui oui oui c'était très joli
ah ouais ouais
bon faudrait peut-être essayer de se
non mais tant pis euh je veux bien
ranimer un petit peu
non mais tant pis euh je veux bien
non mais
mais bon c'est pour répondre à ta question une vie d'immeuble une vie de quartier non
bon il y a un peu des
et alors
une vie de quartier oui
mais pas d'immeuble
nous on s'intéresse beaucoup au quartier
oui
parce que nous on est on est du genre à à à à chercher la compagnie à avoir tu vois à se mettre au courant
à se mettre au courant
mais qu'est-ce que tu veux dire par s'intéresser au quartier qu'est- qu'est-ce que ça veut dire
ben je sais pas les voisins on rencontre des gens dans la rue moi ça fait trente ans
donc vous parlez mm
trente ans que je dis bon- que
je passe devant des gens tous les matins et tous les soirs ils me répondent pas quand je leur dis bonjour
donc c'est plutôt un un échec ça
ah oui
ça oui
mais est-ce qu'il y a euh des liens qui se sont faits dans ce quartier
à l'époque où on était les piliers du Signal du Métro on était un peu les on voyait on on rencontrait
le quartier le samedi
on voyait tout le monde
les gens venaient vous voir
quand le samedi matin pour les cour-
nous on est
voilà
oui oui ils savaient qu'ils ils savaient qu'on était là
oui oui d'accord
au début on les a violentés un peu euh bon bonjour bonjour puis à la fin ils passaient ils nous disaient bonjour donc nous avons attiré les gens vers nous
oui on a eu une grande période de convivialité avec le quartier je parle pas de l'immeuble à l'époque où on était les piliers du café du coin
mais les gens ont changé comme tu dis
mais bon av- avec les transformations du truc
il y a plein de gens qu'on voit plus
vos enfants ils ont fait ça aussi
qui ont dû partir
ouais
ils avaient euh pareil
on leur a transmis ça oui ouais
ils attiraient
ils attiraient les copains et ils étaient une
ah ouais
absolument
espèce de de noyau dur
les enfants enfin pas pas tellement Matthieu
non mais Laure et Cécile
mais Laure et Cécile sont très café
et elles nous remercient d'ailleurs
Laure qui habite Vanves de temps en temps elle v- quand elle en a marre un peu elle sort elle prend le métro elle va au Starbuck Café à Montparnasse
parce que ça euh
elle va travailler là
ils vont se divertir un peu au café
Cécile quand elle était dans le quartier elle allait travailler au café du coin avec son ordinateur
à Melbourne elle a trouvé un café enfin un café une sorte de
on est très euh extérieur par le café
coffee shop ou je sais pas quoi
mm d'accord
quand elle habitait le quartier de comment ça s'appelle
Châtillon
Châtillon elle était quasiment tous les soirs à un café une brasserie boulevard
c'est un goût qu'on leur a passé
euh
là
mais sinon dans le quartier on peut pas dire qu'il y ait de communauté organisée de quoi que ce soit
non
non
ni d'adventistes du septième genre ni de hein rien pas de groupe de quoi que ce soit
oh non non non rien du tout pas de groupement de regroupement pff
non pas que je sache
non que dalle
pas à notre connaissance en tous cas
on remarque quelques le samedi matin quand on est au café du coin
des des Juifs du quartier qui vont à la
synagogue de la rue de Picpus
oui mais c'est juste de pa- pa- de passage
mais c'est quelques deux trois familles
ah oui d'accord
c'est le passage c'est le passage
oui puis ils passent ils passent oui
ils passent ils passent ils sont pas du quartier forcément d'ailleurs ils sont du quartier limitrophe
où est-ce qu'elle est la synagogue de la rue de Picpus
c'est l'hôpital euh pas l'hôpital Rothschild la fondation
la fondation Rothschild
ah elle est dans la fondation d'accord ok oui oui je vois
oui oui c'est une une synagogue intérieure à la fondation
mm d'accord
euh Paris est et Paris ouest pour vous ou Paris rive gauche rive droite d'abord quelle est la différence la
pour moi Paris ouest c'est l'autre bout du monde parce que je travaille là-bas
la plus forte
oui
donc je me paye la route tous les jours jusque là-bas et il y en a pour trois quarts d'heure une heure et c'est vraiment l'autre bout de Paris mais c'est un quartier pour moi aussi
moi ma pardon
et quelle différence alors
qu'est-ce que c'est pour toi la différence non ça c'est toi
ah pour moi là-bas c'est quartier de travail et là c'est quartier de
mais
ouais
si si on te demandait de résumer euh les les deux pôles de la ville tu dirais quoi est-ce que c'est très proche maintenant ou est-ce qu'il y a une vraie différence et de quelle nature elle est
non c'est proche au niveau de la vie de tous les jours
au niveau de la vie de tous les jours au niveau de je ne sais pas du mode de vie des opinions de la richesse
ouais ouais c'est proche c'est pareil moi je j'irais bien vivre
des opinions de la richesse
euh place Saint-Charles dans le quinzième comme ici place de la Nation je connais bien euh les les habitations sont pareilles les commerces pareils les gens ont l'air sympathiques
donc Paris est très unifié maintenant hein
oui oui oui oui pour moi c'est proche
moi moi plutôt qu'une une division entre Paris est et Paris ouest moi j'établis plut- pour moi la division est plutôt rive droite rive gauche
ça existe toujours rive droite rive gauche
ah oui énormément
d'accord et alors où est-ce qu'elle passe cette divison
bon rive droite rive gauche c'est bon c'est facile euh et par contre la la division est ouest oui ça avec la la frontière serait au Châtelet quoi grosso modo au Louvre voilà rive droite mais par contre je vois pas de frontière peu de frontière est ouest sur la rive gauche alors que il y a une frontière est ouest sur la rive droite
ah si de l'autre côté de euh à l'endroit là où le
alors qu'entre le septième et le quinzième il y a pas vraiment
où on où on va à Bastille quoi la je sais plus comment ça s'appelle ça
euh
Roquette
il y a un moment où euh ça s'a- ça s'arrête à quand Saint-Germain bifurque
oui
après euh
après oui
la ville change un petit peu
oui un peu oui au-delà de la euh la fac des sciences là un peu oui
voilà Jussieu
jussieu
est-ce que Jussieu fait pas frontière non
un peu oui
mais frontière de quoi Jussieu
c'est ça là
oui mais on retrouve tout de suite de l'autre côté c'- enfin
pour moi c'est pareil ouais ça y est euh voilà après tu as
Italie etc.
