voilà ça enregistre (bruit) super alors déjà est-ce que vos parents vivaient à Bruxelles (?)
oui
oui
toi aussi (?)
chouette et euh vous viv- vous vivez depuis combien de temps à Evere ici (?)
vingt ans
***
ic- ici dans
l'appartement (?)
ouais
oui vingt ans
ah
vingt-et-un
et vous avez
hum ah
(rire)
(rire)
et vous avez beaucoup euh déménagé (?)
jamais enfin si moi tr- moi c'est la troisième fois depuis que je suis née (?)
oui
oui trois fois et toi (?)
et bien j'ai habité chez mes parents puis on s'est marié
bah trois fois aussi
d- d- trois fois aussi
ah voilà et euh et vous êtes contents du quartier
très
ici (?)
dis réponds aussi hein
(rire)
bah euh euh
oui très
et moi je suis le drapi-
ah oui c'est
enregistré
mais oui
c'est vrai
(rire)
il faut pas n'entendre
on va on va
que ta voix
dire c'est la femme qui domine (rire)
alors que- quels points positifs ou négatifs est-ce que vous trouvez à à ce quartier à Evere ici (?) par rapport à d'autres quartiers de Bruxelles
en tout cas euh on a quitté Schaerbeek et tout est positif ici
ce qu-
sur le plan politique
non
tu veux dire (?)
euh la la vie
non non oh
pour nous tout oui
c'est un quartier calme apaisant
tout est p- tout est p- plus ici qu'à Schaerbeek parce que Schaerbeek simplement ça a décliné sérieusement où nous étions
euh et est-ce qu'il y a beaucoup de nature dans votre quartier (?)
oui
moi je sais pas du tout
c'est vrai il y a beaucoup de parcs ou (?)
oui
oui nous sommes à côté du d- du
du stade euh
parc
sportif de d'Evere et il y a des grandes promenades à faire et
et nous sommes près du cimetière de Bruxelles où on adore aller se promener
(rire)
(rire)
euh ah bah voilà euh la question suivante étant euh il y a des endroits où tu aimes te promener donc
bah voilà le cimetière de Bruxelles
le cimetière
j- j'aime beaucoup
et toi aussi hein (?)
oui il il est très ancien
oui
il a
il a énormément d'arbres très vieux
et beaucoup d'animaux
et puis les des
de vieilles tombes en euh enrobées de de mousse et de ah c'est a- c'est assez joli oui
et des animaux
il y a aussi
oui et il y a quoi comme animaux (?)
des écureuils des
des lapins
des lapins
euh on a une fois vu un faisan euh ***
il y a aussi des perruches dans les arbres
oui beaucoup
beaucoup d'oiseaux
beaucoup de perruches vertes qui
qui ont été lâchées puis qui
sont devenues sauvages et qui vivent là
mh
oui il y en a aussi dans mon jardin
oui hein
on en voit aussi
elles font du bruit
et puis t'as un endroit calme
il y a personne qui te dérange
(rire)
(rire)
(rire) nous on les dérange peut-être
euh est-ce qu'il y a des endroits où vous allez tous les jours (?) ou très souvent dans la semaine (?)
et bien justement euh
oui
cette cette promenade-là
ou la promenade du quartier
oui on on se balade dans le quartier parfois euh je n'aime plus trop d'aller toute seule au cimetière
non
la police m'a déconseillé d'y aller toute seule et euh voilà alors on fait l'autre quand je suis seule je fais le tour du quartier à deux on fait le tour du cimetière
et tu vas encore à la piscine (?)
oui mais je j'ai plus été depuis quatre jours parce que j'ai
ah oui
un steive nek
mais je
retourne demain matin
et on va comment en fait d'ici à la piscine (?)
en voiture
ah en voiture (rire)
mais c'est pas c'est
oui il y a pas de
pas au Triton que je vais c'est au Poséidon
Poséi- ah oui c'est quand même loin
parce qu'ici le Triton c'est à trois cents mètres
ah
et pourquoi je vais au Poséidon parce que bah j'y allais avec un copain pendant les weekends du temps où on travaillait puis euh il y a eu la retraite lui a dit je vais là j'ai dit bah bon j'ai suivi
oui bah oui parce qu'il y a pas de il y a pas de bus direct hein jusque là-bas
il y a le quarante-cinq jusqu'à la place euh au shopping hein
à Roodebeek ouais
bah oui faut remonter
comment s'appelait cette euh (?)
alors ou prendre le métro
ou bien alors il faut prendre
ou ou aller à pied euh l'avenue Paul Heymans jusqu'au haut mais
(inspiration)
(rire)
(rire)
je l'ai déjà fait c'est dur
non il y a aussi un un arrêt de métro mais
oui
il y a pas il y a beaucoup de transports ici autour ou (?)
ça va
on a deux transports
principaux le soixante-trois qui va en ville le quarante-cinq qui va au shopping
et le quatre-vingts
et le soixante-six
qui fait aussi le tour de de la ville à peu près en partant
et le quatre-vingts
d'ici
qui fait
et le quatre-vingts qui va à la Porte de Namur oui
oui oui
ça va on peut pas se plaindre
et vous utilisez encore les transports en commun (?)
on devrait
euh
(rire)
(rire)
on devrait
on devrait
euh
on est encore
fort accros à la voiture bon bah
tant qu'on peut
oui pf euh comment est-ce que vous définiriez les limites de votre quartier (?) est-ce que c'est à Bruxelles est-ce que c'est plutôt par l- commune on dirait ou c'est plus petit (?)
moi je dirais hum c'est ma commune dans le grand Bruxelles et toi (?)
moi je dirais que c'est mon quartier dans Bruxelles parce que finalement Evere on connaît très peu enfin on devrait connaître mieux parce que
nous sommes dans le haut d'Evere et le bas d'Evere
on ne connaît pas très bien
oui on y va r- on va
relativement peu et et la maison communale quand c'est nécessaire comme par exemple quand on a fait nos soixante ans de mariage on y a été
tu dois aller chercher pour ta voiture
ton
oui
ton caron
(rire)
(rire)
euh est-ce que vous avez vécu des événements qui vous ont frappés à Bruxelles (?)
ah
oui
quels
événements est-ce que vous pouvez vous rappeler (?)
dans quel de- dans
n'importe
quel
n'importe
n'importe
***
vraiment
depuis que tu es né
***
ouais depuis que tu es né qu'est-ce qu'est-ce qui te vient le premier à l'esprit quand tu penses à des événements à Bruxelles (?)
pour moi c'est la guerre les bombardements et et la et la peur et les choses qui sont ça c'est quelque chose qui reste de l'enfance hein
mouais
ça c'est un événement pas agréable puis il y a des événements gais qui sont
même pendant la guerre
oui il y en avait aussi mais enfin
moi aussi c'est la guerre
vous aviez quel âge (?)
oh bah
sept à douze
sept ans quand la guerre a éclaté
mh
sept à douze mais moi papa était en captivité pendant cinq ans ça fait qu'on attendait on attendait on attendait
et donc vous avez vécu ici la libération de Bruxelles (?)
oui
ça c'est
ah ça c'était
quelque chose d'extraordinaire même à notre âge il y avait je peux di- et moi il y avait une chose qui m'a en- enlevé tout mon plaisir c'est que comme papa était officier maman voulait montrer aux aux gens enfin aux Américains aux Canadiens aux *** que et je devais aller partout avec un le képi de papa sur la tête mais à douze ans (rire) même maintenant oh ça ça m'a gâché une grande partie de
mon plaisir
(bruit)
mais je comprenais son désir de d'une reconnaissance au fond d'avoir été seule hein bah avec ses son enfant pendant toute la guerre et toi (?)
