donc euh peut-être mais si j'ai bien compris
c'est vous dont il s'agit
oui heu
vous pouvez me dire quand vous ou bien vos parents êtes arrivés dans le quartier
ben c'est-à-dire que mon père a toujours été dans le quartier et ma mère était de Châteauroux et quand elle venue avec ses parents ben ils se sont rencontrés
grand-père il était là depuis
oui oui il a toujours été là
combien de temps
ses parents aussi
il est né là déjà c'est donc une
vieille famille une vieille famille du onzième arrondissement ouais
oui il doit être né là oui
euh et donc euh votre mère est tout de suite venue s'installer dans le onzième ou
avec mon père oui
oui d'accord donc elle est devenue comme jeune mariée
non elle était ré- elle était allée avant euh rue Saint Sébastien à la à l'école
avec ses parents
oui
mm c'est ça
donc elle est venue petite fille
oui
oui elle avait elle sou- je crois qu'elle avait l'âge du certificat d'études à ce moment là
quatorze ans ou seize ans à l'époque seize ans
non
quatorze
le certificat d'études c'était onze ans
ah onze ans
parce que c'était une élève précoce sans doute
non non mais c'est parce qu'à l'époque le certificat d'études je sais pas
il était
ah ça dépendait il y avait beaucoup de redoublements c'est assez rare
ah non elle a pas redoublé
d'accord
et mon père l'avait eu à dix ans et demi son
son certificat
certificat et après il a travaillé parce que ses parents sont morts
mm donc vos deux parents travaillaient au moment où ils se
oui oui au moment où ils se sont rencontrés oui
se sont rencontrés
et ils travaillaient dans dans quelle profession
maman elle travaillait dans elle était soudeuse de comment ça s'appelle
colliers
non pas des colliers des
chaînes
des attaches
des attaches
pour
des a- euh des agrafes
des agrafes ouais elle soudait des agrafes
toute la journée
boh oui
oui hein
moi vous savez quand on a treize quatorze ans c'est pas bien grave hein
non puis à l'époque
et votre père
mon père il était monteur en bronze
d'accord donc c'est tout ce quartier d'artisans
ouais
en ce moment là hein c'étaient des quartiers euh d'artisans
ouais ouais
et il travaillait déjà rue Fontaine au Roi euh grand-père
ah non non il était euh rue des arquebusiers
ah d'accord
et donc vous êtes née dans le quartier mais également dans l'immeuble dans la rue
je suis née chez ma mère oui
non
c'était ici
non c'était
non non non non
pas ici
c'était rue de la Folie-Méricourt
au bout là
la rue qui
la rue tout près de République
non la rue qui est
c'est la rue qui est
qui est au bout là
va jusque presque jusqu'à la jusqu'
oui elle
au faubourg
elle va de la place Saint-Ambroise jusque à l'avenue de la République
oui je
oui c'est ça
voilà
hein j'ai l'impression
mais mais c'est tout près d'ici hein c'est à deux minutes d'ici là où ils habitaient
oui au trente-quatre
j'ai connu moi aussi
donc vous avez vous avez toujours vécu
dans ce dans ce quartier euh et en allant donc à l'école petite fille
ah j'ai toujours vécu
ben à l'école juste en bas de chez maman
et vous auriez aimé déménager ou
oh pas du tout
pas du tout vous étiez bien dans ce quartier
oui
d'ailleurs vous y êtes restée
ouais
et c'était un choix
ouais
et et vous même vous êtes
euh non non ben moi euh j'ai vécu ici jusqu'à vingt et un ans on a tous vécu ici jusqu'à temps de se marier et après euh ben non je suis partie en banlieue parce que c'était trop cher dans la région pari- à Paris même
oui parce que tu do-
et avec un regret donc
euh moi oui avec un regret mais euh mon mari était banlieusard de Vanves lui donc euh ça le gênait pas d'aller en banlieue et puis on s'est habitués maintenant on habite à Champigny et
du déménagement
puis vous êtes sûrement mieux
et alors qu'est-ce qui vous enfin mieux
oui oui
oh bah
x qui se passe
oui c'est
c'est différent on a un jardin on a
oui voilà
c'est pas pareil
une vie avec jardin contre une vie de parisien
voilà
et qu'est-ce qui vous plaît alors dans ce quartier
bah pour le moment ça me plaît pas beaucoup parce que je m'excuse mais tous les Chinois qui se sont installés
mmh mmh
ça ça c'est pas drôle parce que tous les toutes les petites boutiques qui étaient là sont parties
mmh mmh mais est-ce que les petites boutiques seraient pas parties toute façon
oh je ne crois
non
pas
non
oh non
alors comment
comment ça se passe les Chinois viennent et rachètent et proposent un prix
ouais ouais
intéressant
il paraît parce que moi j'ai pas
mmh mmh
je sais qu'ils donnent des des prix intéressants
mmh c'est ce que disent les commerçants oui
bah ouais
et et donc en quoi est-ce qu'ils sont gênants
bah ils sont gênants parce que il y a plus il y a il y a plus rien là il y avait
mmh mmh
un un
comment ça s'appelle
un épicier
un épicier
oui
il y avait deux il y avait deux ou trois charcuteries
oui
il y avait deux boutch- deux boulangers il y en a plus qu'un
ouais
mmh mmh
non il y en avait trois boulangers
oui il y en avait trois oui
il y en a plus qu'un
et puis c'est
tout
une crémière
donc c'est c'est
un crémier euh
surtout la disparition des commerces d'alimentation qui
vous gêne
oui
enfin pour nous surtout
oui
quand on est
vieux on on peut pas aller loin hein
oui mais in- indépendamment des commerces d'alimentation le la fin du petit artisanat
ah non là il y en avait plus
ah c'était déjà fini
oui
donc les Chinois
sont arrivés
après
x oui
mmh
oh bah ça fait combien deux trois ans qu'ils sont là
ah ça fait plus que ça
petit à petit
maintenant hein
plus que ça
c'est
tu vois pas le temps passer mais ouais
mais quand il est quand ils sont partis
mais quand j'étais petite il y avait des artisans quand même dans la rue hein parce que moi je me souviens qu'
on entendait souvent
oh bah il y avait
cogner et tout
euh
oui oui
et le midi ils étaient assis par terre euh sur le trottoir à se reposer pour leur
assis par terre tu exagères
si si je te jure je passais par-dessus les jambes quand j'allais à l'école
qu'est-ce qu'il y avait comme artisanats
je m'en souviens bien
qu'est-ce qu'il y avait comme artisanats
dans le coin
oh bah là en bas
il y avait un comment dire des gens qui refaisaient des sièges de de voitures
ah oui
oui
ah oui c'est peut-être ça que j'entendais
et puis plus haut c'était du comment des des oh zut
t'inquiète pas et chez
oui oui
Chaumette c'était
quoi
oui bah
justement
ah
c'est ce que je cherche
chez Chaumette
je sais plus ce que c'était moi
des étains
ah des étains
ouais
ah oui donc c'était assez bruyant quand même
oh
non non
on les entendait pas
non
ça
faisait
ah non
un bruit de quartier sympathique d'ailleurs moi
ça m'est resté comme quelque chose d'agréable
puis en plus là c'était fermé
oui
le
la rue
Pasteur était fermée
la rue était une impasse
d'accord
mmh
donc les enfants jouaient
ah complètement
dans la rue
oh bah oui ça
oh la la
oui
pour s'amuser ils s'amusaient bien
donc vous vous-mêmes vous avez
joué petite
ah non jamais
fille sur euh
non non
et vous
oui oui moi j'ai joué
euh
mmh mmh
pas trop trop parce que j'étais une fille hein je jouais à la balle
mmh mmh
on descendait
quand même jouer à la
mmh mmh
balle
et tout jusqu'au fond là-bas il y avait
mmh
des
grands murs hein
c'est vrai il y avait des grands murs mais il y avait
où il y avait écrit défense d'afficher là
Mais Bernard avec son s- comment ça s'appelait son ah moi aussi je je perds mes mots euh euh le truc à roulettes là sur
lesquels il descendait
les trottinettes non
non p- des des plateaux euh
les rollers là non
c'étaient des
qu'est-ce que je raconte
les
oui c'était un genre de roller mais c'était
non c'étaient
pas ça
les planches à roulettes
ouais voilà
ouais c'est
des planches à roulettes
oui
mais ça s- s'appelait pas comme ça je me souviens plus
mmh mmh
skate-board
non c'était bien plus ancien que ça un traîneau
enfin
mmh mmh
une luge une espèce de truc à roulettes comme ça qu'il avait fabriqué lui-même et qui descendait de haut en bas à toute vitesse il y avait pas une voiture
bah non
mmh
quand on a voulu mettre la nôtre
la
il y avait un lalà il y avait un
un voisin
un voisin qui était qui avait été dans les
chez les flics
qui était dans la
police
oui
et qu'il nous a dit vous savez faut laisser votre lumière toute la nuit hein parce que sans ça c'est interdit
alors mon père il allait
ah d'accord
allumer tous les soirs le feu de position et tous les matins il allait éteindre son feu
euh
de position
sans que ça vide les batteries à toute
ah non parce que
allure
c'était le feu de position alors ça mangeait
donc ça ça allait
pas beaucoup
oui
c'était une vieille
Citroën
donc vous avez
eu la première voiture euh de l'immeuble
euh non la première
oh
qui était stationnée
oui
qui était
mmh
stationnée parce que
dans la rue
les autres ils
allaient au garage hein
les autres je ne sais pas
ils la mettaient au garage
il y avait des
oui mais tu tu crois qu'il y avait beaucoup de gens
non non il y en avait pas
qui avaient une voiture
beaucoup non de toute façon il y en avait pas beaucoup c'était pas possible
non
donc c'était une vie beaucoup plus agréable pour les enfants finalement ça fait
une enfance
pour les enfants
euh
ah ouais mais alors la vie de la maison je vous dis pas à côté de ce que c'est maintenant hein
c'est-à-dire
on parlait
avec les voisins d'en face on on parlait avec les voisins d'en dessous euh
on avait moi j'avais ma
on laissait les clés sur
la porte
mmh mmh
les l- la copine d'à côté on rentrait on ressortait c'était comme chez nous hein
moi j'allais
mmh mmh
jouer avec Solange justement elle était là tout à l'heure on connaissait tout le monde dans l'immeuble on s'appelait euh dans la cage d'escalier il y avait pas d'ascenseur hein
ah bah non il y avait
pas d'ascenseur
et vous avez vu
changer quand alors cé- cette espèce de de vie collective au fond hein
c'est ça
bah moi je l'ai
pas vu changer parce que je suis partie en fait quand je me suis mariée il y avait encore cette vie
ils sont tous partis les uns après les autres
oui
et ils sont tous morts ceux qui étaient en haut
et les nouveaux pourquoi
bah les nouveaux bah
pourquoi ça ne
vous savez moi je so- je sors pas
oui
ou presque pas
alors
mmh mmh
j'en connais pas
oui mais euh quand papa était encore là euh tu sortais bien aussi mais tu vous faisiez plus connaissance avec les nouveaux
oui il y avait encore Madame
comme euh autrefois
Beaumont
oui voilà il
restait les vi- les anciens
les anciens
hein
les anciens
mais les gens
oui
s'installent et ne cherchent plus quand ils viennent par exemple ils n'invitent pas les voisins
non non
non
à prendre un pot non ça ne se fait plus
bah je sais pas ils l'ont
peut-être fait
mais ça
se faisait pas non plus ça
oui
ce qui se faisait c'est qu'on se parlait sur les paliers
mmh mmh
oui
moi
j'ai toujours le souvenir de maman entre deux étages entre le sixième et le cinquième te souviens quand tu revenais de tes courses et quand je savais pas où tu étais j'allais voir tu étais dans le couloir en train de parler avec Madame Chauvel Madame Beaumont Madame Cardémont tout ça
mmh mmh
mmh
et
elle tchatchait euh pendant des fois ça durait longtemps hein
mmh mmh
c'était sympa
x
et puisqu'il y avait pas de de voitures le en été on sortait les les
les chaises
chaises
ouais
pour
parler dehors
ouais ouais
ou pas
oui c'est ça qu'
oui mais pas toi
vous avez connu ça
non pas moi
parce que
les concierges
euh
les concierges oh bah il y avait aussi des gens
ah oui
oui
et
pourquoi pas vous
oh bah parce que
c'était au cinquième
on avait autre chose
à faire
ah s-
surtout
j'avais
quatre enfants hein
oui donc plus un problème de temps
que
oh oui
non ce que je vous demande j- je vais vous dire pourquoi je vous demande ça j'ai j'ai interviewé des gens du septième arrondissement
mmh
il y a
mmh euh il y a pas très longtemps et qui ont vraiment dit non non on ne les euh il n'était pas question par exemple de laisser les enfants dehors
ah bah oui
euh
on les accompagnait on les
emmenait
mmh mmh
x
ouais mais
ici c'était pas pareil
mmh mmh
parce que
ils craignaient rien ici
mmh mmh mmh mmh
bah tout le monde se connaissait
et tout le monde se
connaissait
mmh
puis on
parlait
oui
pas de comme maintenant na à la télé avec les les enfants étaient enlevés tout ça on parlait
mmh mmh
pas de ça
mmh mmh
et d'ailleurs ce que je me rends compte en parlant c'est que moi je me souviens du nom de beaucoup beaucoup de gens dans la rue à l'époque entre Madame Poudlard
mmh
Madame euh euh s-
Belino
Belino
tout ça alors
ouais
que maintenant tu es incapable de dire
ah non
le nom
je connais pas
de deux personnes
dans la rue hein
mmh mmh
je connais pas du tout les
les commerçants
Madame Vion
peut-être
bah elle est
ah non
on a les
les commerçants
commerçants
de maintenant non plus maintenant il y a un ED
mmmh mmh oui on va
à l'ED
et puis il y a un Franprix
et il y a des queues- des caissières
voilà voilà
mais on ne connaît pas les noms
c'est tout on connaît
x connaît
et puis elles changent
tout le temps en plus
et alors la- les commerçants les voisins veillaient sur les enfants
éventuellement se permettaient
non
d'intervenir en disant tu fais trop de bruits avec
oh
ton chariot
à roulettes ou
on faisait jamais trop de bruits
mmh mmh
c'est ça qui
m'étonne d'ailleurs même maintenant je me dis quand même ils étaient
on était conciliants hein
les gens étaient mmh
plus patients
et
j'ai jamais
entendu quelqu'un râler contre le bruit qu'on faisait et nous on était
quatre ici à courir
mais vous étiez quatre
puis la dame en dessous avec sa
fille
mmh
et elle les arrêtait pour leur donner des
bonbons
mmh
oui
mmh
alors c'est que ça la gênait pas beaucoup
donc il y avait pas de de réclamation de voisins qui venaient dire les
enfants jouent
oh non
aux billes
jamais
ou je ne sais trop quoi
non non
jamais ça
jamais
j'ai pas
le souvenir
mmh mmh alors que maintenant ça serait
ça sera
immédiat
ah ouais
hein
surtout ici hein
immédiat
oui
c'est très très sonore hein
mmh mmh
et quand on les voisins à côté qu'on connaît très bien Monsieur Brunot il a quatre-vingt-
seize ans maintenant
dix-sept ans
quatre-vingt-dix-sept ans et bah quand on buvait on buvait le café à tour de rôle chez les uns chez les autres
et on
et on
tapait
tapait on disait café et hop
oui donc
ils arrivaient
on entendait
ah tout
mais simplement
on était tolérants
ah oui
hein tandis que
ouais ouais
on était
c'est maintenant
qu'on se rend compte qu'on entendait
ouais
beaucoup
on était pas gênés par ça
mmh mmh mmh mmh oui c'est étrange on a jamais parlé autant de la nuisance
du bruit
ouais
et en fait c'est la sensibilité
au bruit qui
je pense
a bougé plutôt
ah oui
hein
euh et donc euh d'autres changements qui vous ont frappé dans le quartier c'est qui a ce changement de du côté des commerçants des Chinois qui arrivent mais sinon le
du voisinage aussi
bien sûr de de
du voisinage que vous
avez dit
bah le voisinage
voilà
d'isolement
quoi en fait
mmh mmh
c'était
mais pas beaucoup
isolé mais
de démolitions du point de vue des bâtiments ça ça n'a pas trop bougé
si au en haut au dix-neuf ils ont refait complètement la maison
l'immeuble oui
mmh mmh
ça a été long ça a d- été long pour les faire partir les gens
oui parce que c'était devenu un squat
ouais
oui
oui c'est ça
vous avez
x
souffert du squat
non
non
non
oui est-ce que c'est un quartier ou jadis ou récemment vous avez eu mmh des sentiments quelque fois justement de peur de malaise ou est-ce que ça reste un quartier très très sûr
euh
non par ici
où on se sent bien
non
on se sent bien
oui
enfin
peut-être que dans la rue de la Folie-Méricourt c'était peut-être pas pareil parce que
bah il y a une période où on s'est pas sentis bien déjà c'est au moment de la guerre d'Algérie
ah oui bah
oui
tu te souviens de ça
oui bien sûr
mmh mmh
parce que c'était il y avait beaucoup d'Algériens
mmh mmh
et donc il y avait
il y avait des tensions à cette
la police
euh
non c'était pas la police c'était la à ton avis
non il y avait pas de police
hein
non mais
s- pourquoi il y avait ce cette
alors
impression
bah parce que
pourquoi
il y en avaient qui se cachaient déjà
ah oui
oui mais euh en quoi est-ce que ça
euh
mais
ça ne nous gênait pas
oui
on les laissait dire on les laissait faire
oui mais on sentait que c'était un climat tendu
ouais
entre les deux
populations ou
oh non
non
pas pas chez nous en tout cas on avait personne de
mmh mmh
il y avait personne qui nous embêtait
oui
c'est vrai enfin quand euh Madame Kalinger a eu son incident
ah oui
au bout de la rue