oui parce que quand on arrive à à Austerlitz après si on si on remonte vers la place d'Italie on retrouve des quartiers de ville
moi la
on retrouve pareil
la frontière c'est plutôt boulevard de l'Hôp- c'est Austerlitz et boulevard de l'Hôpital
il y a juste quelques petits
et alors il y a des quar-
parce que le boulevard de l'Hôpital c'est un boulevard c'est pas du tout un boulevard haussmannien hein
oui juste-
c'est que c'est un boulevard louis-quatorzien enfin une partie louis-quatorzienne donc c'est la limite de Paris euh du dix-septième puisque il y avait d'un côté la Salpêtrière
ah oui d'accord
qui étaient construit aux aux limites de Paris
l'hôpital général oui
euh l'hôpital des enfin la nef des fous là enfin là où
le grand renfermement
donc p- oui grand enfermement pour moi c'est là la limite du du Paris euh oui
et il y a d'autres quartiers qui sont pour vous radicalement autres dans Paris
oui moi je pense que euh vers Barbès par exemple c'est complètement différent vue vue la population hein donc euh voilà Belleville aussi
vous pourriez vivre à Barbès avec plaisir déplaisir
non pas déplaisir mais je pense que euh euh ma population ici me manquerait mon quartier voilà c'est pas le même mode de vie c'est c'est c'est tout le temps ça grouille tout le temps il y a beaucoup de monde Saint-Germain aussi c'est pareil je pourrais pas pour la même raison il y a trop de monde je te dis c'est trop c'est trop urbanisé tu vois trop de monde trop de maisons j'ai besoin de plus d'espace et là ça me convient très bien voilà en fait c'est ça
je vois l'autre jour il y a des quartiers euh quand même où on se sent euh comment dire un peu pas pas étranger mais enfin où on est ailleurs je vois l'autre jour
il y a quelques s- je sais pas comme ça samedi je suis sorti d'ici j'ai essayé de me de ller me promener dans le vingtième côté de la rue de la Réunion tous ces coins-là
je me suis senti loin de tout
c'est des quartiers très pauvres de toute façon
très pauvres et euh comme séparés un peu de Paris euh je sais pas enfin il y a un il y a une sorte de
il y a beaucoup d'ateliers clandestins
ou pas clandestins d'ailleurs
oui peut-ê oui
oui il y a une sorte un peu de un peu de ghetto entre le boulevard Davout enfin entre le boulevard extérieur et le boulevard de Charonne là c'est
oui
oui
ça devient pour moi plus humain à partir de Ménilmontant
de même que j'aimerais pas aller travailler euh habiter euh à à euh dans le dix-septième du côté du boulevard Péreire parce que là-bas c'est complètement désert c'est vide
c'est triste
faut un minimum de commerces
ouais ouais
un minimum de chaleur et de gens qui passent
alors les transports chacun a son expérience des transports est-ce que vous pouvez décrire vos déplacements au long d'une journée avec un peu de précision une journée type
je prends le mét- bon
hier par exemple
ah ben non mais c'est très moi c'est simple je prends tous les jours le métro à Nation alors soit à l'entrée principale comment s'appelle colonne du Trône soit à l'entrée euh en face du Triomphe euh l'entrée euh
d'Orient
d'Orient et je descends à Edgar Quinet
donc tu changes à à Châtelet
je change pas non non c'est direct la ligne six
ah la ligne six d'accord
je descends à Edgar Quinet et je à ce moment-là je prends la rue du Montparnasse que je descends je traverse le boulevard du Montparnasse et je continue la rue du Montparnasse jusqu'à mon bureau qui est au
de la rue le soir je m'en vais vers entre six heures moins le quart et six heures ou peut-être même un peu plus tôt de temps en temps parce que j'arrive assez tôt au bureau et j'ai pas envie de faire du zèle enfin bon on va pas commencer un autre truc donc je là le soir je pr- je descends la rue du Montparnasse jusqu'au boulevard Raspail et j'attends le bus alors euh soit je prends le cinquante-huit si c'est le premier qui passe soit je prends le quatre-vingt-deux si je prends le cinquante-huit je descends au Théâtre de l'Odéon et là deux options s'ouvrent à moi soit je prends la rue de Vaugirard et je vais à la Petite Chaumière voir ce qu'ils ont comme disques classiques
ah ah ah oui
soit je renonce à la Petite Chaumière et je prends la rue Racine et je vais jusque chez Gibert en m'arrêtant au café qui fait l'angle souvent au café qui fait l'angle de la rue Monsieur le Prince et de et de la rue Racine un café où je prends un café et de temps en temps un croissant quand il y en a mais à cinq heures et demie s- à six heures il y en a
rarement plus
ils sont rassis oui
mais ils sont bons j'aime bien les j'aime bien les croissants un peu rassis voilà et je reprends t- je prends tous les soirs le quatre-vingt-six soit à Odéon soit à Cluny jusqu'ici quatre-vingt-six où je de temps en temps je m'assoupis
ah
et pourquoi un retour en en
en bus
en bus
plutôt que métro
ah oui non euh je sais pas j'aime bien j- pour moi le le quatre-v- la ligne du quatre-six c'est c'est ma c'est ma ligne fétiche dans Paris
mm elle permet de passer à l'arrière de Notre-Dame c'est ça
ouais
oui
en particulier c'est là où je m'extasie tous les jours en traversant le pont Sully-Morland et de voir le chevet de Notre-Dame
ouais
je trouve ça beaucoup plus beau que la fa- enfin
oui je comprends je suis d'accord évidemment
moi c' est une des plus belles vues deParis ça
alors
moi
euh c'est bien simple je ne me déplace queen voiture donc les transports en commun je ne connais plus du fait que je peux pas monter les marches et ni les trop les descendre à cause de bon de mon handicap donc je ne me déplace que en voi-ture voilà et depuis les aménagements dans Paris ben je prévois une demi-heure de plus pour tous mes déplacements au moins une demi-heure de plus vu tout ce qu'ils ont
chamboulé euh sur certains boulevards par exemple Saint-Marcel Magenta il y en a je peux plus les prendre du tout euh Pasteur qui était ma route principale pour aller au travail maintenant je suis obligée de faire des détours ben voilà mais je peux pas faire autrement donc je ne prends que la voiture sauf bien sûr dans le quartier euh et encore quand je suis pas trop fatiguée voilà pour mes déplacements
et alors depuis ces changements tu as un un un comment dire un itinéraire précis
ben je je change un peu de temps en temps et j'écoute beaucoup la radio voir maintenant je sais à quelle heure c'est bouché quand où comment euh par où euh vaut mieux passer euh
ça sera jamais des trajets de plaisir tu vas pas te dire je veux je veux me promener
ça l'est plus c'était sympa mais ça l'est plus
et aller voir un peu à quoi ressemble
mais tu as p-
je sais pas
tu as pas un trajet euh que tu as un peu routinisé comme ça
j'ai un peu
oui
boulevard Voltaire la République
voilà et je prends le souterrain
le souterrain des Halles
le souterrain me sauve la vie puisque je débouche directement sur
la rue du Louvre
la rue du Louvre voilà et là bon j'ai plus qu'un petit bout et la Concorde avec un peu de quais
mais sinon avant je fai- je prenais euh euh Saint-Michel c'était une petite partie de plaisir c'était
et là tu prends le quai d'Orsay
sympathique
les quais
les quais je peux plus prendre les quais
oui c'est embouteillages permanents
je peux plus ils ont
rétréci tout ça c'est plus possible ou alors j'allais jusqu'à Montparnasse et je prenais euh Pasteur c'était très sympa aussi de faire jusqu'à Montparnasse maintenant il y a plus qu'une seule voie au lieu de trois et Pa- et Pasteur il y en a plus qu'une au lieu de deux les jours de marché impossible donc voilà c'est dommage parce que j'aimais beaucoup ces petits trajets sympathiques hein là maintenant
je suis obligée de prendre le souterrain bon
et donc c'est devenu une corvée
eh bien voilà souterrain franchement pff
peut-être que ce n'est pas encore assez violent contre les voitures parce qu'à ce moment ne circuleraient plus que les gens qui sont
handicapés
euh handicapés
et les taxis