bah aussi aussi un souvenir de la guerre avec euh maman Mathilde hein donc euh elle était très bavarde et et pendant la guerre il y avait énormément de trams parce qu'on ne pouvait f- circuler qu'en tram
et pas
cher
et
on et on devait aller chez le dentiste avenue de la Couronne et on était à l'arrêt le tram arrive et à un moment on papotait avec une dame de la ligue des des des femmes-là tu sais (?) elle était sectionnaire et puis maman le tram un deuxième tram est passé un troisième est passé et je dis maman on va arriver en retard et au moment où on a voulu prendre le tram il s'est arrêté et la sirène a hurlé et trente secondes après toute l'avenue des Casernes était aplatie par les bombes
(rire)
à à
deux cents mètres de nous quoi hein et le tram dans laquelle il y a pas un survivant alors quand je raconte ça aux petits-enfants c'est pour dire vous seriez pas là et moi non plus si on était montés dans ce tram
ah c'est fou
voilà (rire)
ça ça marque hein
ça c'est un
ouais
souvenir assez
mais les bruits les les avions euh oui les bruits des des oui tous les bruits moi je ne supporte plus le bruit
ça c'est
mh
quelque chose euh parce qu'on est partis euh en quarante euh avec ma famille en en Allem- en
en exode
en France on est évacués quoi et donc on était mitraillés sur la route et maman me jetait hors de la voiture et mettait sur moi dans les fossés je n'ai jamais vu de mort mais alors ces avions en rase-mottes là et qui mitraillaient ouf (rire)
donc le bruit pour moi c'est exclu
comme on voit au cinéma hein maintenant
les gros bruits hein
***
oui c'est sûr que pour moi c'est tellement éloigné et
mais oui
que
même les enfants
***
raconte raconte alors ils ouvrent des yeux mais c'est pas possible mais c'est pas possible
(rire)
et pourtant la guerre n'est jamais loin hein
et on est toujours là
quand tu regardes la télé
oui oui bah oui
voilà
***
et euh il y a d'autres événements euh la
***
l'incendie
à l'Inno des choses comme ça vous avez aussi vécu à Bruxelles ou (?)
euh ah oui
ah oui oui oui
vous avez des souvenirs (?)
toi tu étais à Luxembourg pour ton boulot et tous les mardis j'allais manger avec maman à l'Inno elle m'avait demandé ça donc on allait à le le restaurant était en haut et ce jour-là je ne sais pas ce qu'il s'est passé on (n') y est pas allées mais lui il entendait d'aill- il y avait pas de téléphone hein toi tu entendais dans la voiture
tout ce qu'il se passait
il y avait pas de gsm à ce
moment-là hein et j'entendais à la radio et je montais une exposition au au Grand-Duché avec deux étalagistes et et j'étais inquiet je téléphonais je téléphone pas de réponse oh roh et ce n'est que tard dans la dans la soirée presque dans la nuit que j'ai su parvenu à les toucher parce que les toutes les lignes étaient occupées partout hein enfin voilà
et notre fille Catherine
elle en
toc
a eu euh
la phobie
on raconte que des év-
des des incendies
on ne raconte que des événements tristes hein
***
ah bah
des choses
d'autres événements (?)
gais (?)
gais
gais euh notre mariage euh les enfants la vie malgré que c'était pas toujours facile euh gais (?) un événement gai
bah oui les
ah oui c'était
fêtes de famille les
petits-enfants les voilà le scoutisme ça c'est aussi marqué très fort en tout cas mon enfance
oui moi pas (rire)
(rire)
je n'en faisais pas partie euh gais (?) bah euh non on ne regrette rien de notre vie mais quelque chose de très gai comme ça la vie était plus gaie puis compr- était en confiance maintenant on regarde derrière soi on regarde mamama on se méfie un petit peu
bah oui la rue
tout était plus
c'est ça c'est c'est
paisible il y avait beaucoup de communications entre les voisins euh voilà
et on
et
on partait au marché quand j'étais gamin
ah oui oui
pendant la guerre
probablement
et bien maman
portait mettait une bouteille de lait avec l'argent
la vidange
sur le le seuil de le le l'escalier donc de la porte de rue et on partait et quand on revenait il y avait une bouteille pleine et l'argent avec tout
on ferait
c'était
ça maintenant
dans l'u-
(rire)
(rire)
on allait faire une course au coin on ne claquait pas la porte on laissait la porte contre on (n') avait pas
comme quoi la vie euh
peur que quelqu'un rentre
oui ça c'était enfant mais même après hein
mais même après
oui même après
même même quand on
était jeunes mariés on pouvait encore faire ça
ouais
juste que maintenant on s'imagine pas euh
on ne s'imagine
non
pas
(rire)
comme il y a le
le
il y avait pas de
grande surface il y avait pas
on s'étonne que que les personnes de notre âge sont désabusées et n'osent plus faire grand-chose mais c'est parce que nous on a un caractère plutôt heureux quoi mais c'est vrai que ce n'est pas très agréable
bois un peu de ton jus tu l'as déjà fait (?)
ouais
et toi ouvre un
peu le chocolat
attends ça ça tourne
ça tourne
pas d'importance tu sais
ça c'est poubelle hein
(rire) est-ce que euh vous allez souvent à des fêtes à Bruxelles (?)
jamais
jamais (?)
non
non non
manifestation (?)
on est devenus un peu casaniers
moi je suis
tu sais
claustrophobe hein
ah oui
alors euh oui on allait voir les d- les défilés au début avec les enfants et tout ça puis cette foule dis bouf alors tout ce qui est non on n- on
on va rarement en ville
on est allés voir
on est allés voir le déf- oh que on a allez au mois
le onze novembre
de juillet
on allait et le vingt-et-un juillet
ouais ouais
ouais
on a été longtemps voir le défilé du vingt-et-un juillet à
et t- oui ouais m- moi j'avais scout chaque fois
ah oui
ah oui
je suis ch-
chaque fois partie en camp
ah oui
pendant le vingt-et-un juillet donc on chante notre Brabançonne mais
ah si un un un événement très gai c'est quand on est allés voir Jean-François qui défilait en marin comme ça oh c'était joli
(rire)
(rire)
où ça le vingt-et-un (?)
le vingt-et-un juillet oui
quand il sor-
ah
il est sorti de l'école de marine je crois que c'est cette année-là hein il n'avait pas encore voyagé
non
je crois que c'est cette année-là
mh
et euh des fêtes dans votre quartier (?) des fêtes de voisinage (?)
non non non
il y a ça ici ou pas du tout (?)
il y en a peu
ici
non non
euh c'est un immeuble euh non on ne voit pas hein
***
on a déjà été place
Paduwa se balader en
oui mais pas
été entre
pas entre voisins
***
ah non non
non
non ça
c'est c'est pas non
on s'entend bien on prend le café ensemble parfois mais non
c'est plutôt dans les quartiers
il y a pas de fête de quartier
où il y a des maisons
ouais
individuelles hein enfin je pense
chez toi peut-être ça
se fait mais
oui pf
oh ça se faisait mais en fait j'ai plus trop l'impression maintenant
chez Marie-Anne ça
quand j'étais petite
se fait tous les ans
à Schaerbeek ça se fait encore dans
oui
les vieilles rues là
euh
oui
nos amis qui habitent là le
oui chez Marie-Anne et
Luc ils ont toutes les ans hein oui
le confirment Marie-Anne et Luc aussi
oui parce que moi j'ai plein de souvenirs de le faire avec des des enfants de mon quartier quand j'étais petite
ah oui
dans les clos près de chez nous
ah oui
mais maintenant
c'est fini tout ça
je sais pas j'en entends plus parler en tout cas donc euh
mh
les temps changent hein
comme quoi
(rire)
ouais
est-ce que vous vous sentez d'abord habitants d'Evere (?) ou d'abord bruxellois (?) belges (?) européens (?) qu'est-ce que vous diriez (?)
euh oh belge sûrement
oui moi aussi sentiment d'être belge parce que
ah oui oui fiers d'être belges
fiers en
oui d'autant
oui
plus que
la guerre nous a marqués le scoutisme nous a enfin moi en tout cas m'a marqué
l'armée m'a
marquée
euh
à Schaerbeek on a on a beaucoup donné de bon on était plus jeunes on a on a travaillé au point de vue paroissial on a euh fait des fancy-fairs on fait un tas de trucs comme ça Ena a tenu le resto-foyer pendant longtemps donc euh on était assez engagés et à ce à ce moment-là on vivait vraiment bien Schaerbeek quand on est arrivés ici on était plus âgés on avait plus de soixante ans on s'est installés on a une vie beaucoup plus calme plus il y avait plus de ces fêtes on a plus ai- adhéré
on (n') a plus investi dans la paroisse
à des paroisses euh
si moi j'ai été à une
toi oui mais moi pas non
chorale pour messe
pendant quelques années
on avait tellement tellement
chanter à la chorale
lu à la paroisse que après j'ai dit en arrivant ici c'est fini (rire) mais des fêtes de famille ça oui ça c'est très gai toujours
toujours
comme la famille est grande il y en a quelques-unes quand même
bah oui
hein
ça c'est toujours bien
et oui donc déjà à ton temps c'était très patriotique le scoutisme (?)