ah oui ah oui
la euh
ça avait laissé quand même un froid hein
mmh
c'était quoi
c'était
alors
elle avait
été violée enfin
été poursuivie par un
Algérien
voilà donc
mais poursuivie
c'était
pour pour des raisons politiques ou
non non non
non non non
rien à voir
pour essayer d'être violée
d'accord
donc il y a quand même eu des problèmes
oh bah c'était
oui parce que
une fois
ça
ah oui c'était une fois ouais
mmh
ouais
mais moi j'ai j'ai juste derrière la rue Pasteur là en parallèle il y a la Folie la le pass- comment il s'appelle le passage là derrière dans ta cuisine
qui donne sur la cuisine
oh oui oh bah maintenant tu as vu il y a des
oui maintenant c'est devenu bobo presque mais à l'épo- comme ça s'appelle
rue Popincourt
non
voi-
oui
mmh
oui passage
Popincourt
passage
oui
Popincourt
Popin-
Popincourt
-court
il était
c'était un
un pass-
un passage
un peu délabré quand
mmh
même
oui mais maintenant ils ont tout refait
et c'était habité justement
ouais maintenant ça
x changé oui mais c'était habité
il y a des pots de fleurs maintenant
par des justement par des Maghrébins
mmh mmh
et des Algériens même hein qui avaient pas
bon
beaucoup
d'argent
des célibataires
euh ouais
il y avait sur-
oui
isolés
et qui du coup avaient
voilà
il y avait surtout
quand
j'étais
mmh mmh
petite
j'y serais jamais rentrée moi dans ce passage
un café
à l'époque
où il y avait que des Algériens
mmh
ça chantait là-dedans et maman me disait tu fais attention hein tu
voilà tu vois il y avait quand même
mmh mmh
cette
bah oui mais je
x donc
j'ai toujours
eu peur à
ce moment là
on s'
côtoyait
eh bah moi aussi
mais on avait un peu
peur
mais on non
et et il y avait pas
on on se côtoyait
d'échange
bah parce que vous avez beaucoup parlé
avec les Algériens
de la convivialité du quartier
oui mais c'était
pas avec les
Algériens alors
ah non
pas du tout
ah oui oui
c'est-à-dire que la convivialité du quartier c'était quand même assez limitée hein
mmh mmh
c'était
la rue Pasteur un petit bout de la rue
mmh
jusqu'à
la place Saint-Ambroise de la rue de la Folie-Méricourt
mmh
mais
dès qu'on arrivait dans ce quartier du passage Popincourt moi j'étais pas fière non plus
mmh mmh
oui mais maman elle habitait r- rue de la
oui c'était c'était
Folie-Méricourt
ce passage
finalement
oui oui qui
oui c'est ce passage oui
crée des problèmes voilà
à un endroit
alors
c'est justement les les questions que j'allais vous poser bah il y a donc des endroits où vous n'alliez
jamais
ah oui
dont celui-là
oui oui
il y en avait
d'autres euh
ah oui j'ai jamais mis
les pieds dans
ce passage moi
oui
et puis sinon c'est quoi alors le quartier est-ce que pour vous en gros cette rue plus ou est-ce que s- quand quand je vous dis
votre quartier
ouais ouais
ça représente quoi
euh je sais pas pour toi maman
bah moi de toute façon
ça représente quoi ton quartier
tu sais je faisais pas grand chose hein je
tu allais quand même jusqu'à la Nation non jusqu'à la République jusqu'au boulevard Voltaire moi moi pour moi le quartier c'est entre Voltaire et République
mmh mmh
le boulevard Voltaire la rue Pasteur la rue de la Folie-Méricourt ce ce truc Popincourt je suis jamais rentrée dedans
mmh
oui
ça
maintenant
j'avoue que
maintenant quand même ça a changé non vous n'y
oui mais c'est
allez pas plus
une impasse
oui
donc j'ai
d'accord
aucune raison
d'y rentrer
oui
oui
et chaque fois je passe je me rappelle ces
mmh mmh
souvenirs
et moi
j'allais
s-
jusque après mes parents ils ont pris un atelier
rue Fontaine-au-Roi
mmh mmh
oui un atelier de quoi
un atelier de montures en bronze aussi
oui
puis
après ils ont fait des comment des trucs d'église des ornements d'église
hin hin
pendant la guerre ils ont f- comme ils n'avaient pas beaucoup de cuivre ils ont fait des des broches
oui
et puis a- après bon bah
alors
donc
le quartier pour toi s'étendait jusque là
au moins
bah oui
mmh
puis
s- je te dis moi c'est la rue de la Folie-Méricourt de chez maman
mmh
j'allais chez mes parents
jusqu'à la Fontaine-au-Roi
voilà donc
rue Fontaine-au-Roi
de la maison à l'atelier
mmh mmh
ouais
ça
c'était j'imagine l'école
oh bah l'école elle était
en bas de chez moi
elle était au pied de la
au pied de l'immeuble
d'accord
mmh mmh
et après
vous avez continué euh
bah après j'ai je me suis mariée
mmh mmh
et puis j'ai eu euh une petite fille et puis j'allais l'emmener je l'emmenais jusqu'à
c'était bien la la promenade j'allais jusqu'à chez mes parents rue
Fontaine-au-Roi
ah oui
il y a un petit square hein rue Fontaine-au-Roi
ah pas v- non
il y a un square
euh au milieu
de la rue c'est pas rue Fontaine-au-Roi je me euh
je crois pas
oh non
je vois
un petit square mais déjà haut dans la rue de la v
non là il y avait pas de square
tu allais pas dans un square
il y avait pas de square
non
je vois pas
oui
donc quand vous a- alliez promener les enfants c'était comme ça le sur le trottoir
ou
oh c'était
surtout mes ma fille aînée
mmh mmh
après
on a eu des il y a eu la guerre
là après il y a eu la
guerre
oui
oui c'était autre chose
et à la guerre mon mari est revenu et il a été malade alors euh on est partis dans la Creuse elle est née dans la Creuse
ouais
mmh mmh
bah mmh Catherine est née l'aînée elle est en trente-huit
mmh mmh
mmh
et le plus petit est né en 46
mmh mmh
donc
entre les deux trente-huit-quanrate-cinq euh
ça a été
d'accord
oui j'en ai eu
ça a été
deux autres
il y en a une qui est née en quarante et un l'autre qui est né moi je suis née en quarante-deux et mon frère
bah c'était
mmh mmh
après lui
mmh
d'accord et et donc après vous êtes revenus
mmh
ouais
mmh et qu'est- qu'est-ce que c'était emmener promener les enfants
oh bah
x
vous avez des
on mettait l'enfant dans la
la
dans la poussette et puis
on l'emmenait
mais on l'emmenait où justement
bah justement j'allais
elle allait voir ses parents
j'allais souvent chez mes
à l'atelier
voir
mes
mmh
parents
oui c'est ça
à l'atelier
oui donc il y avait pas d'espaces verts euh
proches où on allait
oh on pouvait passer
par la par le boulevard Jules Ferry
mmh mmh
c'est peut-être ça que vous voyez parce que là
mmh mmh
il y a un
il y a des arbres
en fait les espaces verts c'étaient pendant les vacances et mon père
oui
y tenait
beaucoup parce que comme il avait été tuberculeux il voulait
absolument
mmh mmh
qu'on prenne l'air donc cha- il était ens- il était instituteur
mmh mmh
donc chaque fois qu'il y avait des vacances euh ça j'en ai un
souvenir ouais
inoubliable
le lendemain matin
on partait
on partait
euh attends des fois même à quatre heures et demie on allait à la niche pendant le week-end
oui
on
partait les
week-end
ah le week-end
aussi c'est
vacances
alors
et week-end
à la campagne
voilà
voilà
mmh mmh
parce que ma grand-mère sa mère à mon père avait donc une maison à Guitrancourt
mmh mmh
près d'
Mantes-la-Jolie
mais c'était
pas mère c'était ma belle-
-mère
ta
mais la mère de mon père
oui
oui
et donc euh pour mon père il fallait prendre l'air il fallait prendre l'air ça c'était obsessionnel
un peu hein
mmh mmh
d'ailleurs il avait pas tort
ouais
et donc euh à quatre heure et demie on avait même pas le temps de poser nos cartables il fallait qu'on parte directement euh à la Niche et et à l'époque l'é- l'école durait jusqu'à quatre heures et demie
mmh
le samedi
ouais
donc on partait
à quatre heures et demie et on rentrait l'
et des fois il faisait
dimanche soir
l'étude
mmh
et il y en avait as- on pouvait pas partir à six heures pour revenir le dimanche
ah
donc le
dernier train
ah non
ah non euh
en
voiture
en
voiture
dans notre
ah oui c'est vrai
voiture
la Citroën
dont vous avez parlé
ah oui oui il y avait du monde d'ailleurs euh
oui
oui
et les grandes vacances pareil on partait deux mois et demi
et à cet endroit donc toujours
ah non
vers Mantes
non non alors là
non non oh la la
oh la la
oh mon mari il il nous emmenait bah dans tous les coins
d'accord
sou- souvent dans les Alpes d'ailleurs
en camping
en camping ah ouais on a fait
oui
la génération
on avait pas les moy-
camping
ah complètement
on avait pas
les moyens
x camping
mmh je connais
on a sans doute à peu près la même
histoire de Citroën
oui p- ah
et de camping
ah oui
oui oui
Citroën
Citroën aussi vous
Citroën aussi
mmh mmh
oui
bah oui parce que on avait pas les
moyens de
nous c'était une
C4 c'était une vieille hein
mmh mmh
hein
je dis c'était une C4
ouais
une au carré
oh non moi c'était une grosse
mmh
ah ouais
euh oui donc euh je sais pas non vous vous sen- alors vous m'avez pas dit comment vous délimitiez euh Voltaire République toutes les deux
mmh
et puis euh il y a les endroits où vous n'allez pas hein
quand je j'y allais parce que fallait que je passe pour aller chercher quelque chose mais
oui
j'allais vite
dans le passage Popincourt
non j'allais pas
ah non
dans le passage
non je passais
passais devant
où on passait
oui
devant
devant oui
devant
voilà c'est ça
mmh mmh
oui
c'est drôle hein
et après il y a des endroits où vous alliez régulièrement donc l'atelier
oui
l'école
c'était pas la peine le collège enfin on disait lycée j'imagine
non le CES
le CES
le CEG
le CEG c'était quoi CEG on allait au CEG après
je sais pas
cours d'enseignement général oui
oui
jusqu'à
la troisième
ouais c'est ça
ouais
oui alors ça vous vous alliez toute seule
euh oui on y allait tout seul à pied moi j'allais rue Amelot euh
pas loin
mmh mmh
ma soeur elle allait avenue Parmentier
ah c'était
mmh mmh
alors avenue
ouais
Parmentier c'était justement tu te souviens quand je disais avec Fabienne qu'on allait se perdre au square
mmh
Parmentier
parce que en fait pour aller au square Parmentier maintenant c'est très facile
comme la rue
mmh mmh
est ouverte mais à l'époque c'é- comme c'était une impasse fallait ressor- redescendre passer par le Saint-Ambroise et puis
remonter
mmh mmh
et alors avec ma petite copine à côté on était toutes petites on avait quel âge onze ans
oh oui
dix-
on disait qu'on allait au square Parmentier qu'on allait essayer de se perdre au square
Parmentier
mmh mmh
c'est la porte à côté hein
d'accord
ça faisait
vont se perdre
rire
tout le monde
donc on vous laissait
c'était déjà loin pour nous à
oui
dix ans
oui oui oui
le square Parmentier
donc finalement c'est vrai que c'était
c'était très
assez
refermé
ouais
hein
le quartier
alors rue Amelot bon ça c'était
boulevard
mmh mmh
Beaumarchais des fois un petit peu là-haut euh plus rarement hein ouais
et les courses le marché vous alliez
au marché
oh oui
j'allais deux fois par semaine au marché
mmh mmh c'est quel marché alors
le marché euh boulevard Richard-Lenoir
mmh mmh
et tu allais à la Bastille
aussi
et après
on a- on
quand même
le dimanche
on allait à la Bastille
ça ça s'étendait
jusqu'
d'accord
à la Bastille hein
hein
oui on allait quand même jusqu'à la Bastille
oh bah oui oh bah j'a- quand j'étais petite j'a- on allait prendre le le train à la Bastille
ah ouais
mmh mmh
oui parce que mes parents avaient acheté un un terrain en mille neuf cent douze
oui
à Chennevières- sur-Marne
d'accord
et bon il y a eu la guerre et ils ont fait construire en mille neuf cent vingt vingt oui après la guerre quoi
alors on avait
donc vous avez
une maison de campagne
oui oui
vous alliez aussi très régulièrement
le week-end
oh oui
des
oui oui
oui
avec mes parents
mmh
oui
et mon f- mon frère mes frères et puis euh après ils ont fait la maison
oui tu allais sur le terrain d'abord ils avaient
ouais
acheté
le terrain
mmh mmh
mmh mmh
vous alliez sur le terrain oui puis après ils ont fait construire la maison
mmh mmh
mais ils ont lâché euh la rue de la Folie-Méricourt euh
oh plus tard
beaucoup plus tard ouais
mon père avait
bah
mon père allait
avoir euh quatre-vingt
ah oui quand ils ont
complètement abandonné
ah oui
l'appartement
ouais ouais ouais
mmh
donc tant qu'ils ont été en
en activité
en
activité en tout cas
oh oui oui
c'étaient des Parisiens
après ils ont pris leur retraite
et ils sont partis là-bas alors ils ont laissé la
donc vous alliez les voir euh
ouais
encore
régulièrement
oh ouais
mmh
bah nous aussi d'ailleurs
mmh mmh
on allait
là-bas hein
mmh mmh
on allait
prendre l'air sur le plateau de Chennevières je me souviens
bah oui mais c'est vrai
c'est vrai il y avait de l'air
ouais ouais
et donc euh ici vous vous sentiez d'abord un habitant de la rue du quartier vous auriez dit quartier moi je dis tout le temps quartier mais au fond c'est peut-être
non c'est plutôt de la rue
mmh
de la rue
mmh
on disait
plutôt de la rue et
et la rue Pasteur ça me semblait presque un château à côté de la rue de la Folie-Méricourt
mmh mmh
ici il y avait des gens qui
oui ici c'étaient déjà des bâtiments Haussmann alors que ta
mère
oui
elle habitait
pas
mmh
dans ce genre de chose hein c'étaient des bâtiments
mmh
plus
plus
mmh
anciens hein
puis là il y avait des balcons
oui c'est
je passais devant la
oui
la
rue je disais oh com- j'aimerais bien habiter là puis quand je me suis mariée bah on a habité là
c'est vous qui avez cherché euh une
on cherchait pas
on trouvait hein
même pas
même pas
c'était difficile de
se loger
oh à ce moment
là oui
aussi euh
on s'est mariés en trente-huit et c'était difficile
mmh mmh
ah bon je savais que c'était facile moi
ah bah on a eu de la chance
vous aviez pas le choix
ah comment tu l'as eu l'appa- comment vous l'avez eu
il y a mon père ét- prenait le café euh au café
d'à
mmh
x
mmh
et il y a un mons- il dit oh je suis embêté parce que je cherche une un appartement on disait pas appartement on disait logement
ouais
un logement pour ma fille qui va se marier et il y a un monsieur qui lui a dit bah écoutez j'ai été en voir un il est très bien mais il est trop cher pour moi alors si vous le voulez vous allez à tel endroit
mmh
et puis ça c'est fait comme ça
mais
et on
l'avait pas vu hein
ah oui vous l'avez pris sans le voir
ouais
han
les gens les gens vous demandaient des tas de cautions
ou
oh non non non
on nous a rien demandé non
donc on entrait euh sans trop de difficultés fallait pas comme maintenant des garants et
oh non
x
somme
non non
oui
il a seulement demandé à mon mari s'il était pas professeur de piano
pourquoi
ah oui
bah ça aurait fait du
bruit
le bruit
pour les
ah d'accord
tu sais
ah bah oui
ça ici
oui oui
mais l'appart- l'immeuble était tout occupé il y avait du monde partout
oh oui
ah d'accord moi je croyais
oh oui bien sûr
que les places étaient pas chères qu'il y avait euh non
oh non
ah non d'accord
ça fait un moment
je savais pas
aussi que je parle avec des gens qui me disent tous oh on a eu de la chance
euh
ah oui
oui
oh bah voyez moi nous
apparemment
aussi on a eu de la chance
ça a été difficile euh
et les voisins
et c'était pas cher
ils étaient là
hein
mmh
oh c'était cher hein ouais ouais ouais
si c'était cher pour vous
ah d'accord
les voisins étaient là depuis deux deux trois mois
mmh mmh et le l'église qui est tout près euh
l'église Saint-
Ambroise
l'église Saint-Ambroise
mmh
ou le côté paroisse jouait un rôle
ah non
dans le
quartier
bah moi quand j'étais petite
où la plupart des gens
oui parce que
ah ouais
j- j'ai été baptisée j'ai fait
vous avez fait votre communion
ma communion
oui
et puis je me suis mariée à l'église mon mari ça l'intéressait pas mais enfin
oui
c'était pour me faire plaisir
alors là pour moi c'est niet du tout alors
oui
pas d'
paroisse hein
d'accord
parce que
comme mon père n'était pas du tout croyant
non
euh
aucun n'a fait ça si il y a que Catherine qui a fait sa son baptème
oh bah parce que
que vous avez fait
c'était la guerre
ouais voilà
c'était la guerre et puis les grand-mères voulaient qu'on la baptise
voilà
c'est ma fille aînée
et mon père
était pas
pour faire plaisir euh
aux grand-mères
aux grand-mères
d'accord
voilà
et aucun des
parce que
autres n'a eu ni son baptème
ni sa
oui
communion
mon mari
était pas content du tout
non bah non parce que vous lui avez fait en douce
non
bah
oui
en douce
oui voilà
c'était euh
il était pas là
hein
ah oui
d'accord
mmh mmh
un instituteur radical
socialiste et
ah complè- euh
plutôt
communiste
et très
oui voilà
ah oui
même tout à fait
oui il était communiste
communiste
voilà
d'accord
oui
ouais
d'accord
donc euh
c'est ce que
je dis d'ailleurs s'il était là je sais pas ce qu'il ferait
comment ce qu'il ferait
si il voterait toujours
communiste
ah
oh bah peut-être ça
ah
ça peut-être le monde est devenu compliqué
mais il y aurait
mmh
de quoi se fâcher quand même
oui alors ça il voterait pas Sarkozy
x aussi
ça
mmh
c'est sûr