ben écoute m- moi de toutes les façons je je je serais obligée de m'arrêter de travailler si on m'empêchait de prendre la voiture
mais non tu aurais droit tu aurais droit tu ferais valoir ton droit
oui mais bon euh voilà regarde en Angleterre par exemple tu ne rentres dans la ville que quand tu payes à Londres
oui
alors moi si on me fait payer pour non c'est pas possible tu comprends
mais toi oui
enfin moi j'habite la ville tu veux dire
mm
mm
non mais
bon enfin de toute façon il faudrait
bon de toute façon ça sera
on peut arranger ça c'est sûr
à l'ordre du jour de l'année prochaine
ah ça je sais je sais
euh les années d'école des enfants vous en pensez quoi vous étiez contents des écoles du quartier
très
du quartier
nous on a vécu une période où c'était très sympathique nos enfants ont fait la maternelle rue de Picpus et ensuite sont allés à Courteline
où il y a le collège Courteline
non à l'école élémentaire rue de Picpus aussi
ouais
mm
euh l'école élémentaire rue de Picpus c'était brillant il y avait on a eu la chance d'avoir une directrice extraordinaire et ensuite ils sont allés au collège Courteline où il y avait un un proviseur très sympa aussi ils ont eu de très bons professeurs l'ambiance était très bonne c'était sain c'était bien c'était bon niveau je dis c'était parce que on n'y est plus maintenant mais je ne sais pas comment c'est maintenant ça ça l'est peut-être toujours euh voilà enfin nous à notre époque c'était super
et et après eh ben les les filles sont allées à Charlemagne
les filles sont allées à Charlemagne
et Matthieu à Boucher
à Hélène Boucher voilà
Boucher comment ça se fait que c'est Charlemagne
pour les filles et Boucher pour
alors le le proviseur a a voulu absolument qu'elles aillent à Saint-Louis
mm
mais non on a refusé parce que bon ça va la compétition c'était pas la peine euh ça suffisait Charlemagne c'était un très bon niveau et d'ailleurs ça s'est concrétisé et puis euh euh Matthieu Matthieu euh il a- je crois qu'il avait un prof qui lui a dit d'aller à Hélène Boucher
mouais ouais
qui le suivait ou je ne sais quoi et
et là aussi vous étiez contents
il était très bon élève ça s'est très bien passé
et il a eu son bac avec mention Très Bien c'était impeccable vraiment ce côté-là c'était génial
et v- vous avez parlé des proviseurs pour vous c'est le proviseur qui fait le la la qualité du lycée
ah non mais la qualité
non enfin le proviseur compte
est un élément important
mm
ah oui ça compte pour le suivi je vois maintenant Matthieu il est euh qu'il est enseignant ben c'est parti en sucette là cette année avec un proviseur pas pas assez dur les profs ont fait n'importe quoi les élèves aussi euh les conseils de discipline à peine appliqués euh voilà
c'était peut-être pas tout à fait les mêmes élèves aussi
non mais quand
même
non
un proviseur tient son lycée hein de même qu'un prof doit savoir tenir sa classe bon je dis pas que c'est il y a que ça mais bon voilà c'est
tout tout suit quoi
non le proviseur a un rôle
quand le profe-
central un peu faut une autorité suprême
le proviseur a un rôle central les professeurs
suivent et les élèves suivent et voilà et la discipline se fait quand c'est mou au-dessus euh ça reste mou en-dessous hein
alors les langues maintenant euh dans la famille euh vous aviez enfin toi Micheline euh plusieurs langues euh et tu ne les as pas transmises est-ce que tu
euh je regrette beaucoup mais je n'avais pas la possibilité dans le sens où mon époux ne parle pas les mêmes langues que moi
oh à part l'anglais si
oui mais l'anglais
c'est pas nous qui leur
oui mais
appris on n'est pas on n'est pas bilingues nous
ah non ça on l'a pas transmis
moi je parlais moi j'étais
monilingue
toi
à part l'an- enfin
voilà
oui toi
toi tu parles que le français moi je parle français arabe avec qui veux-tu euh
c'est compliqué
voilà c'est compliqué parce que je vois par exemple les gardiennes d'immeuble en général sont portugaises euh elles parlent en fran- elles parlent le français mais elles parlent avec leur mari euh et la famille en portugais les enfants écoutent le portugais et apprennent le portugais mais moi euh voilà comment j'ai appris l'arabe moi mes parents parlent français mais entre eux ils parlaient arabe et avec la famille les amis ils parlaient arabe aussi puisqu'on vivait au Maroc et c'est comme ça que j'ai appris l'arabe voilà
mais lui ne parlant
donc c'était trop artificiel dans alors que
à transmettre
oui
à transmettre
ben trop difficile il aurait fallu que je parle avec eux que je leur donne carrément des
parce que le français était quand même ta langue maternelle
cours
oui le français
ah oui
donc l'arabe était une langue étrangère
voilà mais maternelle aussi quand même
même si tu le parlais très bien
ah oui
ben oui puisque
d'accord
avec euh les
enfin
tes parents font un
les bonnes etc. mes grands-parents parlaient pas français
ils parlaient arabe
oui et
ils parlaient que judéo-arabe
ils parlaient judéo-arabe
est-ce que
il y a des gens avec
lui parlait pas yiddish
avec qui tu as le l'occasion
de parler arabe
de parler arabe encore
ben ma mère et mes frères
vous parlez
ah ben oui hein pour cacher tout à Bernard
arabe entre vous
d'accord ah
je
oui
non enfin ça peut arriver de parler arabe oui
ah non non on parle arabe oui oui euh oui oui euh Jean il parle arabe à ma mère
oui oui
quand il l'appelle tous les soirs
mm
ah
oui enfin
et mes oncles quand ils
c'est pas c'est un mélange d'arabe et de français hein
quelques formules
oui
de tendresse de
il y a voilà des formules oui oui
non pas forcément
ah b- ça obligé ça
formules de tendresse il n'y a qu'en arabe il n'y en a pas en français
il y a un mot qui vient en arabe au lieu de venir en français
mm d'accord
mais c'est le c'est au hasard c'est le hasard hein c'est pas
et toi tu n'as rien tu n'as
ah moi je oui oui je
mm c'est pas systématique
c'est pas une conversation entièrement en arabe c'est un mélange des langues hein
tes tes enfants tu ne leur a même pas dit euh mon chéri en arabe
bien sûr ah mais bien sûr
ah si quand même
ah oui
abdelaziz
oui je je les je les je les gronde je les félicite je les aime je les punis tout ça en arabe
donc ils ont quand même
ah oui ils savent ils savent oui oui oui ils savent
des petits bouts des petites teintures
oui d'accord
ah oui moi je connais quelques injures en arabe
ils savent ah oui oui
non mais les enfants ils s-
on en apprend de belles sur la famille là
les enfants savent quand je leur dis ma chérie euh qu'est-ce tu fais machin tu viens manger euh je sais pas des petits trucs comme ça
non il y a des euh langages euh affectifs
affectifs
voilà c'est ça
mais sans plus et aucun n'a eu envie d'apprendre l'arabe au lycée
non pas à leur époque
non
non
d'accord est-ce qu'il y a des des différences dans les façons de parler parisiennes qui vous frappent
ben oui oui oui les gens les gens du dix-septième ne parlent pas comme les gens euh de Belleville ou de Montmartre ou
ah oui
ou même du douzième
mm
oui enfin il y a un parler populaire et un parler qui
euh ben oui
donc
et un parler intermédiaire et un parler euh
et le parler bourgeois du dix-septième
et le parler bourgeois du dix-septième ah moi je ah complètement euh ben
tu as tu le tu le caractériserais comment
par exemple
beaucoup moins de mots euh va dire un peu je sais pas grossiers peut-être
mm
les liaisons surtout enfin c'est pas tellement
et parler parler correctement
non c'est pas la p- c'est pas la prés- pour moi c'est pas la présence de de mots grossiers ou pas parce que tu peux être du seizième et utiliser des mots grossiers mais étant donné le ton statut
pas beaucoup
tu peux t'autoriser à avoir des mots grossiers
non mais
mais c'est la manière de
c'est surtout
pour moi
la forme et le fond un peu euh
c'est la la f- la manière de
la forme
les conju-
de parler un peu comment
dire de
mm
la correction dans
les phrases
faire des liaisons la correction