à l'époque oui hein
enfin maintenant
ap- après la guerre
encore mais
dis
maintenant plus (?)
si si enfin moi j'ai encore l'impression euh avec mes lutins c'est encore
ah oui (?)
Brabançonne euh
lever de drapeau
c'est vrai (?)
et je trouve ça oui oui je trouve ça important
oh ça c'est important
c'est
de le faire
très je trouve ça aussi
et euh oui je je oui moi j'ai vraiment envie de faire ça encore maintenant
***
et qu'elles apprennent la Brabançonne et
donc oui j'essaie vraiment encore et moi aussi je me sens plutôt belge
ce qu'on fait
mh
c'est qu'on met à toutes les occasions on met le drapeau enfin Jacquy met le drapeau au balcon
ouais c'est vrai
alors il y en a un qui sort nous on est
en général les premiers
on est toujours les premiers
puis on en a deux puis on en a trois puis il y en a quatre mais
c'est plus comme avant non plus
mh oui je me souviens de de cette époque où il y avait
plein plein plein
plein de drapeaux
oui
oui c'était fou euh est-ce que quelles différences voyez-vous entre Bruxelles et la Wallonie (?) une grosse différence (?) de tout tout ordre n'importe
je trouve qu'il y a une différence sûrement de mentalité euh de
oui
euh
oui
mais enfin
c'est plus ça m'a l'air plus paisible
oui
enfin mais la Flandre aussi enfin tu sais quand on va à la mer quand on va à Bruges quand c'est une autre ambiance ici c'est c'est la grosse ville quoi
ouais et euh dans le parler (?) vous voyez des différences (?) avec des amis euh wallons ou (?)
ah les caractères wallons est beaucoup plus
(rire)
et le oui mais la le
la la la façon de parler aussi l'accent par exemple oui ça se ça se marque hein j'ai des amis wallons qui des amies plutôt qui qui ont vraiment l'accent liégeois et c'est c'est comique
et c'est un autre caractère
et bon comme moi j'ai
certainement l'a- l'accent bruxellois mais
mais c'est vrai que c'est un autre caractère mouais
oui
ma famille était était liégeoise du côté de maman du papa du côté de papa flamand mais c'était tout différent très expansif très euh joyeux très euh festif très je ne dirais pas toujours sincère voilà ça c'est mon mon
tandis que les Flamands c'était plus froid
oui c'est
plus
plus on
te dit on t'aime on t'aime
plus travailleur aussi peut-être
si à Liège on te dit oh je t'aime bien sais tu ma feye oh tu ne crois pas trop voilà ça
c'est pour moi la différence
oui je r- je ressens
oui je ressens ça aussi dans
tu sens ça aussi (?)
euh dans mon enseignement que j'ai fait en français et en
ah oui ah oui ah oui
néerlandais euh c'est sûr qu'on ressent la différence euh
mais donc oui est-ce que comment déf- définiriez-vous les vrais Bruxellois (?) est-ce que vous en connaissez (?)
oui j'adore (rire) j'adore leur parler j'adore euh ils sont très festifs aussi les vrais Bruxellois les les anciens les les vrais là hein
ça c'est
mais y en a-t-il encore hein c'est ça (?)
ah il y en a encore
est-ce
ouais vous v-
ils s'aiment
à qui vous pensez (?)
ils aiment bien d'aller voir leurs pots ils ont leur café attitré mais ça c'est nor- partout mais ailleurs c'est leur langage j'adore le le bruxellois
oui le vrai bruxellois est amusant
ah
mais
ils ont un humour ils ont
ouais ouais
i- c'est quelque chose de très très imagé très voilà j'aime bien
toi aussi hein
et
moi aussi hein
vous connai-
vous connaissez des mots ou des expressions encore en bruxellois (?)
ah oui
oui
on le comprend
moi aussi hein
pour le retenir euh caberdouche euh stamcafé tu vois comme dans les cafés euh qu'est-ce qu'il y a (?) euh
un stoefer (rire)
oui enfin on en connaît beaucoup
***
peï meï
tout ça ce sont des mots euh (rire) oui
on comprend tout
***
oui on comprend tout comme je comprends le wallon mais pour pour le redire comme ça (toux) ça me vient pas à l'esprit
et il y a des mots que vous utilisez vraiment en bruxellois (?) dans v- tous les jours ou (?)
non
je ne pense pas
ou alors c'est un
je ne pense pas euh oui
stoemp non ça je vois pas
c'est le le parler belge oui ça oui
on fait les fautes euh belges mais bruxellois non
on essaie de parler un français correct mais
je crois pas enfin
tu nous entends parler
ou alors quand on raconte une
blague ça c'est sûr qu'à ce moment-là on on aime bien de zwanzer comme on dit hein
oui
hum est-ce que vous voyez une différence de langage avec vos petits-enfants par exemple (?)
avec (?)
par rapport aux jeunes (?)
ah oui ils
petits-enfants
em- ils emploient d'autres termes mais ils ont d'autres euh (toux) techniques ils en sortent dans tout et leur façon de parler non moi je trouve qu'ils parlent bien
ils parlent bien mais très vite (rire) tr- souvent très vite
oui et très bas (toux)
mais ça c'est
et très bas
(rire) et euh les ça ce sont les grands hein Sébastien et Thomas euh et les petits ils sont bilingues puisqu'ils vont à Mater-Dei ah bah oui tu sais et je trouve que (toux) l'aîné parle extrêmement bien les deux langues il a l'accent il a euh comme ta soeur il a l'accent mais alors quand il parle le français je ne sais pas qui il qui il euh d'où il sort ça mais il a il a un joli accent en parlant français et ça je trouve ça c'est merveilleux tandis que le deuxième il a du mal il connaît un peu en chèvre ni chou là tu sais
ouais
mais bon il comprend tout quand même et le dernier ça commence (rire)
oui mais c'est toujours euh
(toux)
un espèce de pape entre les deux euh
oui
au début j'avais
oui
ça aussi
et vous voyez donc un un vrai avantage à
ah oui ah oui ah oui
parler les deux langues pour vos petits-enfants (?)
et surtout les
mais ils aiment pas parler avec nous
on en flamand hein ils ne veulent pas
oh comment (?)
oh c'est vrai (?)
oh si quand ils étaient petits
quand tu essaies oui oui peut-être
mais même même
quand ils étaient petits mais maintenant ils répondent invariablement les trois que ce soit néerlandais ou français ils n'ont pas peur de parler le néerlandais pour pour eux c'est c'est ce sont deux langues maternelles puisqu'ils avaient été à la crèche et *** euh et les grands les grands ils ne connaissent pas le néerlandais bien regrettable malgré tout ce que j'ai toujours poussé à la charrette euh mais ils ne sont pas sectaires hein ils ne sont pas euh ils parlent moi je trouve qu'ils parlent bien français
oui
et il y a des choses qui vous choquent ch- dans leur manière de parler (?)
de vivre peut-être mais pas de parler
de vivre quoi par exemple (?)
de vivre c'est comment dirais-je (?) ils gèrent extrêmement bien les il y a que les deux aînés hein qui ont un un ils gèrent extrêmement bien leur budget ça c'est bien mais mais ils non c'est Sébastien il aime changer chaque fois que je le vois il a un autre téléphone et tu vois Bonne tu devrais avoir ça alors tu auras ça oh je dis Sébastien ne m'explique pas tout ça je ne comprends rien tu sais euh c'est il veut aller à la pointe euh de tv de téléphone euh voilà
oui mais enfin c'est parce que les gens de notre génération on est partis avec rien et quand on avait
ah oui
un petit quelque chose
on était contents et ça a duré longtemps aujourd'hui avec cet excès de consommation on veut tout tout de suite comme ça change tout le temps on a besoin du nouveau gsm du de l'Iphone etcaetera donc ça nous surprend plutôt hein mais on
mais oui
on critique pas hein c'est
nous on a eu un frigo quand Marie-Anne est née eux c'est différent hein quand on s'installe ils ont tout tout ils ont tout tout de suite mais c'est surtout Sébastien Thomas il Thomas pas hein
enfin pour des gens de notre génération c'est amusant de se d'en de les entendre parler euh nous on est des dinosaures mais eux pour nous c'est des des inconscients de la consommation
oui
non pas tous
hein ou alors ils sont
ils sont tellement étonnés que ça fait rigoler par exemple euh vous n'avez pas de commande à distance et qu'est-ce
qui (?)