oh bah oui lui il avait fait la comment c'est en trente-six qu'il y avait eu
mmh
il
était à
les grandes grèves
les gran- ah il avait é- il était à l'école euh
normale
normale
oui
l'école normale des
instituteurs
à l'école normale oui il vendait le l'Hum- l'Humanité
ah oui
mmh mmh
mais il
c'est drôle
parce que ses parents étaient pas enfin son père j'en sais rien il était mort en qua- en quinze
ouais
à la guerre
et alors
il vous a convaincue de militer
oh non
non
ah
mais il militait pas mon père
oh non
x vendre
l'Humanité
oui
c'est quand même
euh mais après
déjà
moi
comme je l'ai connu
il a jam- il s'est ja-
non non il a jamais
jamais eu de carte de carte du
x l'Humanité à ce moment là non
parti
non non
il a jamais
euh il a même jamais été syndiqué il était syndiqué papa
je crois pas non
je crois même pas non
ah oui c'était pourtant très fréquent
chez les instituteurs
oui oui
c'est vrai
ouais ouais
non non mais il était vraiment communiste
oui
ouais enfin il votait toujours
communiste
mmh
mais il est il a
jamais
et moi
aussi
oui bah oui et moi aussi
oui d'accord
mais alors je reviens sur mon histoire de paroisse c'était juste pour s- voir si dans un quartier
ouvrier
oui ils é-
et artisan euh
si il y avait
justement
il y avait beaucoup on on était déjà en train d'observer une déchristianisation ou
si quand
non
même la
tradition
non
faisait que
quand on était
jeunes non il y avait toujours
un monde fou à la
les communions
le la
messe
ouais ouais il y avait
oui
toujours
un un monde fou à la messe du dimanche
mmh mmh
et après ils allaient acheter des gâteaux
mmh mmh
mmh
je sais plus
comment ils s'appelaient
à la bo- oui à la bonne boulangerie ah oui moi
c'était pas une boulangerie c'était une pass-
une pâtisserie
pâtisserie
mmh mmh
non moi j'ai pas de souvenir du tout hein de
ah bah non
la paroisse
c'était pas
de l'importance
de la paroisse
si si
c'était pas
maintenant
c'é- c'ét-
et les et
et les fêtes alors est-ce que les fêtes religieuses disons Noël euh
oh bah n-
pour un communiste
dans ce quartier on fêtait Noël
oui
oh oui
oh oui
oui
on fêtait on avait
des jouets oui
bah surtout qu'il y avait les
donc il y avait d- des
enfants
compromis quand même
oui
il y avait les enfants
de ce genre
là oui oh bah on profitait des fêtes
oui
pour être en vacances surtout
les oeufs de Pâques
oui oui oui
oui oui
aussi
oui oui on
hein
allait
justement dans la maison de ma grand-mère près de Mantes-la-jolie on allait chercher euh
les oeufs de Pâques
les oeufs
dans le jardin
oui
oui c'était plutôt des c'était pas
c'étaient un peu des fêtes païennes
c'étaient des traditions
oui voilà
mais pas
des traditions
vécues
comme des
fêtes religieuses
ah non pas du tout
pour autant vous n'entendiez pas parler
jamais de Jésus jamais de
de la crèche et d'
Jésus
non
parce que c'était
enfin
Noël
on savait que ça existait hein
mais une année une année
une année
mmh
ton
père est allé à à Saint-Ambroise avec le voisin
ah oui
avec monsieur Brunot
et moi je me souviens avoir quand même appris euh Notre Père qui êtes aux cieux avec Fabienne en douce
avec les copines
chez elle
voilà
oui
parce que
on le savait pas mais toutes les copines elles le savaient
et puis le fait qu'on était ni baptisés ni communiés on s'en vantait pas de trop à l'école
alors c'est ce que je voulais vous demander
c'était très rare
euh parce que le
c'était très rare
le moment des communions
oui ouais
était souvent
ouais ouais
très important non
euh pour les
et alors nous pour papa
il nous avait fait un deal quand même dans son dans sa façon de faire il nous avait
mmh mmh
dit si
vous vous faites pas votre communion de façon vous aurez une montre parce que c'était le cadeau de la communion
mmh mmh
et on a
toutes eu les trois filles une montre au moment de la communion non faite
d'accord
pour remplacer
la communion
et par rapport
aux petites copines à l'école quand on les voit avec les robes blanches
ouais
oh
on est un peu jalouse
j'ai pas vu
oh non
oh si
on s'en fiche
un peu quand même
elles
ah bon
étaient belles hein
pff
mmh mmh
puis elles venaient à l'école avec leur
leurs petites cartes
ah ouais
leurs dragées et puis voilà
et elles donnaient des dragées oui
elles nous offraient leurs pet- j'en ai encore
oh des dragées elles donnaient peut-être
des petites cartes de
des cartes
de communion de copines
oui des cartes de communions
ouais mes des dragées ça
m'étonnerait
non
pas des dragées
mais
les dragées
on les mangeait je pense
ouais je sais pas
donc vous avez quand même eu un petit pincement
de sentiment
bah non en même temps
j'étais fière de pas être
comme
mmh mmh
les autres
mmh mmh
c'était
une question d'originalité mais euh c'est vrai qu'on était différentes quand
même
oui
et des fois j'osais même pas le dire je me souviens d'une fille qui s'appelait Evelyne je sais plus quoi euh ah elle me dit oh la la tu es même pas communiante tu as même pas fait ta communion ni ta ton baptême bah dis donc et j'étais vraiment
mmh mmh
c'était une italienne ta
Evelyne
ouais
non je sais pas
et mmh
peut-être
elle avait
c'était important vous pensez aussi pour les garçons ou c'était plutôt
oh bah il avait pas
une histoire
de petite fille
il était pas questions que
mmh mmh
pour les garçons euh je sais pas les garçons entre eux ils devaient pas
je sais pas
se jalouser
pour ça
mmh mmh
ça je peux pas dire entre
ton frè- ton frère
filles moi c'était que des
écoles de filles et de garçons hein
mmh mmh
on fréquentait
pas
ah non hein
oui
il y avait pas
il y a pas de mixité dans les écoles
ah d'ailleurs j'ai pas trouvé ça bien moi
de quoi qu'il y est
pas de mi-
qu'il y est
garçons et filles en même temps
ah le changement
oui
vous vous
n'avez pas connu euh la mixité hein c'est
ça c'est arrivé après
euh petite non
ah bah non c'est quand
j'étais
oui
enseignante moi à mon tour
que j'ai
oui
connu la mixité oui
d'accord et ça a
été vécu comme
le passage a été
ah la première année a été dure hein
ah oui
ah bah oui pas pas de mon fait
racontez-moi
mais
mmh mmh
du fait des enfants
oui
parce que
moi je j'ai la première année où j'ai eu une classe mixte c'était à à Malakoff et c'était j- ils sont venus mixtes directement en CM2
mmh mmh
ou en
CM1 je sais plus en CM1 et alors qu'ils avaient pas été mixtes depuis le CP
mmh mmh
et alors
ces gosses là ça les a complètement chamboulés euh ils savaient pas comment se comporter
les
mmh mmh
surtout les garçons ils étaient rebelles et tout et j'ai pas un bon souvenir de cette classe là j'ai eu des gros problèmes de discipline
rebelles donc pas rapport à une institutrice alors qu'ils avaient des maîtres
par
et puis
par rapport aux
copines
non parce que ça
ils avaient des maîtresses
aussi
oui
c'est pas ça
c'est que dans la classe ils étaient
ça avait comme enseign- oui
euh entre filles et garçons et ils savaient pas se positionner
par rapport
mmh mmh
aux filles vis à vis de l'autorité vis à vis d'eux vis-à-vis d'- ah non non j'en avais des han- j'ai j'ai pas un bon souvenir de cette année après ça c'est ça c'est
c'est drôle
calmé
parce que j- je ne pense pas que ta soeur qui était prof
mmh Nadège
elle est eu des des garçons je crois pas
euh qu'elle ait eu de la mixité
oui
ah qu'est-ce qu'elle a fait Nadège bah après elle a fait une école d'infirmière infirmière
ah oui
donc là il y avait pas de mixité mais avant quand elle était au collège elle devait
elle devait avoir des garçons
oui c'est-à-dire que l'école
je me souviens plus
d'infirmière
je crois qu'il y en avait un ou
oui
deux
euh c'était essentiellement
garçons mais c'était de tout
féminin
mmh mmh
oui donc
à l'école
des professions
oui
c'est
voilà
c'est en c'est normal
c'était une formation
professionnelles hein
oui
avant je sais plus faudrait lui redemander
donc vous regrettez la
oui j-
l'éducation mais pourquoi
bah je sais pas ça me justement à cause de des idées des des garçons vis à vis des filles d'ailleurs ça
n'arrive
mmh mmh
il arrive toujours des choses hein
ah oui mais maintenant
euh pff
inconcevable
que ça soit pas mixte
vous croyez pas que ça a donné beaucoup d'aplomb aux filles
oh non
fina-
-lement
si
oh non je crois pas
moi je vois ça du côté des étudiants
ouais
et
oui mais les étudiants
je m'aperçois
c'est pas pareil
je m'aperçois que les étudiantes de mai soixante-huit étaient silencieuses hein en mai soixante-huit regardez les leaders ont tous été des garçons
mmh
mmh
et que ce n'est plus vrai maintenant
mmh mmh
on entend
les filles elles prennent la
ah oui
parole
bien sûr mais c- c'est des étudiants c'est pas des
non même dans les primaires c'est ça aussi
c'est peut-être un peu le c'est
peut-être un peu le résultat d'une éducation ensemble
oui
oh bah mai
68
mmh
ça
je me rappelle hein
ah oui
parce que moi
dans l'
quartier ça a été important
oh un peu et puis mon fils était d- était rebelle aussi lui alors euh
il y a participé
oh bah oui
ah oui
oh bah
j- j-
tu t'en rappelles pas
ah moi j'étais à Malakoff je j'avais ma
fille
bah di don
mon mari euh je m'
occupais pas de ça
il a il a était
marié il a-
il avait quel âge
bah il avait vingt et un ans
je crois
mmh mmh
il était marié il avait une petit fille euh alors euh je vois encore ma ma belle-fille là qui attendait on attendait qu'il revienne
ah oui
mmh mmh
il était
ah je je
il faisait quoi
il manifestait
non mais il était
oh bah il
étudiant
ah
il était
étudiant
il était
oui
il était
mmh mmh
étudiant
oui et donc il manifestait
il manifestait ouais
et vous aviez peur pour lui c'est ça
bah oui parce qu'il y
mmh mmh
avait
quand même des on dit
mmh mmh
qu'il y a pas eu
de mort mais je me le demande
si il y en a eu
mmh mmh
un ou deux
mais
très peu
oui
mmh mmh
deux ouais
enfin je sais pas s'il allait
mais on savait jamais hein
j'ai jamais su s'il avait été au se battre ou quoi
vous lui avez jamais demandé
bah j- non
mmh mmh
non c'est vrai
non
moi je savais même pas qu'il avait manifesté alors tu vois
oh bah si
mmh mmh
puis il était à la comment où ils sont là à la Sorbonne il a été à la Sorbonne
ah oui
oui
mmh mmh
il étudiait à la Sorbonne
nonit à
non
je sais même pas où il a étudié je me rappelle plus
je sais plus
ah oui
il était à Turgot
d'accord
ah oui mais après
en tant qu'étudiant à la fac
bah à la fac il devait être à la Sorbonne
tu crois
je sais pas s'il faisait des lettres ou des
des le- il était
S
mmh mmh
ah non
alors il devait être euh
non il faisait de l'histoire de l'art
après
ouais
il a
ouais
fait
histoire de l'art ouais
oui
non il était pas scientifique mon frère
il faisait pas
mmh mmh
il était pas
des sci-
scientifique
si
si
ah bon
bah faudrait lui redemander
ton frère il a fait
mon frère c'est le
membre
oui
de la famille qu'on connaît le moins parce qu'il est parti en province
mmh mmh
euh
c'était le plus petit c'est un peu séparé de la
oui
famille
oui enfin il vient de partir
il était d'accord avec son père peut-être bah dans les la période soixante-huit
mon mari disait rien non
oui
il en parlait pas
mmh mmh
c'est plutôt moi qui me faisais du mauvais sang
et dans le quartier alors la grève il y a eu un moment donné justement vous aviez une automobile il y avait plus d'essence vous avez
ah bah oui
vécu tout ça
comment
ben je vais vous dire on a j'ai eu de l'essence tout le temps parce que c'est peut-être pas beau à dire mais on en avait euh au marché justement il y avait une dame qui vendait des
mais c'est en soixante-huit ça
des tissus
maman
eh oui
ah bon
qui vendait des tissus et son son fils ou son je sais pas qui était euh dans un garage elle nous a vendu des
des bidons
des bons
des bons d'essence
d'accord donc euh vous n'avez pas
donc j'en ai pas on en a m- on en a peut-être pas profité beaucoup quand même
et et est-ce que c'était une atmosphère euh où tout le monde s'est mis à discuter de la situation vous qui aviez
des voisines
non
avec qui parler où
pas tellement
on évitait au contraire
pas tellement bah ils
avaient pas de de
mmh mmh
personne ne n'était dans le dans la cohue quoi il y avait que nous
mmh mmh
enfin il y a ja- je pense qu'il a jamais fait de de truc avec les
les CRS
avec les CRS
oui
oui non
je crois pas
non je parlais
d- d- par exemple à l'école est-ce que pendant à Malakoff pendant
oui
oui
68
est-ce que les gens se sont mis
ah oui à soix- ah moi à Malakoff euh là
à parler sur le métier sur euh
j'étais de réunion toutes les tous les
jours
oui
on allait quand même euh à l'école
mmh mmh
ah moi j'ai vécu ça comme une grande fête hein Malakoff
donc ça a été
en plus
une période
passionnante quand même
ah oui oui oui
du point de vue
oui oui oui
professionnel
oui ouais
oui bah
mmh mmh
on faisait
la grève on a fait la grève pendant un mois
un mois et demie je sais plus
oh oui oh oui oh oui
et tous les jours il y avait des réunions à l'école on se parlait beaucoup
mmh mmh
c'était
ah oui ça a explosé hein
oui alors qu'avant on ne parlait pas de la façon d'enseigner
ou peu
non bah
non
c'était
oui
très
refermé hein on avait ses secrets entre guillemets
et on
mmh mmh
disait pas aux autres ce qu'on faisait parce qu'on avait peur qu'on nous fauche les idées
ce qui était
mmh mmh
absurde
oh
x je t'assure
x étrange oui
hein
mmh mmh
et si tu disais quelque- si tu demandais un conseil à quelqu'un il disait bah on se débrouille euh on oui il
mmh
disait pas
comment il faisait
mmh mmh
après ça a complètement explosé comment on fait on va travailler ensemble ah oui là j'ai une idée tiens on fait ci on fait ça ça quoique maintenant j'ai l'impression que ça revient un peu en arrière mais enfin euh moi je suis à la retraite
maintenant je pourrais pas trop jug-
oui à la à la
sortie de soixante-huit vous avez travaillé euh
ah oui
autrement
x
ah moi j'ai complètement
explosé mon enseignement et j'étais dans une petite école où il y avait dix classes euh primaires avec une directrice et les dix classes travaillaient ensemble enfin s- vraiment euh des des des des groupes de travail des expositions ensemble on s'échangeait les élèves on se faisait des ah ouais ça a été comme jamais là
mmh mmh
et après j'ai changé je suis venue à Champigny ah j'ai trouvé que c'était popote j'ai voulu tout changer elles m'ont pas bien acceptée parce que j'arrivais ouais ça bouge pas là-dedans
c'était pas
ouais
alors là elles m'ont un peu un peu freinée dans mes élans
et dans dans les ateliers
ouvriers alors
ah non
non ça vous n'avez
pas senti
oh non
passer le vent
toute f-
de la contestation
toute façon
rien a bougé
mes parents c'était travail
ouais
mmh mmh
travail travail
mmh
mmh
d'accord votre votre vision de Paris euh sur les les oppositions alors avant et maintenant les oppositions les différences entre les quartiers est-ce que pour vous euh par exemple la différence rive gauche rive droite est importante
ou pas
oh pour
non
non
oh j'ai toujours habité ici et
mais vous y n'y alliez jamais
oui oui
rive gauche
non
pour vous promener pour voir
oh on se promenait oui
euh
oui mon mari m'emmenait tous quand les enfants sont partis tous les dimanches matin on allait f- dans les musées
oui voilà
mmh mmh
papa c'était c'était musée musée
culture
mmh mmh
il fallait absolument qu'on soit cultivés pour s'en
sortir
mais
autrement on
ça a
et
marché d'ailleurs
ah oui ça a marché
si je comprends bien
et
oui
on a continué et d'ailleurs euh
mmh mmh
c'est vrai
qu'on a et et tous les dimanches matin mon père il était très maniaque il avait tout rangé et tout et il prenait son Guide bleu
mmh mmh
de Paris
et il fallait faire tous les musées les uns après les autres ou euh bon il fallait qu'on ait tout fait donc tous les dimanches matin si c'était pas avec toi c'était avec Catherine ou Nadège
souviens-toi
ah non mais m-
avec moi c'était a- quand vous étiez
ah quand on est
partis
partis
mmh mmh
ouais
il a continué avec toi ce qu'il avait commencé
ah oui parce que
avec euh
moi j'avais autre chose à faire
oui voilà
que d'aller
d'accord après avoir élevé les
enfants
ouais
oui oui
ça a été le temps des
mais en fait on allait pas
musées
on allait pas dans les quartiers pour euh pour disons que c'était rive gauche rive droite
on allait
mmh mmh
ja- on sortait
mmh mmh
le soir pour aller dans une boîte ou quoi enfin j'ai jamais quand vous étiez
le soir on allait au au cinéma
ah voilà
Saint-Ambroise
ah il y avait
des cinémas
de quartier
eh ben ça il y en
ah juste en face
ah les cinémas
mais attendez d'abord vous me racontez les musées puis après le cinéma de Saint-Ambroise
donc mon père
oui
était
s- fallait visiter les musées