les les les verbes correctement conjugués les
grammaticale des phrases
oui
c'est pas dans le vocabulaire utilisé
voilà
mm
ben tes enfants conjuguent correctement
les verbes
oui d'accord mais euh
ils sont du douzième
dans le dans le oui oui d'accord mais
oui
euh dans le dix-septième bon tu entendras pas quelqu'un dire c'est qu'est-ce que je t'ai dit
mm
voilà
hein euh tu peux entendre ça à à Belleville à Montmartre à dans le populo(s) quoi
par contre
peut-être un peu dans le douzième
et les élèves que tu as dans le dix-septième châtient leur langage
oui
oui enfant(s) c'est transmis euh
seizième
seizième
seizième oui
c- c'est transmis de parents à enfants oui
d'accord et
et moins mes élèves qui s- qui viennent de l'est tu vois là
je sens la différence
donc tu sens la différence ah oui
et l'accent
l'accent
l'accent euh est-ce que euh je ne sais pas par exemple j'ai des étudiantes qui disent merci-e euh
merci-e
bonjour-e
bonjour-e
je dis n'importe
quoi euh tu as tu as des
ouais ouais mais ça c'est la banlieue surtout
ça c'est surtout la banlieue
oui
oui oui parce que c'est au goût du jour
tu as été frappée par des
frappée non
des
est-ce que tu as des des élèves qui font parler banlieue un peu
mais bon
très peu chez moi mais moi je j'enseigne à
une population spéciale hein euh bon c'est pas le de
oui
la rue quoi je veux dire c'est pas tout le monde
oui
c'est des enfants déjà un peu
voilà
et donc tu as évoqué la grossièreté euh
un petit peu
la grossièreté des jeunes te frappe
me frappe oui
un peu
enfin est-ce que c'est un problème
de génération plus qu'un problème de quartier ou
je remarque
plus que plus de génération je crois et de mode voilà et de mode aussi parce que je vois euh maintenant même les les jeunes du dix-septième que j'ai du seizième du dix-septième ben ils sont ils sont malpolis quoi euh alors que ils di- ils parleront pas comme ça devant leurs parents hein mais quand ils sont
tu espères
entre eux il faut faire comme tout le monde non j'espère pas je les vois je vois puisque je convoque les parents quand je les entends dire hein euh ah bon tu dis ça euh ils sont surpris eux-mêmes les gens les les enfants bon double jeu aujourd'hui hein
oh ça a toujours été hein
pas de façon aussi systématique
des aussi aussi crue on va dire
ouais
maintenant on se cache moins pour faire plein certaines choses
mm
bon je vais je vais pas vous prendre
trop
non non mais vas-y hein faut faut le temps
oui je peux vous poser alors des questions sur les euh la façon dont vous avez réagi à la situation économique est-ce que vot- le quartier pour vous a été touché est-ce que c'était visible les problèmes économiques ou
pas du tout
dans dans le quartier
dans le quartier dans le quartier et au travail
mais les problèmes économiques dans quel sens
de la France chômage difficultés multiples est-ce que concrètement vous avez
franchement ici dans le douzième
senti
quoi que ce soit qui
au niveau
du quartier
j'ai l'impression
qu'on est un peu protégés
le quartier l'immeuble le non
non
non
peut pas dire non
donc au travail
ah au
au travail moi non plus moi non plus
toi non moi euh si j'ai vu des évolutions quand même en quarante ans de
ça fait quarante ans que je suis dans l'édition euh
non parce que
ah le métier a un peu changé euh on a tout fait pour qu'il change pas mais il y a des choses que je fais maintenant que je faisais pas
mm
par avant
c'est-à-dire
non les condi-
ben les conditions de travail un peu plus de polyvalence voilà
quoi
oui non non mais bon euh moi d'abord j'ai eu j'ai mis du temps à mettre à la à l'outil informatique
mm
mm
je m'y suis mis réellement depuis quatre cinq ans enfin bon un truc mais d'ailleurs pendant tout un temps j'ai été le personne avec qui je travaillais me ménageait donc euh donc
mm
je faisais faire et puis peu à peu non je veux dire là où on voit euh les conditions économiques ont évolué c'est que pendant tout un temps je lisais de trucs je préparais les trucs et je faisais faire informatiquement les choses
mm
maintenant informatiquement les choses c'est moi qui les fais
euh
je veux dire
d'accord donc c'est en termes de suppression de postes de travail
oui et de et de restriction des crédits
voilà après ça crée
mm
euh je veux dire ça euh je veux dire que avant euh je je lisais les manuscrits je faisais les modifications et je les faisais intégrer euh électroni- enfin électroniquement
si tu veux
oui oui d'accord
maintenant mais d'ailleurs maintenant j'en suis arrivé à je ne lis quasiment plus sauf des manuscrits particulièrement retors
mm
où je lis euh fais une lecture papier sinon
pour les autres
tu travailles que sur écran
travaille que sur écran en en me ménageant mon confort visuel en faisant
des
mm
des petites séquences tu vois des trucs pas pour avoir un peu d'
confort visuel
moi non franchement euh
mais je n'arrive plus enfin euh sauf si j-
mm
ou un truc très mal écrit où alors là mais sinon je change directement
mm
d'accord
la lecture écran
mais sur la place quand même euh il y a eu pas mal de de
de changements
de SDF plutôt
ah
qui sont arrivés qui
sont plus ou moins partis
ah oui ça oui
alors
un moment il y avait un groupe de jeunes je sais pas si vous souvenez
mm
devant Casino
oui euh il y en avait un qui passait son temps à lire toute la journée
mais il y est toujours
oui oui il y est toujours
ah il y est toujours
par contre en ce moment il y a des il y a des camions
ouais
qui stationnent
c'est des Polonais
hein
Polonais
c'est des Polonais ou c'est des
c'est des Polonais ou des Russes
des Ru-
ou des Ukrainiens
je croyais que c'étaient des Polonais
ah bon c'est p- il y a régulièrement
un camion qui distribue
des camions mais que pour eux hein
je sais pas ce qu'ils font ils vendent ils quoi
ils redistribuent
non ils ramassent les choses je pense qu'ils ils emmènent
ils emmènent
ah en Pologne
les cadeaux les paquets les
voilà
toutes les semaines tous
les week-ends
exact
il il il y en a il y a un camion qui part et qui
va emmener
ouais
des choses pour les familles
d'accord
en Pologne ah d'accord
voilà mm
parce que là il y a un regroupement bon
oui oui le samedi et le samedi et le dimanche oui
c'est pas c'est même pas en cachette c'est officiel hein oui
c'est vrai c'est vrai mm d'ailleurs ça se fait dans le calme
je crois que les les gens apportent et et les ils doivent sort- c'est une sortie
oui oui tout à fait
mm
euh c'est une sorte de comment dire d'organisation postale
hein de
voilà
ah oui d'accord c'est ça
oui
effectivement tu as raison euh Jean-Paul
du coup ça leur permet d'avoir
il y a
sans doute de de donner euh soit de la nourriture soit soit des
vêtements soit des des trucs comme ça
des vêtements
ouais ouais il y a une sorte de convivialité là
je savais pas si c'étaient des Polonais ou des
on on a on a r- on a remarqué enfin moi j'ai remarqué euh euh
enfin je voyais que c'étaient des Est-Européens
pas mal pas mal de
une fois au moins c''était Polonais parce qu'une fois j'ai demandé
ah bon
d'accord
mm
on a on a remarqué quand même pas mal de de de clodos quoi
mm
ah moi
de clochards sur la place mais il y en a un peu moins là
maintenant
moi ça fait trois bien un peu plus de trois ans enfin trois ans que j'ai un mendiant officiel
mm
ah oui
un mend-
qui s'adr- il s'adresse à toi euh
non non enfin c'est moi
non non c'est lui qui s'adresse à lui
non ça veut dire que tu lui donnes
que je lui donne tous les jours ou quasiment
tous les jours
il s'en est fait un mendiant officiel
mm
oui
enfin un mendiant officiel
mm
c'est un monsieur un type d'Afrique du Nord qui a une soixantaine d'années soixante soixante-cinq ans euh bon
mm
qui est tous les matins à l'angle de la rue Jaucourt et du café là euh
mm mm
mm
le long de la banque là
d'accord
et je le vois tous les matins
par contre
et je lui donne une petite pièce tous les matins
ou quasiment
par contre il y a il y a il y a un truc assez désagréable c'est euh euh il y a toujours quelqu'un devant la Mie câline hein