(toux)
bah on se levait et on changeait de poste et
mais
(toux)
pas de télé qu'est-ce que
(rire) pour eux pour eux ça
c'est in- in-
mais je crois que ça ça c'est
inconcevable
ça c'est la génération hein
moui
parce que moi mes parents ne comprenaient pas non plus comment nous vivions et pourtant
on vivait fort économiquement et
donc voilà je crois que ça a toujours été
fort euh sagement et fort euh mais aller au cinéma dites rho ça va couter cher (rire) tu vois tandis que maintenant ce n'est plus du tout le même euh le même langage
je trouve
et
je pense qu'il y a plus le sens de l'économie p- bah pour ceux qui n'ont pas des très grosses situations avec qui vivent euh normalement euh
si
parce qu'ils ne peuvent pas faire des économies n'ont pas les moyens de le
bah écoute ils en font
faire parce que ils veulent
non mais c'est parce qu'ils veulent vivre ils pourraient en faire s'ils vivaient de
oui
façon
plus frugale mais comme c'est pas le l'air du temps et qu'on doit avoir le dernier ceci ou les derniers ça ou la dernière télé H- H- HP
s'ils ne
etcaetera
faisaient pas ça ils auraient beaucoup plus
oui il me semble c'est ça
hein
a- avec
c'est ce que je dis toujours à mon grand-là
notre raisonnement mais c'est pas
je lui dis toujours
c'est pas
mon dieu tu vas voir du foot en Angleterre mon dieu mon garçon mais qu'est-ce que ça coute pas cher tu sais Bonne autant de milliers d'euros mais je dis tu les mettrais de côté
tu aurais ta nouvelle
(rire)
chaudière (rire) comme ça mais oui il dit mais ils gèrent bien hein ils n'ont
pas de pouf ils n'ont pas de pouf
***
comme on dit en wallon ou en fr- en flamand je ne sais pas ils n'ont pas de dette
euh est-ce qu'il y a des personnes avec qui vous ne parlez pas le français (?) d'autres langues (?)
c'est rare c'est rare hein enfin ça arrive on a une voisine qui est néerlandophone
mais oui celle que t'as vue là
la maman ne connaît pas un mot de français
sur le palier
ah oui oui celle-là
mais euh non mais tu sais ce que je m'ap- ce dont je m'aperçois c'est que j'ai été euh deux ans pendant la guerre chez mes grands-parents dans le Limbourg et bien par exemple chez la petite coiffeuse je m'aperçois que je parlais le néerlandais avec elle des des hum pas des phrases hein mais des remarques ou des des petits mots ou quoi je me dis tiens voilà voilà le veillis- oh c'est beau voilà le vieillissement on revient à ses sources sers-toi
c'est gentil euh est-ce que vous avez des amis flamands ou immigrés (?) enfin c'est c'est pas la même question hein mais
si si euh
flamands
Émile par exemple
Émile mais il est décédé le brave euh des amis flamands (?) on a beaucoup de hum d'amis par exemple les Raillé ils sont d'origine f- flamande mais ils parlent le français
oui
la plupart
parce qu'ils ont travaillé l- en français et donc euh pf sais pas moi
non pas tellement finalement
et d'autres euh d'autres nationalités (?)
pas tellement on les non je sais pas même les Anglais qu'on a connus parlaient français donc euh
oui oui mais c'est le fait de d'accepter d'autres nationalités c'est ça que tu veux dire hein (?)
sous-jacent
on est ça ça
ça nous dérange pas hein
sous-jacent euh ah non ça nous dérange pas hein mais on (n') a
est
rho
mais j'ai travaillé
mais
avec des
et notre ligne (?)
j'ai
(rire)
travaillé avec des petites étrangères des Marocaines des Algériennes et tout ça j- j'adorais parce qu'elles étaient -taient très très gentilles ça ne m'a jamais choquée mais ce qui me choque c'est certaines attitudes oui
comme quoi (?)
quand ce sont des des étrangères hein (?) comme quoi elles arrivent euh par exemple dans dans le tram elles te bousculent pour être assises avant toi quand toi tu faisais Saint-Nicolas à l'école euh ils t'auraient bien fichu en bas de ton ton trône
pour être la première pour mettre
ce qui est arrivé d'ailleurs
ses enfants tu vois c'est une autre mentalité ça les hommes ne se lèvent aucun dans le bus euh pour une fois que je prends le bus hein
(rire)
dixit une amie qui ne prend plus le bus de ce côté-là euh mais nous tous ceux qu'on connaît euh ils sont très chouettes hein
et est-ce que vous entendez d- beaucoup de langues dans le quartier différentes langues (?) ou c'est vraiment (?)
il y a beaucoup d'Africains
et ils parlent euh (?) ils parlent
***
quelle langue (?)
***
alors je crois
(rire)
que ce n'est pas du français (rire) beaucoup d'Africains il y a beaucoup de d'In- euh allez les
une communauté indienne hein
indienne là oui
ou ind- indonésienne ou
mais des gens d'affaires hein des
informaticiens qui
oui euh mh oui mais assez bien de flamand hein
dans la paroisse il y a beaucoup d'Africains
oui mais ils sont très oui très mais dis il y a quand même beaucoup de Flamands dans les magasins j'entends encore des gens c'est une commune flamande c'est pas courant hein
mais
(rire)
moi je me dis tiens il y a des Flamands ici c'est leur commune
c'était une commune flamande ici
oui
avant
c'est vrai (?)
avant nous hein
je savais pas du tout
oui oui c'était flamand
c'était des
une commune une
commune de culture des chicons
oui et c'étaient des champs parce que quand je vais faire ma prise de sang là le médecin le médecin qui est doit avoir pas loin de mon âge il disait rho madame quand je pense comme le quartier a changé euh j'allais avec mes enfants chercher le beurre et le les oeufs à la ferme ici au coin
tu vois
et ben
s- sous mais je suppose que chez toi aussi tout où tu habites ici euh où tu habites maintenant
c'était des champs
ouais
c'était
déjà ouais
alors
déjà quand moi j'étais
petite euh en face c'était une forêt
et ben voilà nous aussi
j'ai quelques souvenirs et euh
oui
ouais ouais c'était autre chose
c'était autre chose oui mais enfin
moi je suis pour l'évolution
quand on a acheté tout
quand on a acheté l'appart il y avait rien ici en face hein c'était des champs
de toute la rue il y avait rien
nous étions les
avec des bouleaux
derniers
non (?)
eh ben euh est-ce que vous pensez que c'est bien euh la mec- la mixité à Bruxelles (?)
euh allez Pilou
mais oui
parle
tu dis toujours dis
*** à quoi ça sert de
dire deux ***
***
oui
dis-le
tu veux (?)
mais toi c'est plus court (rire) oui
mais
mais
(rire)
mais je trouve que les les les personnes qui viennent ici qui demandent l'asile ou qu- ou qui sont venues ben doivent euh pr- prendre compte nos lois et pas nous les leurs ça ça me chipote un peu c'est cet envahissement de leurs l- et leurs c'est eux qui ont l'air d'être chez eux et ça ça me déplait
moi j'aime
***
personne en particulier mais le groupe qui prend possession comme ça d'un quartier et puis qui te regarde de haut quand tu vas dans leur quartier ça je n'aime pas
c'est surtout quoi comme euh comme nationalités que tu vois
bah on a vécu
beaucoup (?)