systématiquement
mmh mmh
voilà donc et ou si c'étaient pas les musées c'étaient les rues les monuments on allait
faire ça
mmh mmh
dans l'ordre
et
mmh mmh
donc c'était Paris comme un comme un lieu plein
de belles choses
historiques
historiques
voilà voilà
et on s'
et
cultivait
et en grandes vacances c'était la même chose on changeait de camping tous les trois quatre jours parce qu'on avait éclusé toutes les visites
du coin
mmh mmh
donc on allait
mmh mmh
visiter tous les châteaux
mmh mmh
et s- donc vous n'- vous n'avez pas eu euh non plus euh cette opposition qu'on fait maintenant entre Paris Est et Paris
Ouest
non
un Paris populaire
non
quand même
un Paris bourgeois
dans les quartiers chics moi-même maintenant encore j'ai pas envie d'y aller c'est que il doit rester
quelque chose quoi
bah dans les quartiers
chics
dans le septième ou le huitième euh on y allait pour voir les monuments pour voir l'ar- pour visiter l'Arc de
triomphe
mmh mmh
ou monter à la Tour Eiffel mais sinon pour faire les magasins on allait pas là jamais
de façon c'est plus cher
oui déjà
hein mais vous vous n'avez vous n'étiez pas particulièrement sensible
à la
ah non
pas du tout
à la aux différences entre
ah sensible aux différences
si
non
tu connaissais
ah ouais
des gens toi dans le quar-
dans
ah non
justement mais
pas dans l'
quartier mais quand
on connaissait que des
gens du quartier dans le fond
oui voilà
oui c'est
ça ce que vous voulez dire c'est que vous vivez de toute façon dans une bulle
mmh mmh presque
et il y a pas de de contact avec l'extérieur m- même l'Ecole normale par exemple c'est un lieu de brassage
ah oui moi moi j'avais plus de contact avec l'extérieur mais
maman
oui
non je pense pas hein
oui
toi
bah moi j'avais
tu étais
je te dis
x là
elle était femme au
foyer et mon papa mon père il travaillait il était instituteur à l'école à côté donc
donc
c'était
c'était
voilà
une vie
oh bah ton père il allait se promener quand même
oui oui il allait se promener mais il connaissait pas des
gens
oui
d'autres
vous n'avez pas d'expérience de où on se confronte avec des
ah non
bourgeoises
du seizième quoi en s'
disant euh
oh bah moi
non plus hein
oui
d'ailleurs je les aimais pas donc toute façon j'aurais
pas eu
oui
de contact
mais parce que
même encore maintenant
le le milieu
de l'école normale était homogène on commençait
euh l'école normale
pas à voir
je suis
ou
allée à l'école normale des Batignolles
j'y suis
oui
allée qu'un an de toute façon
hein avant
mmh mmh
j'avais été à Sophie Germain euh
oui
dans le quatrième bah là il y avait pas beaucoup de bourgeois non plus
mmh mmh
c'était
classique c'était souvent des filles de banlieues d'ailleurs que je fréquentais et puis après à l'école normale euh j'y suis restée qu'un an j'ai pas fait connaissance vraiment avec
euh
mmh
ça a
non
été un milieu professionnel
non
qu'on
et des copines qu'on garde
non non non ah non c'était trop court j'en avais une mais après je l'ai même pas revue
mmh mmh
et puis après bah j'ai tout de suite été enseignante à Drancy après à Malakoff
ch- Malakoff
et après
à Champigny
mmh mmh
c'est-
à-dire trois communes communistes donc euh je suis restée dans ce milieu
euh populaire
d'accord
c'était un milieu militant
du coup
euh plus
oui partout
hein des des
où je suis passée
amis étaient
oui oui
des amis militants
oui souvent
au sens général
voilà
mais tu en
ouais ouais
connaissais pas
beaucoup
bah les collègues souvent
ah oui les collègues oui
il y en avait des communistes
ou des
mmh
si si
mmh
à Champigny aussi
ah bah oui
et et dans lor- actuellement enfin il y a il y a vous m'avez parlé des Chinois
des Algériens puis des Chinois
mmh
euh
de façon plus générale comment vous réagissez à la mondialisation à la façon dont ça touche Paris et éventuellement la banlieue comme quelque chose quand même d'inquiétant et de déstabilisant ou avec quoi il faut vivre
non parce que mes parents hab- avaient leur maison à Chennevières et il y avait qu- c'étaient des pavillons
oui
c'étaient des gens du d'abord quand ils ont acheté c'étaient toutes les gens du de du boul- de la rue comment boulevard Magenta et tout ça c'étaient des
mmh donc on retrouvait les gens du qu-
ils étaient
du coin
tous
oui
du de la même monteur en bronze ou des
les mêmes milieux hein
oui
c'était
mmh
le même
milieu
mmh
oui
euh
et les
les les gens qui faisaient des des meubles
ouais
aussi
d'accord non
et puis
j'ai mal
posé ma question
ce que
ouais
je voulais
mmh
dire c'est euh Paris a beaucoup changé
oh oui
avec beaucoup de populations différentes vous m'avez parlé des Chinois
mmh mmh
tout à l'heure
oui mais c'est parce que il y a pas longtemps
oui euh mais avant les Chinois par exemple il y a beaucoup d'Africains il y a les Pakistanais qui sont pas très loin si on remonte
mmh mmh
x
bah on voyait ça
dans le métro surtout
oui
on le voit toujours ouais
mmh mmh
et alors
toujours oui
comment comment vous réagissez ça vous va une ville qui change comme ça ou
bah c'est-à-dire
que
vous regrettez
un peu comment
à mon âge comme je ne sors pas beaucoup ça ne me gêne absolument pas
mmh mmh
mais
et avant
non
non
non
puis
non les
ça
les
Chinois i- ils ont c'est pas parce qu'ils sont Chinois c'est parce qu'ils ont ils ont mangé tous les ils ont
les commerces de proximité
utilisé tous les commerces
mmh mmh
oui
tous les lieux et c'est en plus c'est des lieux euh où on (n') a même pas le droit de rentrer parce que c'est
mmh mmh
du gros
mmh mmh
ou du demi-gros euh
ah oui
donc
on est
rentrées une fois avec
madame Brunot
on s'est fait sortir
mais
vous vous êtes
fait sortir
oh oui
donc euh voilà
absolument
i- ils ont pas de contact ils restent très sur eux-mêmes
mmh
parce que moi en fait la mondialisation moi j'habite dans des banlieues j'ai toujours habité dans des banlieues où il y a de plus en plus de
de Noirs de gens métissés
mmh mmh de mélange oui
et tout et moi au contraire ça me plaît hein
je me
oui
je me plais mieux dans cette population
mmh mmh
par exemple j'habite juste à côté de Saint-Maur entre Champigny et Saint-Maur je je supporte pas Saint-Maur parce que justement je vois pas ce ce métissage
mmh mmh
je
les gens sont encore bourgeois justement un peu et et ils m'agacent plus que
les Malakoffiots
mmh mmh
qui sont les Campinois et les Malakoffiots où
j'habitais
mmh
qui à Malakoff quand j'y habitais il y avait pas beaucoup de métissage encore mais à Champigny il y en a beaucoup
comme à Chennevières
où ça va très vite
oui
hein
oui oui
x
ah oui ça va
très vite de
toute
mmh mmh
façon oui parce que ça fait vingt-cinq ans que j'habite là
mmh mmh
donc en
vingt-cinq ans ça a beaucoup changé
mmh mmh
non non mais et même dans le métro le RER tout ça c'est pas du tout enfin c'est p- moi ça ne me gêne pas du tout
mais on voit bien
le métissage au contraire
la la différence
la différence
entre
euh oui parce que à partir de enfin je vois je me rappelle ça parce que ça fait un moment que je sors pas mais à partir du de la République
mmh
c'étaient
les Noirs
mmh
et avant c'étaient des des
Africains
des Afri-
des non mais les Noirs et les Africains c'est pareil
hein
non non non
les Maghrébins
les Afri-
les
tu veux dire
des des
Nord-Africains
Maghrébins
des Nord-Africains
des Maghrébins oui
des Maghrébins
oui
de c'
côté là
oui
et
de l'autre côté de la République
de l'autre côté c'était
c'étaient des
des Noirs
Noirs
ah oui
mmh mmh
il y avait une commuté une communauté noire plus importante
mmh
mais
dans le onzième vous n'avez peut-être qu'ils n'habitaient pas du tout dans le onzième vous n'avez pas eu l'arrivée des euh Juifs d'Europe de l'Est ils sont pas venus travailler
x
les Juifs
il y en avaient beaucoup avant la guerre
oui c'est ça
ouais
ce que
je demandais
énormé-
-ment
ouais ouais
et alors
mais on s'y faisait on s'- faisait pas
attention
non
non
oui donc vous aviez des amis par exemple qui étaient
euh d- d'origine polonaise
oh pas pas beaucoup d'amis non
ou
pas beaucoup d'amis mais
je sais
mmh mmh
que quand j'avais besoin de d'un sac ou de de choses
en cuir
mmh mmh
on allait
chez les
ah ouais
mais des Juifs il y en avaient
les Juifs
dans la rue
euh il y avait madame euh comment elle s'appelait la dame là en fait c'étaient des voisins il y avaient beaucoup de voisins Juifs on les
connaissait par les voisins
euh dans la maison il y en avait
pas mal déjà oui
alors
oh bah
il y a encore madame Cohn
il y a encore
maismadame
Cohn elle est venue après
oui
et puis madame Mayer aussi
ah oui
mais la la question que je voulais vous poser c'est toujours un peu la même
c'est
oui
est-ce que
on les ressentait bien
on les ressentait bien mais euh sinon est-ce qu'on coexistait ou est-ce qu'on commençait à avoir des relations avec eux euh bah ce que vous racontiez les relations
de
oh bah
non là c'étaient que des
des Français
mmh mmh
madame
oui
Poudlard
Poudlard
mmh mmh
ah les les relations plus proches c'étaient
qu'avec
mmh
des Français
ouais
oui
mais les relations de voisinage sympathiques
ça
c'était toute la rue
ce c'était avec
tout le monde
voilà
et vous
à l'école ça a commencé à se mélanger j'imagine par le biais des enfants
euh comment
non
euh quel
mélange
bah
euh
quand
tu allais à l'école
est-ce que vous aviez des copines juives le et est-ce que
ah oui Maïté
vous le saviez
Maïté Schmitt
oui mais ça
c'était
mmh
tout de suite après la guerre
eh bah
eh bah
elle était
juive hein
mais oui mais enfin c'est
et on allait chez elle
pendant la
et on
guerre d'abord on était pas là
oui
on était
mmh mmh
dans
mmh
la Creuse et mes pendant la guerre il y avaient pas de Juifs ils étaient tous
enfin ils
partis
étaient
oui
cachés
mais Maïté alors euh
Maïté c'est après c'est quand il y a eu
la
mmh mmh
donc elle elle avait
pas
la
télévision
oui c'est ça
mmh mmh
mais elle était elle avait pas disparu elle et sa famille
non plus
bah
ils avaient pas été
sa famille était là
mmh
oui
tu sais il y en a beaucoup qui étaient partis
mais j'avais dix ans
moi quand
mmh mmh
euh je suis allée voir la télé qu'on allait voir la té- c'étaient les premiers à avoir la télé elle nous invitait tous les samedis soirs à regarder euh la Joie de Vivre
mmh
mmh mmh
et on
donc la
télé a f- a f-
voilà
fait aussi
voilà
lien
voilà aussi
avec tous tous
aussi
les copains
qui se retrouvent
mmh
x
oh oui
on était nombreux
oui
dans
cette maison
mmh mmh
ils étaient contents les parents
mais tu avais dix ans hein alors
ouais une dizaine d'années
bah il y avait Fabienne aussi
mmh
qui y allait
tout le monde
donc après la guerre c'était pas un problème en tout cas du tout euh
non euh
évoqué
entre
ah non ça euh c'est ce que je disais enfin ce que je disais aussi dans les années de d'Annie Ernaux delà
mmh mmh
c'est qu'en fait les on ne parlait jamais de de des Juifs après la guerre jamais ça ne venait dans les conversations on parlait de la guerre on parlait des bombardements on parlait des Allemands que grand-mère elle disait aussi euh comme Annie Ernaux euh encore un que les Juifs n'auront pas à la fin d'un repas non que les Allemands
n'auront pas
mmh mmh
pardon je fais un lapsus
oui mais ça vient aussi
mais
de la guerre de quatorze
mais des Juifs
alors
les Juifs
on en parlait jamais
mmh mmh
ça c'était alors je te l'ai demandé l'autre jour pourquoi tu m'as dit que quand Madame euh Cohn commençait à t'en parler tu lui disais
oh non mais
elle était
pesante
non non non
elle m'en a parlé je l'ai laissé parler
mmh
je
pendant plusieurs fois
mmh
mais
un jour je lui ai dit aussi que j'avais eu aussi des ennuis moi
x
mmh
pas
mmh mmh
avec les Allemands mais on a tou- toujours des ennuis mon mari il a fait trois ans de
de sanatorium
de sana
ah vous trouviez qu'elle
elle exagérait
se posait
trop en victime
en pensant pas aux autres
oui parce que ça
mmh mmh
ça faisait
longtemps qu'elle nous en parlait alors
mmh mmh
à la fin moi j'en avais assez aussi hein
mmh
mmh mmh
elle nous montrait toujours sa
son tatouage
son tatouage
parce qu'elle avait été
déportée
oui oui
mmh mmh
donc oui euh donc elle en parlait c'était
pas tabou
ah oui elle
elle en parlait
elle parlait de la déportation
non mais il y a qu'elle qui en parlait
oui elle
surtout
oui
et les les familles de vos de votre copine Maïté vous savez pas du tout ce que la famille était
devenue
non
si des gens
comment ils étaient passés
étaient morts pendant la guerre
comment
oh bah le
c'était pas un
père
aucun
père
souvenir
le père était là
oui oui toute la fa- le père la mère
et
mmh
la petite fille ouais
mmh mmh
non j- j'ai jamais pff
oui
moi les histoires de jui- des Juifs euh je l'ai su après hein j- vraiment étant petite je je connaissais pas cette
histoire
bah moi
non plus
hein
mmh mmh
d'accord
donc on
on est
restés dans la Creuse on a eu un
oui mais même après à dix ans je je connaissais pas encore euh
oui la société parlait des
on est revenus là en quarante-
déportés
mais pas des des raisons
ouais on parlait d'Hitler aussi
des pas des
raisons de la
mais
déportation
ouais
mmh non j'ai pas j'ai pas ce souvenir en tout cas
mmh
ça m'est apparu assez tard cette histoire c'était trop fort
oui euh comment vous vous dé- enfin vous vous êtes déplacées dans Paris en auto donc
non
ou
non
ah non
jamais
en mé-
en métro
-tro
mmh mmh
ouais
l'auto c'est pour le dimanche
oui
oui
mmh mmh
oui c'est
ça
et
les vacances
oui
et les
vacances
et donc une journée type actuellement de déplacements
actuellement
actuellement
pour moi
oui
ah c'est je conduis pas
mmh mmh
je ne conduis
pas donc mon mari enfin on a
une voiture
il conduit
pas non plus dans l- dans Paris
en tout cas
ah non non
mmh mmh
jamais
enfin sauf le
soir
mmh mmh
non même
oui
pas RER métro
autobus
mmh mmh
mmh c'est tout ce que je connais
donc pour
venir là
puis j'aime bien
par exemple
oui bah j'ai pris
c'est le métro
euh
l'autobus
mmh mmh
et
ah l'autobus
l'autobus
mmh
et le non j- mon mari m'a accompagnée en voiture jusqu'à la station de Joinville d'hab- des fois
j'y vais
mmh mmh
à pied d'ailleurs et après RER
mmh
et métro
et changement euh
à Nation
et à
et entre auto-
Nation
-bus et métro vous préférez
ah je préfère le métro parce que l'autobus en banlieue euh c'est galère quoi
mais c'est pour ça
mmh mmh
d'ailleurs que je vais en voiture souvent jusqu'à Joinville quand je suis
un peu pressée
mmh mmh
parce que c'est très très long à attendre
mmh mmh
s- il y en a pas assez enfin ça c'est
et dans Paris
Paris euh c'est soit à pied soit en métro
mmh mmh
mmh mmh
pas de bus hein je prends pas le bus dans Paris c'est trop long par rapport au métro
pareil hein le
pas de bus
métro
en fait
non pas trop enfin si en banlieue je suis obligée quand ma mère habite à Chennevières parce qu'elle habite
six mois
mmh mmh
ici six mois à Chennevières euh je prends le bus
pour monter
mmh mmh
de Champigny à Chennevières là je le prends hein
oui parce que j'ai racheté la
ça fait trop long
la maison de mes
parents
d'accord
je
et
les Vélibs
non
non vous n'allez
moi j'ai trop peur
pas essayer
moi
oh non le vélo même à Champigny
vous avez peur des vélos
j'ose pas en faire parce que j'ai peur chaque fois que je l'ai pris j'ai risqué ma vie
alors
mmh mmh
ah bon
ah non beh d'ailleurs il y a des accidents hein
mmh mmh
ça fait peur
déjà je trouve que c'est un peu
oh bah surtout maintenant
compliqué pour le pour le décrocher le raccrocher d'après ce que
vous avez essayé
j'ai entendu dire
non j'ai pas essayé
j'ai une fille qui a essayé et qui m'a dit oh lalala quelle galère
ah bon
Valérie
ouais
puis il est lourd d'après ce que j'ai compris
je sais pas moi j'ai un
vélo
mmh mmh
tout le monde a un vélo dans la famille mais euh je préfère euh rouler avec mon vélo
qui est plus
mmh mmh
léger mais je viens pas à Paris en vélo ah non
et vous pensez peut-être pas venir à Paris mais que si euh il y avait plus de pistes cyclables
ah oui à Champigny oui
à l'occasion vous pourriez prendre
le vélo
ah bah sans
ah oui oui
non je pensais
son mari
dans Paris
en fait du vélo
ah non
dans Paris
mmh mmh
ça me non
oui mon mari il en fait beaucoup
donc vraiment non
lui
oui
il fait
partie d'une association de vélo ouais
d'accord donc la marche à pied sinon
ah oui la
c'est
la marche à pied
oh bah ça elle aime ça
moi beaucoup beaucoup
avec un avec plaisir
oui oui
oui
j'en ai fait beaucoup moi
oui bah je marche en
pendant les vacances
été ouais bah oui
on fait euh de le
mais
de la marche
euh du tourisme
même
mmh mmh
à pied
non j'étais toujours sur mes transports parisiens
x
ouais ouais ouais