mm
mm
euh et ça tourne
mm
tu vois il vient il s'assoit là pour la matinée et à à m- à une heure
mm
il y a la relève
il y a la relève
mm
le type il vient il donne un sandwich
c'est des Roumains ça
non
ouais ouais
là c'est de la mendicité assez
il s'en va et l'autre s'installe encore tout l'après-midi
mm
jusqu'au soir l'autre il vient il donne un
donc tu le vis moins
sandwich
ah ça ça
ah oui oui ça ça m'énerve
comme un problème de difficultés économiques que comme
absolument ça je je sens qu'après ça ramasse et voilà quoi
mm
ils sont disséminés un peu partout
mm
il y en a un autre devant
oui
le Mac Do le Quick
mm
oui
hein
et une devant la la boulangerie là derrière là chez Lesiourd
ah bon ah ben
peut-être
oui oui si qui dit
bonjour bonjour
ouais
moi je vois pas je vais pas jus- rarement plus l- je suis plutôt là tu vois ici il y en a une devant le Dalou là enfin le le Quick
ouais
une en bas ici devant la
Mie câline
au Casino aussi
au Casino aussi ça m'énerve ça m'énerve parce que
mm
bon ben parce que on sent que bon voilà quoi
mm
oui c'est oui oui
oui oui
c'est de l'organisation
et c'est c'est voilà c'est de l'organisation
euh
mais effectivement il y a moins de clodos qu'il en y avait
ouais
je sais pas si vous rappelez il y avait une horde de jeunes avec des chiens
oh devant Casino
oui
ouais ouais
oui
je mourais de peur moi j'allais plus à Casino à cause de ça
ah oui
tu te rappelles
ce gros chien
ouais ouais
il n'était pas du tout agressif
ah ouais mais bon les chiens ils étaient machin
ouais
et des fois ils leur mettaient pas le truc ils l'attrapaient très fort mais il avait pas la muselière
mm
ben moi je vais te dire celui-là
ouais
il fait tomber quatre hommes hein
mm
mm
il était plus haut que lui un chien noir haut jusque là
il y avait une très jolie jeune fille
oh sûrement
qu'on a vue s'abîmer dans la rue
ouais peut-être
oui
il y avait même des bagarres sur la place
le soir la nuit tu sais ça hurlait
mm mm mm
ça cassait les bouteilles de bière
oui oui
mm
voilà
mais je trouve qu'il se passe
il y a moins
beaucoup plus de choses dans le la moitié de la p- de la place de la Nation entre le faubourg Saint-Antoine et le Cours de Vincennes de l'autre côté comme ça plutôt que dans l'autre partie
oui
je trouve que l'autre partie entre euh comment
s'appelle
Taillebourg
euh le comment s'appelle le
Charonne
c'est parce qu'il y a pas Casino justement c'est le magasin Casino
qui les attire parce que
ouais ben on a connu Casin- avant
mm
mm
avant que Casino prenne la place à l'époque où on s'était installés ici il y avait un Mono-
un Prisunic
un Mono- un M- Prisunic
un Prisunic
mm
qui tenait comme je sais pas
comment il tenait
en décrépitude
il y avait personne dans ce magasin
rien rien rien ah c'est
pourtant il y avait l'étage où il y avait euh il était sur deux étages tu vois là où il y a la cafétéria
il y avait personne il y avait
ouais ouais
ils vendaient
de la vaisselle
à l'étage ils vendaient euh les vêtements vaisselle
mais il y avait trois pelés et un tondu
oui donc ça dépendait quand même vraiment de la oui oui
et on a vu quand même dans la mê- sur la même surface arriver Casino
oh ça a été
mm
comment ils ont rentab- enfin comment ils ont transformé tu vois
sans s'agrandir
je te dis pas la révolution que ça a été
sans s'agrandir l'autre c'était un magasin qui mourait enfin euh
mm
voilà
il y avait personne et comment de voir comment
donc il y a il y a quand même une
au niveau économique là par contre ça a boosté
une technique de voir quand même dans la même surface exactement la même surface
oui non mais c'est intéressant ce que vous dites parce qu'on voit que ça tient quand même aussi aux personnes
absolument
et même moins
mm
même moins puisque l'étage est devenu restaurant enfin une cafétéria
mm
ouais
donc une surface de vente diminuée de qu- de quasiment de moitié
mm
comment ils ont réussi à
c'était formidable
à faire une
et avant la Mie câline il y avait vous avez connu
qu'est-ce qu'il y avait avant
il y avait le un pressing
oui il y avait un un pressing
un pressing
ah oui mais personne n'a
qui a fonctionné /ah, à/ qui a fonctionné à mort pendant très très longtemps
ah bon
et c'est la dame qui voulait partir et ils ont arrêté
mm
mais c'était terrible ce pressing
toute la place ouais
ce pressing ce pressing oui il marchait très fort
marchait très très fort et les gens étaient très aimables
je suis jamais allée là
ah
je connais ceux de la l'arrière
plus loin
l'autre côté
voilà ben point de vue économique voilà sinon il y avait le le Marco Polo qui était euh le
Bouquet du Trône
Bouquet du Trône
Bouquet du Trône oui
eh ben c'est très bien maintenant le Marco Polo
alors là aussi un exemple bon oui ça a été repris par euh une socié- enfin
c'est une chaîne hein le Marco Polo
ouais enfin ils ont un
oui
ils en ont un autre à Saint-Lazare
une annexe rue Saint-Lazare ou je sais pas quoi
ah oui d'accord
ah ben avec la même surface aussi ils ont triplé enfin ils ont au moins doublé la clientèle
et puis ils sont très aimables et voilà
quoi euh voilà ça c'est bien tu vois par contre en face
ah ouais ouais on y va on fréquente souvent et
on y mange bien
on y mange bien ils sont aimables c'est pas excessif comme prix
on y mange bien ils ont des prix à peu près corrects
oui
alors par contre en face on parlait avenue du Bel-Air l'autre trottoir où tout périclite
non mais c'est amusant de voir comment sans
oui
mm
à l'angle là où il y a maintenant euh SFR là
oui
mm
pff qu'est-ce qu'il y a comme machins qui sont passés par là
ah non
quand on est venus il y avait
le dernier c'était
il y avait euh la Hi-fi Bang et Olufsen
banque ouais
Bang et Olivsen
il y a eu une banque on a connu la banque nous
après il y a eu une banque
oui il y a eu une banque
une banque américaine là
mm
oui une banque américaine oui City Bank non
ouais
City Bank
City Bank
c'était City Bank
c'est bizarre qu'une banque ferme
c'est parce qu'ils ont eu des difficultés euh et je pense que j-
ouais remarque il y avait la banque Worth aussi euh
mm
sur la place qui a fermé euh là où travaillait euh Paul
Bassemont
ah Paul de Bassemont là euh la banque pas non
comment ça s'appelait
pff je sais plus
c'était une banque privée française
euh Beckenbourg
Becken- pas Beckenbourg
je sais plus
Beque- de Bequebeau
de Bequebeau
de Bequebeau oui
bon et puis maintenant il y a voilà ça ça fait pas mal de temps que ça traîne
alors vous travaillez tous les deux à l'extérieur mais toi un mi-temps plutôt qu'un temps
complet
plu- un plutôt un mi-temps oui
et est-ce que est-ce que c'est un équilibre c'est comme ça c'est la vie qui en a décidé ainsi ou c'est l'équilibre que tu souhaitais maison
maison extérieur
j'ai trava- j'ai j'ai trava- c'est pas ça fait pas longtemps que je suis à mi-temps hein
ah d'accord
non non euh je me levais à six heures du matin et je rentrais à huit heures le soir hein
enfin ça fait dix quinze ans mais enfin tu as travaillé déjà à plein temps oui oui tu étais à plein temps
à l'époque où oui mais moi quand je travaillais chez Sim et tout et partout ailleurs là
je faisais du plein temps
avec les enfants en bas âge hein
ah d'accord
je trava- je t-
je t'ai connue
je t'ai connue en mi-temps
je crois moi
ah ouais tu m'as connue en mi-temps
elle a même eu une période les années quatre-vingt-cinq quatre-vingt-six
et sept
où elle travaillait de nuit
la nuit
ah oui
j'étais tenancière
jusqu'à
ah ah
elle était tenancière rue Quincampoix aux Halles
mon frère avait un bar
ouais
et je m'occupais de la cuisine
c'est vrai
il avait un restaurant oui un bar-restaurant
donc ah ben je comprends
d'accord
j'ai passé une nuit noc- une vie nocturne aussi
oui
je partais à neuf heures le soir et non plutôt sept heures et je rentrais à trois deux heures trois heures du matin lui il gardait
et moi je gardais
les gosses
et alors c'est toi qui t'occupais
des enfants