ça à Schaerbeek avec les Marocains et les Turcs
beaucoup de Turcs hein à Schaerbeek
et d'ailleurs Marie-Anne qui enseigne euh et qui f- et qui termine sa carrière cette année-ci a commencé dans cette école et elle la termine dans la même école qui est une école catholique et qui n'a au début il y avait que des des élèves euh euh blancs enfin des
des blancs ah des Belges
***
des Belges quoi et puis petit à petit et et il y a déjà quinze ans quand j'allais comme Saint-Nicolas euh il y a y avait plus de Belges plus de Belges d'origine mais Marie-Anne a toujours pf euh
elle s'est bien adaptée
elle a toujours fait
elle s'est bien adaptée à
à tous ces noms
à tout ça et
à tous ces noms
enfin la seule
difficulté c'est que dans ce milieu-là quand les gosses veulent apprendre c'est formidable quand les parents ne suivent pas ça c'est absolument
et que
lamentable
et que quand les les garçons n'ont pas de beaux bulletins les parents viennent rouspéter les pères
et ça je connais avec ma maman
oui hein voilà
c'est un peu la même situation
bah c'est la même chose partout et ça se trouve que c'est pas leu- enfin comment *** oui je dis je ne suis pas (rire) contre mais je trouve que quand tu vas dans un pays si on va dans le leur on doit enlever ses chaussures en rentrant dans une mosquée on doit on on on doit autrement on est mal vus
ici personne
tu m'é-
n'ose rien
dire
tu m'étonnes que
qu'elle traite de raciste aujourd'hui en
non
disant ça
mais quand
(rire)
par exemple dans la voiture ils ils roulent souvent comme des fous surtout du côté de chez Catherine là ce sont des des tout jeunes avec des grosses bagnoles non *** et puis euh ils roulent comme des fous et quand toi tu tu veux passer ou que tu fais un geste je dis arrête arrête ils vont sortir de leurs voitures et te taper dessus ce qui arrive souvent
est-ce que tu as vu beaucoup de changement dans ton voisinage ces dernières années (?)
ici (?)
ici pas tellement
oui
à Wou- à à Evere non
et est-ce que tu ressens le la mondialisation ici (?) est-ce que tu as des exemples (?) à Evere qui pourraient (?) des des restos des commerces
ah oui oui oui oui
par exemple
ça oui maintenant
il y a beaucoup de commerces
oui mais
euh
oui tenus par par des
par des Turcs par des euh pf
mais ça ça nous dérange pas tu sais cette
non non
mixité-là
pas du tout parce qu'on aime bien ces
au contraire à partir en fait euh dans l'immigration ce qui est dérangeant euh c'est pas le fait de
mh
c'est bon
qu'ils viennent qu'ils
ont un commerce etcaetera ça ça
ah non moi
j'ai toujours fait mes courses
normal ils payent
mais c'est mais c'est
dans le bas de Schaerbeek
ceux qui n'a- qui
n'adhèrent pas au système qu- et qui à ce moment-là provoquent des perturbations par euh fainéantise manque d'intérêt euh envie qu'ils ne peuvent pas assouvir et qui tourne mais sinon je crois que
le mélange euh
***
en Europe
est presque obligatoire parce que euh dans la démographie on on on on est de plus en plus bas et on on doit se le p- le le problème qui nous frappe nous des gens de notre génération c'est que dans le passé l'immigration parce qu'elle ça a toujours eu des problèmes hein moi quand on était gamins euh qu- après la guerre les les Italiens sont arrivés ici ça a été terrible pour les Italiens
pour les Espagnols
on les c-
on les coinçait dans des un campings des Italiens d'ailleurs on en parle là-bas du côté du Canal de Charleroi là hein mais c'était très dur on les traitait comme des chiens euh on les appelait sales macaronis etcaetera et puis petit à petit les Portugais sont venus après mais tout ça s'est bien arrangé parce qu'en fait c'était de la même euh euh génération euh pas de génération euh
religion
***
la même religion en quelque sorte judéo-chrétienne bon finalement ça s'est arrangé ils sont intégrés quand ils voient des Di Rupo à la télé qui sont des fils d'immigrés italiens qui sont devenus premier ministre ça je trouve une très très belle euh image de l'immigration et déjà dans le Moyen Age c'était comme ça je pense on quand on lit les bouquins il y avait toute sorte de des gens qui arrivaient et ils étaient mal reçus et puis finalement ils s'intégraient et c'est
c'est ça c'est in-
les Américains d'ailleurs
s'intégrer
s'intégrer
et ne pas vouloir
mais ceux qui s'intégraient
pas ça c'est un peu le le drame d'aujourd'hui peut-être parce qu'on a une compassion terrible quand on voit les gens là au à Calais par exemple qui qui ont un euh et pourtant ils ont un objectif hein euh donc ils ont un but c'est pas des va-nu-pieds euh il y a des gens de toute sorte de toute euh qualification même mais ils veulent a- ça c'est le le la terre promise hein
c'est de la oui c'est de la folie presque hein
un peu comme les Irlandais euh a-
ap- appelé à l'Amérique
donc oui
donc bon
l'Angleterre l'Angleterre
mais dans le quartier non il y a pas vraiment de
mais beaucoup de magasins étrangers hein
Loulou
oui
vous allez faire vos courses là ou (?)
mais ce sont
pas spécialement
souvent des restaurants tu vois ou des magasins de légumes
bah oui
ah ouais
ça ne me dérange vraiment pas j'en ai toujours mais maintenant je n'oserais plus quand on habitait Schaerbeek j'allais toujours euh rue des Coteaux tout ça tu sais le bas de j'allais faire toutes mes courses là on allait acheter des tentures on allait acheter des
oui
les fruits les légumes le pain leur bon pain marocain n'est-ce pas pain plat
mais je n'
et on s'intéressait
ouais
oserais plus
à ce qu'ils vendaient
et comment euh c'est vrai mais ici à Sch-
non ça il y a pas chez nous
bah écoute
d'abord on est on est plus plus lents qu'avant on on sort moins euh donc quelque part euh on va chez Colruyt on va chez Carrefour et voilà (toux)
si on va parfois quand on doit avoir de l'électro on va rue de Brabant
oui
mais mais je ne je me sens
oui mais il y a longtemps hein
moins à l'aise
on y va
parfait
par exemple pour chan- pour f- transformer nos vêtements et et on a un petit tailleur kurde qui habite dans le quartier pas loin et avec qui euh
et on parle
***
toujours avec lui
on repart volontiers il parle de
ses enfants qui vont à l'école il parle de et il parle du problème kurde avec les Turcs euh ah non c'est
non on (n') est pas contre euh
c'est c'est plus ren- enrichissant quoi
on (n') est pas contre
finalement elle va dire qu'on parle trop tu vas voir
***
ah mais non
***
pas du tout c'est très bien
(rire) est-ce que vous voyez des grosses oui bah forcément on en a déjà parlé mais des grosses différences par rapport à votre enfance et l'enfance bah par exemple euh
ah bah oui dis écoute je ne vois
de Joachim Joshua Jonas (?)
oui (rire)
bah oui ça c'est sûr
(rire)
ça c'est très très gros
comme différences
(rire)
ça c'est le
jour et la nuit
et les quelques exemples
qu'on t'a donnés tout à l'heure le le prouvent hein d'abord
ils n'ont pas connu
et
la violence de
la guerre chez eux
ils n'ont pas connu la guerre c'est
c'est quelque chose qui a marqué toute une génération tes grands-parents aussi hein mon cousin euh Jean euh ah ça ça a été ça a été très dur en qu- il a il a fallu cette jeunesse-là a dû refaire un des pas des euh des pas de géants pour arriver à rattraper tout ce qui tout ce qui était perdu
enfin tout était euh quand tu as commencé à travailler tout était possible
si tu avais du courage
mais
maintenant tu as des diplômes comme ça et tout n'est plus possible c'est ça la différence aussi mais les enfants sont plus gâtés les en- ils ont des jeux *** euh ça n'existait pas
vous aviez quoi comme jeu surtout (?)
nous (?)
oui
oh bah écoute
je crois que pendant la guerre on (n') avait pas de jeu mais on jouait
vous aviez un Monopoly vous autres
on avait un Monopoly ça je sais pas comment mes parents ont
un anglais
déniché
un anglais
oui un anglais
et tous les soirs puisqu'on pouvait pas sortir euh pendant la guerre à six heures du soir tout le monde était chez soi donc
ah oui ouais
on jou-
des jeux de société des choses comme ça
et chanter
ça c'est un bon souvenir
chanter chanter
que j'ai de la guerre quand même hein
il y a avait de bons souvenirs faut pas on chantait avec ta grand-mère euh Marthe euh on
oui
on f- on faisait des
des canons enfin t- ta question c'est de savoir
non mais moi ce qu'on avait comme jeu
la grande différence oui parce que
les jeunes n'ont plus ça aujourd'hui euh à part peut-être dans des mouvements de jeunesse ça tu re- tu essaies encore et tu tu tu retrouves un peu cette ambiance mais mais sinon euh c'est l'école c'est l'ordinateur c'est la télé c'est
c'est des jeux c'est
oui
c'est étonnant
que le scoutisme fonctionne encore mais c'est que ça s- j'en
ah oui ça c'est très bien
suis très heureux parce qu'on a encore passé
on a encore passé une soirée avec un ancien sc- enfin plus jeune que nous mais un ancien scout aussi et on parlait ça et et c'est vrai que c'est difficile d'avoir des chefs qui soient motivés
qui soient
mais regarde
courageux
ça c'est mes petites lutins ici tu as une photo
olala il y en a beaucoup dis
tu en as combien (?)
tu vois (?)