mais
ah non
nous c'est
mmh mmh
beaucoup beaucoup de marche à pied même souvent on m- mon mari lui il traverse Paris à pied euh moi j- souvent je marche aussi
plusieurs stations
mmh mmh
avant de prendre le métro
mmh mmh
ouais
d'accord
puis j'aime bien
et qu'est-ce que vous imagineriez pour que ça s'améliore
la trans- le
le transport à Paris
les les
transports euh Paris-banlieue
ah Paris-banlieue
mmh mmh
pff je sais pas si ça peut s'améliorer Paris-banlieue euh pff je trouve que ça marche déjà pas mal hein euh
je me plains
mmh mmh
pas trop moi bon si le RER A mais c'est pas le fait euh le RER A i- il dessert tellement de
régions
mmh mmh
que il est surchargé
mmh mmh
mais euh il faudrait faire d'autres lignes mais alors là faire d'autres lignes euh ça s- ça sera quand je serais morte hein parce que
d'
ici là
ouais
ça demande du temps quand même
hein
pour vous
des investissements
ce n'est pas insupportable
ce RER A moi je le prends quasiment jamais mais j'ai entendu des
horreurs sur le RER A
c'est-à-dire que moi je m'en je je
mmh mmh
j'ai toujours
travaillé à cinq minutes de chez moi
à pied
oui
mmh mmh
donc euh si je devais le prendre tous les matins oui ça serait
insupportable
mmh mmh
parce que quand ma fille m'appelle pour aller garder le petit euh je mets une heure et demie pour aller à Saint-Ouen
donc euh un peu
mmh mmh mmh
quand je vais
chez
mmh mmh
de de chez moi euh Champigny jusqu'à Saint-Ouen et il est pas question de prendre une voiture parce que même pour m'accompagner à Joinville je mets plus de temps en voiture que
à pied
mmh mmh
mmh mmh
donc je vais même à pied jusqu'à Joinville et je prends le
RER
donc en fait
ce qu'est terrible c'est les banlieues-banlieues
euh non parce que Saint-Ouen c'est pas banlieue hein c'est Garibaldi c'est un
métro
oui
ah d'accord oui j'ai du
mais euh m- non non c'est ouais pff oui dans Paris ça va plus vite les les métros le RER de la ligne A il est spécial parce qu'il y a deux voies
c'est un peu
mmh mmh
comme à la
Fourche
mmh mmh
à Garibaldi
mmh mmh
et et en fait il faut que l'une voie attende l'autre et celle où je passe est moins chargée
donc elle
oui
attend qu'il en passe toujours deux dans l'autre sens don- mais les gens sont très patients ils attendent il s'arrête on attend on prend un bouquin
vous essayez le soir de sortir dans Paris
alors le soir dans Paris euh m- moi j'aime pas trop
parce que
mmh mmh
c'est trop long pour y aller pour revenir on rentre tard ilet j'avoue que plus ça va moins je non on va au cinéma beaucoup
mmh mmh
mais c'est dans la banlieue
dans la banlieue
et en voiture
et en voiture
et alors les cinémas de quartier dont vous
oh bah il y en avait
vouliez parler
un là
mmh
oui
on on
juste en face
il s'appelait
comment
oh c'était
très bien
le Saint-Ambroise
il s'appelait
le Saint-
Ambroise
ouais
Saint-Ambroise
le Saint-
oui
mmh
c'était
vous
très bien
vous y êtes allée euh
à partir d'
oh bah j'y
quel âge
ah alors là j'ai pas été au cinéma tout de suite moi on allait au Bataclan i- ils parlent toujours de Bataclan mais moi j'ai passé ma tou- toutes mes toutes les semaines à partir de je sais pas moi dix douze ans et ils donnaient des
des spectacles
hein
on on
des spectacles
du théâtre
ah oui
mmh mmh
c'était un théâtre et toutes les en- les opérettes je les ai vues
des opérettes
mmh mmh
d'accord
puis on avait des
mmh mmh
des chanteurs qui qui étaient des bons
chanteurs
mmh mmh
mmh mmh
ah oui
mais tu nous les as chantées les opérettes hein poussez poussez l'escarpolette je connais par coeur mmh
oui
et vous avez arrêté de d'aller voir des opérettes
oh bah après ça a été un bah je crois bien que c'était un
x
un cinéma non
ah oui tu as
raison
oui
parce que j'ai été voir la Baie des Anges moi dans ce cinéma
donc quand ça chan- cessé d'être
une salle de spectacle
bah oui pa-
vous n'êtes
oui
pas allée voir des opérettes ailleurs à l'Opéra Comique par exemple
oh là on a ét- oui j'ai été à l'Opéra Comique
j'ai été
oui
à l'Opéra
oui
mais pas souvent
mmh mmh
pas souvent
un petit peu
un petit peu avec mon père
et tu te rends compte que dans le quartier
il y avait le cinéma Voltaire le Saint-Ambroise le Bataclan et à la République il y avait le le
la
le truc
de
de d'Arts et d'Essais
là ouais ouais
d'Art et d'Essai
et alors là vous y alliez toutes les semaines aussi
au cinéma
avec mes parents
oui
oui
et ce qui est drôle c'est que mes voisins qui é- qui n'habitaient pas loin d'ici ils y allaient aussi toutes les semaines je les connaissais pas
mmh mmh
on a su ça
tu allais pas
quand euh
au Cirque d'Hiver
oh bah j'allais au Cirque d'Hiver tous les mois ça ch- ça
devait changer
avec grand-père
tous les mois avec mon mon père oui
ah oui
pour voir le cirque
non maman ne venait
pas mmh
pour voir du cirque
du cirque oui
c'était le cirque
d'accord
donc tous les mois mon dieu
c'est drôle on a changé moi je
n'ai
ouais
oh j'ai dû aller trois fois dans ma vie au
cirque
ah oui
moi aussi
oh bah c'est pas loin
à peu près enfin
d'ici
oui
mmh tu nous emmenais
plus après
puis mon père
mon père adorait ça
ah oui voilà ton père
adorait ça
d'accord
mais après nous on (n') y allait pas petites
non
et alors petites
tu nous emmenais pas
vous alliez voir quoi le cinéma ça continuait
à être un loisir
cinéma ouais En effeuillant
la marguerite Brigitte Bardot tout ça j'ai des bons souvenirs
au Saint-Ambroise
à quel âge Brigitte Bardot
euh pff
quatorze
j'avais quel
âge
quatorze ans
ouais qua-
treize quatorze
ans ouais
ah oui
Et Dieu créa la
femme
euh
c'était plus tard ça
oh oui
mmh c'était
c'était plus tard oui
c'était plus BB hein
mmh mmh
Jumbo l'éléphant volant bien sûr c'est la j- le premier que j'ai vu et je me suis endormie
ah bon
et après quand j'ai été plus âgée moi je suis allée au cinéma d'Art et d'Essai
oui nous aussi
à la République
on y allait avec ton père
après moi
j'y allais
mmh mmh
toute seule hein ou avec
des copines
mmh
et qu'est-ce que vous alliez voir euh
oh je m'en rappelle pas je m'en rappelle pas
qu'est-ce qui vous a marqué le plus
ah si
x
il y avait beaucoup de comment il s'appelle
Gérard Philippe
non oh bah Gérard
oh Gérard
Phil-
Philippe on les a tous vus oui
oui
oh non
les Charlot
Fanfan la Tulipe
ah les Charlot
les Charlot
mmh mmh
mmh mmh
et ça me plaisait pas
beaucoup
ah oui
toi c'était ton
époque
mmh mmh
moi après non j'ai pas
vu de Charlot
c'était pas si drôle
c'est ça hein
non non c'est pas
ça vous faisait pas rire oui
j'aimais pas tellement moi
ça me et il y avait
on passait Buster Keaton aussi
je sais pas
non peut-être pas
mais mon mon mari avait son cousin qui faisait des qui passait des films là il était Paulo
oui
comment ça s'appelle déjà euh c'est c'est lui qui faisait
tour-
non non
il était euh
non il
propriétaire d'une salle non
non il travaillait dans le cinéma il faisait des scénarios des
oui il était là pour discuter sur le sur le film qu'on
voyait
ah il
venait Paul
oui
Paulo
Bally
oui
il était
animateur
ah
oui un peu
d'un cinéclub
oui c'est
alors
ça
ah
d'accord
oui
où don
le cinéma d'Art et d'Essai
ah République
avenue de la République
ah bon j'ai jamais vu ça moi
donc c'est la période cinéclub dont vous parlez
oui
et qui
ouais
venait s- plutôt des étudiants des des
enseignants
oui oui oui oui
mais pas trop les
c'était des surtout des en-
artisans euh
du quartier
oh je crois pas non
non
ça devait
être des étudiants
oui
ou ceux qui étaient dans
dans le cinéma
grand-père et grand-mère
ils allaient au ciné
bah ils allaient à
à Saint-Ambroise
à Saint-Ambroise mais à la fin qui quand ils étaient là j'y étais on y a été avec euh ton père avec maman mais fallait ramener maman avant je voyais jamais la fin
pourquoi
parce qu'elle était malade ça
ah d'accord ça l'oppressait
ça l'oppressait
ah oui ah je savais pas non plus
ça
il
fallait qu'elle qu'elle sorte alors je la ramenais chez elle mais je retournais pas au
cinéma
ah ouais
voir la fin
c'est un peu frustrant
le film sans la fin
oui
oh bah elle y elle il y a pas été tellement parce qu'après l- elle voulait plus y aller
ah oui
oui
mais enfin c'est arrivé plusieurs fois
donc pour vous aussi ça été surtout le cinéma
alors
euh
euh
dans
petite
toute petite
oui
bah c'était le spectacle hein le
cinéma
mmh mmh
soit euh la
soit
les Walt
Disney donc
un petit peu
oh les
Walt Disney oui j'en ai pas vu beaucoup mais je me souviens Jumbo l'éléphant volant parce que l'
premier
mmh
et puis après bah non euh c'était toute la période c'est surtout Brigitte Bardot qui m'a frappée à cette époque là et puis euh Françoise Arnoux euh Charles Boyer des gens comme
ça quoi
mmh mmh
c'étaient
mmh mmh
les lesde
l'époque
et Le Roi
et moi
Le Roi et moi bah ça c'était Fabienne surtout Luis Mariano même on allait voir tout hein
mmh mmh
on allait toutes les semaines s'il y avait un film qui était pour nous on allait le voir hein et puis à Noël aussi la grande fête de Noël
et vous continuez à aller au cinéma
euh
oh moi
non
moi oui beaucoup
oui
oui
ouais
d'accord
une voire deux f-
donc la télévision
n'a pas tué
le
ah non
pas pour moi non ah non les les films à la télé
euh
mmh mmh
c'est c'est vraiment quand j'ai pas vu
et dans une famille communisante on allait voir les films de l'Est Quand passent les
cigo-
oh non
-gnes
ah Quand passent
les cigognes
ah Quand passent les
cigognes
je je
veux pas le revoir sans sangloter celui-ci
si on a
mmh mmh
on allait voir euh Quand- on avait été voir Quand passent les cigognes mais là on était déjà grandes hein
oh oui
mmh mmh
non on allait pas voir
mais pas spécialement
pas spéciale-
-ment ça
oh
Le Cuirassé Potemkine
euh
oui
quand même hein
euh
oui
des des films comme ça mais c'est pas c'est pas mon père qui poussait c'est parce
que
non
pas du tout
on vou-
mmh mmh
on continuait dans la suite de la culture qui fallait
se cultiver
mmh mmh
il fallait avoir lu tous les livres il fallait avoir vu tous les films
x c'est important
fallait avoir vu tous les châteaux oui
le montage
voilà
d'accord
tout
oui
oh ça l'empêchait pas de visiter les églises en tout
ah
cas
on visitait les églises parce
qu'elles étaient
mmh mmh
gothiques parce qu'elles étaient romanes parce qu'il y avait euh euh ah on lisait sur le Guide vert
tout ce qui
mmh mmh
se passait dans
églises
mmh mmh
ah oui oui non on a
ça pour ça
je lui ai dit
un jour d'ailleurs dis donc toi tu es pas croyant mais tu tu nous en fais visiter hein des églises
ah oui mais
c'était
ça faisait
un peu trop d'églises pour vous
bah c'est-à-dire c'était une année églises une année lacs une année
châteaux
châteaux
une année
euh
ça dépendait
de la région
il y avait un côté très
systématique alors
ah complètement
on pouvait pas avoir
c'était bien as-
dimanche église
lundi lac
et le mer-
alors
-credi
prairie
enfin
si si on était dans le ah mon père était très systématique
mmh mmh
et on avait de la grande musique à la maison il écoutait euh et dans l'ordre hein il nous mettait les disques dans l'ordre pour pas qu'on écoutait un dix fois et l'autre pas du tout donc euh
c'était la culture à tout prix et n'importe laquelle mais fallait se cultiver
ouais
ah
je vous dis ça a donné des résultats
euh
qu'est-ce que je voulais dire l'école justement vous avez des souvenirs de l'école de votre quartier est-ce qu'il y a des
oh bah j'ai été jusqu'au certificat d'étude dans l'école
mais il y a des enseignants qui vous ont marquée euh
oh oui oh bah c'était surtout la la maîtresse de la de la classe du certificat d'étude celle
là on s'en rappelle
tu te rappelles de son nom
Madame Calla
oh la
oui
mmh
mais c'est
il y a qu'elle hein que je
me
ah ouais
dont je me
rappelle
ouais
et
mmh mmh
et quand
ta soeur a été à l'école
parce qu'elle était efficace
elle était encore là
parce
qu'elle est
oh oui ouais ouais
plutôt parce qu'elle vous a fait travailler et réussir
parce qu'elle
mmh mmh
s'est intéressée à vous spécia-
-lement euh non
oh non non elle
s'intéressait à la classe
elle était
mmh mmh
vraiment bien
et
c'est
et ma
fille aînée y est y est allée mais elle a pas eu la elle a elle a pas été jusqu'à chez elle parce que elle elle est partie elle a pris sa retraite
mmh donc elle connaissait tous tous les enfants du quartier
oh bah sûrement
c'était un personnage important
ou
sûrement
oui
ou on la perdait de vue quand même après vous n'êtes pas
retournée
oh
la
voir euh
oh
je suis retournée la voir une ou
deux fois mais vous savez ils ont
une fois oui c'est une
autre chose à faire qu'à nous
mmh mmh
recevoir
mon père aussi était un personnage important dans le quartier hein papa tu te souviens
bah oui
il mesurait
un mètre quatre-vingt-dix il avait toujours un béret
et il faisait impression dans le quartier on savait
que c'était
oui
Monsieur l'instituteur de fin d'étude de la Folie-Méricourt
donc pareil Monsieur
de la rue Pleyel
l'in-
oui oui oui
fin d'étude
ah ouais
et c'est
ça les classes impor-
ouais c'est ça mmh
-tantes
et il
était très
sévère
mmh mmh
très juste et très
droit et très
mais quand on dit que les
les instits de maintenant quand ils donnent une claque
ils vont ils sont arrêtés bah dis donc lui il en a donné hein
et puis
ils étaient bien contents les gosses dans le fond après
des claques et des coups de règle
ah non
ah non pas de coup de règle
pas les coups de règle
non
non
il allait pas jusque là non il était pas pervers hein il fallait qu'il soit obéi quoi
oh oui dès qu'il y avait quelque chose hop
ça tom- ça tombait
il commençait dès le début
l'année hein
ça
mmh mmh
i- euh je me souviens qu'il y avait des cours la cour des petits la cour des grands dès qu'il y en avait un qui transgressait le premier jour c'était paf une
un revers
mmh mmh
de main et ça y est c'était fini il était réputé euh on passait plus le
dans la cour des grands
dans la cour des petits
ah ça il se faisait
écouter
oui
ah
oui
mmh mmh
et alors être la fille de l'instituteur c'était
facile
s-
euh
oh
si parce qu'il était bien-aimé oui oui oui
et puis moi j'étais dans l'école des filles alors il y avait s- les maîtresses qui connaissaient mon père mais elles le connaissaient bien m- que ce soit mademoiselle Belley Madame
Leval
mmh mmh
Madame Jolivot tout ça
elles le connaissaient
ah vous vous souvenez de tout
ah ouais ouais j'
le monde vous
me connais je me souviens de pas mal ouais
et
et
et elles s'entendaient bien avec
elle se souvient mieux que moi
mon père donc euh
oh oui
on était plutôt appréciés nous en tant qu'enfants par les maîtresses au moins
mmh mmh
des copines j'ai aucun souvenir qu'elles m'en aient voulu pour ça
voilà
non
oui
en plus
c'est ça
c'était l'école des garçons je sais même pas
mmh mmh
si les
filles connaissaient les maîtres de l'école des garçons
et vous vous vous souvenez d'un oui d'un maitre ou d'une
maîtresse puis ou du ou d'un professeur
euh bah
particulièrement marquant
qui
ah dans
le primaire
oui
ah mademoiselle Royal euh c'était quelqu'un elle faisait peur mais en même temps euh ah c'est-à-dire que à l'époque tu te souviens comme je pleurais comme une madeleine pour tout pour rien je sais pas euh à l'é- maintenant on irait voir
un psy
mmh mmh
mais à l'époque on ne voyait pas de psy
mmh mmh
et elle m'a- à l'école elle pouvait pas me parler tellement j'étais timide dès qu'elle m'adressait la parole j'entendais plus rien et je pleurais et donc un jour elle m'avait fait un un deal elle m'avait dit si tu pleures pas pendant une semaine je t'offre un livre alors
je me suis retenue
et tu as eu le livre
et a- m- le lundi matin j'avais mon livre sur euh c'était du Pierre Loti en plus alors moi je l'ai pas gardé
et ouais celle-là c'est celle quand même qui m'a le plus frappée je crois
mmh
mais elle était dure quand même hein elle était
bah elle était
pas gentille
aussi dure que
celle de que que
j'avais
frappée
aussi parce que vous avez gagné enfin
peut-être
quelque chose
quelque chose avec elle ouais
et puis elle m'admirait d'une certaine façon d'ailleurs il y avait des choses où elle m'admirait et je trouvais même ça injuste parce que un jour je me souviens ma grand-mère avait une maison après sur la Côte d'Azur et de la maison de la côte d'Azur on voyait le Cap Ferrat
mmh mmh
Cap Ferrat
qu'est pas connu de tout le monde quand même et cette maîtresse qui était très exigeante un jour elle leur montre la carte et elle dit comment s'appelle ce cap là et moi je sais pas pourquoi dans une lumière je dis Cap Ferrat parce que ça me rappelait
bien sûr
la maison de la grand-
c'était ça dis donc
oh
et alors
dis donc