c'est moi qui gardais les enfants et le et
donc tu es très doué pour le
le
pour rien du tout
les soins les soins concrets aux enfants
du tout du tout du tout oh
pas du tout parce que je laissais rien du tout
changer des coucheseuh
je laissais tout propre tout net
tout était organisé
mm
et je gardais les enfants donc la semaine et le
le week-end on prenait une baby-sitter
le samedi le vendredi samedi
parce que non le dimanche tu travaillais pas le vendredi samedi je prenais une baby-sitter
on prenait une baby-sitter et il venait
et j'allais m'encanailler euh
dans les Halles
avec moi
ah
d'accord
au bar de
Casablanca ça s'appelait
alors on a connu on a connu plein de monde
Michèle toi tu tu acceptais là le double le doub- double tâche
ah j'ai oui j'ai toujours tout fait
moi
quelle quelle femme extraordinaire
et méritante
oui je me levais à sept heures le matin accompagner les gosses quand même après j'allais faire les courses
pour le restaurant
moi au marché d'Aligre tout le monde
et cette répartition des tâches
me connaît hein
tu
c'était costaud à l'époque
mais ça a pas duré très longtemps ça a duré
deux ans
deux ans
mm
quand même
deux ans deux ans et demi ouais
deux ans toutes les nuits merci euh
tout à fait oui
et cette répartition des tâches tu l'as tu l'as euh l'accepterais
ah
de la même façon maintenant tu mettrais pas plus Bertrand au travail davantage
à cette époque
-là j'ai essayé de me mettre
à quel travail
au repassage ça a pas été une réussite
ben oui repassage
oh il passait l'aspirateur c'est tout
euh lever lever pour emmener les enfants à l'école non
non c'est toujours toi qui les
non c'est moi qui amenais
emmenais
parce que je partais plus tôt
il partait plus tôt il partait je sais pas
puis très tôt ils sont été autonomes hein
oh c'est pas vrai
pour aller à l'école
c'est ah bon autonomes
ça va pas jusque euh
oui non je sais pas non peut-être pas non peut-être pas
Courteline je les accompagnais
ah bon je sais pas
ah oui
pas à Courteline non
oui
attends en sixième cinquième je les accompagnais à Courteline
ah bon
ils ont commencé à
mais
ils ont commencé à
tu me connais pas ou quoi
dis-moi donc ça
j'oubliais
il y avait pas de portables à l'époque hein
ça te convenait
en fait
ah d'accord
écoute j'étais très en forme
mm
et j'a- j'adore j'adore travailler et
voilà et le le dé- voilà voilà
v et tu adores te avoir tes petits autour de toi
et puis plus j'en fais mieux je me porte et
d'accord
et puis voilà quoi et j'aime pas trop déléguer et voilà
et tes filles
et c'est mes sont mes qualités et mes défauts
ouais
tes filles vont faire comme ça
mes filles euh mes filles je les ai trop protégées et maintenant ça me retombe un peu dessus mm mais elles savent tout faire elles sont indépendantes et voilà Cécile
se débrouille comme une chef
mm mais dans leur je parlais moi de répartition
des travails eh ben
tu sais on parlait changements répartition dans les couples les places
alors Laure Laure elle a elle a compris ce qu'il fallait faire parce qu'elle m'a vue trimer etc. et euh elle fait tout faire à son mari
donc elle elle a inversé la situation
qui ne fait rien qui fait tout pardon et elle ne fait rien
mais
elle a inversé complètement la situation
ils ne font ils ne ils ne se mettent pas à table enfin i- je veux dire alors que nous
ah oui
euh on se mettait à table tous les soirs nous on se mettait à table
ah ben nous on avait trois enfants et nous deux ça faisait cinq
oui
tous les soirs il y avait le dîner
oui
tous les soirs on se mettait à table avec
nappe dîner et tout euh
oui
chez vous aussi
mm
mm
voilà bon
et Laure
ça fait pas longtemps qu'on a arrêté
c'est depuis qu'ils ont commencé leurs é-
non depuis qu'ils ont commencé
chez Laure ils se mettent jamais à table
à la fin du lycée
mm
parce que lui il mange n'importe quoi il mange mal hein mais elle bon elle se fait sa salade son machin mais elle se fait que pour elle le ménage elle connaît pas
mm
c'est lui qui fait tout le linge
elle connaît pas attends c'est nouveau
elle a une femme de ménage qui vient de temps en temps aussi
oui c'est nouveau
le linge elle connaît pas rien le repassage elle connaît pas elle lave deux assiettes c'est tout elle a fait un trip avec lui
alors lui comme c'est un vieux garçon enfin vieux garçon il s'est marié à trente ans
trente-trois
mais il a quitté ses parents très tôt et il fait tout il fait tout chez lui il a toujours lavé ses toilettes sa salle de bains toujours fait ses courses sa cuisine et là il va péter un plomb
mm
donc ils ont pris une femme de ménage
donc
voilà
la solution c'est la femme de
ménage à la
voilà elle s'est fait donc Laure elle s'en est sortie comme il faut tu vois c'est tout quant à Cécile elle ne fait rien elle passe l'aspirateur une fois par mois et elle mange jamais chez elle
mm
elle mange au restaurant tous les soirs
mais elle sait tout faire
reste Matthieu
Matthieu euh il est à moitié ici à moitié chez lui mais il se fait à manger lui
lui il mange chez lui
ouais lui oui ouais il mange chez lui
c'est un fin gourmet et il se fait des petits trucs très sympa il est tout le temps
en train les recettes les machins
oui c'est le seul à se faire la cuisine
et il me regarde il vient il m'appelle il me dit comment tu fais ci comment tu fais ça
parce que Cécile elle se fait jamais la cuisine en Australie d'autant plus
ah oui
elle mange des sushis enfin elle
va au restaurant
ah oui d'accord
même ici elle mangeait elle faisait jamais
bon elle va pas s'emmerder à faire la cuisine hein je veux dire
d'accord
non voilà voilà comment on a délégué nos nos gènes de tâches
bref ce n'est pas si facile de transmettre on peut transmettre les le goût des cafés mais oui oui
ah ça
on n'en a pas fait des femmes d'intérieur on peut pas dire ouais
non ça c'est pas facile de transmettre effectivement
mm
mais il y a des transmissions qui se font malgré toi
puis on verra avec les enfants
on verra
avec les enfants ah ben Laure elle est sauvée hein c'est lui qui va tout faire
oui ça c'est sûr que
et les ac-
il est puériculteur
eh oui
ah oui il est
puériculteur
attends euh elle va p- il va pas la laisser le toucher le bébé
tu crois
il va le changer il va lui donner
l'autre jour il parlait il dit écoute ma chérie si tu veux pas te lever la nuit donner le biberon tu tires le lait moi je me lève la nuit et je le donne
regarde jusqu'où c'est allé
il faut voir
j'ai dit attends
il faut voir il faut voir si Laure aura envie de
attends voir si tu peux d'abord moi je l'ai jamais fait parce que je vous ai eues les deux et et que voilà c'était pas possible ensuite Matthieu j'étais fatiguée
mm est-ce qu'il a des activités que aimez pratiquer quand vous êtes
ensemble
quand vous avez du temps libre et quand vous êtes
en- en-
ensemble ou seuls
ensemble et seuls
pff
ensemble on aime bien pratiquer le café ou quoi
ensemble on aime bien sortir euh faire des courses
ensemble
faire des courses ensemble on aime bien oui
on aime bien
dans le quartier ou
ou peu importe ou ailleurs
dans le quartier ou ailleurs
on est très
mm
on est très courses
mm
on est très courses et on est très
ah oui
couple et on est très couple
je veux dire il y a des maris qui aiment qui ont horreur d'aller faire les courses
oui
et on est très couple
moi j'adore
toi tu aimes bien oui mm
oui le c- d'ailleurs on vous rencontre tout le temps ens-
ouais ouais on est très courses
on est tout le temps ensemble on est très couple
mm
et très courses et quand on a envie de faire une course sympa et tout on se la garde pour la faire ensemble tu vois
jusqu'où ça peut aller
oui oui
d'accord mm
c'est formidable
voilà et et
seul seul lui alors lui
et seuls alors tu achètes tes disques
ah oui ça c'est s-
absolument solitaire
et le cinéma non tu te laisses pas entraîner au cinéma
ah
je ne me laisse plus
on y est allés souv-
longtemps ensemble
ah on est allés très longtemps au cinéma ensemble mais depuis que je suis fatiguée je peux plus