on en a quinze chez nous quinze petites lutins
dis elles paraissent
donc voilà tu vois que ça contin-
elles paraissent nous on était des enfants à cet âge-là elles paraissent déjà des petites jeunes filles hein
ah pourtant c'est huit douze ans hein donc euh
et bien oui mais de l- comme je les vois de loin ça parait déjà
ce sont des guides non (?)
non des lutins
non non c'est des lutins
c'est pas vrai
c'est huit douze ans
mais oui c'est ça à douze tu es déjà je vois Mathilde elle a déjà la structure euh à quatorze ans d'une adulte quoi tandis que nous on était des petites filles on connaissait rien on nous racontait rien
on racontait
mais c'est bien
on on
on
(rire)
connaissait rien de la vie au fond
parce que les
mh
parents ne racontaient rien c'était un peu
sopote
tout était
interdit aussi
tout était interdit
hein
aujourd'hui tout est permis trop
parfois
euh nous on était
interdit aussi trop l'église était omniprésente
ah oui oui
euh tout le temps
l'oeil
alors
de Dieu te voit euh *** et t- t- (rire) tu allais à confesse toutes les semaines enfin au pensionnat euh pouf oh mon enfant hum
pour nous cette euh différence entre notre jeunesse et notre vieillesse euh aujourd'hui c'est cette c- cette rapidité avec laquelle les moeurs ont évolué et et ça nous étonne ça nous surprend ça nous fait sourire souvent
oui ça nous
choque pas hein
mais mais
mais quelque part c'est sûr qu'on a été écrasés par l'église euh euh tout de suite après l'église c'était le service militaire où on on commençait à se réunir tous au petit château en tremblant on demandait à quel euh saint à quelle sauce on allait nous manger puis euh on venait nous dire faire un discours sera fusillé celui qui ne sera fusillé celui euh tu vois c'était ce système-là la discipline la peur
ton grand-père
a encore vécu ça
aujourd'hui il y a
plus de discipline mais il y a encore la
moins
peur
mais c'est plus la même peur c'est la peur du lendemain alors que nous n'avons pas du tout peur du lendemain
nous au contraire
nous ça
moi j'avais un boulot dans la
publicité je quittais cette agence j'allais dans une autre il y avait pas de problème donc tu vois c'est
les peurs ont changé
*** mais
l'espoir et
est-ce que vous avez des souvenirs de votre école (?) tout
oui
toi tu en as tu rentrais chez lui et bien mon premier souvenir de l'école je je suis allée au jardin d'enfants avant quarante quand je suis revenue je suis allée en première primai- et puis euh ma gr- mes grands-parents du Limbourg ont dit envoyez-nous la petite elle aura à manger moi je n'avais jamais faim mais voilà mais et alors je suis allée en pension j'ai adoré enfant unique j'ai adoré aller en pension et euh quel qu'est-ce quelle était ta question (?)
des souvenirs
c'était des souvenirs
ah des
d'école
si t'avais des souvenirs
souvenirs
comme dirait Bourvil les souvenirs d'école ne s'oublient
jamais
jamais
oui
(rire)
euh euh je réfléchis toi (?) beaucoup
hein
oui moi
j'ai moi j'ai d'excellents souvenirs d'école primaire pourtant encore une fois c'était la guerre mais c'était en même temps on avait peur mais en même temps comme des enfants euh par exemple on nous apprenait à faire pipi dans un mouchoir et
ah oui
puis à le
mettre comme ça et se coucher par terre en cas de bombardement on rentrait dans des tunnels pour euh retrouver des caves enfin c'était un peu l'aventure comme ça et alors je me souviens comme tous les hommes étaient partis à la guerre ou prisonniers euh un instit- pour quatre cinq classes parfois donc il il s'occupait un peu des premières des deuxièmes puis et puis des et alors euh ça a c- c'était un un pf comme est-ce que je dirais un comédien né ce cet instituteur et pour les plus grands dont j'étais à la fin de la guerre c'était il racontait euh toutes ces histoires de Pagnol la chèvre de Monsieur Seguin etcaetera
il aimait le français hein
c'est c'est
et et et
toi il t'a il a fait pas mal pour toi
voilà et il m'aimait bien
et et j'ai j'ai retenu ça et ça et et aujourd'hui encore grâce à lui je je connais peut-être par coeur une dizaine de fables de La Fontaine dont Les animaux malades de la peste
que je peux te raconter comme ça
mh
donc c'était des des vraiment des profs qui étaient motivés et quand on l'a encore revu quand on était marié qu'il habitait avenue Ernest habitait là l'avenue enfin peu importe près des casernes euh s- il y a des hommes comme ça qui ont marqué mais je pense que d- toi aussi peut-être hein non (?)
surement des profs aussi
oui hein favorablement ou défavorablement
ça (rire) bah oui si je fais mes études aujourd'hui c'est aussi parce que j'ai rencontré
voilà
c'est souvent comme ça oui
certaines personnes et
oui oui
c'est souvent comme ça hein
et toi Ena un prof qui t'a marquée ou (?)
je vois pas très bien non pas pas particulièrement parce que j'ai fait des primaires euh par petits bouts j'étais toujours malade par pe- petits elles n'ont pas eu le temps de me marquer ce que je sais c'est qu'après deux ans deux ans dans dans le Limbourg sans revenir parce que les trains quand maman venait me voir les trains euh on les bombardait il fallait attendre il fallait et bien euh là c'était très très sévères les institutrices quand on était pas très très attentives ou quand on avait mal répondu je sais quand moi je me souviens bien qu'elles me prenaient par les cheveux et qu'elles me tapaient la tête sur le tableau des trucs comme ça des lattes les machins
mais je n'ai
ah oui c'était aussi
pas gardé des mauvais souvenirs
non
à étendre les mains
oui ça j'ai connu aussi
mh j'ai pas gardé de mauvais souvenirs rien de transcendant j'aimais bien ma vie d'école ça me permettait de partir de la maison quand papa est rentré de captivité en quarante-six il m'a dit ma petite chérie q- oh je suis si content de te voir je l'aurais presque pas reconnu hein entre sept et douze ans euh que puis-je faire pour euh vraiment pour que tu sois contente et alors quand j'y pense maintenant je pleurerais bien je dis oh papa je voudrais aller en pension et il est rentré et deux deux mois après j'étais inscrite hein je suis restée euh oh euh quatre six ans en pension j'adorais
c'était d'ailleurs un institut prestigieux hein de
oui en en néerlandais hein
Wavre Notre-Dame
enfin non bilingue
Sint-Katelijn Waver
bilingue
tu tu connais le nom de cet institut euh
un un un un
des ursulines
des ursulines un un truc dessiné par Horta ou par un élève d'Horta avec des cages d'escaliers et des vitraux on dirait extrao- et encore aujourd'hui parce qu'elle a été à la fête des anciens élèves pour cinquante ans après c'est cinquante
oui il y a quelques années j'étais la seule de ma classe
j'étais déçue comme tout
c'était la seule de sa classe
et bien c- c- cet institut reste
impeccable
en état hein mais
en en il y a encore des des endroits où la discipline règne malgré euh
c'est flamand Loulou
c'est flamand
oui peut-être
flamand
(rire)
c'est autre chose
ouais bah oui quand même hein c'est une autre mentalité
je vois ça avec les gamins tu sais c'est autre chose et les moyens qu'ils ont et les façons de faire
et tu vois une grosse différence aussi encore maintenant entre néerlandais et français dans les écoles (?)