elle m'a flattée elle m'a dit voyez il y en a qui le savent et c'était injuste parce que
c'était
oh
c'était injuste
oui
vraiment pas
je le savais pas en fait
tu l'aurais pas connu
si tu avais pas été là-bas
et donc vous
saviez que c'était
injuste
ouais
et c'était un sentiment
ah oui j- j- j'avais pas
un peu mitigé hein
aimé oui
mmh mmh
non parce que j'étais gênée vis-à-vis
des autres
oui
j'aimais pas qu'on me valorise j'aimais mieux qu'on m'ignore
mmh mmh
en fait
et j'aim- j'ai toujours aimé comme ça travailler dans mon coin en faire le plus possible mais sans qu'on sans qu'on me le dise
mmh mmh
sans qu'on
me flatte quoi
et alors après euh donc euh au col-
lège
ouais
enfin au CEG s-
alors après j'ai j'ai j'avais euh je suis re- je suis née en novembre donc je suis déjà rentrée avec un an d'avance par rapport à d'autres enfants qui étaient nés en janvier parce qu'à l'époque c'était
mmh mmh
dans
l'année et et ensuite on m'a fait sauter une classe souviens-toi on m'a fait sauter la classe de Madame Le Mignan parce que c'était une mauvaise maîtresse tu te souviens Catherine avait perdu un an chez Madame Le Migan
oh bah oui
deux ans
parce qu'elle était
deux ans
la dame
elle était à l'âge de la retraite et elle trico-
mmh mmh
-tait dans la
classe
donc moi on m'a dit faut sauter donc je suis arrivée en sixième j'avais deux ans d'avance par rapport
aux autres
mmh mmh
je me suis plantée en beauté je suis passée en cinquième et là j'ai été obligée de redoubler
mmh mmh
donc euh là il y avait quand même eu une
oui j'avais même été voir la la directrice pour
ouais
te faire
rentrer
oh oui et et mademoiselle Leloup donc qui était
oh dis donc
x
tu te rappelles de
toutes
ouais
de certains
surtout
mmh mmh
de celle là parce que elle elle aussi elle avait été très très dure parce que la première année de cinquième j'étais mauvaise parce que j'étais trop jeune donc elle
mmh mmh
m'avait
han conspuée mise au fond de la classe punie vous savez rien vous êtes nulle j'ai redoublé je suis arrivée première alors là j'étais un
petit génie
ma
petite
oui oui
Dominique et tout et tout ah j'ai même encore maintenant tu vois ça me hérisse le poil surtout que j'ai été enseignante
c'est plutôt des mauvais souvenirs alors mais
bah
qui
c'est mélangé
hein
qui
permettent de
c'est mélangé
se construire
finalement
oui voilà c'est surtout ça hein
en
ouais
autour du
et après en
du juste et de l'injuste
en s- en quatrième troisième
mmh mmh
ça
c'est beaucoup mieux passé mais ah ouais s- c'est vrai qu'il y a des souvenirs des très bons souvenirs parce que j'étais bonne en maths donc avec les profs de maths c'était bon et puis en orthographe j'étais pas bonne et alors on me piègeait toujours euh au moment où j'allais réfléchir à un accord de participe passé on me disait ah mademoiselle Lelong comment il s'écrit ce participe passé évidemment comme j'avais pas eu le temps de réfléchir je disais une bêtise et c'était
encore
mmh mmh
une erreur et j'étais ahrr si elle m'avait laissée réfléchir toute seule ah oui ça ça m'avait construit c'est sûr
ça vous a appris à ne pas faire ça
euh oui oui oui beaucoup
oui
oh bah
ah ouais
maintenant
tu fais pas de faute d'orthographe
si si je fais encore des fautes d'orthographe non mais
non c'est pas c'est pas des du participe passé
je pense à la façon
d'interroger euh les élèves et de
d'enseigner aux enfants ah bah ça
oui j'ai
pas
oui
bah
ah d'accord
au début
j'ai fait comme mon père mais après j'ai
j'ai
mmh mmh
modulé après soixante-huit j'ai beaucoup modulé
d'accord comment on est-ce que vous êtes frappée par euh et comment par les les différences de parlers entre jeunes générations et générations anciennes
ah oui je suis euh bah oui il y a des gens que je comprends pas les jeunes j'ai beau enfin je voudrais bien les comprendre j'aim- j'essaye même des fois d'imiter à donf leurs méthodes mais
mmh mmh
j'y arrive pas évidemment
ils ont pas
mmh mmh
j'ai pas la tchache je trouve ça formidable
mmh mmh
mais j'avoue que la plupart du temps on les comprend pas les très les les jeunes des banlieues euh
oui
ils sont
très durs à comprendre
Malakoff euh
Champigny
Champigny
aussi oui
à Malakoff j'ai pas connu à cette époque là mais
Champigny
mmh mmh
ouais ça c'est sûr qu'il y a différents registres de langage
euh
alors
vous les voyez changer
j'imagine de
ah oui oui
registre
ah oui
quand
ils s'adressent
ah pff
non ils euh
si si quand même oui parce que euh quand je les rencontre dans la rue mes anciens élèves ouais c'est la maîtresse de bonjour madame ça va comment ça va bien
alors
mmh mmh
quand ils me parlent et que je veux
leur adresser
oui
la parole mais si ils sont entre eux et qui se parlent entre eux oui je on les comprend pratiquement pas hein en banlieue
mmh
mais
quand ils s'adressent à vous ils ont
oui oui
parfaitement
le registre euh
euh parfaite-
-ment euh
standard ou
pas oui
ils ont pas un grand vocabulaire
peut-être mais ils
mmh mmh
ont un registre oui classique oui oui
ils me parlent
accent compris
ah accent compris euh oui ils parlent mieux oui oui ils ont moins
l'accent
mmh mmh
effectivement ouais ouais ouais l'autre jour j'en ai rencontré un sur les bords de Marne euh là il m'a parlé vraiment comme un adulte normal il m'a parlé de son travail de son père de sa mère tout ça oui mais il était tout seul il était pas avec ses copains
et justement vous avez dit comme un adulte normal
oui
même quatre ou cinq ans plus tard est-ce qu'ils abandonnent euh ces façons de parler
oh bah là c'est des an- des anciens élèves
donc euh
oui
lui il avait celui que j'ai rencontré là il avait dix-sept ans
dix-sept dix-huit donc ça
mmh mmh donc c'est jeune encore
oui mais
pour avoir du recul
enfin c'est c'est
on sait pas trop ce que ça donnera à vingt-cinq ans
oh il sera pareil je crois moi je le vois pas pourquoi il changerait entre dix-huit et vingt-cinq celui enfin
euh non là la question est euh est-ce qu'ils gardent ce double registre
ah est-ce qu'ils gardent ce double registre
et quand ils s'insèrent dans une
vie profession-
ah
-nelle
qu'ils se marient qu'ils ont eux-même des enfants est-ce que pour vous c'est l'
ah je sais pas
français de demain
ou est-ce que
ah ça je peux pas
pour vous
vous dire
euh c'est euh un langage
mmh
de jeunes justement codé et
ce que je sais c'est que
qu'on abandonne
leurs parents avaient un langage de banlieue et qu'ils l'ont gardé toute leur vie hein parce
que euh
ah bon
à Malakoff il y a des parents qui parlaient euh comme la banlieue enfin
ah bon
euh
mmh mmh
euh je sais pas comment te dire avec des mots euh assez forts assez violents
et
mmh mmh
sans être gênés parce qu'on était enseignant enfin toute façon le le langage il y a des des registres de langage tellement différents
que
mmh
mmh mmh
c'est et et là où je travaillais à Malakoff il y avait tous les niveaux sociaux
mmh mmh
euh peut-être pas le septième arrondissement mais ça allait depuis euh la dentiste jusqu'
à euh
mmh mmh
euh les gens des HLM les plus les plus simples les plus frustres
mmh mmh
quoi
donc euh j'avais tous les niveaux
ce ce
qui
et la
fille de la dentiste apprend à parler jeune
non
non ah c'est
enfin pas en l'occurrence pas ceux que je connais non non ils parlent non les enfants des gens euh qui parlaient bien parlent bien parlent parlent bien comme moi quoi
oui
ils vont ils utilisent pas euh le verlan ou des mots euh non non
le petit
ce
euh
qui s'est répandu peut-être
oui comme moi
euh
hein
je peux dire euh
c'est un truc de
oui oui
ouf
oui voilà
c'est un truc
voilà
de ouf mais ça
tout le monde
mmh mmh
le dira
oui
et encore je sais pas si il y en qu'ils le disent ah non non les bonnes petites élèves ou les bons petits élèves que j'avais quand euh
je les
mmh mmh
rencontre ils parlent ils parlent bien
fille comme gar-
-çon
fille
fille comme garçon
ce qui
oui
veut dire oui mais c'est quand vous quand vous les rencontrez je pensais plutôt à qu'est-ce qui se passe dans la cour de récréation et je me demandais si le fils du dentiste
oui
veut
ça je peux pas
parler
savoir
comme le co-
-pain
oui
ouais ouais ouais
ça je
quel est
le langage qui a du prestiqe
ouais
quoi
est-ce que
c'est
mmh mmh
euh le langage jeune dit jeune
dit des cités
oui auprès des autres
oui
mmh
ça
ça vous savez pas vraiment euh j'ai une question sur le les problèmes économiques récents est-ce que vous
avez
bah
senti la crise économique dans dans la rue dans le pas spécialement
non
au
contraire ça s'embourgeoise donc ça ne se voit pas
je sais pas
ah non moi je suis
on connaît pas bien les
pas d'accord avec ça
les gens maintenant enfin je connais pas les gens maintenant
oui donc vous ne sentez pas dans les quelques amis qui vous restent c'est pas un thème euh qu'on va
bah les amis
évoquer
qui me restent
mmh mmh
c'est que des des gens qui sont à la
retraite
mmh mmh
mmh mmh ou des enfants
de
mmh mmh
de gens qui sont
à la retraite
oui
donc euh
et puis dans dans mon entourage c'est que des gens qui ont ce qu'il faut
oui qui ne sont donc pas touchés par les difficultés
économiques
non
je crois pas
peut-être le logement quand même
bah ils sont tous logés chez eux hein
oui mais chez eux
acheté
c'est pas
ah non pas acheté
paris onzième
maman euh ils ont pas tous acheté hein euh
Yves
ah bah oui mais
Valérie tout ça ils sont toujours en loca-
-tion euh
oui d'accord
d'accord
tout le monde a réussi à se loger euh quand même à
Paris
correctement
à Paris
oui
ou en banlieue
oui
en banlieue
proche
assez
proche
ouais assez
proche
oui
donc
vous n'a-
c'est
Bénédicte qui est la plus loin en fait
oui mais elle c'est ce qui
puis Louis bon lui il est
en province mais
c'est
mmh mmh
un choix
x mon
mon fils
ouais
c'est
pas pareil
mmh mmh
non les autres ils ont trouvé mais plutôt il y en a très peu qui ont acheté en fait hein
oui
à part euh Laura et Rodolphe et puis Bénédicte
mmh
les autres ils sont tous en location ceci dit euh vous parliez de la moi je suis frappée par la pauvreté euh dans la rue quand même
hein
oui
ça a été
et à
Champigny
justement
euh c'est
mais peut-être
vous ne sortez
justement
ah non
pas beaucoup
maman ne
sort pas
je sors
plus
donc euh
évidemment
non maman ne sort pas
donc
mmh mmh
elle voit pas ça
mmh mmh
moi je suis frappée c'est quand même terrible hein les gens qui couchent dehors qui sont dans des états lamentables ça ça me frappe à Paris
et à Champigny
euh à Champigny comme c'est une ville communiste ils ont pour principe de mmh d'utiliser beaucoup le budget de la ville pour aider
alors
mmh mmh
il y a beaucoup de de logements c'est la seule commune d'ailleurs dans le coin où il y a beaucoup de logements sociaux
mmh mmh
si bien qu'il y a pas beaucoup de d'autres développements comme à Saint-Maur des des décors de rue là
il y en a pas
mmh mmh
des fleurs partout des statues dans la rue il y a pas mais euh
c'est un choix
oh bah
on voit moins on voit moins les gens dehors
il y en a à Champigny des fleurs
mais on voit pas les gens dehors hein et quand il y en a euh on téléphone souvent à la mairie ou on peut téléphoner à la mairie et en général ils
ils vont voir
s'arrangent
pour leur trouver un squat ou avant
mmh mmh
éventuellement
ou un
logement
mmh
d'appoint ou
et la nourriture vous vous avez l'impression que euh est-ce que les gens commentent commencent à commenter bon au marché c'est un peu différent on a toujours dit oulala les cerises sont chères cette année
ah oui
mais
vous voyez vous vous
le voyez
entre ce qu'on était
petite et maintenant
euh
non parce
que là c'est
non
ça bien sûr euh les dernières années
hein
ah les dernières
années oui se bah là moi si c'est c'est récemment là ça me paraît complètement
euh
oui
délirant l'augmentation des prix
mmh mmh
moi je je jugule ça en oui j'ai toujours fait ça d'ailleurs on est toujours été très économes
dans la famille
oui
donc euh on on fait pas du tout de débauche de prix on achète juste ce qu' il nous faut et puis et puis voilà mais on (n') est pas dans l'
besoin
donc
vous n'avez pas commencé à vous dire ah bah non cette année euh fin du mois pas de cerises enfin
je sais pas
ah non
c'est pas fin du mois fin de cer- pas de cerises c'est pas de cerises parce qu'elles sont trop chères
oui
j'en ai
pas encore
acheté
oui
je vais pas en
acheter à
oui
au prix où elles sont mais c'est pas à cause de la fin du mois j'ai de quoi acheter des cerises
mmh mmh
c'est par principe quoi fu- ça me paraît tellement énorme d'acheter des cer- elles sont à six euro en ce moment le kilo
je sais pas
si si
et ça c'est vous
autour
ouais
de vous quand vous allez faire les courses vous vous le constatez vous le voyez
vous
euh
bah je vais faire les courses on va faire les courses à Carrefour ou euh on en est pas on va pas à ED encore
mmh mmh
ni
à Lidl
on va à
à l'Intermarché oui tu à côté de chez toi
à l'Intermarché ou à Carrefour
et donc euh bah on
mmh mmh
oui si si les prix sont élevés les gens ils
tiquent
les gens
commencent à regarder
oh oui oui oh oui
s'abstenir de
beaucoup ouais
toute sorte
mmh mmh
de choses
mais j'ai une fille comme moi
mmh mmh
qui qui n'achète pas des n'importe quoi
bah aucune des filles si ah Nadège plus oui
c'était la bonne éducation des jeunes filles
voilà
mmh mmh
on achetait
mmh mmh
pas n'importe quoi
exactement
bah
euh
je sais pas si
on continue
mais
on avait
un salaire de
mmh mmh
d'ins-
-tituteur pour six hein quand même ici donc euh et encore quand mon père a été malade on avait un demi-salaire
mmh mmh
c'est
ça hein
oui mais on on avait pas un demi salaire parce que
il touchait
il avait la oui
il avait
ah il y avait
la pension parce que comme mon père avait été
blessé
oui
à la guerre
oui
ma mère
oui
touche
toujours une pension d'ailleurs
mmh mmh
et heureusement elle était bien venue cette pension parce que sinon je sais pas on aurait été mal en point
à certains
mmh mmh
moments oui
bah oui
puis
moi je le serais encore plus
vous en avez souffert
dans votre enfance de l'impression de pauvre-
-té
non
non
moi
j'en ai pas souffert mais non on en a pas souffert vraiment parce qu'on a toujours eu à manger non moi j'ai pas souffert mais je sais qu'on était on était justes
et pour s'habiller ça
alors maman elle nous faisait
elle était couturière
je faisais de tout alors
oui
elle est couturière de formation ma mère et alors elle tricotait elle cousait euh les robes de mariée les manteaux les tout on a tout eu euh
grâce à elle
mmh mmh
eh oui
tu allais chercher le tissu où
euh au marché Saint-Pierre
au marché Saint-Pierre
d'accord
voilà
le marché Saint-Pierre
et donc il y avait la machine à coudre une qui est toujours là
et
mmh mmh
ça
mmh mmh
et elle
j'aimais
vous avez
cousait
transmis les
non le tré- le
patrons la couture
le tricot
le tricot
le tricot
mmh
oui elle tricote
je suis la seule
beaucoup
oui
mais moi
je peux même plus
et ma
vous
grand-mère
euh
je fais
plus rien
machine
à coudre
ouais
non
plus
oh plus
rien
non
non
plus mais au fond Laura c'est un peu
oui
alors
hein
Laura
elle suit ces
oui
et elle est très fière d'avoir sa grand-mère bah la ma grand-mère paternelle
oui
qui était mannequin
mmh mmh
et qui
venait ici toutes les semaines avec maman elles amenaient elles faisaient leurs ouvrages ensemble vous coupiez les k- les manteaux les trucs comme ça
mmh
et Laura
mmh mmh
euh elle a toujours gardé cette et elle elle s'est elle s'est
rachetée une machine
bah elle nous a pas vu
pourtant
ah non ça doit faire partie de de l'image de la
famille
mmh mmh
parce qu'elle a racheté une machine elle veut coudre ah tricot non
oui moi c'était
mais coudre oui
aussi
mmh mmh
le tricot
mmh
enfin je faisais de tout alors
mais vous avez aimé cette vie euh
oh oui oui
qui était tournée
oh je m'en suis jamais
sur le sur
je m'en suis jamais plaint oh oui
l'entretien de la maison
les enfants
ah oui
ça tu aimais oui
x
et au moment
de la retraite votre mari a aidé
non
non
non non il a jamais rien fait
non jamais
et c'était
vous qui ne vouliez pas ou c'était
comme ça
non c'était
comme ça
mmh mmh
non non il savait même pas faire cuire un oeuf je crois
alors la génération d'après ça a été comment
oh bah eux c'est c'est elle
la génération d'après
bah nous on a
mmh mmh
on a fait à manger parce que trois filles alors toutes les trois on s'y est mis
mmh mmh
plus ou moins bien
d'ailleurs parce que
il y avait même ton frère
et mon frère
il aime bien faire la
je sais pas si
ah bon
la cuisine oh oui
mmh mmh