mm
je peux plus moi c'est c'est c'est mon mon
et moi j'y vais
essentiellement le dimanche quand tu me tiens le travail le dimanche matin bon
ma ma ma fatigue qui m'empêche de faire de faire pas mal de
choses avec lui donc je ne sors plus avec lui me promener euh
ah oui d'accord ah oui parce qu'il y a il y avait un horaire spécifique
oui il y a des horaires le matin oui
je suis fatiguée je peux pas marcher
oui
voilà alors on se balade en bagnole voilà on va voir
sinon je me regarde des films ici aussi de temps en temps
des amis on reçoit beaucoup
mm
alors ça je veux dire
qu'est-ce qu'on a pu recevoir
pendant les enfants nous ont absolument pas empêchés de de recevoir du monde bien au contraire je veux dire toute leur enfance et adolescence on a reçu énormément de monde
toutes les semaines on a eu du monde
en dehors des fêtes qu'on a pu faire pour les anniversaires
c'était la folie
entraînés par la rue Quincampoix
ben
mm
non avant avant même
mm
tout le temps on avait du monde tout le temps tout le temps
mm
ah oui
on s'est fait un capital d'amis et et voilà quoi de sympathiques mises à part les grandes réunions familiales au
ouais non mais sympathiques
au moment des fêtes et tout
mm
mais je vois là lundi j'ai rencontré il y a deux jours un ami que j'avais perdu de vue depuis quinze ans
personne qui te font pas peur hein
ah oui d'accord
on s'est rencontrés boulevard Raspail
ben il vient dîner lundi
mm
il vient dîner lundi il a rappelé tout de suite marrant
d'accord
non c'est pour te dire que les amis euh bon euh voilà quoi comme on ne sortait pas
mm
parce que moi ça m'agaçait de prendre une baby-sitter
tout le temps et
oui
non ça m'embêtait puis les enfants ils aimaient pas hein donc on a décidé nous de faire venir les gens
mm
et la table était ouverte tous
les s- tous les jours
ah régulièrement on avait du monde oui
alors là je bossais hein parce que je travaillais dehors je rentrais il fallait faire à dîner et tout puis c'était le week-end surtout
superwoman
oui oui
et est-ce que
quand on aime hein
est-ce que il y a pour vous le le quartier a assez d'équipements culturels en gé- ou est-ce qu'il manque des choses
euh culturels à part le cinéma euh on a pratiqué un petit peu euh la bibliothèque rue de Picpus
mm mm
oui un petit peu oui
à l'époque où les enfants avaient besoin où Matthieu
oh moi je suis tellement allé en bibliothèque du temps de la fac
oui c'est vrai il y sont allés
que j'ai plus de goût à y aller
mm
sinon après euh euh ils ont grandi ils sont allés ailleurs
après si j'ai fréquenté quand j'écrivais mes bouquins je fréquentais un peu mais pas la bibliothèque du quartier
ah oui d'accord
la Nationale
et moi j'y vais plus
non pas spécialement j'allais beauc- je suis allé beaucoup à la bibliothèque du cinquième rue
mm
le long du jardin des Plantes là rue
et moi en rapport avec
oui
parce qu'ils avaient une bibliothèque spécifique sur le cinq-
en rapport avec mon travail
oui
j'ai une bibliothèque spécifique sur place quoi
oui donc tu as
voilà donc j'ai pas à aller euh
mm
dans d'autres bibliothèques tu vois donc le quartier ici
donc là vous n'attendez rien de plus
voilà non rien de spécial
oh on va pas
est-ce que vous êtes sensibles à la présence d'animaux à Paris et lesquels
et en bien ou en mal
alors non c'est sympa moi d'abord les oiseaux euh c'est très mignon on en a plein
on a des petits merles qui nous énervent le matin mais ça fait rien sinon euh bon ben ça se passe mieux je trouve avec les chiens
mm il y a moins d'
les gens les gens sont plus
ouais
euh sont plus responsabilisés avec leurs crottes de chiens et leurs chiens il y a tu as remarqué
oui on marche plus dans la merde on en
oui on a remarqué
on marche plus sur la ch- sur le la la contre-allée
oui oui on voit des gens qui ramassent
mm
en tous cas même si j'en vois pas tellement qui ramassent
moi j'ai vu
ils les amènent
mm
au bord
oui
mm
pour faire leurs besoins ça franchement
ouais
c'est remarquable
mm
je veux dire on peut le remarquer
hein
oui oui
oui oui oui et la ville
sent moins le caca de chien
moi je me la ramassais tout le temps ce
hein voilà franchement
d'ailleurs j'ai l'impression qu'ils ont fortement réduit le
oui la
ce qu'ils appelaient les motos crottes
oui
mm
ah oui j'en vois plus j'en vois plus
il y a eu une grande période motos crottes
il y a quand même des endroits
où il reste des crottes
sûrement sûrement
oui
la dernière fois je me suis dit quand même
je parle particulièrement à l'avenue d- de l'avenue du Bel-Air hein euh que où il y av- tous les jours on se payait des crottes
mm
moi tous les jours je m'en payais
maintenant ça va beaucoup mieux hein
mm oui là c'est vrai que c'est c'est propre
en tous cas cette avenue du Bel-Air elle elle provoque un grand étonnement
des gens qui viennent comme ça quand on
quand on quand on ouvre la fenêtre la n- le sil-
des g- tous les gens qui viennent nous voir nous disent c'est magnifique comme elle est belle ah quelle chance
le silence de cette avenue
ouais
il y a pas beaucoup d'avenues à Paris où on peut rester la les fenêtres
ouvertes de en permanence enfin je veux dire
la fenêtre ouverte oui bien sûr
ouais ouais
même dans la journée je parle pas de
l-
mm
de la nuit hein
voilà sinon
c'est très rare hein quand même
qu'est-ce que tu veux parler d'autre que d'animaux euh que de chiens
que même je pensais la rue Fabre d'Eglantine
je sais pas
pour les chats euh les chats c'est beaucoup plus discret
à côté est beaucoup plus bruyante à mon avis
oui absolument parce qu'elle est très passante
les chats où est votre chat
ben il fait ben ben il dort mon petit Loulou
d'abord elle est très étroite et puis elle est très passante
oui parce que tous les gens qui s'en vont rue de Picpus passent
par là oui
elle est dans l'axe direct de la rue de Picpus oui
c'est marrant hein
pas d- pas de pigeons pas de
il y en a pas des tonnes à part euh bon euh le début du printemps où ils nous font caca sur les voitures
mm
c'est une catastrophe
ah oui
mais bon
ils viennent pas sur vos balcons
non
tandis que chez nous ils viennent
ah chez vous oui vous avez mis des
ah ils vien- ah ben il y a des fleurs oui
on a mis des
des bâtons dans tous les sens
voilà
non ça va au point de vue animaux ça va on n'a pas encore rencontré de tigres
ni rien
oui quand vous dites ça va c'est plutôt au fond moins il y en a mieux on se porte
oh non
écoute il y en a pas beaucoup je peux pas te dire si plus me m'exaspérerait ou moins me satisferait je sais pas il y en a pas beaucoup c'est sympa c'est mignon euh moi je vais travailler le dimanche matin à huit heures je quitte mon domicile je peux te dire qu'il y a une dizaine de personnes qui baladent leur chien euh qui font pipi tous les matins c'est mignon c'est calme voilà les gens discutent non c'est plutôt propice à
à rencontres
à rencontres
ouais
et cetera voilà pourquoi pas
voilà ben j'ai juste une dernière question sur les infos euh concernant le les quartiers est-ce que enfin le nôtre est-ce que vous les regardez
ah oui
et dans le Parisien dans les journaux municipaux dans
absolument
euh sur FR3
qu'est-ce que
mm non
moi ah si moi je détaille tout
mm
je suis comme Jean-Paul moi quand il y a une voiture qui bloque il faut que je le sache
mais euh
moi je regarde tout quand on a le Paris douzième
mm
je décortique
ah oui je lis volontiers le journal du quartier
enfin je regarde ça comme ça d'un oeil un peu truc
je décortique quand il y a des trucs dans la rue je lis je me mets au courant de tout ce qui concerne
le Parisien je l'achète jamais mais je le de temps en temps je le feuillète un peu aumais au café
mais au café
au café
au café
au café du coin mais très rapidement hein mais c'est vrai que à ce moment-là je je lis les nouvelles locales un peu
que à ce moment-là je je lis les nouvelles locales un peu
moi je m'occupe particulièrement des journaux du douzième et /de, du/