écoute je ne
euh
ah oui absolument
absolu- oui
mais écoute on en a aucun
en primaire
bah
en français
les petits sont encore en gardienne
non mais enfin Marie Marie-Anne est enseignante en
primaire dans une école
ah
défavorisée euh
oui mais ça et
ça et
il y a un monde de différences
c'est le nivellement par le
les autres
bas
sont à Don Bosco et c- c'est bien
(toux)
donc je ne s- j'ai pas de comparaison mais je sais que il y a ce que m'a vraiment frappée en allant les chercher à à Mamemimi l- il y a un prof qui est descendu euh avec sa classe un homme qui est descendu avec sa classe alors j'ai vu que les élèves étaient autour de lui nous étions à l'autre bout de la cour et on se demandait tiens quel est il y a conciliabule qu'est-ce qui se passe (?) et puis tout d'un coup il s'est redressé les enfants se sont bah tu as été à l'école là dispersés dans toute la cour ramassé tous les papiers en deux secondes tout est dans les poubelles impeccable mh va un peu demander ça dans une école francophone je crois pas qu'ils le feraient
ça c'est autre chose
oui
j'y crois pas
dis on sort peut-être
c'est une autre mentalité
tout à fait
on sort peut-être de ton sujet
là non (?)
non non pas du tout t'inquiète pas
elle fera le tri elle le fera le tri elle va se dire qu'ils sont bavards quels bavards (rire)
mais non c'est très bien ça m'arrange et euh vous voyez du coup des grosses différences entre votre enseignement et (?)
oh oui ne fût-ce que j'ai j'ai justement enregistré quelque chose pour les petits que tu m'avais envoyé euh ne fût-ce que le le matériel va dire aux gamins qu'il y avait un trou dans le banc pour mettre l'encrier et que tu que tu avais ta plume ce que c'est que euh les les des cartes c'était magnifique hein ce qu'on vend maintenant dans les brocantes dans les brocantes ou dans les chez les antiquaires où on explique comment on s'habille on se déshabille les calculs et tout ça tout ça ça n'existe plus les cartes de géographie
c'était ouais
les porte-plumes les plumes différentes
les petites les petits
la plume oui
les cartables tout ça oui c'est le jour et la nuit hein
mais dis on a
ça
quatre-vingt-trois ans heureusement que ça a évolué
(rire)
(rire) c'était et a- et alors le la la discipline ça c'était (bruit) Catherine était morte de rire oui je sais
Catherine était morte de rire
(rire)
(rire)
quand nous sommes allées au pensionnat je voulais absolument qu'elle voit le pensionnat parce qu'elle aime bien tout ça et ils sont venus tous les trois hein mais Catherine seule chacun seul et alors euh et alors maman c'était comment dans le corridor ce magnifique corridor et alors elle riait parce que je on saluait toujours les religieuses on marchait chacune d'un côté du corridor la religieuse au milieu et quand on passait tout en silence manger en silence tout en silence voilà je me tais
(rire)
tu dois parler plus vite alors (rire)
alors
(toux)
euh
quels différents travails est-ce que vous avez faits dans votre vie (?)
(rire)
vas-y Jacquy
et bien moi je j'ai travaillé en j'ai commencé euh chez Sarma au service euh décoration publicité euh comme étalagiste euh peintre de calicot euh parce que je sortais de Saint-Luc et j'avais besoin d'un travail travailler tout de suite le dernier d'une famille nombreuse puis je suis rentré en agence de publicité où j'ai continué euh un métier plus metteur en page des annonces de journaux etcaetera puis j'ai été engagé par un un des directeurs pour lesquels on travaillait chez Christophe l'o- l'orfèvrerie il cherchait un chef de pub pour sa société pour créer un un (bruit) il avait des représentants il av- il a besoin de de de gens pour euh organiser tout ça mais i- les représentants avaient besoin de publicité dans les journaux ils avaient besoin d'étalages pour les clients ils avaient bon j'ai fait ça pendant dix-sept ans et c'était c'était assez gai très prenant évidemment la
pub hein c'est
ouais
jamais fini
jamais fini et alors après j'ai perdu le boulot parce que la boite a dû fermer alors euh par le biais des relations que je m'étais faites dans ce milieu-là euh d'art de la table etcaetera (toux) j'ai été engagé euh chez un importateur de montres de luxe euh Jaeger LeCoultre mais qui vendait autre chose hein moi j'ai été engagé pour vendre les les montres les stylos Christian Dior et puis petit à petit etcaete- et j'ai encore fait dix-sept ans là et puis là encore cette boîte a flanché parce qu'elle coûtait trop cher à la Suisse et donc on m'a à ce moment-là licencié mais les Suisses m'ont proposé de travailler pour eux mais je devais déposer trois millions de francs belges
oui quelques millions à l'époque
à l'époque sur leur compte
comme garantie de de d'être
et puis ça aussi
des collections qu'ils
m'enverraient par avion et que je serais censé distribuer dans les montrer dans les magasins prendre des commandes etcaetera mais ça c'était un peu lourd pour nous et un petit peu bon on savait pas où on allait donc on donc j'ai été à la à la préretraite assez jeune enfin comme euh voilà ça s'est bien passé
on profite bien de notre retraite
ouais
oui
(rire)
et toi Ena (?)
et moi (?) euh quand je suis sortie du pensionnat maman euh comme j'étais pas très costaude maman racontait partout elle doit faire quelque chose de très facile pour ne pas la fatiguer sans doute je ne sais pas
(rire)
et moi je n'avais qu'une envie c'était d'être ça y est j'ai oublié aller faire euh aller aider les familles nombreuses dans les ménages euh comme comme euh
aide
aide-ménagère quoi
ménagère oh ça c'était pas du standing de maman niet niet niet heureusement je suis encore contente alors après j'ai lu un article euh sur la puériculture j'ai dit ça je ne peux pas faire mais ça je ferai donc j'ai fait la puériculture et puis euh on s'est mariés
oui
tu as
travaillé quand même un peu
ouf trois ans euh à temps plein et puis euh on a eu les enfants et à cinquante ans mon amie m'a dit elle est infirmière dans une crèche elle m'a dit ça ne t'intéresserait pas de venir à mi-temps oh oui à cinquante ans j'ai recommencé j'ai adoré pendant dix ans et sour- euh on a eu beaucoup de problèmes familiaux hum de mon côté euh j'ai une autre amie qui m'a dit tiens ça ne t'intéresserait pas de faire un peu de psychologie être euh
conseillère
conseillère conjugale
conjugale
j'ai dit oui et ça j'ai fait ça pendant quatre ans pour un graduat mais c'était les weekends et puis j'ai continué et puis tu as perdu ton boulot et comme ça c'était presque du bénévolat courir dans tout Bruxelles pour aller donner des consultations c'était vraiment euh et euh alors j'ai arrêté ça pour la crèche
ouais
ça c'était quelque chose de fixe au moins et bien parce qu'à ce moment-là Jean-François est parti huit mois en Angleterre donc euh c'était pas d- les Anglais ne sont pas bon marché voilà
et donc tu t'es arrêtée tout un moment pour t'occuper de ta famille (?)
ah oui tout à fait entre vingt -trois et cinquante c'est beaucoup hein (?) (rire) d'ailleurs ma pension elle était je n'étais même plus sur les listes pour les trois premières années
et euh est-ce que tu as préféré plutôt rester à la maison ou plutôt travailler (?)
ah moi j'aurais bien aimé aller travailler mais comme c'était la maison familiale et que euh pour maman je ne elle avait une emprise comme ça sur moi les femmes ne travaillent pas femme d'officier elle a jamais pu travailler hein on pouvait pas à l'époque ça a changé aussi donc je suis restée à la maison un peu servante euh du seigneur pas toi hein Loulou servante de de la seigneure et euh voilà et à cinquante ans j'ai dit fourt moi j'ai envie fourt bruxellois
(rire)
euh j'ai envie et voilà j'ai recommencé ça ah non et j'ai et entre t- t- tu vois j'avais envie de me remplir un peu l'esprit une amie m'a m- m'a demandé d'aller faire avec elle un graduat en bibliothécaire et je l'ai fait aussi alors j'étais responsable de la bibliothèque paroissiale pendant dix ans hein je crois
oui
ça sonne hein Loulou ton téléphone
voilà
mah il pleut
donc je trouve j'ai fait beaucoup de choses différentes mais mais j- toujours avec beaucoup de plaisir
et la répartition des tâches ouf est-ce que vous avez une répartition particulière
maintenant (?)
dans votre couple (?)
oui maintenant
oui maintenant oui hein
de ah j'ai pas compris
***
les répartitions des
tâches
oh des tâches
dans votre couple
oui oui
bah à l'époque c'est Ena faisait tout moi moi euh j- parce que quand quand je te dis que je travaillais à temps comme représentant j'ai travaillé dur hein parce que fallait travailler jour et nuit presque mais avant ça dans la pub j'ai fait j'ai travaillé au- aussi à mon compte donc euh quelque part elle pouvait rester à la maison moi je gagn- j'avais deux salaires pratiquement
marié
c'est plus qu'impensable
à force de travail
aujourd'hui euh aujourd'hui même
quelqu'un qui a une bonne j- comme ton père bah ta maman doit quand même travailler elle aurait pu arrêter mais c- c- c'est comme ça aujourd'hui la vie le couple travaille donc euh c'était quoi la question (?)