ben oui on s'y est mis hein moi sans conviction je fais normalement Nadège passio- enfin pas passionnée un peu obligée par son mari mais alors elle s'y est mis à donf alors
mais c'est c'est ça dont je parlais est-ce que au passage de génération euh la répartition homme
femme
ah oui
parce que les filles
a changé quand même
ont travaillé
oui
hein
toutes
les trois
c'est
ouais ouais
ah ouais
ouais
oui
tout euh tout le monde a travaillé ah oui
oh bah ça
mmh
pour moi je pouvais pas imaginer avoir une vie sans travail hein
mmh mmh
et d'ailleurs
Nadège et Catherine moins parce qu'elle a eu moins de diplômes donc elle a eu moins
de facilités
elle elle faisait
du dessin alors c'était
ouais
mmh mmh
elle avait pas ce
ah oui elle était salariée comme
euh
non
les trois
mmh mmh
autres
et on pouvait pas imaginer d'ailleurs mon père nous avait bien dit qu'il fallait travailler pour euh
pour vivre
x
ah oui oui non p- même en tant que fille hein
d'accord
ça on a entendu ce
discours hein
donc garçon
et fille de ce point de vue ont été élevés pareil
oh oui ils ont tous
sans
travaillé
mmh avec l'idée
qu'il
ah
qu'il fallait
travailler
qu'il fallait
travailler
ah oui absolument
et
oui
que les études étaient liées aux aptitudes intellectuelles
et pas
oui oui
bah c'est la culture ça fait
partie hein
voilà
fallait aller jusqu'où on pouvait
et après
oui
trouver
un boulot
mais c'était
surtout le bac à ce moment
là
oui
parce que c'était
le bac
oui
ouais
puis après bah elles sont allées
et après on a
et
quand même eu deux ens- trois enseignants sur quatre hein
mmh mmh
ah ça
et et donc euh euh on travaille et on fait double travail parce que le soir on s'occupe des enfants
alors quand même les les hommes ils ont plus participé
euh
mmh mmh
à la génération Maurice faisait plus de choses déjà que papa et Jacques
et André
il y a il y a que
je sais pas
non André il
faisait rien
André rien
m- Jacques oui
mmh mmh
oui Jacques oui
si si
le
il faisait
le mari
plus
de ma fille aînée là il fait
et alors à l'inverse de mon père on a des maris bricoleurs et mon père ne bricolait pas du tout du tout
oh bah il a fait toutes ses
oui sa
bibliothèque ouais ouais
tout ça c'était lui
mais c'était
qui l'a fait
oui c'est bien la seule chose qu'il ait fait d'ailleurs
bon
il m'a fait beaucoup de poussière
et
mmh mmh
et alors les trois autres sont sont bricoleurs donc ça
ça a beaucoupvoilà voilà
donc c'est réparti comme ça
c'est ça
hein les les
ouais
femmes
euh la cuisine
mmh mmh
et
les bonshommes
enfin euh les hommes font
x
la cuisine aussi hein parce que An- euh Jacques il fait
mmh
la
cuisine aussi
mmh
ouais
mon
et
fils fait la cuisine et il est bricoleur
mmh mmh
et sur le plan de la de la liberté est-ce que les filles ont été élevées comme le garçon
bah le garçon
pour sortir
c'était le plus petit
hein
mmh ah oui
et
donc
le temps avait passé
aussi
oui
aussi
mmh mmh
et
puis euh puis c'était un garçon donc il a été émancipé plus vite peut-être hein parce que je me souviens quand même qu'à quinze ans il sortait déjà euh et puis c'était s- c'était un peu euh selon les caractères moi par exemple je j'avais un peu peur donc je suis pas
trop sortie
mmh mmh
et mes deux soeurs Nadège elle sortait beaucoup
mmh
je me souviens et
Catherine
mmh mmh
pas mal aussi elle fréquentait bien avant moi euh bien plus jeune que moi et bien plus assidûment hein elles variaient leurs copains tandis que moi euh pas trop
donc il y avait
pas de
mais c'est une
question de caractère
il y avait pas de discours à la maison sur le fait que
non
avant le mariage
on était
faut être
sage
oh non
oh non
ou je ne sais
trop quoi
oh non
non
je connais pas ça
ça pas du tout
non non
donc 68 n'a rien changé
euh non
de ce point de vue
bah non
oui
parce qu'on était tou- on était mariés en soixante-huit
mmh mmh
tout ça
oui parce que t- il y avait ton frère seulement ici avec sa femme
non on avait pas de de morale de ce côté là
mmh mmh
ils nous vous nous faisiez confiance en quelque sorte
mais parce que j'avais moi aussi on m'avait fait confiance
ouais
tout
le temps
mmh mmh
mais moi je sortais pas
ouais bah oui bah moi c'est pareil vous me faisiez confiance mais je sortais pas trop non plus hein
oui donc euh on peut savoir quand quelqu'un a envie de sortir et à ce moment là que fait la famille
bah mes soeurs
si on dit je rentre
je rentre à minuit je vais danser euh
oh non
bah mes soeurs sortaient et elles
avaient
oui
le droit
mmh mmh
mais euh avec la permission de minuit quand même hein
oh oui
certaines permissions
jusqu'au moment où elles ont travaillé
euh jusqu'au moment où on s'est mariées parce qu'on s'est mariées toutes les trois à vingt et un an et demi c'était assez jeune finalement donc euh avant bah oui c'était comme ça ouais
d'accord et pour la génération d'après
alors la génération d'après euh nous c'est pareil on faisait confiance mais sauf que comme on habitait en banlieue quand elles étaient grandes bah c'était un peu difficile parce que bon on les a laissées sortir aussi mais on était pas très fiers
le soir
mmh mmh
ou alors elles
téléphonaient viens nous chercher
elles téléphonaient
euh mais des fois on venait pas les chercher puis elles rentraient à trois quatre heures du mat' on se rendormait plus tranquilles quand elles étaient là
et vous avez accepté les copains à la
maison
ah
oui euh c'est-à-dire que Valérie non parce qu'elle en a pas eu enfin vivre à la maison
euh vivre
non venir à la maison
oui
venir à la
oui
maison
et dor- dormir euh
euh Valérie elle a jamais fait ça
parce que
mmh mmh
c'était pas son truc et Laura euh elle a eu que Maxime et enfin elle a eu que Maxime je sais
mmh mmh
pas avant
mais et quand Maxime est arrivé ça c'est fait très vite et oui il est
venu
oui
à la maison euh quand il voulait enfin des fois il
partait
mmh mmh
en Angleterre donc euh non
mais vous vous auriez pu faire ça
ah bah là il y avait pas la place c'est une
d'accord
question
de place
aussi
d'accord
d'accord d'accord
on aurait pas pu venir vivre ici avec un garçon
non non
non
mmh mmh
puis même vous auriez pas aimé peut-être
bah non bah puis je sais pas où est-ce que vous auriez été
non mais si
on avait pu
non si
il y avait eu la place
si par exemple le dernier qui reste
ça aurait pu
oh bah ton
frère ici avec
avec
ma
avec euh
Solange
Solange
ah
ah d'accord
il a couché
donc
ici avec
Solange
mmh
ah d'accord
mmh mmh
donc euh
donc en
voilà
fait
après il a eu
c'était une question
hein
de place
c'était vraiment la place
après c'est la une des tantes qui avait acheté un appar-
-tement pour
qui leur
a laissé
qui leur a
donné
ah ouais
enfin donné
mmh
elle les a logés
mmh mmh
mmh mmh d'accord euh alors ma question sur les animaux à Paris euh enfin je saute un peu du coq à l'âne mais euh qu'est-ce que vous en pensez enfin est-ce que vous êtes sensibles à la présence d'animaux à Paris et lesquels
sûrement pas
euh
sûrement pas
il y a des oiseaux
oh bah les oiseaux on a eu des oiseaux on a eu euh qu'est-ce qu'on a eu
des des cochons
d'Inde
des cochons
d'Inde
dans
l'appartement
d'ac-
mmh
-cord
des
poissons rouges
des poissons rouges oh
ça il fallait
c'est tout hein
toujours acheter quelque chose
mais qui demandait d'acheter c'est
je sais
pas moi
j'aimais pas les bêtes
ah bon
qui est-ce qui
je sais pas
en voulait
c'était
l'école
je sais pas
peut-être aussi
papa
oh non sûrement
pas
Nadège
alors ça
je me rappelle pas qui est-ce qui
devait être ma soeur Nadège ouais
mais c'était pas c'est ça à quoi je pensais je pensais aux oi-
-seaux
oui
de dehors
ah
aux oiseaux
ah oui
oui
oh
bah moi ils me dérangent pas hein
mmh mmh
donc
je leur ai jamais donné à manger si c'est
ça que vous
oui
voulez savoir
mais tous vous conviennent vous n'avez pas d'hostilité
non
pour les pigeons
non
pour
les mouettes vous les entendez les mouettes
de là
oh non
ici tu les entends les mouettes
non
ah non
à Champigny
il y en a oui
bah tu sais
avec mes doubles
vitrages
ouais
maintenant
tu entends les
d'accord
éboueurs là mais pas les mouettes
mmh
d'accord donc
non ça me gêne
pas
mmh mmh
et les chiens
bah les chiens dans le temps on en avaient qui qui aboyaient maintenant il y en a même plus
donc vous n'avez pas été gênée
particulièrement par euh
pas du pas du tout non
il y en avait pas dans l'immeuble quand on était petits non
c'était interdit
c'était interdit les chiens
ah oui
tu es sûre
oh oui c'était interdit il y avait un je sais pas qui est-ce qui l'a enlevé il y avait un truc euh en bas
mmh mmh
les chiens ne
sont pas admis
les chiens sont in-
-terdits dans le
l'immeuble
dans la maison oui dans la l'immeuble
ah ouais
d'accord
il y a quelqu'un qui l'a enlevé ce et moi ça m- ça me gênait pas qu'ils aient des chiens mais j'aurais voulu garder cet euh
ah cet euh cet euh ce
panneau
mmh mmh
et les chats il y en avaient parce que Madame Tenard la concierge elle en avait un gros chat
oui peut-être je m'en rappelle pas
euh et les chiens dans la rue ne vous ont jamais gênées
non
les gens
moi si
non mais même
toi si
petite
tu avais peur
parce que j'avais
une peur bleue des chiens
mmh mmh
donc euh j'aimais pas les chiens après non j'ai à Champigny euh j'ai eu un chat pendant seize ans hein
ça c'est vous
oui
mais
je suis
dans la rue
toujours
avec mon
thème
euh
de la rue
ouais ouais
et des
non j'aime pas trop les chiens dans la rue c'est vrai ce ce
vous n'avez jamais eu de problème avec des rottweilers ou des
non
oh
non
il y a pas
mais je m'en méfie euh
ça dans votre quartier
oui non
si il y en a hein il y en a là dans le quartier à Champigny
oh mais il y en avait il y en avait pas ça à ce moment là
quand on
était jeunes
non non
pas pas jeunes
quoique j'ai é-
mais maintenant
il y en a et je m'en méfie hein je me
je
mmh mmh
fais un
tour ou
moi j'ai été
mordue par un chien
puis avec euh
alors c'est
encore
mmh mmh
pire avec la poussette là tu passes à côté des gros chiens ça fait peur hein et puis ils font des crottes toujours ça t- tu as beau être obligé de les ramasser tu en as plein les trottoirs hein
ça n'a pas changé
oh si ça a changé mais c'est pas parfait hein
mmh mmh
oh non il y a vraiment des gens qui sont
moi aussi
ça vous est
il y en a
arrivé de faire des réflexions aux gens
non
non ni ni pour des chiens non muselés euh
non
je sais pas je je fais
et agressifs
pas de réflexion je je fais le tour j'ai une attitude mais j'ose pas faire des réflexions
vous n'en pen-
-sez pas moins
lâchement
mais mmh mmh d'accord
mmh
et
non en plus les gens qui ont des chiens agressifs ils sont agressifs aussi hein
et vous avez ça ça
ah oui il y en a
vous est arrivé
d'avoir peur
euh
ah oui oui
il y a des chiens euh dans la banlieue là qui sont oui qui sont pas très sympas oui ou dans le métro même il y en a hein des quelques-uns mmh mmh non dans la puis euh il y a beaucoup de petits de petits chiens chiens là ceux-là ils aboient ils font un peu de bruit mais
donc ça c'est pas plus agréable mais
non c'est
pas plus agréable mais ça me fait pas peur
mais ça n'est pas effrayant
oui oui
oui d'accord et donc les mouettes vous ne les avez pas
ici
je les ai
jamais entendues ah si chez ta soeur
Catherine mmh
oui
ah ouais
x
parce qu'elle est sur le
plan d'eau des
elle est su-
ouais ouais
du
mmh mmh
canal euh
du canal
elle est bord du canal Saint-Martin et
on m'a expliquée qu'elles étaient devenues une vraie nuisance
mmh
qu'elles
abîmaient les toits
ah
je sais pas
j'étais
très étonnée je savais pas que le
bec d'une mouette
je sais qu'à
à Champigny euh quand il a fait très froid une année il y en avaient beaucoup on leur donnait à manger en plus quand il y avait de la neige je sais plus quelle année et c'était c'était gênant parce que il y en avait de trop oui
mmh
mmh
sur
la Marne là-bas ouais nous c'est les pigeons qui qui abîment euh
les toits ici
oh les pigeons
mmh mmh
qu'est-ce qui
ton ton mon gendre il les met près du canal mais il y a les les pigeons ils sont sur le sur les arbres
mmh
sa voiture
ah oui
d'accord
c'est qu'un pigeon
c'est qu'une
mmh mmh
crotte
donc vous pensez qu'on pourrait en avoir moins
oh oui sûrement
ça serait
ouais
hein et les moineaux ça c'est le même
oh on se rend pas compte des moineaux
problème moineaux étourneaux
ça c'est sympa les moineaux
mmh mmh
moi j'aime bien les moineaux les merles j'ai un nid de merles tiens chez moi voir le
mmh mmh
les merles les oh les pies c'est un peu moins sympathiques parce que ça criaille mais c'est pas il y en a pas
beaucoup
mmh mmh
euh mais enfin ça c'est la banlieue hein
oui d'accord bon et puis je vais donc euh une dernière question concernant les changements de de mode alimentaire est-ce que vous avez
bah
changé vos façons de manger
bah ouais
depuis
depuis que vous étiez petite
non jusqu'à temps que je sois seule enfin
mmh mmh
j'ai je suis restée quand même cinq ans avec ma ma mère on mangeait normalement mais depuis que je peux plus bouger ils m'achètent des plats préparés
mmh
ça fait longtemps déjà
bah ça fait un moment oui
et ça ça vous embête
bah oui j'aimerais mieux faire ma
oui
ma cuisine mais
ton frichti
je peux pas je peux je peux pas
couper soulever
comment soulever les les
les al- les
les cocot-
-tes les casseroles
les cocottes tout ça je peux
rien faire
ouais
mais alors
alors je me sens
c'était a-
c'était avant au fond je voulais dire est-ce que vous avez euh je ne sais pas moi euh on mangeait quoi dans votre enfance surtout
base de soupe
oh bah de de tout
de
de tout c'est ce que je dis souvent moi quand mes enfants étaient là j'achetais un comment j'achetais un poulet un lapin tous les dimanches oui
mmh mmh
on mangeait d- du du poisson j'achetais un grand poisson mais c'était des c'était presque donné
que maintenant
mmh mmh
je sais pas ce que les colins
je sais pas
les colins
c'est hors de
mmh mmh
prix
c'est hors
de prix oui
ouais ouais
oui
mais ce que tu faisais beaucoup c'était des plats en sauce par exemple et et moi j'en ai fait pas mal pendant des a- des filles et après j'ai j'ai abandonné aussi
ces plats
la blanquette
de veau
voilà
ouais
blanquette
des choses comme ça vous faisiez
de veau boeuf bourguignon
oui ça maman elle faisait
oui
tu
faisais ça au moins une fois par semaine un plat en sauce
oui bien-
comme ça
-sûr
oui
bien sûr
mmh
on avait de la viande tous les jours
ouais
tous les midis
oui
mmh
et même
des fois un peu le soir de la viande hachée ou des trucs comme
mmh
ça
et ça j'en ai fait longtemps et et j'en fais plus du tout
mmh mmh
ou alors excep-
-nellement
mais tu manges pas
beaucoup non plus
bah mais même si je mange pas beaucoup je mange
oui
oui
donc euh
bien sûr
on fait moins ça on fait pe- peut-être plus de légumes verts aussi moins de patates et moins de quoique vous faisiez
plus de légumes
des légumes verts
qu'avant mmh mmh
pas beaucoup non
et vous avez introduit de de nouveaux légumes de nouveaux est-ce que est-ce que font partie maintenant de vos plats euh je sais pas moi la paella vous en faites
ah oui
hein
ah bon
de temps en temps non j'en
fais pas
oui
j'en achète hein mmh du tout fait
ça vous faîtes
pas vous l'achetez
non je fais
pas
mais
euh je sais pas
le couscous
le couscous
aussi oui oui
oui
acheté
pas fait
euh oui par- enfin des fois
exceptionnellement
mmh mmh
mon mari euh Maurice en fait oui mais euh
oui des plats comme ça
et puis
que ma mère ne faisait pas effec-
-tivement
oui
bah il y avait pas ça
mais je suis pas allée
très loin
x
moi dans la je je je suis pas une
très bonne
je lui dis
mangeuse
je vais faire
comme une vieille mais de notre temps on
avait pas
mmh
ça
non
oui
c'est ça
mais c'est
ça que je vous
mmh
demandais
est-ce que
euh
vous avez intégré
voilà
ces
change-
-ment qui sont arrivés avec les Espagnols
le couscous et la paella
ou les Ma-
mmh mmh
-ghrébins euh
non non
le couscous et la paella c'est vraiment passé dans ma
oui
génération
mais alors je suis moi je suis pas passée dans la génération dessous
c'est-à-
pas de
sushis
voilà
exactement
voilà
je suis pas
mmh
allée jusque là
où
pas de
soja
voilà
ça non
oui
j'ai je
ça non il y a les
commerçants asia-
j'ai essayé
-tiques ça ne
bof
ça m'
non je les regarde pas je passe
ça ne vous amuse pas
devant
sans
oui
sans les voir
et
j'ai
essayé un peu mais bon ça
m'a pas
mmh mmh
convaincue
et sinon les
et surtout les sushis
avocats vous aviez
introduit les avocats dans votre cuisine
ah les avocats ouais ouais ouais
ouais
vous en faisiez quoi
bah je les f- je les fais euh
tout natures comme ça
natures oui
à la vinai-
-grette ou à la mayon-
à la vinaigrette
-naise toi
oui des fois à la à la mayon-