journaux de Paris aussi en général euh je suis très euh insolite people et cetera pour savoir c'est bien de savoir
d'accord
et ça suffit ou il faudrait autre chose d'autres chroniques
oh euh on est au courant à peu près de tout et puis avec les infos régionales c'est pas mal aussi hein
oui il y a pas grand-chose hein
oh écoute tu les écoutes pas moi je suis
là à six heures je les écoute alors voilà non je suis désolée c'est ça va il y a pas de
non
tu n'as pas l'impression de manquer d'informations
non et puis il y a pas de changements radicaux
euh ici on est on est des bouffeurs
nous on
des bouffeurs d'infos
on on est collés aux inf-
ah oui
je peux regarder dix fois le même
journal télévisé en sautant de
oui mais tu parles du journal international et national
France 24 à LCI
ah oui d'accord
euh e-télé
des infos de télévision
toute façon la té- à la télé il y a rien de mieux à part quelques petits
euh documentaires qu'est-ce qu'il y a qu'est-ce qu'il y a
euh BFM je veux dire ils répètent la même chose toute la soirée mais
plus infos que télé que journaux alors
ah si j'achète toujours
ah non les deux les deux
on achète le journal
j'achète le Le Monde tous les soirs
Le Monde tous les jours il achète
je lis le journal tous les soirs
mm
jamais le matin
et moi depuis qu'il y a internet rien
ou alors je le feuillète au comptoir mais
ne m'échappe
alors là maintenant Micheline
je passe d'un journal à l'autre
mais je les connais tous
moi je passe ma soirée
à bouquiner à regarder euh trente-six fois les mêmes infos
as-tu découvert Rue quatre-vingt-neuf cher à Raphaël
et Micheline est sur internet
elle lit trente-six fois les mêmes infos
elle tu lis tren-
et tout tout mais moi je sais tout quand je vais le soir au lit me dit tu as vu ça je je lui donne le détail et ça je lui donne le détail et ça arrête je peux plus
c'est euh
je vais me mettre à lire la je lis la Bible maintenant quand je vais au litavant je lisais euh Le Le Monde
internet est devenu sa télévision tu vois
avant je lisais euh Le Le Monde j'attendais qu'il le finisse je le décortiquais maintenant je passe par là je connais toutes les rubriques là c'est autre chose que je lis au lit au du Monde c'est le carnet de viande froide
le
le carnet de viande froide
tr- traduis
la rubrique nécro
ah
d'accord
c'est le carnet de viande froide
on est d'accord
oui oui
voilà c'est tout et là je découvre
des choses c'est sympa
oui c'est vrai qu'on n'a pas encore ça sur internet
non sauf sauf
les
ah oui
tous les si
on devrait ouvrir un site
c'est vrai qu'il y a pas de site
si il y a quand il y a une personnalité importante qui meurt
oui d'accord non mais il y a pas de carnet il y a pas d-
tu mets le carnet de viande froide non le carnet le petit carnet n' il y a pas
il y a pas de carnet
voilà
non
il y a il faut
cette phrase cette cette page ils ne la mettent pas sur internet
mais on devrait
ah oui ils la mettent pas
mais il y a les grands il y a les grands
xx d'internet
mais il y aurait
par exemple il y avait le eu la la la le le l'Allemand là qui est mort avant-hier
ah l'acteur allemand
l'acteur allemand
mm
tu sais qui jouait dans La Vie des autres
ah oui oui oui oui
il vient de mou- à cinquante-trois ans
alors lui ils ont passé
mais euh
la rudri- la rubrique quand il y aoui oui d'accord
je sais plus qui est mort euh voilà voilà
oui tant que ça crée événement
quand ils en mettent une belle page
non mais c'est vrai qu'on peut pas mettre sur internet tous les gens qui sont morts euh ce jour-là
au contraire on peut mettre tout
mm
oui on pourrait tout mettre
sur internet
voilà si tu peux faire ça c'est tout euh mais sinon euh oh la la la les journaux
non mais il devrait y avoir un accès sur internet aux carnets des journaux
mm
puis alors ce qui est sympa
carnets du Monde et du Figaro
il faut être abonné j'imagine que si tu es abonné tu tu y as accès
ah
sur internet tu crois
ah oui tu peux si
bien sûr
il y a toutes les pages hein
ouais ouais
oui si si tu es abonné si tu es abonné
si tu mets page vingt-deux et il te sort la page vingt-deux
tu as toutes les pages
voilà
d'accord
sinon ils te mettent l'essentiel avec les
gros titres les
voilà
ah oui d'accord
c'est un digest sinon
hein mais alors moi ce que j'aime bien sinon
ça a plus de rapport avec ton ton interview mais ce que j'aime sur internet c'est que c'est mis à jour très régulièrement tout ils tu as l'heure
oui mm mm mm
l'heure à laquelle c'est mis à jour tu vois alors Claude de Villeparisis aujourd'hui moi j'ai suivi euh avant pendant après les réactions à
trois minutes près tu vois
oui mais comme ça fait un mois que tu sais qu'il va être inculpé
oui d'accord mais bon j- les réactions par exemple tu vois voilà
et là maintenant euh
il file un mauvais coton là hein
il a pas intérêt à v- ils lui ont on lui a interdit
à voir
tu as vu
oui
ah oui
derrière
hein
on lui a interdit de voir
mais on l'a autorisé à quitter le la France même si il voulait mais tout de suite il rapplique hein
oui
il était pâle tout à l'heure hein
il revient de dix jours de Tahiti
ouais
hein euh
il était blanc comme un
tu as vu
linceul
et hier il était bronzé tu vois avec une cravate rouge il est arrivé il leur a dit à demain machin je suis pas inquiet aujourd'hui il est sorti il est resté cinquante minutes il était comme ça
blême
mm
blême les traits tirés on voyait plus
le prochain est
je sais pas mais
lui euh il est pas
ben oui parce que c'est le fusible là ouais ouais
mais
lui il est pas inculpé là-dedans hein
pas encore
ri- mais non mais il va ê- il
pourra pas être inculpé
il ne pourra pas il ne pourra pas
c'était pendant l'exercice de ses fonctions
ah oui
il est automatiquement mis de côté
ah ouais
oui
c'est tout voilà il est préservé dans cette affaire de
tu vois par contre le Legredin c'est un un salaud hein parce que j'ai lu moi que c'était un très grand pote de Villeparisis
mouais
oui oui il a
et là il y a une dizaine de jours il a tout balancé
il a balanc- moi j'ai rencontré le Legredin dans il était dans le bus l'autre jour
à un moment donné les gens n'ont plus envie de faire de la prison
pour les autres
non mais alors tu sais ce qu'il a dit euh Legredin il il a dit je croyais que tout avait été effacé
en fait ils ont retrouvé plein de trucs sur son ordinateur
mais parce que
on (n') efface rien tu crois
et ils l'ont coincé
c'est dingue on est dans une période où
où on peut plus effacer
mm
avant tu mettais les papiers à la cheminée maintenant avec leurs disques durs et tout ben excuse-moi mais
ils te coincent hein
oui oui oui un un un bon euh un bon
informaticien il peut
là voilà
il faut casser les disques durs /il suffit, si si/ tu casses oui
il peut il peut tu casses tu casses bien sûr tu casses
les gens malins ils versent de l'acide sur le disque dur
ah oui non non mais c'est ça
c'est marrant
une période
d'hyper-communication des trucs mais on n'a jamais été fliqués autant que enfin fliqués
exactement comme il a fait l'autre là je sais plus comment il sappelle
absolument mais ceci dit quand les gens font des mauvaises actions comme appa- enfin de toute façon que ça soit Villeparisis qui soit à l'origine ou Legredin
oui oui oui oui non
ou n'importe qui il y a eu quand même un certain nombre de mauvaises actions
oui oui
volontaires là
volontaires
hein alors tu as le Bondos qui note tout
ah ben ouais
dans un carnet
ah ben oui
tu as l'autre qui met tout sur
ordinateur
sur disque ben oui
tu te dis mais mais euh
on peut pas s'empêcher de penser qu'ils se couvrent
non c- c-
je crois qu'il y a aussi de la naïveté
je crois pas que ce soit de la naïveté
c'est très ambigu ce truc-là
non voilà justement ce sont
de la naïveté puis euh il y a
des gens qui doivent penser aussi que
on vous a même pas servi un truc à boire
non mais vous avez été vraiment sympa ben je vais arrêter merci beaucoup
mais ma chérie si tu en veux une autre à la fin
on peut faire tout changer comme ça ça te fait une de plus