(rire)
(rire)
c'était la répartition des tâches
oui maintenant depuis oui oui oui oui
ah aujourd'hui dans notre euh (?)
dans notre retraite (?)
oui maintenant
pf moi
ah bah si
je
quand je te
bah
quand je lui demande il est toujours prêt tu fais les vitres pas toujours très bien parce que euh ça ne va pas très bien elles étaient trop sales
(rire)
mais enfin c'est fait
euh si si euh t- les les bricolages c'est toi qui les fais euh euh il me prépare toujours mon petit-déjeuner
je fais les comptes aussi ce que
oui voilà
tu as fait longtemps
ça je fais aujourd'hui
oui le jour où j'ai été pension- euh où où j'ai où lui a été pensionné j'ai dit Loulou c'est fini je suis allée dans mon bureau j'ai pris toutes les fardes et j'ai dit fini les comptes je faisais celles de maman le le ceux de maman ceux de parrain oh non pf et maintenant je ne sais même plus où on en est ce qui n'est pas bien
voilà mais quand je demande quelque ch-
mais si je te le dis mais tu oublies hein
chose tu es toujours disponible d'ailleurs quand tu rentres de piscine la première chose que tu dis je lui dis d'abord raconte il boit son petit café avec son petit chocolat regarde tu vas en avoir
et euh
(rire)
et après il dit que puis-je faire pour toi alors je dis rien ou bien quand je suis vraiment pas bien je dis oui ça ça me ferait plaisir
on fait les lits quand tu n'as pas le temps de
hein (?)
***
je fais les lits euh je
oui
oui oui oui il les fait mieux
je fais les courses chez Colruyt
que moi il tend mieux que moi il a plus de force il fait les courses euh parfois on fait à deux aujourd'hui on a fait à deux non non c'est
très bien
en fait comme
dirait notre médecin vous faites tout en binôme
oui (rire)
bah c'est chouette aussi
oui
et euh la cuisine c'est p- plutôt qui (?)
ça c'est moi
ouais
mais quand j'ai été malade pendant un an et demi là euh tu t'y es bien mis hein (?)
oui oui oh je saurais
pas des
un petit peu me débrouiller
hein mais bon
oui bah oui ça c'est moi je juge que c'est m- bon tu vois
et c- est-ce que vous connaissez des plats typiquement bruxellois (?)
oui hein
des carbonades flamandes
le stoemp
des stoemps
(rire)
de légumes euh des de la blanquette euh oui
mais qu'est-ce que tu comment tu fais un stoemp (?)
un stoemp (?) je cuis les pommes de terre euh comme je suis très paresseuse je cuis les pommes de terre et les légumes ensemble je sais qu'il faudrait les cuire ap- et puis je les ben ja je je les
assaisonne bien
purée
poivre sel noix de muscade il y a longtemps que je n'en ai plus fait hein tu sais je faisais tout ça euh à la maison quand les enfants étaient là et qu'ils me ramenaient tous les samedis euh tous les dimanches le staff de de scout et de enfin i- il y en a qui sont défilés mais maintenant pour deux non tu fais le pain
dans la machine ça c'est toujours toi
ah oui je fais le pain enfin
c'est dans la machine hein
bah oui
(rire)
mais n'empêche que euh ça répond à oui et une feuille de laurier aussi roh il y a longtemps devrait faire ça on mange trop alors tu vois (?) on essaie de ne pas trop manger pour ne pour euh rester un petit peu en forme alors on fait pas des choses qu'on sait qu'on mangera
(rire)
(rire)
à satiété les stoemps on adore mais autrement c'est tout simple hein
oui
un légume
pomme de pin oui
beaucoup de vapeur beaucoup de vapeur
vap- beaucoup de vapeur oui et du potage tous les jours ça oui
ah oui ça nous aussi on a une machine à
oui je sais
soupe maintenant
j'en ai déjà mangé mais moi je n'ai pas le courage de recommencer tous les jours alors je fais et je fais dans des petits pots et je garde plusieurs jours au frigo
et puis on est que deux hein donc
bah oui
ouais
vous êtes encore quatre souvent à la maison
oui la plupart du temps mais en plus euh papa et Marie souvent prennent de la soupe avec eux
ah oui oui oui ça oui oui oui
dans le au boulot oui oui ils ont leurs petits
oui toi pas (?)
ah non moi non je préfère pas
*** oui
donc voilà je suis moins soupe
c'est chacun a son
je préfère des tartines ça aussi c'est plutôt bru- enfin pas bruxellois mais plutôt belge hein de faire ses tartines euh (?)
ah oui et de les manger avec oh je peux te raconter
*** (?)
ouais vas-y
nous étions à allez en en France euh enfin n'importe ça n'est pas important oui avec les deux pili- en rentrant oh oh bon bref
à Rochefort (?)
à Rochefort non l'autre et alors euh Jacquy dit tiens il fait magnifique on mangeait chaud le soir ou on allait au resto le soir mais à midi on préférait aller voir les choses il dit tiens regarde on on voit on vend de beaux sandwichs là euh ce sont des pains évidemment hein c'est pas des sandwichs là et je vais te le chercher assieds-toi déjà c'était un self-service en plein air on était bien là hein (?) et euh il commande deux baguettes euh à je ne sais pas quoi un café et un thé vous êtes belge monsieur (?) oui hein oui ça s'entend tant que ça (?) non il y a que les Belges qui boivent du café avec leurs pains (rire) tu vois (?) ça c'est quelque chose de typiquement belge
ah oui je savais pas je savais que les Français mangeaient moins de moins de tartines et tout ça
ils mangent du bégué-
mais
des baguettes à
midi beaucoup tu les vois partout
oui des baguettes
avec leur euh
sandwich
mais ouais c'est ça
mais maintenant à Bruxelles aussi hein
à Bruxelles
aussi hein oui c'est
oui hein bah oui ça c'est
facile hein dans les papiers là
souvent les students avec leur euh
oui oui c'est ça
maintenant mais on a ri avec
nous on a ça à l'université
ça parce qu'on s'est dit tiens c'est typique (rire)
et dernière chose euh quelles activités aime- ah aimez-vous bien faire à Bruxelles (?)
rho on fait plus rien hein chéri
on a fort diminué hein les activités
au début c'était le où on allait de temps en temps au cinéma
mais
on allait au théâtre
on allait euh
on
autour de voir des musées
voir des musées euh surtout des peintures euh
ça me manque d'ailleurs d'aller voir des musées mais tu sais pf problème c'est qu'il faut prendre des transports et aller pf (toux)
les parkings sont difficiles partout
et on devient fainéants on devient fainéants
oui on on se euh
alors on dit tiens il t- il faudrait ça
on (n') est pas
Marthe et Willy nous hein eux ils ont toujours envie
moi j'ai envie depuis
ils font tout
depuis des années de toujours
aller au musée d'Ixelles parce qu'il y a une exposition
permanente
euh
permanente là qui qui m'intéresse sur euh l- la publicité les affiches etcaetera
mais on va faire ça
et puis et puis on remet ça chaque fois
mais notre vie est tellement euh tou-
mais alors moi écoute on a on a fait beaucoup de caravaning depuis dix-neuf-cent-septante-cinq alors on avait on a on a eu plusieurs types de caravanes et ça ça ça nous plaisait comme vacances
ah oui ça
c'est le seul matériel
ah ouais vous partiez vous partez encore beaucoup en vacances (?)
ou
on partait deux mois
mais
on allait dans le Midi on allait en Espagne euh et puis alors on on s'est rendus compte que les enfants euh euh c'est après qu'ils nous ont dit mais on vous voy- vous on ne vous voyait plus jamais on s'est dit ça ça n'est pas bien donc euh on a un peu réduit puis on a eu notre maison à la mer et mais ici euh on s'occupe quand même mais tu rentres déjà de la piscine il est neuf heures et demie dix heures certains jours onze heures ou il a fait des courses moi j'ai fini le ménage et puis on se dit allez une petite sieste et après qu'est-ce qu'on fait (?) on va faire notre promenade à pied comme les petits vieux qu'on est
(rire)
(rire)
mais partir comme ça c'est rare hein
voilà
il faut vraiment un but hein
tu as fini (?)
euh
ouais
et bah dis tu as eu beaucoup hein (?) (rire)
c'est parfait
mais écoute nous on est vieux donc on a beaucoup à raconter
(rire)
mais c'est ça qui est chouette
(rire)
mais j'ai juste encore euh les autorisations à vous faire signer et une petite fiche pour que tout soit en ordre
d'accord
donc voilà
attends je vais couper ça déjà voilà
tu aurais pas une euh
ok
*** hein dis parce que tu
non