-naise avec
ah oui
ta soeur
parce que
oui
elle elle est la mère mayonnaise
hin hin
qui Catherine
mais il faut pas
que j'en mange de trop
Catherine ou
Nadège
mmh mmh
Nadège
ah
donc des avocats euh je sais pas les kiwis
oui j'aime pas
oui aussi
beaucoup les
kiwis
oui
oh mais enfin c'est devenu un
fruit euh
oui j'en ai
mangé j'en mange mais
mmh
j'aime
oui
pas beaucoup
ou les mangues
oh les mangues oui ça
ça oui
tu en as mangé
aussi de c'est
ça c'est ma deu-
-xième fille qui
m'a
c'est
qui m'apporte des
mangues
ouais
et j'aime bien qu'elle en apporte parce que elle les coupe
elle-même
c'est elle qui
épluche voilà
ah
en les retournant
euh
mmh mmh
en petits carrés comme ça non
oui elle elle retourne comme ça puis elle fait des
oh oui
petits carrés
oh pff
dessus
je sais pas si
non
elle fait des petits
carrés
mmh
mmh mmh
moi c'est comme ça
que je fais mais même comme ça c'est difficile à manger
dans le temps moi je faisais des ananas comme
ça
mmh
oui
et je les retournais
mmh mmh
c'est
donc les
ananas c'est arrivé après la guerre
oui oh
oui
hein
bah oui
même
oh oui
bien tard après la guerre quand même
pas tout
mmh mmh
de suite
oh non
quand est-ce que ça a
pas tout de suite
finalement vous avez quand même
euh
c'est quoi
ce bruit maman
hein
c'est ce bruit
qui fait
qui ça
vibrer
oh bah il y a du bruit
oh non c'est
comme
ça c'est
mmh mmh
je sais pas ce que c'est
quelqu'un qui saute vous voyez dans
oui
cet
apparte-
-ment c'est
mmh mmh
c'est tout est comme ça
dès qu'il y a
mmh mmh
quelqu'un saute au-dessus en-dessous ça fait
oui
tu entends plus les bruits que moi
parce que
oui oui
en plus oui tu as tu as une oreille moins fine
mais il y a il y a un un bruit de moteur je sais pas d'où ça vient
sans doute pas de la maison c'est en-dessous
ah pas
mmh
d'ici hein
oh bah pas
en-dessous non
parce que
mmh mmh
c'est deux deux personnes de mon pas de mon âge mais presque
et les restaurants alors euh
x
oh ça j'ai
vous avez
horreur
de du
restaurant
vous n'y allez pas
pas du tout
ah bah
voilà je vais dire ça à Maurice il va me dire oh bah ça m'étonne pas que tu aimes pas aller au restaurant
j'ai horreur
x
de ça
vous non
plus
eh bah moi j'y vais
mmh mmh
mais euh c'est pas mon c'est pas ma sortie préférée
quand même hein
mmh mmh
faut qu'on me propose
d'accord
donc
ah c'est
drôle ça
pas de resto
m'étonnepas
et
puis c'est
un peu cher
pour nous hein
si moi oui
plus
pour toi
les commer-
-çants du quartier alors plus ici mais euh ont contribué à introduire de nouveaux aliments
là où j'habite
oui
bah c'est Intermarché euh il y a d'
tout hein
ah oui
alors Intermarché
là ouais parce que il y a pas d'autres commerçants hein à côté de chez moi euh tout a disparu il y avait un boucher un
épicier
ah bah oui
x
un petit
Arabe
ouais
tout
ça euh
mmh mmh
il y a oui il y a encore l'Arabe au bout
il y avait un un Félix Potin
de la rue voilà le Félix
mmh mmh
Potin
euh
mmh mmh
il y a plus rien hein encore la boucherie chevaline où je vais euh et c'est tout hein
mmh mmh
sinon c'est Intermarché
mais si c'est
près de chez vous
ou au marché
non ça veut dire prendre la voiture
ah non Intermarché c'est à deux à deux minutes à pied
oui alors on comprend que les commer-
-çants
donc euh
puissent pas tenir le
coup
ah non
ni en
ouais
terme
d'horaire
ouais
ni en terme de
il y a la boulangerie
quand même qui
tient le coup
oui
euh ouais
d'accord
non les petits commerçants ils sont partis à cause de ça oui
mmh mmh donc ce ce n'est pas particulièrement euh à à pleurer c'est pas comme quand on constate qu'il y a pas de petits commer-
-ces
ah non non
dans cette rue
oui oui non
non là euh
parce que ça c'est un
problème
des
non
surtout que l'Intermarché moi me déplaît pas parce que c'est pas une très grande sur-
-face c'est
mmh mmh
une moyenne
surface
mmh mmh
et c'est et puis on r- on retrouve alors là les caissières on les recon-
-naît euh
mmh mmh
bon il y en a même qui en profitent pour parler longuement donc c'est des fois un peu long à la
mmh mmh
caisse
ça devient euh le
mmh mmh
le commerce du quartier
x
ouais
et et pas plus pas très loin il y a le Franprix aussi ou le Super U maintenant et c'est pareil les je me rends compte que les gens ils y viennent pour parler entre eux et
pour parler
ah ouais
avec les caissières
mmh mmh
comme autrefois dans les petites boutiques
oui
ouais
mais tu peux aller à ED ils te parlent
mais c'est comme ça chez les
pas
hein
ah non
à ED non non puis c'est jamais les mêmes
ED il y en a un dans le
coin
il y en a
un au
au bout de la
rue là
oui
au bout
d'accord
de la rue
donc
mmh
vous y allez
oh moi j'y vais pas
je sors pas
plus maintenant
mais vous
alliez
oh j'y
al- j'y allais
oui
oui
mais c'est pas très sympathique
x
non puis les les
caissières elles sont vont hein elles restent
mmh mmh
pas longtemps
mmh mmh
oh puis elles ont pas le temps de parler
puis elles n'ont pas le temps elles sont là m- m- puis il y a toujours la le gérant là qui re- qui
regarde
ah oui
ce qui font
surveille
non c'est pas
d'accord donc sur Paris c'est quand même
mmh ils ont une dégradation
bah par ici maintenant ailleurs
de quelque chose qui faisait la vie du quartier
bah bien sûr exactement
bah ici c'était très riche
en petits commerçants hein c'était c'était s- c'était sympa et on connaissait tous les commerçants par leur nom
bah ouais
parce que je me souviens
de Robert de Grasset tu te souviens de Grasset
mmh
euh de Vion
bah ils sont morts
tous
mmh mmh
les deux en v- en voiture
qui
les
Grasset
les Grasset
en voiture mmh
tu te rappelles pas
non je me souviens pas de leur mort et de l'autre côté il y avait il y avait la boulangerie je sais pas comment elle s'appelait la boulangère mais enfin on les connaissait tous par leur nom
et puis
mmh
euh
ouais
et on
allait et ils demandaient
x
puis il y avait
Homeaux aussi
Homeaux voilà Omo Omo tu as raison
oh il y avait beaucoup de commerçants
par ici
mmh mmh
oui c'est un peu
c'est triste
triste oui
comme ça oui
ça je comprends le
oui parce qu'
parce que ça faisait l'unité
en plus on se retrouvait
du quartier
voilà
hein
c'est les lieux où on se cause
et puis c'était très long
parce que c'était pas on se servait pas
hein
mmh mmh
fallait faire la queue
oh non surtout pas
mmh mmh
alors
dans la dans la file d'attente on avait le temps de parler entre soi et puis après euh un kilo de fraises
mais
mmh
les meilleures et me mettez pas les mauvaises au fond du sac
na na
mmh
donc un kilo
mmh mmh
de fraises et ça ira comme ça non vous m'en retirez trois c'était long
mmh mmh
hein
je me souviens dis donc han
ça reste sans doute avec le marché quand les gens vont au marché
oui
on a
quand même
il y a encore
son commerçant
il y a encore
d'aventure
un peu de marchés
oui
oui le marché de
de la Bastille il est toujours là
mais
mmh mmh
je sais pas si il y en a
bah l'autre aussi
Richard Lenoir il est là
mmh mmh
ah oui
mais il y a plus beaucoup de commerçants
oui c'est ça c'est à à Champigny il y avait trois quatre marchés maintenant il y en a plus qu'un sur la place principale la place Lénine moi c'est
trop loin
mmh mmh
j'y vais jamais et celui qui était à côté il a disparu aussi
mmh
même les marchés disparaissent dans certains endroits
à Paris ça tient quand
ça tient
même
bien le coup
ouais ouais
oui
et je crois que les gens y tiennent aussi
justement parce que ce côté
beaucoup beaucoup alors
dans mes interviews tout le monde me parle des
marchés
ah oui
avec passion hein c'est
ah oui
et puis
des rapports avec des commerçants qui qui ont vu grandir les enfants qui sont capables de
ouais ouais
de de sympathiser avec
ah oui
un deuil
euh oui oui si
oh bah alors là je connais pas ça moi
oh bah ça vous aussià côté
ouais
écoutez je merci euh qu'est-ce que je voulais vous demander la dernière chose c'est est-ce que j'ai oublié pour vous quelque chose d'essentiel dans les dans dans cette vie du quartier et ses changements
non
c'est un peu discontinu notre conversation mais je crois qu'on a évoqué pas mal de choses est-ce que est-ce que vous vous attendiez à des questions plus pertinentes
euh que j'ai laissé de côté
moi ce qui m'étonne un peu
dans votre interview c'est que on passe d'une euh
mmh mmh
d'il y a cent ans à maintenant comme ça euh
oui
de la banlieue
à la région pari- à Pa-
-ris euh
mais parce
que vous êtes là toutes
les deux et donc
ah oui voilà c'est ça
euh l- jusqu'à présent j'ai interviewé des gens qui avaient à peu près le même âge
ah
et
donc
oui d'accord
là du coup on a envie
de
ah oui
ouais ouais
de suivre
oui parce que moi je suis
plus jeune j'ai vécu ici et en ban-
-lieue
oui
et à Malakoff
x
et à Champigny
mmh mmh
et puis maman bon elle a
toujours vécu
bien sûr
là en plus on parle de Chennevières enfin
bon
mmh
c'est un peu éparpillé
mais bon si vous vous y retrouvez
ça je suis tout à fait
je suis tout à fait d'accord
ça va ça va aller
d'un
ça va aller
d'accord
d'un
d'un thème à l'autre
bah oui
j'aurais
pu vous dire bon bah voilà les vingt premières minutes
oui oui
c'est pour
euh mais au fond le fait que vous ayez été là toutes les deux ça avait aussi des avantages
mmh mmh
c'est-à-dire
que vous vous savez aussi des cho- choses qui vous ont euh vous avez rebon-
-di sur des
oui
choses que disait
ouais ouais ouais
votre
mère
ouais
et vice-versa
ah ouais
donc
euh
oui puis moi j'ai j'aime bien parce qu'elle parle de tout et de rien quoi de
oh bah ça oui je parle de tout et de rien comme tu dis
je suis très bavarde
pas de rien pas de rien
est-ce que
enfin quand on est
ensemble on parle beaucoup
ouais ouais
et de souvenirs et de
donc si est-ce que je peux vous demander alors de récapituler juste l'une et l'autre pour être sûre que je me suis pas trompée votre niveau d'étude et votre non pas profession mais
bah s- moi j'avais un CAP de
oui de
de couturière
de couturière
tu as passé
oui
ton
certificat
d'étude
j'ai travaillé
à
à la toile d'avion
tu as eu ton certificat d'étude
maman
oh bah si j'ai
passé
oui
un c'est
après j'ai eu
d'accord
le certificat d'étude
après tu as passé
le CA-
ça vous l'avez
dit euh vous
en avez
ah
parlé
longuement
j'ai pas
oui
oui
et tu as travaillé à la
toile d'avion
j'ai travaillé
à la toile d'avion
d'accord
mais pas dans les pas dans les comment dans les maisons
de
dans
les magasins
dans les magasins
mmh mmh
j'ai travaillé
tu découpais tu coupais
non je coupais pas
les vêtements
je
tu
on avait tous
et qu'est ce tu faisais
c'était la chaîne hein
c'était déjà les machines à coudre
euh les
moi j'étais pas
dans la machine à coudre je montais les
les robes
les pié-
les manteaux les
mmh mmh
tu as pas travaillé très
et puis il y avait la
longtemps hein
il y avait
en fait
la mécani-
-cienne derrière
mmh mmh
qui piquait
ah
oui
jus-
-qu'à votre
euh
mariage
jusqu'à temps
j'ai eu non
non
jusque
quand
j'ai eu ma fille
ça a
duré
je me suis
arrêtée bah j'ai eu je devais être qua- quatre ans
quatre ans
oui j'ai dû commencer à seize ans
ah oui
quinze seize ans
tu as commencé à
seize ans
oui
oh mais alors après tu avais pris le pli pour faire tous nos vêtements
oh bah ça oui j- je faisais de tout
d'accord et donc euh avec un mari instituteur
mmh
et
instituteur
oui qui aurait pu être plus mais ma-
bah
il a jamais
il y a eu la guerre
il était pas très ambitieux en
plus papa
oh non mais
il y avait la il y a eu la
guerre parce
il y a eu la guerre
que avant la guerre il il voulait être
directeur
non
non
professeur
non
comment celui qui venait visiter là
inspecteur
inspecteur
inspecteur
oui
ah oui
et
ah oui
il est quand même rentré
puis ça a un peu
très très fatigué de
oh oui
des camps
bah oui
de prisonniers
oh oui
vous avez dit la tuberculose
mmh mmh
oui en plus après il a été malade
donc euh
oh bah
il était pas question de
oui
ça l'a un peu
ça lui a un peu rabattu
quand il arrivait on
déjeunait on mangeait et il allait se coucher jusqu'à temps qu'il parte hein
mmh
mmh
mmh
donc il était épuisé par euh
oui puis il fallait toujours monter parce que dans les écoles il y a il f- il était au deuxième étage
mmh mmh
donc il
faisait pas mal de oui et
ici c'était le cinquième étage sans ascenseur hein
et mon père descendait montait re-
-descendait
donc il fatiguait quand même
il fatiguait
beaucoup
ouais
mmh mmh
je m'en
rendait pas tellement compte moi il est pas mort de ça de toute façon il a eu un cancer
mmh mmh c'est censé être plutôt bien pour le coeur si ça peut vous consoler d'avoir
monter tous ces étages
de monter et de descendre
peut-être oui oh oui puis il montait dans les montagnes
aussi
oui
et donc
et moi bah j'ai été
euh
le bac
jusqu'au bacca-
-lauréat
et puis
en ayant quand même redoublé deux classes justement dû aussi à ma
jeunesse hein
mmh mmh
et puis après j'ai fait un an d'école normale
mmh mmh
ah non j'ai je m'étais quand même inscrite à la fac mais j'ai pas été j'ai pas fait euh c'était
une ins-
mmh mmh
-cription euh inutile donc je suis passée je suis rentrée à l'école normale parce que je savais pas quoi faire en fait et
oh bah tu savais pas
ils m'ont tous convaincue
d'être institutrice
tu voulais être infirmière
oui
tu
voulais être
avocate
à la poste
je voulais être
mmh mmh
à à la poste je le regrette encore
ah oui
et
ouais ouais
euh à cause des possibilités de promo-
-tion non
ah non pas du tout
parce que je trouvais que c'était un travail euh euh à services
voilà
mmh mmh
c'était un travail de sa- je sais
pourquoi j'aimais
bah là aussi
la poste
mmh mmh
bah oui
bien sûr encore plus même
mais oui
donc euh je suis rentrée à l'école normale des Batignolles pour un an et puis après je suis partie
euh passer
mmh mmh
je suis le genre de fille qui a fait un une fin d'étude à dix-huit ans et demi quoi
euh
mmh mmh
il y avait tellement besoin de monde je suis allée à la Madeleine il y avait le truc d'inscription le bureau d'inscription je me suis inscrite et le lendemain j'avais un poste à Aubervilliers ah non celui-là à
Aubervilliers
non
oui je l'ai eu un jour
ah oui
avec des maternelles de deux ans et demi j'en pleurais parce que je savais vraiment pas quoi leur faire faire et après j'ai eu mon mon concours d'école normale donc je l'ai obtenu et après l'école normale donc un an je suis partie directement en fin d'étude j'avais dix-huit ans les gosses elles en avaient quatorze
mmh
mmh mmh
et je rentrais ici parce que j'étais pas mariée hein et mon père qui était à son bureau
euh
toujours
à son bureau
x
m'aidait
parce que je lui disais tu me passes tes préparations et comment je fais là et tu es autoritaire faut être comme ci comme ça et donc j'ai fait comme lui au départ et
et ça allait très bien
je suis
partie
oui
et je me suis régalée
oui
finalement ça a été
je me suis régalée pendant
quarante ans euh
d'accord
surtout après soixante-huit avant j'étais très autoritaire
mais c'était
mmh mmh
parce que je copiais un peu puis j'en avais besoin puis après c'était beaucoup plus plus souple
c'est peut-être aussi parce que vous aviez pris toute cette assu-
-rance
voilà
que ça
permettait
mmh c'est sûr
de de ne pas
c'est sûr au bout d'un certain nombre d'années euh quand même on est plus plus installée ouais et puis après j'ai eu les enfants pardon qui m'ont aidée aussi à comprendre les petits ça ça m'a beaucoup aidée mes propres enfants
oui
quand elles ont eu six ans
mmh
mmh
j'ai
fait un CP et alors là je je comprenais tout parce que
j'avais les
mmh mmh
miennes à la maison et la réaction des petits
au début
vous n'avez eu
un CP que
ouais à peu
tard
voilà
finalement
voilà
vous
n'avez pas
commencé
au début
j'ai fait les fins d'étude les fins d'étude 1 les
fins d'étude
mmh mmh
2 après j'ai pris un CM 1 CM2 enfin j'
navi-
mmh mmh
-guais dans les grandes classes
mmh mmh
et j'ai fait le grand saut parce que j'appelle ça un grand saut en en cours préparatoire quand Valérie a eu six ans
mmh mmh
et
après vous avez gardé
et après j'ai toujours gardé les petits ouais C CP CE1 je les suivais CE2 je suis remontée jusqu'au CE2 puis après je suis redescendue dans les petites classes
elle
suivait ses élèves
c'était le moment spectacu-
-laire c'est
le miracle hein quand on voit que
ah ouais c'est c'est les
parents disent
oui
moi je leur disais non que c'était pas un miracle qu'on bossait beaucoup mais
c'est vrai que c'est assez extraordinaire
oui
ouais
écoutez merci beaucoup
bah de rien
j'espère
que je n'ai pas été trop longue
mais
x
en tout cas
non mais vous auriez peut-être soif quand même
euh j'
non non il y en a encore
faisc'est surtout
vous
oui
qui avez parlé